Royaume de Bohême

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 29 juin 2014 à 21:53 et modifiée en dernier par 86.213.127.193 (discuter). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Royaume de Bohême
(cs) České království
(de) Königreich Böhmen
(la) Regnum Bohemiae

11981918

Drapeau Blason
Description de cette image, également commentée ci-après
Le royaume de Bohême au début de la guerre de Trente ans
Informations générales
Statut Monarchie, état du Saint-Empire romain germanique, puis de l'empire austro-hongrois
Capitale Prague
Langue(s) Tchèque
Religion Christianisme
Histoire et événements
1198 Érection du duché de Bohême en royaume, dépendant du Saint-Empire
1419-1436 Guerres hussites
1526 Le royaume passe à la Maison des Habsbourg
1806 Incorporation à l'empire d'Autriche à la dissolution du Saint-Empire
1918 République de Tchécoslovaquie
Rois
(1er) 1198-1230 Ottokar Ier
(Der) 1916-1918 Charles III

Entités précédentes :

Entités suivantes :

Le Royaume de Bohême (en tchèque : České království ; en allemand : Königreich Böhmen ; en latin : Regnum Bohemiae) est un royaume situé dans la région de la Bohême en Europe centrale, dont la plupart des territoires se trouve actuellement en République tchèque. Le Royaume fit partie du Saint-Empire romain germanique jusqu'à sa dissolution en 1806, date à laquelle il est devenu une partie de l'Empire d'Autriche, puis de l'Empire austro-hongrois en 1867. Après la défaite des puissances centrales après la Première Guerre mondiale et le traité de Versailles, l'Empire austro-hongrois fut dissous et la Bohême fut intégrée dans le cadre de la nouvelle République tchécoslovaque.

Historique

Contexte

Bien que certains anciens souverains de la Bohême aient bénéficié d'un titre royal héréditaire au cours du XIe et XIIe siècle, les rivalités des ducs pour accéder au pouvoir en Bohême étaient virulentes surtout après la succession de Vratislav II de Bohême, notamment entre Vladislav II de Bohême et Sobeslav Ier de Bohême). Finalement le royaume a été officiellement créé en 1198 par Ottokar Ier de Bohême qui est reconnu par l'empereur Henri VI comme prince suzerain de Bohême en 1192 mais il est rapidement écarté du trône par une conspiration de nobles.

Reconnaissance

Le royaume de Bohême sous Ottokar Ier

En 1197, Ottokar Ier conclut avec frère Vladislav Jindrich un accord par lequel ce dernier se contente du Margraviat de Moravie. Tirant avantage des luttes pour la succession au titre impérial entre les partisans des Hohenstaufen et les Guelfes soutenant Othon IV, il se proclame roi de Bohême en 1198. Il est en cela soutenu par Philippe de Souabe qui a besoin de soutien logistique dans son accession au trône et être élu Roi des Romains la même année et reconnu par le pape Innocent III.

En 1204, le souverain Otton IV du Saint-Empire reconnait le pouvoir d'Ottokar Ier sur le royaume de Bohême et une bulle pontificale, la Bulle d'or de Sicile, délivrée par Frédéric II du Saint-Empire confirme l’élévation du duché de Bohême en royaume avec officiellement le statut royal.

Avec l'assassinat du roi Venceslas III Przemysl en 1306, la dynastie prend fin, mais le royaume subsiste.

Le royaume de Bohême ainsi que ses dépendances (La Lusace, le margraviat de Moravie ainsi que le duché Silésie) prennent le nom de pays de la couronne de Saint Venceslas.

L'âge d'or

Le royaume de Bohême au XVe siècle

Le Royaume de Bohême fait alors partie du Saint-Empire romain germanique et le roi de Bohême est l'un des sept Princes-Électeurs.

En 1310, Élisabeth de Bohême, fille du roi Venceslas II, et héritière du trône de Bohême, épouse Jean de Luxembourg. Leur fils Charles devient roi de Bohême en 1346 et empereur du Saint Empire romain germanique en 1355, date qui marque le début d’un âge d'or en Bohême. L’Université de Prague (Universitas Pragensis en latin), la première université d’Europe centrale fut fondée en 1347. Prague devient la capitale du Saint-Empire et Charles IV entreprend de l'embellir : le pont Charles, en pierre, remplace un pont de bois entre Malá Strana et la Vieille-Ville de Prague, la Nouvelle-Ville double la superficie de la ville, le Château de Prague se couvre de nouveaux édifices avec, entre autres, la cathédrale Saint-Guy en faisant appel à l'architecte Mathieu d’Arras. Au sud de Prague, Charles fait édifier le château-fort de Karlštejn, bijou de l'architecture fortifiée gothique. Avec ses 40 000 habitants, Prague est alors l'une des villes européennes les plus importantes.

Le soulèvement hussite

Le prédicateur et réformateur Jan Hus.

Le roi de Bohême Charles IV du Saint-Empire règne alors sur les pays dit "de la Couronne de Bohême", à savoir : Bohême, Moravie, Lusace, Silésie. Prague est la capitale rayonnante du royaume, comptant environ cinquante mille habitants. Le roi gouverne avec la haute noblesse et le haut clergé, et sa cour attire de nombreux artistes italiens, allemands, français. Le royaume de Bohême est peuplé de tchèques et d'allemands.

Il meurt en 1378, et Venceslas Ier son successeur est peu capable. La peste finit de ravager le pays en 1380. Le pays devient peu sûr.

Prédicateur depuis 1402, à la Chapelle de Bethléem de Prague, Jan Hus prêche, avec d'autres, un retour à l'Église apostolique, spirituelle et pauvre. Il pense que la réforme de l'Église doit passer par le pouvoir laïc. Ces propos trouvent des échos dans la haute noblesse, qui voit la possibilité de s'attribuer les biens ecclésiastiques.

Les hussites sont divisés en deux groupes : les Utraquistes praguois et les radicaux Taborites. La Bohême se divise : la majorité devient hussite, mais quelques villes restent catholiques (Plzeň et les villes moraves de Brno et Olomouc, ainsi que la Silésie et la Lusace).

Le 30 juillet 1419, une procession de la Nouvelle Ville de Prague, conduite par Jan Želivský, prédicateur à Notre-Dame des Neiges, est atteinte par des pierres. Des émeutes éclatent, et les hussites prennent l'hôtel de ville, défenestrant les échevins. Le mois suivant, la mort de Venceslas Ier provoque des émeutes marquées par des profanations iconoclastes.

Le refus par l'empereur Sigismond Ier d'accepter les Articles de Prague provoque les guerres hussites qui déchirent le pays de 1419 à 1436. Conduits par Jan Žižka (mort en 1424) puis Procope Le Grand, les hussites remportent maintes batailles, ce qui ouvre la voie aux pourparlers qui aboutissent sur un compromis, les Compacta (1433) avec les revendications hussites.

Les taborites (l'aile gauche, pourrait-on dire, du mouvement hussite) se soulèvent encore et sont vaincus à la bataille de Lipany en 1434, par les hussites modérés alliés aux catholiques. Ensuite, la diète d'Iglau (actuelle Jihlava) reconfirme les Compacta (1436). En 1458, les hussites et les catholiques s'entendent pour élire Georges de Poděbrady, représentant le juste milieu hussite, sur le trône de Bohême. La diète du royaume de Bohême, réunie à Kutná Hora en 1485 confirme une nouvelle fois les Compacta, qui resteront applicables dans le royaume de Bohême jusqu'en 1567.

Vassalité et fin

En 1526, le royaume de Bohême fut incorporé par la Maison des Habsbourg au sein de la monarchie des Habsbourg.

Le château de Prague renfermant les joyaux de la couronne de Bohême.

L’empereur Matthias Ier du Saint-Empire, également roi de Bohême, est sans descendance : se pose donc le problème de sa succession et de la conservation du titre impérial aux Habsbourg. Matthias Ier du Saint-Empire souhaite que celui-ci revienne à son cousin germain Ferdinand de Styrie. Or, le roi de Bohême (titre électif en droit, mais habituellement dévolu à un Habsbourg) est un des sept princes-électeurs : Matthias abandonne le titre de roi de Bohême en 1617 et Ferdinand de Habsbourg lui succède, avec la perspective de pouvoir ainsi accéder à la dignité impériale à la mort de Matthias[1]. Les Tchèques ont obtenu de Rodolphe II, par une lettre de majesté de 1609, des prérogatives leur assurant une certaine autonomie et des garanties concernant la liberté religieuse.

La Guerre de Trente ans va ravager la Bohême au cours du XVIIe siècle. Les forces franco-suédoises seront du côté de la Bohême.

En 1918, après la Grande Guerre, l'Empire d'Autriche-Hongrie fut dissous et le dernier roi de Bohême, Charles Ier d'Autriche, abdiqua. Le territoire fut intégré à la République tchécoslovaque.

Le château de Prague présente au public les joyaux de la couronne du royaume de Bohême.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Y. Krumenacker, pages 54-55.