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Conflit Iran-Israël de 2024

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Le conflit Iran-Israël de 2024 est la transformation du conflit par procuration Iran-Israël en conflit direct entre les deux pays.

Le , Israël a bombardé une annexe du consulat iranien à Damas, en Syrie, tuant plusieurs hauts responsables iraniens[3]. En réponse, l’Iran et ses mandataires ont lancé des frappes en Israël appelées opération Promesse honnête le 13 avril[4]. Israël a ensuite mené des frappes de représailles limitées en Iran le 19 avril[5].

Le , suite notamment à l'assassinat du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, l'Iran effectue un bombardement de près de 200 missiles vers Israël.

Le conflit entre Israël et l'Iran se durcit à la fin des années 2000 avec l'assassinat de scientifiques iraniens impliqués dans le programme de développement nucléaire de leur pays et de militaires iraniens déployés en Syrie ou au Liban. L'Iran n'a pas riposté aux assassinats de ses scientifiques et officiers, craignant une guerre avec Israël et les Etats-Unis[6].

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou fait du combat contre l'Iran et contre la formation d'un État palestinien ses deux priorités[6].

Chronologie

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Décembre 2023-janvier 2024

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Le conflit par procuration Iran-Israël connaît une première escalade entre décembre 2023 et janvier 2024. Le 25 décembre 2023, le général Razi Moussavi, des Gardiens de la révolution, est tué en Syrie dans une attaque israélienne ; le 2 janvier, une frappe sur la banlieue sud de Beyrouth tue Saleh al-Arouri, cadre du Hamas  ; le 3 janvier 2024, les attentats de Kerman, dans le sud-est de l'Iran, lors d'une commémoration du quatrième anniversaire de la mort du général Qassem Soleimani, font plusieurs centaines de morts et blessés. L'Iran les attribue à Israël bien que les attentats soient revendiqués par l'organisation État islamique. Dans la nuit du 15 au 16 janvier 2024, un tir de missiles frappe Erbil au Kurdistan irakien, faisant 4 tués, dont l'homme d'affaires Peshraw Dizayi, son épouse et sa fille, et 6 blessés, tous civils : cette action est revendiquée par les Gardiens de la révolution qui disent avoir ciblé une base du Mossad, ce que les autorités irakiennes démentent[7],[8],[9]. L'Irak dépose une plainte contre l'Iran auprès du Conseil de sécurité des Nations unies[10].

Bombardement israélien contre l'ambassade iranienne (1er avril)

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Le 1er avril, un bombardement israélien frappe l'ambassade iranienne à Damas, en Syrie. L'attaque tue 16 personnes ; l’Observatoire syrien des droits de l'homme fait état de onze morts dont huit Iraniens, deux Syriens et un Libanais, tous des militaires. Plus particulièrement, Mohammad Reza Zahedi, commandant de la force Al-Qods, est tué dans la frappe aérienne[11].

Saisie du MSC Aries (13 avril)

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Le 13 avril 2024, l’Iran prend le contrôle du porte-conteneurs MSC Aries appartenant à Gortal Shipping et loué à Mediterranean Shipping Company (MSC). Gortal Shipping est affilié à Zodiac Maritime, a indiqué la société, détenue en partie par l'homme d'affaires israélien Eyal Ofer[12]. Le navire a été arraisonné par des commandos iraniens dans le détroit d'Ormuz, dans les eaux internationales au large des Émirats arabes unis. Il a ensuite été emmené en Iran[13]. À la suite de l’incident, Israël a appelé l’Union européenne à sanctionner le CGRI.

Frappes iraniennes de 2024 contre Israël (13 avril – 14 avril)

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En réponse au bombardement de son consulat en Syrie, l'Iran déclenche dans la nuit du 13 au 14 avril l'opération « Promesse honnête » avec une salve de trois cents drones et missiles. Les Houthis ont également lancé quelques drones contre Israël[14]. La plupart sont interceptés par la défense antiaérienne israélienne, avec l'aide des États-Unis, de la France, du Royaume-Uni et de la Jordanie. L'attaque a toutefois endommagé les bases aériennes de Nevatim et de Ramon[15]. Afin d'éviter toute escalade, la riposte avait été annoncée plusieurs heures avant son déclenchement, la diplomatie iranienne ayant prévenu les États-Unis et, par conséquent, Israël. L'opération n'a pas ciblé de centres urbains ou économiques. Les Iraniens signifiaient ainsi qu'ils ne souhaitaient pas faire de victimes civiles, et que « l'affaire [était] close »[6].

Frappes israéliennes de 2024 contre l'Iran

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Dans la matinée du 19 avril, Israël a attaqué trois cibles à l'intérieur ou à proximité de l'aéroport international d'Ispahan, dont une base militaire. L’Iran a affirmé que sa défense aérienne avait abattu tous les projectiles israéliens et que les explosions provenaient de la défense aérienne, mais les images satellite ont montré une batterie de défense aérienne détruite et un système radar endommagé[16]. Israël n'a fait aucun commentaire ni revendiqué la responsabilité d'une quelconque attaque. Dans le sud de la Syrie, les bases de l’armée arabe syrienne ont été ciblées, entraînant des pertes matérielles[17]. Des explosions et des avions de combat ont également été entendus en Irak[5], et des débris d'un missile israélien ont été découverts dans le centre de l'Irak, ce qui suggère qu'Israël a tiré à partir de là[18].

Assassinat d'Ismaël Haniyeh

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Le dirigeant du Hamas et ex-Premier ministre palestinien Ismaël Haniyeh est assassiné le31 juillet 2024 à Téhéran, où il se trouvait pour assister à l'investiture du nouveau président iranien Massoud Pezechkian. Un agent de sécurité iranien est également tué dans l'attaque.

Assassinats d'Hassan Nasrallah et d'Abbas Nilforoushan

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Des raids aériens détruisent le quartier général du Hezbollah à Beyrouth le 27 septembre 2024. Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, le haut dirigeant des gardiens de la révolution Abbas Nilforoushan ainsi que d'autres membres du Hezbollah et plusieurs centaines de civils habitant des immeubles résidentiels situés aux alentours sont tués.

Frappes iraniennes d'octobre 2024 contre Israël

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En réaction aux bombardement massifs visant le Liban depuis le 23 septembre 2024 et au début d'une offensive terrestre, l'Iran tire près de deux cents missiles balistiques en direction d’Israël. Les frappes sont plus importantes que celles d'avril 2024 et ont visé des installations militaires, dont la base de Glilot, où se trouve le siège du Mossad et de l’unité 8200. La défense antiaérienne israélienne et les navires de guerre américains et français ont intercepté la plus grande partie de ces missiles. Les Etats-Unis renforcent leur présence militaire dans la région afin de soutenir Israël, qui prévoit une riposte contre l'Iran[19].

Frappes israéliennes sur Damas

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Le 8 octobre 2024, un bombardement israélien sur un immeuble de Damas qui serait notamment fréquenté par des Gardiens de la Révolution iraniens fait dix morts parmi lesquels au moins cinq civils selon une ONG syrienne. Le gouvernement syrien annonce que sept civils ont été tués[20].

Depuis 2011, Israël a conduit des centaines de raids sur la Syrie visant l'armée syrienne et les groupes proches de l'Iran[20].

Notes et références

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  1. « Israel, Iran ready to de-escalate -- for now: analysts », sur france24.com, (consulté le )
  2. a et b (en) Stuart Winer, « Report: Gulf states, including Saudi Arabia, provided intelligence on Iran attack », sur The Times of Israel, (consulté le ).
  3. (en-GB) « Iran accuses Israel of killing generals in Syria strike », journal,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. (en) Lucas Lilieholm, « US warship shoots down attack drones over the Red Sea | CNN Politics », sur CNN, (consulté le )
  5. a et b (en) « Israel strikes Iran, defense officials confirm », sur The Jerusalem Post | JPost.com, (consulté le )
  6. a b et c https://www.monde-diplomatique.fr/2024/05/BELKAID/66826
  7. « Que se passe-t-il entre l'Iran et l'Irak après les frappes qui ont touché la ville kurde d'Erbil ? », France Info,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « Peshrev Dizeyi, l'homme d'affaires irakien dont la maison a été visée par l'attaque iranienne sur Erbil », Anadolu,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. David Rigoulet-Roze, « Frappes iraniennes en Irak et en Syrie : quelles conséquences régionales ? », IRIS,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. « Frappes iraniennes à Erbil : « La réponse de l’Irak est symbolique, mais percutante » », L'Orient-Le Jour,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. « Des frappes attribuées à Israël détruisent un consulat iranien en Syrie, tuant plusieurs membres des gardiens de la révolution », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. « L'Iran saisit un porte-conteneur MSC Aries « lié à Israël » », sur La Tribune, 2024-04-13cest14:15:00+0200 (consulté le )
  13. « Où se trouve le MSC Aries, le navire arraisonné par l’Iran ? », sur Le Figaro, (consulté le )
  14. « Attaque de l’Iran contre Israël : plus de 300 drones et missiles lancés par Téhéran, la plupart interceptés », sur Le Figaro, (consulté le )
  15. (en) A. B. C. News, « Minor damage reported at 2 Israeli air bases », sur ABC News (consulté le )
  16. (en-US) Farnaz Fassihi et Ronen Bergman, « Israeli Weapon Damaged Iranian Air Defenses Without Being Detected, Officials Say », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  17. (en) By Kathleen Magramo, Elizabeth Wolfe and Aditi Sangal CNN, « April 19, 2024 - Iran targeted in aerial attack », sur CNN, (consulté le )
  18. (en-GB) « What we know about Israel's missile attack on Iran », sur BBC News, (consulté le )
  19. https://www.lemonde.fr/international/article/2024/10/02/entre-israel-et-l-iran-la-crainte-d-une-guerre-regionale_6341552_3210.html
  20. a et b https://www.lorientlejour.com/article/1430503/les-defenses-aeriennes-syriennes-ont-intercepte-des-cibles-hostiles-dans-les-environs-de-damas.html

Articles connexes

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