Arzano (Finistère)
Arzano | |
L'église paroissiale Saint-Pierre-aux-Liens. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Bretagne |
Département | Finistère |
Arrondissement | Quimper |
Intercommunalité | Quimperlé Communauté |
Maire Mandat |
Anne Borry 2014-2020 |
Code postal | 29300 |
Code commune | 29002 |
Démographie | |
Gentilé | Arzanois |
Population municipale |
1 419 hab. (2021 ) |
Densité | 42 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 54′ 07″ nord, 3° 26′ 20″ ouest |
Altitude | Min. 6 m Max. 97 m |
Superficie | 34,04 km2 |
Élections | |
Départementales | Quimperlé |
Localisation | |
Liens | |
Site web | Site de la Mairie d'Arzano |
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Arzano [aʁzano] est une commune française située dans le département du Finistère, en région Bretagne. Historiquement, elle fait partie du pays vannetais et du Kemenet-Héboé.
Géographie
Arzano est une commune rurale dont le territoire s'étend entre les vallées de l'Ellé à l'ouest et du Scorff à l'est. La rivière Ellé sépare Arzano de Tréméven et Locunolé tandis que la rivière Le Scorff sépare Arzano de Plouay et Cléguer. Le bourg occupe une position centrale et est situé à vol d'oiseau à 9 km au nord-est de Quimperlé, à 18 km au nord-ouest de Lorient, à 50 km à l'est de Quimper et à 58 km à l'ouest de Vannes.
La commune est vallonnée et s'étage entre 6 mètres et 97 mètres d'altitude. Le bourg est situé sur une colline dominant la vallée de l'Ellé. Le sous-sol est de constitution granitique.
Toponymie
Le nom de la paroisse est attesté historiquement sous les formes « Arzennou » en 1148, « Arthou » en 1167, « Arznou » en 1327 et 1387, « Arzenou » en 1380, 1382 et 1516, « Arzano » en 1536 et « Arsanno » en 1630[1].
Ce toponyme breton est un anthroponyme composé de arz, « ours » qui qualifie un « guerrier vigoureux »[2], et de gnou « connu, fameux »[3], « qui a la puissance de l'ours ». Il pourrait s'agir du nom d'un seigneur local.
En breton moderne, le nom de la commune est An Arzhanaou[1], prononcé [nahaˈnɔw].
Histoire
Moyen-Âge et Temps Modernes
La plupart des terres d'Arzano étaient du fief de la seigneurie de La Roche-Moysan, une puissante seigneurie qui s'étendait également sur les paroisses voisines de Meslan, Redené, Gestel, Lesbin (Pont-Scorff), Queven, Ploemeur, Guidel et pour moitié de Groix. La seigneurie de La Roche-Moysan était un ancien démembrement de la seigneurie du Kemenet-Heboé. La seigneurie appartenait en 1282 à Geoffroi de La Roche Moisan, en 1294 à Olivier de Tinténiac et en 1382 à Jean de Vendôme. Jean de Vendôme vendit par acte du 2 février 1382, à Charles de Rohan, seigneur de Guémené, le château, la terre et la châtellenie de la Roche Moysan avec les moulins, bois et tout ce qui en dépendait[4]. La seigneurie restera aux mains de la famille des Rohan, branche de Rohan-Guémené jusqu'à la Révolution française[5]. Le siège de la seigneurie était à l'origine le château de La Roche Moyzan situé à Arzano sur la rive droite du Scorff mais le voyant ruiné, Louis de Rohan-Guémené transfèrera le siège à Tréfaven en Ploemeur en 1482. Les vestiges de ce château sont encore visibles aujourd'hui. Il s'agit de la motte castrale du Roc'h.
Plusieurs manoirs existaient sur le territoire de la paroisse d'Arzano. Jean-Baptiste Ogée cite le manoir de Kerenech qui appartenait en 1240 à Philippe de Kerysequel, le manoir de Kerygomarch en 1250 à François Bizien, le manoir de Kerguegan en 1410 à Alain Henri, le manoir de La Villeneuve en 1420 à Terrien Penhoët et le manoir de Taluangorn ( Talgorn), en 1500, à Jean Kerouallan.
Le manoir de Kerygomarch, propriété de la famille Bizien, prendra par la suite le nom de manoir de Laz, du nom de ses nouveaux propriétaires. Le domaine de Kerygomarch qui inclut une métairie au nord et un moulin à eau au sud, passe en effet en 1610, par alliance, à la famille de Laage dont le patronyme sera déformé ultérieurement en de Laz. Le manoir actuel a probablement été construit au début du XVIe siècle par Jean Bizien. Ses armoiries figurent au dessus de la porte d'entrée, une clé de voûte et le linteau de la cheminée de la salle ouest au rez-de-chaussée. Le domaine de Laz sera vendu comme bien national à la Révolution et acheté en 1812 par Benjamin Brizoal qui le transmettra à ses descendants[6].
Le XVIIIe siècle
La paroisse d'Arzano, en y incluant les habitants de sa trêve Guilligomarc'h, comptait en 1778 une population de 2600 communiants selon le géographe Jean-Baptiste Ogée.
Révolution Française
Arzano est érigé en commune en 1790 et rattaché au département du Finistère nouvellement créé pour fournir un hinterland à l'est à la ville de Quimperlé. Arzano, Guilligomarc'h et Rédené sont les trois paroisses du diocèse de Vannes, donc parlant le vannetais, rattachées au département du Finistère.
Le XIXe siècle
Joseph Louis Le Nir, originaire de Rosporden, fut curé d'Arzano de 1810 à 1829. Il assura en plus de son ministère, la fonction de maître d'école. Il faisait classe à quelques enfants de la paroisse et des environs, dont dix à douze qui se destinaient au séminaire étudiaient le latin. La plupart étaient de pauvres paysans. Le futur poète Auguste Brizeux compta parmi ses élèves.
Lors de l'enterrement d'Antoine de Fournas, maire d'Arzano, en 1829 en présence du comte de Botderu, pair de France, et de toute la noblesse des environs, le recteur déclara que cet homme « a été toute sa vie le scandale de la paroisse ». La famille, indignée, organisa la messe de huitaine[7] dans une autre paroisse[8].
Politique et administration
Liste des maires
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[13].
En 2021, la commune comptait 1 419 habitants[Note 1], en augmentation de 2,31 % par rapport à 2015 (Finistère : +1,52 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Langue bretonne
La charte Ya d'ar brezhoneg a été votée par le conseil municipal le 23 mai 2018.
Personnalités liées à la commune
Auguste Brizeux, placé, dès 1811, à Arzano, chez le recteur Joseph-Marie Lenir qui lui inculquera quelques rudiments de philosophie et de théologie appris à Saint-Sulpice.
Jumelages
Lieux et monuments
- Église Saint-Pierre-aux-Liens, XVIIe siècle, le clocher en forme de tour octogonale date de 1869 ;
- Chapelle Saint-Laurent, XVIe siècle ;
- Fontaine Saint-Adrien, XVIIIe siècle ;
- Manoir du Laz, XVIe siècle ;
- Château de Kerlarec, XIXe siècle ;
- Manoir de Penlan, XVIe siècle ;
- Motte castrale du Roc'h ou la Roche-Moisan, XIe siècle ;
- ancien presbytère, XVIIe siècle ;
- Maison de Marie, au village du Moustoir XVIIe siècle ;
- Pont de Ty Nadan sur la rivière Ellé entre Locunolé et Arzano, seconde moitié du XIXe siècle ;
Il existait aussi autrefois des chapelles dans les villages de Saint-Adrien (reconstruite au XIXe siècle et disparue en 1952 ) et de Saint-Durec (déjà disparue en 1902)
Il existait 7 moulins à eau à Arzano dont le moulin du Roc'h (site protégé), le moulin de Laz, le moulin de Castellin, le moulin de Zuliou, le moulin de Penlann.
Notes et références
Notes
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Références
- Base de données KerOfis de l'Office public de la langue bretonne (consulté le )
- Jean-Yves Le Moing, Noms de lieux de Bretagne : plus de 1200 noms expliqués, Paris, Christine Bonneton Éditeur, , 231 p. (ISBN 978-2-86253-283-7, BNF 39280144), p. 89
- Jean-Yves Le Moing, Noms de lieux de Bretagne : plus de 1200 noms expliqués, Paris, Christine Bonneton Éditeur, , 231 p. (ISBN 978-2-86253-283-7, BNF 39280144), p. 188
- Jean-Baptiste Ogée, dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, Arzano, 1778
- site infobretagne consultable http://www.infobretagne.com/arzano.htm
- L'inventaire culturel du patrimoine en Bretagne,« Manoir du Laz, Arzano »
- Messe célébrée en mémoire du défunt une semaine après son enterrement
- Jean Rohou, "Catholiques et Bretons toujours ? (essai sur l'histoire du christianisme en Bretagne)", éditions Dialogues, Brest, 2012, (ISBN 978-2-918135-37-1)
- Antoine Marie Thomas François de Fournas, né en 1766, décédé en 1829 à Kervégant
- https://www.ouest-france.fr/anne-borry-elue-maire-darzano-ce-soir-371590
- https://www.ouest-france.fr/bretagne/quimperle-29300/departementales-les-candidats-ps-du-canton-de-quimperle-3141808
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.