Antoine van Dyck

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Antoine van Dyck
Naissance
Décès
(à 42 ans)
Blackfriars, Londres
Sépulture
Nom de naissance
Antoon van Dyck
Nationalité
Activités
Autres activités
Maître
Hendrick van Balen, Rubens dont il fut disciple plus qu'élève
Lieux de travail
Mouvement
Mécène
Influencé par
A influencé
Les portraitistes qui suivirent, surtout anglais comme Gainsborough
Père
Franchois Van Dyck (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Maria Cuypers (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Mary Ruthven (d) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinction
Fait chevalier par Charles Ier d'Angleterre, nommé doyen honoris causa de la confédération de Saint-Luc d'Anvers
Œuvres principales
signature d'Antoine van Dyck
Signature

Antoine van Dyck (prononcé en néerlandais : [vɑn ˈdɛˑɪ̯k]), né le à Anvers et mort le à Blackfriars, près de Londres, est un peintre et graveur baroque, surtout portraitiste, qui a été le principal peintre de cour en Angleterre, après avoir connu un grand succès en Italie et en Flandre. Il est notamment réputé pour les portraits qu'il réalisa du roi Charles Ier d'Angleterre, de sa famille et de la cour, peints avec une élégance décontractée qui influencera notablement les portraitistes anglais pendant près d'un siècle et demi. Il peignait également des sujets religieux et mythologiques, et était aussi un maître de la gravure à l'eau-forte.

Biographie

Antoine Van Dyck, par Pierre Paul Rubens (1627-1628) au Louvre.

Jeunesse à Anvers

Septième enfant d'un marchand de soieries dévot, installé à quelques mètres de la cathédrale, Antoine van Dyck[1] est né à Anvers[2]. Son talent est apparu très tôt et, dès 1609, alors qu'il n'est encore âgé que de dix ans, il a étudié la peinture avec Hendrick van Balen avant de devenir un peintre indépendant vers 1615. Il crée alors son propre atelier avec son ami Jan Brueghel qui est encore plus jeune que lui[3]. À l'âge de quinze ans, il était déjà un artiste très accompli, comme le montre son Autoportrait réalisé entre 1613 et 1614[4].

En février 1618, van Dyck est admis comme peintre anversois à la Guilde de Saint-Luc[5] En quelques années, il devient le principal assistant de Pierre Paul Rubens, peintre majeur réputé tant à Anvers que dans l'ensemble de l'Europe du Nord, et qui faisait appel à de nombreux artistes pour leur confier la réalisation de certaines parties de ses toiles. L'influence de Rubens sur le jeune artiste était immense, Rubens disant de van Dyck, du haut de ses dix-neuf ans, qu'il était « le meilleur de mes élèves », même s'il était en fait plus un assistant qu'un élève[3]. Les origines et la nature exacte de leur relation ne sont pas claires. Certains historiens de l'art ont indiqué que van Dyck aurait été l'élève de Rubens dès 1613, dans la mesure où ses tableaux révèlent assez peu l'influence de son premier maître van Balen, mais il n'y a pas de preuve claire[6].
Dans le même temps, la domination de Rubens dans la petite et déclinante ville d'Anvers à l'époque explique sans doute pourquoi, en dépit de ses retours périodiques dans la ville, van Dyck a passé la plupart de sa carrière à l'étranger[6]. En 1620, lorsque Rubens se voit confier la réalisation du plafond de l'église Saint-Ignace de la maison professe des jésuites d'Anvers (aujourd'hui église Saint-Charles-Borromée), van Dyck est mentionné comme l'un des « disciples » ayant exécuté certaines peintures d'après les dessins du maître Rubens[5].

Premier séjour à Londres

En 1620, à l'instigation de l'ambassadeur George Villiers, van Dyck part en Angleterre pour la première fois. Il travaille pour le Roi Jacques Ier, mais ne réussit pas à se faire présenter au monarque[6]. C'est à Londres, dans la collection du comte d'Arundel qu'il voit pour la première fois les œuvres du Titien dont la subtile utilisation de la couleur et des formes lui offre un nouveau langage stylistique venant enrichir les leçons apprises des compositions de Rubens[7]

Portrait de la famille Lomellini, 1623

Séjour en Italie

Toutefois, après quatre mois de séjour à Londres, il retourne en Flandres avant de partir, fin 1621, pour l'Italie où il s'installe pendant six ans, étudiant les maîtres italiens tels que Titien et Véronèse, tout en commençant sa carrière de portraitiste à succès. Bien qu'il se soit rendu à Palerme en Sicile, et dans d'autres villes italiennes, il est surtout resté à Gênes où il décora les palais somptueux des nobles génois de tableaux religieux et de portraits dans lesquels il mettait toujours en valeur la position sociale importante de ses modèles. Il a alors développé un style de portrait de plain-pied, en s'appuyant sur le style de Paul Véronèse, du Titien ainsi que de toiles que Rubens réalisa lorsqu'il vécut lui-même à Gênes.

En 1627, il retourna à Anvers pendant cinq ans où il peignit une grande quantité de chefs-d’œuvre. Personnage charmant, van Dyck savait charmer ses commanditaires et, comme Rubens, il était capable de se mêler aux milieux aristocratiques ce qui lui facilitait l'obtention de nouvelles commandes. Il réalisa des portraits plus affables et élégants encore que ceux de ses maîtres flamands, comme le portrait taille réelle d'un groupe de vingt-quatre conseillers municipaux de Bruxelles qui orna la chambre du conseil mais qui fut détruit en 1695[8]. En outre, au cours de cette période, il commença également à produire de nombreuses œuvres religieuses, notamment de grands retables, et il se lança aussi dans la gravure.

Sa réputation parvint aux oreilles de Charles Ier d’Angleterre qui le rappela.

Retour à Londres

Le Roi Charles Ier d’Angleterre fut sans doute le plus passionné et généreux collectionneur d'art de la monarchie britannique. En 1628, il avait acheté la fabuleuse collection de Charles Ier de Gonzague de Mantoue, et depuis son accession au trône en 1625, il n'avait eu de cesse de faire venir en Angleterre les plus grands peintres étrangers de l'époque. Le portraitiste flamand Daniel Mytens l'Ancien était déjà à Londres depuis 1618, mais Charles Ier parvint à faire venir des artistes italiens comme Orazio Gentileschi puis en 1638, sa fille, Artemisia Gentileschi. Il aurait voulu que Rubens puisse rester à la Cour, lui qui venait en Angleterre tant pour des missions diplomatiques que pour peindre et que le roi fit chevalier.

De son côté, van Dyck était resté en contact avec la Cour d'Angleterre depuis son premier séjour et il avait aidé les agents du roi Charles Ier dans leur recherche d'œuvres. Il avait également envoyé certaines de ses toiles dont un portrait le représentant avec le diplomate Endymion Porter (1623), un portrait de l'un des agents du roi, un tableau mythologique de Renaud et Armide (1629) conservé au Baltimore Museum of Art ainsi qu'une œuvre religieuse destinée à la Reine. Il avait aussi réalisé en 1632 une peinture de la sœur du roi Charles Ier, Élisabeth Stuart. La réputation d'Antoine van Dick parvint donc aux oreilles du Roi qui le rappela.

Repos de la Sainte Famille
v. 1630, Alte Pinakothek
Charles Ier à la chasse
vers 1635, musée du Louvre

En avril 1632, van Dick revient donc à Londres et son succès en Angleterre fut rapide. Il est d'ailleurs fait chevalier le , et nommé « peintre principal en ordinaire de sa Majesté ». Ce titre fut créé pour lui et il eut de nombreux successeurs jusqu'au XIXe siècle. Cela lui permit de percevoir une forte pension, en plus des commandes qu'il réalisait. Une maison lui est fournie au bord de la rivière, dans le quartier de Blackfriars, non loin de la cité de Londres, échappant ainsi au monopole de la Vénérable Compagnie des Peintres et Teinturiers (Worshipful Company of Painter-Stainers). Plusieurs pièces du palais Eltham, qui n'était plus utilisées par la famille royale, sont également mises à sa disposition comme maison de campagne. Le roi et la reine venaient fréquemment lui rendre visite dans son atelier de Blackfriars[9],[6].

Portrait de Lord John Stuart et son frère Lord Bernard Stuart, vers 1638, National Gallery
Un tableau illustrant un style plus intime, mais toujours élégant, que van Dyck a développé en Angleterre

Il réalise des portraits du roi Charles, de son épouse la reine Henriette Marie de France (1609-1669), ainsi que leurs enfants et d’innombrables personnages de la cour en plus de ses autoportraits et de ceux de sa maîtresse, Margaret Lemon. Nombre de ces portraits étaient réalisés en plusieurs versions afin de pouvoir être envoyés comme cadeaux diplomatiques ou donnés aux partisans du roi de plus en plus en difficulté. Au total, van Dyck a peint quarante portraits du roi Charles, environ trente de la reine, neuf de Thomas Wentworth, duc de Strafford, et un grand nombre d'autres courtisans. Il créa pour la cour d’Angleterre des œuvres dans lesquelles s’affirme le pouvoir du roi en tant que monarque absolu. En Angleterre, il a développé un style qui combine la facilité et l'élégance décontractée avec une autorité discrète de ses sujets qui devait dominer l'art du portrait en Angleterre jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. Van Dyck eut une grande influence sur les portraitistes anglais et, par suite, on le considère souvent comme le créateur de l’École anglaise de peinture. Il fut le maître du peintre d'origine flamande Jean de Reyn. Toutefois, à la fin de sa vie, il se contentait d’apporter la touche finale aux portraits peints pour la plus grande partie par ses disciples selon ses esquisses. Son atelier londonien a satisfait à quatre cents commandes de portraits entre 1632 et 1641[10]. En 1634, il fait un court voyage à Anvers où il revient les années suivantes, et lorsque la guerre civile éclate en Angleterre, il passe plusieurs mois dans les Flandres et en France.
En 1638, Van Dyck devient un citoyen effectif de la couronne d'Angleterre et il épouse Marie, la fille de Patrick Ruthven[11].

Mary Ruthven, 1638
Alte Pinakothek

En 1639-1640, elle est dame de compagnie de la Reine, sans doute à l'initiative du roi qui voyait là un moyen de garder van Dyck en Angleterre[6]. En 1640, il se rend en France pour accompagner le Prince Jean II Casimir Vasa de Pologne après avoir été libéré des prisons françaises[12] et il réalisa d'ailleurs un portrait du prince[12] aujourd'hui conservée à l'Accademia di San Luca. Il quitte encore l'Angleterre pour la France en 1641, mais tombe gravement malade à Paris et doit rentrer de toute urgence à Londres où il décède peu de temps après dans sa maison de Blackfriars[5], une semaine après la naissance de sa seconde fille[2].

Antoine van Dyck fut inhumé à la cathédrale Saint-Paul de Londres où le roi fit ériger un monument à sa mémoire. Mais en 1666, le Grand incendie de Londres détruisit l'ancienne cathédrale et, avec elle, le tombeau de van Dyck. Sa veuve se remaria plus tard avec Richard Pryse[13]. Van Dyck laissa derrière lui deux filles, l'une de sa maîtresse, la seconde de sa femme, dont il avait veillé à prévenir l'avenir et qui finirent par s'installer en Flandres.

Œuvres

Portraits

La reine Henriette Marie et son nain, Sir Jeffrey Hudson, 1633, National Gallery of Art

À l'exception notable d'Holbein le Jeune, van Dyck et son contemporain Diego Vélazquez furent les premiers peintres de grands talents à travailler principalement comme portraitistes à la Cour. Rembrandt, un peu plus jeune, travailla également comme portraitiste à cette époque. De nombreux facteurs peuvent expliquer qu'au XVIIe siècle la demande pour des portraits ait été plus forte que pour tout autres types de travaux. Dans une société dominée de plus en plus par les dirigeants laïcs, la représentation de ces personnages richement vêtus était un moyen d'affirmer l'autorité des personnes importantes. Pourtant, dans la théorie contemporaine de la hiérarchie des genres, le portrait était classé bien en dessous de la peinture d'histoire, qui comprenait aussi les scènes religieuses, et pour la plupart des grands peintres, les portraits étaient donc une part relativement faible de leur production. Rubens, par exemple, a surtout peint des portraits de son entourage immédiat, mais assez peu de portraits de personnages des Cours d'Europe qu'il fréquenta.
Les portraits de Van Dyck étaient certainement plus flatteurs que ceux de Vélazquez. Lorsque la princesse-électrice Sophie de Hanovre rencontra pour la première fois la reine Henriette Marie de France en exil aux Pays-Bas en 1641, elle écrivit: « Les élégants portraits de Van Dyck m'avaient donné une si belle idée de la beauté de toutes les dames anglaises, que j'ai été surprise de constater que la reine, qui avait l'air si belle dans la peinture, était une petite femme relevée sur sa chaise, les bras maigres et des dents longues comme des défenses dépassant de sa bouche... »[6]. Certains critiques ont reproché à van Dyck de détourner la tradition anglaise naissante du portrait incarnée par des peintres tels que William Dobson, Robert Walker et Isaac Fuller.
Son style est devenu d'une élégance plus douce dans les portraits de plusieurs de ses successeurs, comme Peter Lely ou Godfrey Kneller[6].

Autres œuvres

Samson et Dalila, vers 1630. Une peinture d'histoire réalisée à la manière de Rubens, avec une utilisation de couleurs saturées qui illustre l'étude que van Dyck fit des toiles du Titien.

Ne voulant pas se limiter à faire des portraits, Van Dyck avait essayé de persuader Charles Ier de lui confier la réalisation d'une grande série de peintures sur l'histoire de l'Ordre de la Jarretière pour la Maison des banquets à Whitehall, dans laquelle Rubens avait déjà fait les immenses peintures de plafond. Une esquisse de van Dyck a été faite sur un mur de la Maison mais, en 1638, Charles Ier était trop à court d'argent pour continuer[6]. Dans ses dernières années, lors de ses séjours à Paris, van Dyck tenta aussi d'obtenir des commandes pour peindre la Grande Galerie du Louvre, mais sans succès[14]. C'est à Poussin qu'il est fait appel, afin d'exécuter un programme assez traditionnel imaginé par Lemercier, autour des villes de France.
Il existe une liste des tableaux d'histoire produite par van Dyck en Angleterre établie par le critique d'art Giovanni Pietro Bellori, d'après des informations fournies par Kenelm Digby, l'ami de van Dyck, mais aucune de ces toiles ne semblent avoir subsister, à l'exception de Eros et Psyché fait pour le roi[6].
En revanche, de nombreuses autres œuvres, représentant des scènes religieuses plus que mythologiques, ont survécu, et si elles sont très raffinées, elles n'atteignent pas la grandeur des peintures d'histoire de Vélazquez. Les plus anciennes sont dans un style très proches de celui de Rubens. D'autres de ses œuvres, réalisées en Sicile sont particulièrement intéressantes.

Van Dyck a réalisé un certain nombre de paysages au lavis ou à l'aquarelle, mais ces toiles ne sont pas parvenues à introduire en Angleterre la tradition flamande du paysage à l'aquarelle. Certains des paysages que l'on trouve dans les tableaux de van Dyck sont en fait des études, qui apparaissent dans le fond des peintures, mais beaucoup sont signées et datées, ce qui laisse à penser que l'artiste considérait ces œuvres comme achevées. Parmi les peintures paysagères, plusieurs représentent la vile portuaire de Rye, ce qui suggère que van Dyck les a sans doute réalisées alors qu'il attendait que le vent ou la marée lui permette de voyager[15].

Œuvres imprimées

Pieter Brueghel le Jeune, gravure de van Dyck, The Frick Collection

C'est sans doute après être revenu à Anvers de retour d'Italie que van Dyck a commencé son Iconographie, un ouvrage rassemblant des portraits d'éminents contemporains (hommes d'état, savants, artistes). Pour ce projet, Van Dyck a produit de nombreux dessins. Dix-huit portraits ont été gravé à l'eau-forte par Van-Dyck lui-même, tandis que la majorité des planches sont de la main de graveurs professionnels qui ont interprété les dessins du maître. Les planches de la main de Van-Dyck semblent avoir été mises dans le commerce qu'après sa mort, et les tirages des premiers états sont très rares[16]. Il a continué à compléter la série au moins jusqu'à son départ pour l'Angleterre, mais c'est sans doute à Londres qu'il fit réaliser celle d'Inigo Jones.

L'Iconologie fut un grand succès, mais c'est la seule fois que Van Dyck s'aventura dans la gravure car la réalisation de portraits peint payait sans doute mieux et qu'il était en outre très demandé. La grande qualité de l'ensemble est reconnue des historiens de l'art « La gravure de portraits existait à peine avant lui, et elle est soudainement apparue dans son travail au plus haut point qu'elle a jamais atteint dans l'art »[17].

À sa mort, il existait quatre-vingt planches réalisées par d'autres, dont cinquante deux faites par des artistes, outre les dix-huit réalisées par van Dyck lui-même. Ces planches furent achetées par un éditeur et ont été utilisées pendant des siècles de sorte qu'elles finissaient par s'user ce qui impliquait d'en refaire périodiquement, ce qui explique que, à la fin du XVIIIe siècle, il y avait plus de deux cents planches de portraits qui ont d'ailleurs été rachetées par le musée du Louvre[16].

L'iconographie de van Dyck fut assez influente comme modèle commercial de la reproduction de gravures. Sa collection de planches de dessins, maintenant oubliée, fut très populaire jusqu'à l'avènement de la photographie. Le style des gravures van Dyck, avec des lignes ouvertes et des points, contrastait remarquablement de celui d'autres grands graveurs de portraits de l'époque, comme Rembrandt, et eut un faible impact stylistique jusqu'à la fin du XIXe siècle, où il influença des artistes telles que James Whistler[17]. L'historien d'art Hyatt Mayor écrivit à ce sujet :

« Les graveurs ont par conséquent étudié van Dyck car ils peuvent espérer se rapprocher de sa brillante authenticité, alors que personne ne peut espérer approcher la complexité des portraits de Rembrandt[18]. »

Galerie Chronologique






Musées, monuments

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Collections privées / non localisés
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L'atelier du peintre

Son grand succès a contraint van Dyck à entretenir un grand atelier à Londres, un atelier qui allait devenir « virtuellement une ligne de production pour les portraits »[6]. Selon certains visiteurs, il faisait généralement un dessin sur papier qui était ensuite agrandi sur une toile par un assistant, puis il peignait lui-même la tête, les vêtements étant faits par des peintres de l'atelier et souvent envoyés à des spécialistes. Dans ses dernières années, le fait de si fréquemment faire appel à des collaborateurs a entrainé une certaine diminution de la qualité du travail[38]. En outre, de nombreuses copies étaient produites, sans qu'il intervienne ou presque, par son atelier ainsi que par des copistes professionnels et plus tard des peintres, ce qui explique qu'à la fin du XIXe siècle le nombre de tableaux qui lui étaient attribués était devenu énorme, comme ce fut le cas pour d'autres artistes tels que Rembrandt, Le Titien et d'autres. Cependant, la plupart de ses adjoints et les copistes ne pouvaient pas approcher le raffinement de son style, de sorte que, par rapport à de nombreux autres artistes, les historiens de l'art sont assez facilement parvenus à un consensus sur les œuvres pouvant lui être attribuées.

Les noms des quelques assistants connus de l'atelier londonien de van Dyxk sont néerlandais ou flamand. Il semble avoir préféré former des artistes flamands, car il n'y a guère de trace de peintre anglais passés dans son atelier[6]. Parmi ses élèves, il faut citer le peintre néerlandais Adriaen Hanneman qui retourna dans sa ville natale de La Haye en 1638 pour y devenir un portraitiste influent[39]. L'énorme influence de van Dyck sur l'art anglais ne provient pas d'une tradition de transmission maître/élèves et, en fait, il n'existe aucun document mettant en évidence un lien son atelier et des peintre anglais significatifs[6].

Anecdotes

Notes et références

  1. Son prénom en flamand s'écrit Antoon
  2. a et b Françoise Monnin, « van dyck le génie tragique », Muséart, no 92,‎ , p. 14-19.
  3. a et b Brown & Vlieghe, p. 15-17
  4. Hans Vlieghe, Flemish Art and Architecture : 1585-170, Yale University Press, (ISBN 0-300-10469-3), p. 124
  5. a b et c (en) Gregory Martin, The Flemish School, 1600-1900, Londres, National Gallery, coll. « National Gallery Catalogues », (ISBN 0-901791-02-4), p. 26
  6. a b c d e f g h i j k et l (en) Ellis Waterhouse, Painting in Britain, 1530-1790, Yale History of Art series, , 4e éd., p. 70-77
  7. Brown, p. 19.
  8. Dictionary of National Biography, consulté le 14 mai 2007
  9. Une chaussée spéciale fut d'ailleurs construite pour permettre au roi et à son épouse d'accéder plus facilement à l'atelier)
  10. Vincent Pomarède, 1001 peintures au Louvre : De l’Antiquité au XIXe siècle, musée du Louvre Editions, (ISBN 2-35031-032-9), p.426-428
  11. (en) Cockayne, The Complete Peerage, vol. 4, Londres, , p. 385 et s.
  12. a et b (pl) « Portrait d'un prince » (consulté le )
  13. (en) « Welsh Biography Online - Pryse Family of Gogerddan »
  14. (en) Michael Levey, Painting at Court, Londres, Weidenfeld and Nicholson, , p. 136
  15. (en) Martin Royalton-Kisch, The Light of Nature : Landscape Drawings and Watercolours by Van Dyck and his Contemporaries, British Museum Press, (ISBN 0-7141-2621-7)
  16. a et b D. P Becker, Six Centuries of Master Prints, Cincinnati Art Museum (no 72), (ISBN 0-931537-15-0)
  17. a et b (en) Arthur Mayger Hind, A History of Engraving and Etching, Houghton Mifflin Co. (réimpr. 1963) (1re éd. 1923) (ISBN 0-486-20954-7), p. 165
  18. (en) Alpheus Hyatt Mayor, Prints and People, Princeton, Metropolitan Museum of Art, (ISBN 0-691-00326-2), p. 433-35
  19. a b et c Le Siècle de Rubens, catalogue d'exposition, Bruxelles, musées royaux des beaux-arts de Belgique, 1965, p. 66.
  20. Le Siècle de Rubens, catalogue d'exposition, Bruxelles, musées royaux des beaux-arts de Belgique, 1965, p. 53.
  21. Le siècle de Rubens, catalogue d'exposition, Bruxelles, musées royaux des beaux-arts de Belgique, 1965, p. 55-56.
  22. Le Siècle de Rubens, catalogue d'exposition, Bruxelles, musées royaux des beaux-arts de Belgique, 1965, p. 56.
  23. Le Siècle de Rubens, catalogue d'exposition, Bruxelles, musées royaux des beaux-arts de Belgique, 1965, p. 60-61.
  24. Le Siècle de Rubens, catalogue d'exposition, Bruxelles, musées royaux des beaux-arts de Belgique, 1965, p. 61-62.
  25. Le Siècle de Rubens, catalogue d'exposition, Bruxelles, musées royaux des beaux-arts de Belgique, 1965, p. 65-66.
  26. Le Siècle de Rubens, catalogue d'exposition, Bruxelles, musées royaux des beaux-arts de Belgique, 1965, p. 73-74.
  27. Le Stypoiècle de Rubens, catalogue d'expositin, Bruxelles, musées royaux des beaux-arts de Belgique, 1965, p. 63.
  28. Le Siècle de Rubens, catalogue d'exposition, Bruxelles, musées royaux des beaux-arts de Belgique, 1965, p. 65.
  29. Le siècle de Rubens, catalogue d'exposition, Bruxelles, musées royaux des beaux-arts de Belgique, 1965, p. 70-71.
  30. Filips Godines, Munich
  31. Le siècle de Rubens, catalogue d'exposition, Bruxelles, musées royaux des beaux-arts de Belgique, 1965, p. 57.
  32. Le siècle de Rubens, catalogue d'exposition, Bruxelles, musées royaux des beaux-arts de Belgique, 1965, p. 55.
  33. Le siècle de Rubens, catalogue d'exposition, Bruxelles, musées royaux des beaux-arts de Belgique, 1965, p. 54-55.
  34. Le Siècle de Rubens, catalogue d'exposition, Bruxelles, musées royaux des beaux-arts de Belgique, 1965, p. 64-65.
  35. Le Siècle de Rubens, catalogue d'exposition, Bruxelles, musées royaux des beaux-arts de Belgique, 1965, p. 61.
  36. Le siècle de Rubens, catalogue d'exposition, Bruxelles, musées royaux des beaux-arts de Belgique, 1965, p. 71-72.
  37. Le siècle de Rubens, catalogue d'exposition, Bruxelles, musées royaux des beaux-arts de Belgique, 1965, p. 69-70.
  38. Brown, p. 84-86
  39. (en) Rudi Ekkart et Quentin Buvelot, Dutch Portraits, The Age of Rembrandt and Frans Hals, Zwolle, Mauritshuis, National Gallery & Waanders Publishers, (ISBN 978-1-85709-362-9), p. 138
  40. Voir brun van dyck

Annexes

Bibliographie

  • (nl) Cornelis de Bie, Het Gulden Cabinet, 1662, p. 75
  • (it) Susan J. Barnes, Piero Boccardo, Clario Di Fabio et Laura Tagliaferro, Van Dyck a Genova, Grande pittura e collezionismo : catalogo della mostra (Genova, Palazzo Ducale, 22 marzo - 13 luglio 1997), Milan, Electa,
  • Katlijn van der Stighelen, Van Dyck, Paris, Gallimard, (ISBN 2-07-011608-5)
  • Edith Greindl, Marie-Louise Hairs et Michel Kervyn de Meerendré, De Rubens à Van Dyck : l'âge d'or de la peinture flamande, Tournai, La Renaissance du Livre, (ISBN 2-8046-0863-8)
  • (en) Susan Barnes, Nora De Poorter et Oliver Millar, Van Dyck: a complete catalogue of the paintings, New Haven, Yale University Press, (ISBN 0-300-09928-2)
  • Christopher Brown et Hans Vlieghe, Van Dyck 1599-1641, Flammarion, (ISBN 90-5544-267-4)
  • Alexis Merle du Bourg, Antoon Van Dyck : Portraits, Fonds Mercator, (ISBN 978-90-6153-839-4)

Articles connexes

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