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Artaud rencontre Anaïs Nin : « Le rêveur-homme, diabolique et innocent, fragile, nerveux, puissant. Dès que nos yeux se rencontrent, je suis plongée dans mon monde imaginaire. Il est véritablement hanté, et il me hante. »
Avril
Antonin Artaud prononce une conférence intitulée Le Théâtre et la peste, à la faculté de la Sorbonne devant une salle comble. Anaïs Nin : « Mais alors, d'un manière presque imperceptible, Artaud délaissa le fil que nous suivions et se mit à jouer quelqu'un mourant de la peste. […] Pour illustrer sa conférence, il représentait une agonie. […] Il avait le visage convulsé d'angoisse, et ses cheveux étaient trempés de sueur. Ses yeux se dilataient, ses muscles se raidissaient, ses doigts luttaient pour garder leur souplesse. Il nous faisait sentir sa gorge sèche et brûlante, la souffrance, la fièvre, le feu de ses entrailles. Il était à la torture. Il hurlait. Il délirait. Il représentait sa propre mort, sa propre crucifixion. Les gens eurent d'abord le souffle coupé. Puis ils commencèrent à rire. Tout le monde riait ! »[2]
Exposition d'objets surréalistes à la galerie Pierre Colle, à Paris[8]. La revue Cahiers d'Art en fit un compte-rendu : « Les expositions des surréalistes sont généralement tristes. On est accablé d'une certaine morbidesse qui met le spectateur mal à l'aise. Cele qui vient de s'ouvrir [...] est gaie : si elle ne fait pas penser, elle fait du moins rire[9]. »
Juillet
Entrée dans le dictionnaire Larousse du XXe siècle du mot « surréalisme » : « Tendance d'une école née en 1924 et qui prétend, en littérature, ne s'intéresser qu'aux manifestations de la pensée dégagée de toute préoccupation logique, artistique ou morale [...] »[10]
À la veille d’une exposition, les œuvres de Jefim Golyscheff sont saisies par les nazis. Seules deux peintures sur deux cents, dont L P’érioum de 1914, ont échappé à la destruction. Il quitte aussitôt l’Allemagne et s’installe à Barcelone[18].
André Breton, préface aux Contes bizarres d'Achim von Arnim illustrés par Valentine Hugo : « De nos jours, le monde sexuel, en dépit des sondages entre tous mémorables que, dans l'époque moderne, y auront opérés Sade et Freud, n'a pas, que je sache, cessé d'opposer à notre volonté de pénétration de l'univers son infracassable noyau de nuit. »[23]
Beauté terrifiante et comestible de l’architecture Modern’ Style, photo-collage
Buste de femme rétrospectif, bronze peint et assemblage : porcelaine, encrier, baguette de pain, épis de maïs, bande de papier illustrée d'un zootrope[25]
↑Citation et photographies de quelques salles de l'exposition dans Didier Ottinger (sous la direction de), Dictionnaire de l'objet surréaliste, Éditions Gallimard & Centre Pompidou, Paris, 2013, p. 67.
↑Entrée, également, du mot « surréaliste », page 536. Page reproduite sur le site www.andrebreton.fr
↑Gilles Magniont, Une semaine de bonté dans Le Matricule des anges numéro 106, septembre 2009, p. 1241.
↑Gala-Salvador Dalí Foundation. Reproduction dans Connaissance des arts no 670, avril 2009, p. 34.
↑Par une erreur constante, les surréalistes ajoutent systématiquement un s à la fin du nom. Béhar, op. cit., p. 299 (qui mentionne « avril 1934 » pour sa publication).
↑Dessin reproduit dans José Pierre, L'Univers surréaliste, Somogy, Paris, 1983, p. 18
↑Reproduction de la couverture dans Xavier Canonne, Le Surréalisme en Belgique. 1924-2000, Actes Sud, Paris, 2007, p. 27.
↑« Je l'ai faite à partir d'une effigie de porcelaine [...] trouvée chez un coiffeur. », S. Dalí, propos de 1976. Collección Enrique Sabater y Bonany. Description et reproduction dans Ottinger, op. cit., p. 30.