Élection présidentielle française de 1939

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Élection présidentielle française de 1939
Président de la République française
Corps électoral et résultats
Votants 910
Blancs et nuls 6
Albert Lebrun – AD
Voix 506
56,0 %
en diminution 25,5
Albert Bedouce – SFIO
Voix 151
16,7 %
Marcel Cachin – PC-SFIC
Voix 74
8,2 %
en augmentation 7,2
Justin Godart – RAD
Voix 50
5,5 %
Président
Sortant Élu
Albert Lebrun
AD
Albert Lebrun
AD

Une élection présidentielle se tient en France le afin d'élire le président de la République. Le président sortant, Albert Lebrun (Alliance démocratique), est élu pour un second mandat.

Contexte

En , le septennat du président Lebrun arrive à son terme. Depuis la « Constitution Grévy », l'usage voulait que le chef d'État ne fasse qu'un mandat. Albert Lebrun, qui vient de vivre un septennat agité, pense alors quitter la présidence.

Mais une situation extérieure de la plus grande gravité se présente : la guerre semble possible. De plus, Pierre Laval pense faire élire Fernand Bouisson et prendre le pouvoir en sous-main ; or, Lebrun n'a pas confiance en Laval, et Édouard Daladier voudrait rester président du Conseil pour maintenir l'effort de guerre ; la reine d'Angleterre lui fait la même demande au nom de l'amitié franco-britannique face à Hitler. Bouisson et Henri Roy renoncent finalement à se présenter et rallient la candidature de Lebrun[1],[2]. Philippe Pétain refuse également de se présenter[2].

Surtout, Albert Lebrun considère l'obstacle juridique levé par le fait que les présidents des deux assemblées, Édouard Herriot et Jules Jeanneney, viennent officiellement lui demander de se représenter. Il accepte donc de briguer un second mandat, sachant que la guerre est inéluctable[3]. Il reçoit notamment le soutien de la Fédération républicaine et de l'Union socialiste républicaine[2].

Résultats

Le fait que la Chambre des députés, issue des élections législatives de 1936, soit majoritairement à gauche, ne suffit pas à empêcher l'Assemblée nationale (réunion de la Chambre des députés et du Sénat) d'exprimer une sensibilité plus modérée (centriste) en réélisant Albert Lebrun (Alliance démocratique), qui a su tenir des positions équilibrées lors du gouvernement du Front populaire et assurer la présidence pendant des années agitées.

Tour unique
Voix %
Inscrits 920 100,00
Votants 910 98,91
   Suffrages exprimés 904 99,34
   Suffrages blancs ou nuls 6 0,66
Candidat
Parti politique
Voix % des
exprimés
Albert Lebrun
Alliance démocratique
506 55,97
Albert Bedouce
Section française de l'internationale ouvrière
151 16,70
Marcel Cachin
Parti communiste (SFIC)
74 8,19
Édouard Herriot (non candidat)
Parti radical
53 5,86
Justin Godart
Parti radical
50 5,53
Fernand Bouisson (non candidat)
Indépendant
16 1,77
François Piétri (non candidat)
Alliance démocratique
10 1,11
Autres 44 4,87
Sources : Le Figaro, L'Homme libre et Le Journal du

Suites

Albert Lebrun est investi pour son second mandat lors d'une cérémonie se déroulant le au palais de l’Élysée[2]. Il est déposé à la fin de la IIIe République, le  ; bien que n'ayant pas démissionné et donc pas terminé son mandat qui expire en 1946, il ne retrouve pas ses fonctions à la Libération.

Notes et références