Fraise

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 20 mars 2020 à 18:10 et modifiée en dernier par CodexBot (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Fraise
Image illustrative de l’article Fraise
Une fraise

La fraise est un fruit rouge issu des fraisiers, espèces de plantes herbacées appartenant au genre Fragaria (famille des Rosacées), dont plusieurs variétés sont cultivées.

Biologie, botanique

Ce fruit rouge est botaniquement parlant un faux-fruit ; il s'agit en réalité d'un réceptacle charnu sur lequel sont disposés régulièrement des akènes dans des alvéoles plus ou moins profondes. La fraise est donc un polyakène. Quelques fruits d'autres espèces sans rapport avec Fragaria, et par analogie de forme, portent le nom vernaculaire de « fraise ».

La fraise fait partie des 6% environ de végétaux qui existent avec une forme mâle et une forme femelle (et il en existe aussi des formes à la fois mâle et femelle), ce qui a été découvert par un agriculteur non éduqué de l'Ohio dans les années 1840[réf. nécessaire]. Elle se présente sous trois formes : mâle, femelle et combinée[1]. Les fleurs femelles ne portent pas d'anthères[1].

On a récemment montré que les gènes qui déterminent le sexe d'un plant de fraisier peuvent être positionnés en plusieurs endroits très différents du génome (lequel s'inscrit dans 56 chromosomes, dont sept sont copiés 8 fois dans le génome ; à titre de comparaison l'homme n'a « que » 23 chromosomes)[1].

Les fraises du commerce sont des hybrides cultivés assez éloignés des fraises sauvages sélectionnés en fonction du goût, de la taille, de leur facilité à être cultivées, cueillies, conservées et transportées, etc. Les cultures hydrologiques sont de plus en plus pratiquées.

Historique

Fraisier des bois.
Chili, terre des fraises à gros fruits.

En Europe et en Amérique du Nord, les fruits de l’espèce Fragaria vesca, le fraisier des bois, sont de petite taille. Connus depuis l'Antiquité, les Romains les consommaient et les utilisaient dans leurs produits cosmétiques en raison de leur odeur agréable. Elle est cultivée dans les jardins européens vers le XIVe siècle.

Le fraisier musqué est connu pour ses fruits petits d'une saveur musquée unique, que les connaisseurs donnent comme supérieur à la fraise des jardins. Il est cultivé depuis le XVIe siècle[2]. Le premier cultivar connu du genre Fragaria appartient à cette espèce avec Le chapiron nommé en 1576.

Le fraisier vert a été très peu cultivé car ses fruits sont moins appréciés du fait de leur acidité plus forte que les espèces ci-dessus. Cependant il a fait l'objet de cueillette pour la consommation personnelle.

Vers la fin du XVIe siècle l'explorateur Jacques Cartier rapporte du Canada en France des plants de fraisier de Virginie (Fragaria virginiana Mill. subsp. virginiana)[2]. L'espèce intéresse assez par ses fruits parfumés pour être cultivée pour le commerce surtout en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Encore de nos jours, il existe une production industrielle faible mais suivie en Grande-Bretagne. C'est la première fraise à mûrir.

En 1714, l’officier du génie maritime Amédée François Frézier[3] rapporte en fraude du Chili plusieurs plants de Blanches du Chili, dont cinq survivent au voyage[4], des fraisiers à gros fruits blancs cultivés là-bas depuis longtemps par les Amérindiens, le (Fragaria chiloensis subsp. chiloensis f. chiloensis Staudt). Ces fraisiers se révélèrent être uniquement des plants femelles ne pouvant pas donner de fruits sans plant mâle[2]. Quelques décennies plus tard, après importation de plants fertiles, la culture de blanches du Chili a été tentée en Grande-Bretagne (en 1824 trois variétés sont décrites) mais elle est peu résistante au froid et, sous le climat anglais, il est rarement possible de l'amener à fructifier et, même alors, il est difficile de la faire mûrir correctement. La culture de blanches du Chili a été relancée au début des années 2000 mais les quantités produites restent marginales[2].

Vers 1740, le botaniste Antoine Nicolas Duchesne observe que de beaux fruits sont obtenus lorsqu'un fraisier du Chili est cultivé près d'un fraisier de Virginie[2]. Ce croisement spontané, qui se produit notamment en Bretagne, en Angleterre et aux Pays-Bas, est à l'origine d'un nouvel hybride qui associe la saveur de Fragaria virginiana et la grosseur du fruit de Fragaria chiloensis, et qui possède un parfum d'ananas à l'origine de son nom botanique : Fragaria ×ananassa Duch[2]. C'est de cet hybride que provient l’essentiel des variétés de fraises à gros « fruits » que l’on cultive désormais.

C'est en Angleterre que seront en premier créées plusieurs variétés issues de cette hybridation, et qu'en sera développée la culture industrielle. L'Angleterre dominera longtemps le marché européen de la fraise, en concurrence avec Plougastel en France.

En 1740, la ville de Plougastel (près de Brest), déjà productrice de fraisier des bois, devient le premier lieu de production de cette nouvelle espèce dite « fraise de Plougastel »[réf. nécessaire][3]. Cette culture devient la spécialité de la commune, qui produisait près du quart de la production française de fraises au début du XXe siècle.

Une variété légèrement plus petite est obtenue dans le Sud de la France à partir de croisements avec des fraisiers nains méditerranéens, moins exigeants en eau, la gariguette, variété de fraise la plus vendue en France et issue de travaux de l'Institut national de la recherche agronomique[5]. Elle a été mise au point par Georgette Risser, ingénieure à l'Inra, en 1976, dans le laboratoire de Montfavet[6].

Vers 1940, la Californie devient le premier producteur mondial de fraises.

En Belgique, la région de Wépion connaît un essor semblable dès la moitié du XXe siècle. L’activité se développa surtout dans l’entre-deux-guerres et atteindra son apogée dans les années 1950-1960. Leur réputation est telle que les fraises de Wépion sont commercialisées aux Halles de Paris, et ensuite au marché de Rungis qui leur succédera. Au début des années 1970, l’activité décline et ce n'est qu’à la fin des années 1990 qu’on observe un regain. Le secteur se professionnalise et la criée de Wépion devient la plate-forme de commercialisation d’un fruit cueilli à maturité, vendu via des circuits courts.

Description

Les fraises se développent à partir du réceptacle charnu des fleurs. Ce sont donc des faux fruits. De forme ovoïde oblongues plus ou moins arrondies, elles sont de couleur rouge ou jaune blanchâtre selon les variétés,

Au sens botanique du terme, les « vrais » fruits des fraisiers sont en fait les akènes, ces petits grains secs disposés régulièrement dans des alvéoles plus ou moins profondes sur les fraises. Ils sont de couleur verte à brune, et renferment chacun soit un ovule (non fécondé), soit une graine (ovule fécondé) qui contient elle-même un germe.

Le corps charnu des fraises formé à partir du réceptacle floral (induvie hypertrophié sous l'effet des auxines) est consommé avec ou sans les akènes . Ce sont les akènes qui produisent une hormone permettant au faux-fruit de grossir[7].

Le poids des fraises et des akènes est lié au cultivar, mais aussi au mode de pollinisation. Les pollinisations croisées produisent des fraises et des akènes plus gros que les fruits obtenus par autofécondation[8].

Les abeilles en butinant favorisent les pollinisations croisées, plus que l'action du vent ou que l'auto-pollinisation. Elles permettent d'obtenir des fruits plus gros et plus fermes[9].

Autres espèces appelées fraises

  • Fraise de Chine : fruit de Myrica rubra souvent confondu avec ceux de l'arbousier;
  • Fraise d'Inde : fruit de Duchesnea indica, ressemblant à la fraise des bois comme d'autres fruits du genre Duchesnea, sans intérêt alimentaire.

Culture

Plougastel-Daoulas, cueillette des fraises.

La fraise, en tant que culture longue, fait appel aux paillages les plus épais (notamment la litière pailleuse pour les Anglais, d'où le nom vernaculaire de strawberry, la « baie de paille ») pour améliorer la productivité[10].

Variétés

Fraise gariguette.
Des fraises.

Parmi les nombreuses variétés existantes (plus de 600[2]), on peut citer :

  • '89 98 1'
  • 'Alba'
  • 'Amandine'
  • 'Anabelle'
  • 'Anaïs'
  • 'Annapolis'
  • 'Bogota'
  • 'Candiss'
  • 'Capella super herdam'
  • 'Capriss'
  • 'Chambly'
  • 'Chandler'
  • 'Charlotte'
  • 'Ciflorette'
  • 'Cigaline'
  • 'Cijosée'
  • 'Cirafine'
  • 'Cirano'
  • 'Cireine'
  • 'Clery'
  • 'Daroyal
  • 'Darselect'
  • 'Deluxe'
  • 'Diadème'
  • 'Diane'
  • 'Donna'
  • 'Douglas'
  • 'Dream'
  • 'Elsanta'
  • 'Festival'
  • 'Fortuna'
  • 'Gariguette'
  • 'Gentonova'
  • 'Honeoye'
  • 'Jewel'
  • 'Kent'
  • 'Lambada'
  • 'Machiroux'
  • 'Maestro'
  • 'Majoral'
  • 'Mamie'
  • 'Manille'
  • 'Mara des bois'
  • 'Maraline'
  • 'Marascor'
  • 'Marionnet 97'
  • 'Marionnet 99'
  • 'Marjolaine'
  • 'Matis'
  • 'Mount Everest'
  • 'Nova Gento'
  • 'Ostara'
  • 'Ozark Beauty'
  • 'Pajaro'
  • 'Rabunda'
  • 'Redcoat'
  • 'Rubis des jardins'
  • 'Ruby Gem'
  • 'Selva'
  • 'Senga Sengana'
  • 'Siabelle'
  • 'Sparkle'
  • 'Starlette'
  • 'Sweet Charlie'
  • 'Vivarosa'(fleur rose)
  • 'Valeta'

Plus de 35 variétés sont inscrites au catalogue français des espèces et variétés[11]. Actuellement, il n'y a pas de Catalogue européen pour les variétés de plants de fraisiers.

Quelques caractéristiques de variétés remarquables

  • 'Gariguette' : rouge vif, très brillante, forme allongée, aromatique, sucrée et acidulée ;
  • 'Cirafine' : rouge vif, très brillante, forme allongée, légèrement aromatique, sucrée et acidulée ;
  • 'Cigaline' : forme allongée, très brillante, aromatique, sucrée et acidulée ;
  • 'Darselect' : rouge brique à pourpre, brillance moyenne à forte, forme conique, longue ou courte, ferme et juteuse ;
  • 'Elsanta' : rouge orangé à rouge brique, brillance moyenne à forte, forme conique, moyennement acide, ferme ;
  • 'Mara des bois' : rouge vif, brillance moyenne à forte, forme irrégulière, moyennement acide, très parfumée, très aromatique ;
  • 'Seascape' : assez grosse, bonne brillance, arrondie, légèrement aromatique, sucrée.

Quelques améliorations variétales

Arômes

Alors que les programmes de sélections mondiaux portent sur la forme, la couleur et la fermeté, les sélectionneurs français sont parmi les seuls à travailler sur l'arôme des fruits.[réf. nécessaire] Les variétés 'Belrubi', 'Ciflorette', 'Gariguette', 'Mara des bois', en sont les références.[réf. nécessaire]

Des hybridations avec d'autres espèces principalement Fragaria moschata et F. vesca ont introduit de nouveaux arômes de fruits.

Fleurs roses

L'hybridation entre des espèces du groupe des Potentilles et des Fragaria, commercialisée pour la première fois en 1989, a permis l'obtention de fraisiers produisant des fruits de taille presque équivalente à Fragaria ×ananassa mais à fleurs roses : 'Camara', 'Fragoo', 'Lipstick', 'Loran', 'Pink panda', 'Red ruby', 'Rosalyne', 'Serenata', 'Tristan', 'Toscana', 'Vivarosa'.

Fraisier de semis

Variétés F1 reproductible par semis : 'Elan', 'Karan', 'Loran' [réf. nécessaire]

Niveaux de ploïdie différent

Des croisements avec Fragaria vesca polyploïde ont donné une nouvelle espèce Fragaria ×vescana à 70 chromosomes (2n=10x=70) produisant des fruits associant un arôme proche de F. vesca avec quasiment la grosseur de F. ×ananassa : variétés 'Florika', 'Rebecka', 'Sara', 'Spadecka'.

Nutrition

Sélectionnée au Québec en 1996, la fraise 'Authentique Orléans' montre des effets positifs sur les symptômes associés au syndrome métabolique et au diabète de type 2 en régularisant le taux de sucre dans le sang et en réduisant l’inflammation.[réf. nécessaire]

Sa durée de conservation exceptionnelle, allant jusqu’à 21 jours, a attiré l'attention des obtenteurs sur ce cultivar. Des analyses ont montré sa teneur beaucoup plus élevée en antioxydants (principalement l'acide ellagique) que certaines autres variétés, principalement la 'Kent', qui servait de témoin lors de ces études.

Des tests in vitro et in vivo ont montré que des extraits d' Authentique Orléans améliore la régulation du glucose sanguin.[réf. nécessaire]

Production

Les maraîchers qui produisent des fraises sont appelés fraisiculteurs.

Période de production

Fraises en vente au marché d'intérêt national de Rungis

Selon la variété, la saison de maturation des fraises s'étend de mai à septembre dans l'hémisphère Nord. Par des techniques de cultures artificialisées de types hors-sol, sous tunnel et chauffée, il est possible de produire des fraises en dehors de la période d'avril à novembre[12].

En France

La production française est, en 2017, de 56 945 tonnes, pour une surface cultivée de 3 347 ha, soit un rendement de 17 tonnes à l'hectare [13]. La production française se concentre en Aquitaine (52 % de la production), Rhône-Alpes (18 %), Val de Loire (10 %), Provence (9 %), Midi-Pyrénées (8 %) et Bretagne (3 %)[14]. 90 % des ventes sont réalisées par le biais d'une dizaine de variétés (essentiellement Gariguette[15]). La fraisiculture française, encore au 5e rang en Europe en 2005[16], décline depuis les années 1980. Produit fragile qui nécessite une main d'œuvre importante pour sa cueillette, les fraisiculteurs français sont concurrencés par des productions de fraises issues de pays au coût de main d'œuvre moins élevé. En 2017 les importations se sont élevées à 73 138 tonnes pour des exportations de 11 203 tones.

Les filières intensives françaises misent sur la protection européenne de certaines de leurs marques de certification géographiques via le label IGP pour les marques « Fraise du Périgord »[17] ou « Fraise de Nîmes »[18] mais aussi sur la protection nationale via un label : le Label rouge. Un premier label a été attribué en 2009 à la marque « Fraise du Lot et Garonne »[19]. Un second label « Fraises » (LA n°01/17), attribué le , concerne trois variétés (cirafine, gariguette et mariguette) pour lesquelles 36 producteurs ont été identifiés, dont la coopérative maraîchère de l'ouest (CMO SCA) SAVEOL[20] '[21]en ce qui concerne la gariguette. Par ailleurs, en 1998, les agriculteurs français ont créé la marque « Fraise de France ». Il s'agit également d'une marque de certification collective (40 % de la production française) mais qui n'est identifiée par aucun label de qualité. Le cahier des charge de cette dernière marque stipule un engagement du fraisiculteur à la mise en œuvre d'une agriculture raisonnée et à la traçabilité.

En Espagne

L'Espagne, en particulier le sud andalou, a accru sa production de fraises dans les années 1980. Celle-ci fait l'objet d'une culture intensive, sous serre, essentiellement assurée par des journaliers andalous, remplacés dans les années 1990 par des femmes polonaises, roumaines puis marocaines [22]. Cet appel à des personnes dotées d'un permis de séjour temporaire lié à leur contrat de travail, a fait objet de critiques quant à la non-durabilité et au dumping social[23],[22].

En 2000, la Ley de Extranjería (es) (« loi sur les étrangers ») a créé un permis de résidence spécifique, qui donne « une autorisation de résidence temporaire et de travail où seront indiqués le secteur géographique et le secteur d’activité autorisés ainsi que la durée de cette autorisation qui coïncidera avec la durée du contrat » [22]. Seules sont embauchées les femmes mariées ou l’ayant été et ayant des enfants de moins de treize ans [22]. Selon divers producteurs, la rentabilité de la production repose entièrement sur ce système de contratacion en origen[22].

Sur les 330 000 tonnes récoltées en 2006, un quart (83 000 tonnes) a été exporté vers la France (dont les importations de fraises proviennent à 78 % de l'Espagne et à 15 % du Maroc). Ces fraises espagnoles sont essentiellement achetées à bas prix par les grandes surfaces qui les revendent aux consommateurs dont la consommation annuelle totale (en France) est d'environ 130 000 tonnes[23].

Le WWF France a demandé aux supermarchés de vérifier que leurs fournisseurs cultivaient légalement les fraises en respectant un cahier des charges rigoureux en matière d’impact environnemental.

Dans le monde

Le tableau ci-dessous reprend l'ensemble des pays ayant produit plus de 50 000 tonnes de fraises en 2016.

Production en tonnes
Données de FAOSTAT (FAO)[24]
2016 2015 2010 2005 2000 1990
Drapeau de la République populaire de Chine Chine 3 794 000 41,6 % 3 479 000 2 206 000 1 957 000 1 180 000 non disponible -
Drapeau des États-Unis États-Unis 1 421 000 15,6 % 1 390 000 1 294 000 1 053 000 863 000 569 000 23,1 %
Drapeau du Mexique Mexique 468 000 5,1 % 393 000 227 000 163 000 141 000 107 000 4,3 %
Drapeau de l'Égypte Égypte 465 000 5,1 % 435 000 238 000 100 000 71 000 43 000 1,7 %
Drapeau de la Turquie Turquie 415 000 4,6 % 376 000 300 000 200 000 130 000 51 000 2,1 %
Drapeau de l'Espagne Espagne 366 000 4,0 % 397 000 275 000 321 000 345 000 207 000 8,4 %
Drapeau de la Russie Russie 198 000 2,2 % 182 000 165 000 221 000 160 000 88 000 3,6 %
Drapeau de la Pologne Pologne 197 000 2,2 % 205 000 153 000 185 000 171 000 241 000 9,8 %
Drapeau de la Corée du Sud Corée du Sud 196 000 2,2 % 195 000 232 000 202 000 181 000 108 000 4,4 %
Drapeau du Japon Japon 159 000 1,7 % 159 000 178 000 196 000 205 000 217 000 8,8 %
Drapeau de l'Allemagne Allemagne 143 000 1,6 % 173 000 157 000 147 000 104 000 74 000 3,0 %
Drapeau du Maroc Maroc 137 000 1,5 % 141 000 141 000 119 000 105 000 1 000 0,0 %
Drapeau de l'Italie Italie 131 000 1,4 % 143 000 154 000 147 000 196 000 188 000 7,6 %
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni 118 000 1,3 % 115 000 103 000 69 000 37 000 52 000 2,1 %
Drapeau de la Biélorussie Bélarus 87 000 1,0 % 90 000 59 000 35 000 13 000 ex-URSS -
Drapeau de l'Ukraine Ukraine 62 000 0,7 % 64 000 57 000 46 000 32 000 ex-URSS -
Drapeau de la France France 59 000 0,6 % 58 000 52 000 52 000 60 000 87 000 3,5 %
Drapeau de la Colombie Colombie 59 000 0,6 % 53 000 43 000 18 000 19 000 11 000 0,4 %
Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas 58 000 0,6 % 58 000 43 000 39 000 34 000 32 000 1,3 %
Drapeau de l'Iran Iran 56 000 0,6 % 58 000 31 000 38 000 25 000 8 000 0,3 %
Autres pays 530 000 5,8 % 580 000 460 000 425 000 396 000 377 000 15,3 %
Total 9 118 000 100 % 8 744 000 6 568 000 5 731 000 4 469 000 2 462 000 100 %

Fraises bénéficiant d’un signe d'identification de la qualité et de l'origine (SIQO)

Aquarelle d'un plant de fraisier de 1890 par Deborah Griscom Passmore.

L’Union européenne a enregistré la « Fraise du Périgord » comme IGP (France) en 2004 et la « Fraise de Cachoubie » (Pologne) en 2009.

L’État français, par le biais de l'Institut national de l'origine et de la qualité a enregistré la « Fraise du Lot-et-Garonne » comme Label Rouge géré par l'Association interprofessionnelle de la fraise du Lot-et-Garonne (AIFLG) pour les variétés 'Gariguette' et 'Ciflorette' en 2009, puis la variété 'Charlotte' en 2011[25].

La fraise du Périgord IGP (indication géographique protégée)

La fraise apparait dans le Périgord vers 1895, on la trouve alors dans la région de Saint-Estèphe où elle pousse « naturellement » et sur Église-Neuve-de-Vergt où elle a été introduite par des immigrés bretons après la guerre de 1914-1918. Elle était, à l’époque, cultivée entre les rangs de vigne. Il s'agissait de gros fruits de variétés disparues. Sa culture se développe peu après la Seconde Guerre mondiale de manière plus massive.

La zone de production de la fraise du Périgord est caractérisée par un sol argilo-silicieux. L'IGP délimite les parcelles cultivables, qui doivent posséder un sol bien exposé et non inondable. Les productions se situent sur les coteaux, entre 100 et 300 m d'altitude.

Seules sept variétés de fraises sont admises à l'IGP[26] : gariguette, cirafine, cigaline, darselect, elsanta, mara des bois, seascape.

La fraise de Cachoubie IGP (indication géographique protégée)

L'Union européenne a enregistré l’IGP (indication géographique protégée) « truskawka kaszubska » ou « kaszëbskô malëna » (« fraise de Cachoubie » en polonais et en langue cachoube) le . La spécificité de la fraise de Cachoubie tient en particulier à son arôme et à son parfum très prononcés, exceptionnels et intenses. Son goût est plus sucré que celui des fraises provenant d’autres régions.

La Fraise Label Rouge

Gariguettes Label Rouge litées dans des barquettes de 250 g

En France, la fraise est notamment produite en Lot-et-Garonne, en région Nouvelle-Aquitaine où depuis 2011 trois cultivars bénéficient du Label Rouge : la Gariguette (connue pour son goût sucré-acidulé), la Ciflorette (connue pour sa douceur) et la Charlotte (caractérisée par sa saveur de fraise des bois)[27].

Conservation

Certains fraisiers étant cultivés de manière industrielle et dans de mauvaises conditions, leurs fruits peuvent encore contenir des résidus de pesticides mais ceux-ci ne sont tout de même pas employés sur les fraises après récolte.

La fraise est un fruit très périssable. Par conséquent, après la récolte, le refroidissement immédiat, le stockage à °C (−0 °C), la prévention des dommages physiques aux fruits, et le transport avec des doses élevées de dioxyde de carbone sont des méthodes employées par les fraisiculteurs pour contrôler les maladies. En outre, il faut prendre soin d’éliminer les fruits malades ou blessés lors de la récolte pour éviter qu’ils ne contaminent les fruits sains voisins[28].

La méthode conservant l'intégrité nutritionnelle d'une fraise restera toujours la consommation immédiate après la récolte.

Valeur nutritive

La fraise est riche en vitamine C (antioxydants), en vitamine A (sous forme d'un précurseur, le β-carotène, mais pas en rétinol qui doit être synthétisé) pour stimuler les défenses immunitaires, en vitamine B9 (acide folique), important pour les femmes enceintes.[29]

De plus la fraise est riche en fibres et pauvre en calories[30].

Elle est riche en oligo-éléments, sous forme de sels de potassium pour le système nerveux et contre la fixation excessive du sodium, de calcium pour les os, et du magnésium contre le stress.[réf. nécessaire] Elle contient également du furanéol (alcool aromatique qui lui donne son parfum et son goût).

Des allergies alimentaires sont fréquemment attribuées aux fraises. Si la fraise peut provoquer des réactions parfois impressionnantes, l'on ne peut parler d'allergie vraie (car non médié par des IgE), cette réaction étant non spécifique[31]. Toutefois, chez l'enfant, il est recommandé de retarder l'introduction de ce fruit dans l'alimentation après 6 mois pour prévenir une réaction à ce fruit.

Fraise crue (valeur nutritive pour 100 g)
eau 88,95 g
glucides 7,68 g
dont sucres simples 4,66 g
fibres alimentaires 2,0 g
protéines 0,67 g
lipides 0,30 g
cendres totales 0,40 g
valeur énergétique 32 kcal
acides gras
poly-insaturés 155 mg
mono-insaturés 43 mg
saturés 15 mg
dont cholestérols mg
oligo-éléments
potassium (K) 153 mg
phosphore (P) 24 mg
sodium (Na) mg
zinc (Zn) 140 µg
calcium (Ca) 16 à 40 mg
magnésium (Mg) 13 à 15 mg
fer (Fe) 420 µg
cuivre (Cu) 48 µg
vitamines
vitamine C 58,8 mg
vitamine B3 (PP) 386 µg
vitamine B5 125 µg
vitamine B9 (M) 60 µg
vitamine B6 47 µg
vitamine B1 24 µg
vitamine B2 22 µg
vitamine K 2,2 µg
vitamine E 0,29 µg
vitamine A 12 UI
dont rétinol µg
vitamine B12 µg

Utilisation

Des fraises au chocolat.

Les fraises sont consommées le plus souvent :

Les desserts haut de gamme, demandant une somme de travail plus importante, ne se trouvent guère que chez les petits agriculteurs producteurs de fraises tournés vers les marchés de niche. Ces producteurs fermiers proposent en vente directe leur production transformée par leur soin (sorbets, confitures tartes…) pour une clientèle avertie et demandeuse de qualité. Également, quelques artisans, se fournissant en fraises dans les marchés, élaborent des produits artisanaux.

Pour le milieu de gamme, des arômes naturels et des fraises d'agriculture intensive sont généralement utilisés.

Aspects culturels

Expressions argotiques

ramener sa fraise : selon le contexte, s'approcher ou s'exprimer de façon prétentieuse

se manier la fraise : se dépêcher

sucrer les fraises : être agité de tremblements, s'agissant d'un ivrogne ou d'une personne atteinte de sénilité

aller aux fraises : chercher un lieu écarté pour s'adonner à des ébats amoureux

Institutions et manifestations

  • Le conservatoire de la fraise est situé au château du Moulin à Lassay-sur-Croisne en Sologne.
  • Plougastel héberge depuis 1997, le « Musée de la Fraise et du Patrimoine ».
  • Wépion héberge également un musée de la Fraise.
  • La plus ancienne fête des fraises d'Europe (1925) se déroule à Bièvres dans l'Essonne, à une quinzaine de kilomètres de Paris, tous les ans, au mois de juin. La culture de la fraise débuta dans la commune en 1883.
  • La fête annuelle de la fraise du Périgord a lieu à Vergt le troisième dimanche du mois de mai.

Calendrier

Dans le calendrier républicain français, le 11e jour du mois de Prairial, est officiellement dénommé jour de la Fraise[32].

Notes et références

  1. a b et c (en) Carol Cruzan Morton, « The secret sex life of strawberries », Science,‎ , article no doi:10.1126/science.aav3517 (lire en ligne)
  2. a b c d e f et g Katia Astafieff (préf. Francis Hallé), L'aventure extraordinaire des plantes voyageuses, Malakoff, Dunod, , 192 p. (ISBN 978-2-10-076485-3, lire en ligne), chap. 2 (« Le fruit dodu rapporté du Chili par un corsaire qui allait aux fraises »).
  3. a et b Julien Perez, « Il y a 300 ans, Frézier ramenait sa fraise à Plougastel… », Ma Bretagne,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. (es) « Cespedes, C. 2018. Rescate y valorización de la frutilla blanca en el territorio de Nahuelbuta » (consulté le )
  5. Histoire de… La Fraise Gariguette, ton goût me fait tourner la tête
  6. Marie Piquemal, « Sans ramener sa fraise », Libération, 6 juillet 2015, p. 30
  7. G. Risser, J.C. Navatel, La fraise : plants et variétés, éditions CTIFL, 1997
  8. Colbert, S., & Oliveira, D. D. (1992), Pollinisation croisée et production de quatre cultivars de fraisier, Fragaria× ananassa. Canadian Journal of Plant Science, 72(3), 857-861 (résumé)
  9. Plus grosses et plus fermes, les fraises profitent de la pollinisation par les abeilles, Sciences et Avenir, 5 décembre 2013
  10. Robert Elger, Les nouveaux potagers, Fleurus, , p. 81.
  11. Catalogue français des espèces et variétés consultable sur le site du Geves
  12. Calendrier Fruits et Légumes : Fraise
  13. France Agrimer, « Les filières des fruits et légumes - données 2017. Fraise », , p. 49
  14. Fraise de nos terroirs, Bilan de campagne 2003. Séminaire du 5 novembre 2003
  15. Gariguette tend à être remplacée du fait que cette variété est tombée dans le domaine public et que sa reproduction est maintenant libre de tout droit. Également, des variétés protégées par COV (Ciflorette, Cireine, Gigaline, Darselect, Elsanta) goûteuses et au rendements toujours plus élevés émanent de l'activité commerciale des obtenteurs
  16. Données de FAOSTAT
  17. Fiche Fraise du Périgord de l'INAO
  18. Legifrance ; JORF no 0145 du 23 juin 2012 page 10349 texte no 27 Arrêté du 15 juin 2012 portant homologation du cahier des charges de l'indication géographique protégée (IGP) « Fraises de Nîmes » NOR: AGRT1210193A
  19. Fiche Label rouge de l'INAO
  20. https://www.paq.fr/portfolio-view/fraises-label-rouge/
  21. https://www.inao.gouv.fr/eng/Our-News/Un-Label-rouge-pour-des-fraises
  22. a b c d et e Emmanuelle Hellio et Juana Moreno Nieto, « Les fruits de la frontière », Plein Droit, n°116, mars 2018
  23. a et b Claude-Marie Vadrot, Fraises espagnoles, un bilan écologique et social catastrophique, Politis, 27 avril 2008
  24. http://www.fao.org/faostat/fr/#data/QC
  25. La fraise, sa production, les variétés , les recettes - Fraise Label Rouge
  26. [1]
  27. LibreSens, « Varietes de fraises - Fraise Label Rouge », sur www.fraiselabelrouge.fr (consulté le )
  28. http://postharvest.ucdavis.edu/Produce/ProduceFacts/Francais/fraise.shtml
  29. Voir http://www.1001fruits.net/faux-fruits/12-fraise.html
  30. « Les 1001 bienfaits des fraises! », DocteurBonneBouffe.com,‎ (lire en ligne, consulté le )
  31. « Fausses Allergies Alimentaires | Allergienet.com », sur www.allergienet.com (consulté le )
  32. Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine, Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française, p. 27.

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

Bibliographie

  • Histoire naturelle des fraisiers contenant les vues d'économie réunies à la botanique et suivie de remarques particulières sur plusieurs points qui ont rapport à l'histoire naturelle générale par Antoine Nicolas Duchesne (Didot jeune, Paris, 1766).
  • Les dessins d'Antoine Nicolas Duchesne pour son Histoire naturelle des fraisiers par les Publications Scientifiques du Muséum national d'Histoire naturelle, Paris, 2003.