Beppo

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Beppo
Beppo dans son atelier de Draguignan en 2011.
Naissance
Nom de naissance
Jean Laugier
Pseudonyme
BeppoVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Formation
Maître
Site web

Beppo, pseudonyme de Jean Laugier, né à Aix-en-Provence le , est un sculpteur français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jean Laugier, dit Beppo, est le fils de Charles Laugier, professeur de philosophie, et de Jeanne Laugier, institutrice et peintre qui a souvent rencontré Henri Matisse[1]. Il épouse Jacqueline Collomb en 1967 avec qui il a un premier fils Frédéric, puis se remarie en 1980 avec Dominique Guiran dont il a un second fils Romain.

Il fait ses études au collège puis au lycée Général-Ferrié de Draguignan. Il entre à l’École des beaux-arts de Toulon en 1962 où il est l’élève d’Henri Pertus et de Victor Nicolas[2]. À l'instigation de ce dernier[3], Beppo rejoint l’École des beaux-arts de Paris en 1964 où il est l’élève de Marcel Damboise. En compagnie de Jean-François Duffau, il suit les cours du soir de la ville de Paris dispensés par Georges Nadal.

Il revient à Draguignan en mai 1968. Envahi par la création contemporaine qui est présente partout, il abandonne progressivement la terre et le plâtre[4]. Manquant de matière et de matériel, il travaille très souvent dans la carrosserie de son ami Gilles Roletto, comme l’avait fait César vingt ans plus tôt[5]. Il récupère les éléments nobles sur les voitures accidentées (pare-chocs en inox, tubulures d’échappement et radiateurs en cuivre et laiton) pour en faire des œuvres qui s'éloignent, ne serait-ce que par l'utilisation de ces nouveaux matériaux, de la figuration[6].

En 1970, Beppo fait construire son atelier à l'entrée de Draguignan pour y travailler et y vivre[7]. En 1971, il travaille avec Georges Nadal et Albert Féraud pour la mise en place d’une œuvre monumentale à la maison des sports et de la jeunesse de Draguignan[8]. Cette collaboration constitue le déclic qui le fait passer à une expression résolument non figurative. Sa première commande arrive en 1977 pour le Collège des Pins d’Alep à Toulon. Il aide ponctuellement Albert Féraud pour la réalisation de divers monuments dont celui du général Kœnig dans le square Alexandre-et-René-Parodi à Paris 16e[9]. Ses fréquents passages dans l’atelier Art Mature de Bagneux lui permettent de rencontrer le joueur de rugby à XV Jean-Pierre Rives qui fait ses débuts dans la sculpture[10],[11].

Entre 1977 et 2009, à la suite de commandes publiques et privées, il réalise vingt-cinq œuvres remarquables à travers toute la France. Depuis 1984, ses expositions se déroulent en France comme à l'étranger[12]. Il réalise aussi chaque année pour l'Union Patronale du Var les trophées qui récompensent les entreprises varoises les plus performantes[13].

Beppo élabore avec rigueur des formes pures dans l'espace. Après avoir utilisé des éléments de carrosseries automobiles, toutes sortes de matériaux tels que tôle, bois, verre, il privilégie l'inox. L'inox qui, poli ou brossé, joue en permanence avec la lumière ambiante et l'environnement naturel, créant ainsi une constante impression de légèreté. Une sculpture de quelques dizaines de centimètres et une autre de quinze mètres de hauteur se déploient avec la même grâce dans l'espace[6].

Du 14 mai au 2 octobre 2022, la ville de Draguignan célèbre ses soixante ans de carrière avec l'exposition colossale Beppo dans la ville. En plus des deux déjà présentes en permanence, dix-neuf sculptures en inox, métal brut et métal peint sont présentées dans les lieux phares de la cité [14],[15].

Œuvres[modifier | modifier le code]

L'envol pour l'an 2000[modifier | modifier le code]

Commande de la ville de Draguignan, cette œuvre est l'une des plus considérables réalisées par l'artiste (10 x 5 x 2 mètres). Située sur un rond-point contourné par quatre axes de voirie très fréquentés, entourée par des immeubles de hauteur moyenne ainsi que par de très grands platanes, elle s'insère avec une rare élégance dans cet environnement où dominent les lignes verticales. Elle est parfaitement à l'échelle de ce lieu très ouvert. Deux blocs à sa base, le premier dans l'axe de l’œuvre, l'autre légèrement de biais, dirigent le regard vers l'aile en devers audacieux qui s'élève jusqu'à dix mètres. Ce déhanchement projette vers l'azur une tonne et demie d'inox. Tout au long de la journée une myriade de vibrations de couleurs sur ses faces dynamise sa présence[6].

Expositions[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Sculptures sous le soleil d'Antibes, Ville d'Antibes et galerie les Cyclades, 1996.
  • Jean-Louis Servan-Schreiber, Parc Samsara 2010, Éditions Blurb, 2010.
  • Charles Clairici et Carine Leiser, Mémoire en images : Draguignan, tome 2, Éditions Alan Sutton, 2010.
  • Gérard Xuriguera, Stéphane Guiran 2001-2011 : chemin de sculptures, Éditions FVW, 2011.
  • Julien Lelièvre, Art d'autoroute, Éditions Building Books, 2019[30].
  • Daniel Bizien, Beppo, 60 ans de sculpture, Éditions Odyssée, 2021[31],[32].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. André Fournon et Nicolas Fournon, Beppo : sculpteur d'émotions XXL, La Parole Donnée, Questions et réflexions épisode 14, 20 avril 2022.
  2. Patrick Roletto, Beppo, la force et la grâce, Var-Matin, 20 juin 2004.
  3. Biographie de Beppo sur le site de la galerie Anna-Tschopp.
  4. Biographie de Beppo sur le site de la ville de Draguignan.
  5. Michel Pourriol et Cynthia Bieux, Beppo : l'homme de fer, Canal.D, 13 mai 2022.
  6. a b et c Daniel Bizien, Beppo, 60 ans de sculpture, Éditions Odyssée, 2021.
  7. Daniel Bizien, Beppo dans la ville : 14 mai - 2 octobre 2022, Livret d'exposition, Ville de Draguignan, 2022.
  8. Jeremy Veloso, Rencontre avec Beppo, Draguignan Magazine, Numéro 55, janvier-février 2022.
  9. Laurence Lucchesi, Beppo ou l'art de vivre à Draguignan, Var-Matin, 15 avril 2012.
  10. Jean-Pierre Rives, la paire avec Beppo à Draguignan, Nice-Matin, 6 mai 2017.
  11. Jean-Michel Ogier, Jean-Pierre Rives et Beppo : dialogue de sculpteurs rugbymen à Draguignan, France Info Culture, 30 mai 2017.
  12. Exposition Beppo à la Maison de la Francité à Bruxelles.
  13. Patrick Roletto, Draguignan : le sculpteur Beppo investit la ville, Var Entreprises, 4 mai 2022.
  14. Draguignan célèbre les 60 ans de carrière du sculpteur Beppo avec une exposition colossale dans toute la ville, Var-Matin, 13 mai 2022.
  15. Beppo : 60 ans de sculpture à Draguignan, La Strada, 30 mai 2022.
  16. La sculpture du collège des Pins d'Alep sur le site Atlas Museum.
  17. Le Cyclope de l'aire de Roudaï sur le site de Vinci Autoroutes.
  18. a et b Julien Lelièvre, Art d'autoroute, Éditions Building Books, 2019.
  19. Le Dragon de Draguignan de l'aire de Canaver sur le site de Vinci Autoroutes.
  20. Christian Daures, Le mémorial du sacrifice, Nice-Matin, 15 décembre 1991.
  21. Patrick Roletto, La mémoire sculptée, Var-Matin, 15 décembre 1991.
  22. Le monument à la mémoire des sapeurs-pompiers du Var sur le site du SDIS 83.
  23. La sculpture de La Motte sur le site American War Memorials Overseas.
  24. P. Machinot, La Jarre retrouve son "Signal pour l'an 2000", Var-Matin, 26 août 2016.
  25. La fontaine de Port Nicea sur le site d'Olivier Tampon-Lajariette et Pascal Ceillier.
  26. Thomas Huet, L'œuvre de Beppo "La Vague" va transiter sur Beau Rivage, Var-Matin, 21 septembre 2016.
  27. Jean-Louis Servan-Schreiber, Parc Samsara 2010, Éditions Blurb, 2010.
  28. Èze : le divin chantier de la nouvelle chapelle, Nice-Matin, 19 novembre 2009.
  29. La chapelle Saint-Joseph d'Èze sur le site Paris SkyScrapers.
  30. Clémentine Mercier, Autoroutes en plein courant d'art, Libération, 10 avril 2020.
  31. Elena Espejo, Beppo, 60 ans de sculpture et d'amitié... en un volume, Var-Matin, 10 décembre 2021.
  32. Michel Sajn, Une vie de sculpteur, une vie d'amitié, La Strada, Numéro 339, 15 décembre 2021.

Liens externes[modifier | modifier le code]