Pierre Ambrogiani

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Pierre Ambrogiani
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 78 ans)
AllauchVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Pierre Anatole AmbrogianiVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
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Distinctions

Pierre Ambrogiani, né le à Ajaccio, mort à Allauch le , est un peintre, graveur et sculpteur français.

Biographie

Pierre Ambrogiani naît dans une famille modeste, venue s'installer dans le vieux quartier populaire de Marseille. Dès 1920, il est d'abord employé à Marseille-Colbert comme porteur de dépêches, puis il est facteur de 1928 à 1950 à la Poste à Marseille.

En 1936, aidé par André Malraux et Louis Aragon, il participe à la création de la première maison de la culture de province avec ses amis les peintres marseillais, Antoine Serra, Louis Toncini, François Diana.

« Personnage très populaire et particulièrement haut en couleur de Marseille »[1], Pierre Ambrogiani est un ami de Marcel Pagnol et de Jean Giono. Son atelier est situé cours d'Estienne d'Orves, auprès du Vieux Port. Il parcourt la campagne avec sa voiture qui lui sert d'atelier, peignant sur le motif. Il s'installe dans un atelier au quai Rive Neuve à Marseille en 1943.

Réputé pour sa palette aux couleurs vives, il peint des paysages du midi, des natures mortes de poisson. Il grave également de nombreux planches pour illustrer des ouvrages.

En 1962, il décore de fresques et de vitraux l'église de l'Immaculée-Conception de Marseille. La fresque murale du baptistère est ainsi commentée : « D'un graphisme pur et dépouillé, gravé dans le ciment et rehaussé de couleurs très sobres, le peintre a évoqué, en toile de fond, l'homme au travail dans le monde moderne, des champs aux villes et aux usines. Mais, au centre de la fresque, baignant dans l'eau baptismale, le corps tout entier tendu vers la lumière de l'Esprit qui dore son visage et ses bras dressés vers le ciel, cet homme du XXe siècle naît à la vie divine et devient un homme nouveau. »[2]

On lui doit un timbre-poste, Saint-Paul-de-Vence, en 1961[3].

Contraint par la maladie et l'infirmité à cesser de peindre en 1973, Pierre Ambrogiani meurt en 1985 et est inhumé au cimetière Saint-Pierre de Marseille. Son corps a été transféré au cimetière de Sault, dans le Vaucluse.

On compte plus de mille cinq cents tableaux, sept sculptures, mille deux cents dessins et aquarelles et trois cents estampes adjugées en ventes publiques[4].

Collections publiques

Collections privées

Ouvrages illustrés

  • Lucien Becker, Le jeu des corps, poèmes illustrés par des lithographies originales rehaussées à l'aquarelle de Pierre Ambrogiani, 50 exemplaires hors commerce, Éditions Léon Cadenel, 1946.
  • Alexandre Toursky, Ma destinée s'achève à l'aube, 20 pointes-sèches par Pierre Ambrogiani, 166 exemplaires numérotés, Éditions du Filin, 1947.
  • Francis Carco, Le surprenant procès d'un bourreau, 14 lithographies originales par Pierre Ambrogiani, 250 exemplaires numérotés, Georges Roche éditeur, Marseille, 1948.
  • Charles Mourre, Marrakech, gravures sur cuivre par Pierre Ambrogiani, 100 exemplaires numérotés, Textes et prétextes éditeur, Paris, 1949.
  • Francis Carco, La vie de François Villon, 11 eaux-fortes originales par Pierre Ambrogiani, 135 exemplaires numérotés, Daragnès, 1950.
  • Prosper Mérimée, Le carrosse du Saint-Sacrement, sérigraphies par Pierre Ambrogiani, 50 exemplaires numérotés, Imprimerie aranéenne, 1950.
  • Marcel Pagnol, Les Bucoliques, bois gravés par Pierre Ambrogiani, Grasset, 1958.
  • Routes et chemins avec Jean Giono et cinquante-six peintres témoins de leur temps (préface de Jean Giono), 56 illustrations par 56 artistes dont Pierre Ambrogiani, tirage de 2.000 exemplaires, Presses artistiques de France, 1961.
  • Jean Giono, Le Haut pays, 18 lithographies originales de Pierre Ambrogiani, Éditions d'art Les heures claires, 1965.
  • Prosper Mérimée, Carmen, suivi de Mateo Falcone et Columba, 3 volumes, 40 gouaches hors-texte par Pierre Ambrogiani, 750 exemplaires numérotés, Lacydon, Marseille, 1968.
  • Yvan Audouard, Sarah des sables, 18 lithographies originales par Pierre Ambrogiani, 220 exemplaires numérotés, Lacydon, Marseille, 1972.
  • Gérald Neveu, Comme les loups vont au désir : toujours pour toi, en couverture portrait de l'auteur par Pierre Ambrogiani, Éditions Comp'Art, 1993.
  • Géo Catoni, Guitares d'hivers, illustrations de Pierre Ambrogiani, Autres Temps, 1997.

Expositions collectives

  • Maison de la culture de Marseille, 1936.
  • Salon d'automne, Paris, 1937.
  • Whitney Museum of American Art, New York, 1948.
  • Exposition d'art taurin présentée par la Pena de Bernui, Société des artistes méridionaux, Palais des arts de Toulouse, 1956[12].
  • Salon des peintres témoins de leur temps, Palais Galliera, Paris, 1957 (thème : Le sport ; toile présentée : Ski nautique[13]), 1961 (thème : Richesses de la France ; toile présentée : Le grain ne meurt[14]), 1963, 1967, 1974.
  • Marines et ports méditerranéens, Fondation Regards de Provence, Marseille, mai-[15].
  • Les peintres corses, Lazaret Ollandini, Ajaccio, octobre-.
  • Couleurs et lumières, Les collections de Saint-Cyprien, juin-.
  • Escales méditerranéennes, Musée Regards de Provence, Marseille, - .
  • A comme Ambrogiani, B comme Baboulène, C comme Camoin, ou les peintres de la Méditerranée, Salle Pierre-Puget, Ollioules, .

Expositions personnelles

  • Galerie Vidal, Paris, 1946.
  • Galerie Matarosso, Nice, 1957.
  • Musée de Toulon, 1958.
  • Galerie Paul Ambroise, Paris, , [16], mai-.
  • Rétrospective Pierre Ambrogiani, musée de la Vieille Charité, Marseille, 1973.
  • Galerie Jouvène, Marseille, - [17].
  • Galerie Guigné, Paris, juin-[18].
  • Pierre Ambrogiani, le gourmand de couleurs, Palais des Arts, place Carli, cours Julien, Marseille, - [19].
  • Pierre Ambrogiani - De Marseille à Sault, itinéraire d'un peintre de lumière, Espace culturel du Moulin des Aires, Sault (Vaucluse), octobre-[20].
  • Musée de région Auguste-Chabaud, Graveson, février-.
  • Galerie Grossi, Marseille, mars-.
  • Galerie Estades, Paris Place des Vosges 2019
  • Galerie Estades, Toulon, 2020

Réception critique

  • « Un phocéen parfum d'anis et d'huile chaude flotte autour de ses toiles faites de grands éclats rocheux aux couleurs des Maures ou de l'Esterel. Combattant de la lumière pure comme les fauves dont il est le fils turbulent, Ambrogiani garde un sens de la vie truculent et sonore, un sens aussi de cette comédie grecque pleine de bruits et de voix rieuses. Comme il ne s'est pas fait "aux écoles", notre peintre fleure bon la liberté, celle de Courbet, le grand bonhomme. » - Jean Bouret[13]
  • « On peut faire le portrait d'un caractère en faisant le portrait d'un paysage. Il n'y a pas pour le peintre, et en particulier pour Ambrogiani, de barrière entre les passions, les couleurs et les formes. » - Jean Giono[14]

Prix et distinctions

Hommages

  • Une rue d'Avignon, une avenue de Marseille et une avenue de Sausset-les-Pins portent le nom de Pierre-Ambrogiani.

Références

  1. Jacques Busse, Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, tome 1, pages 261-262.
  2. « Le baptistère et la fresque de Pierre Ambrogiani en l'église de l'Immaculée-Conception de Marseille », Bulletin religieux de Marseille, 17 mai 1964.
  3. Timbres de France, Saint-Paul-de-Vence, 1961
  4. Chantal Malaure, « Ambrogiani repose au cimetière de Sault », La Provence,‎
  5. Palais Fesch, Pierre Ambrogiani dans les collections
  6. Musée d'art contemporain Arteum, les artistes de la collection
  7. Musée d'art et d'histoire de Meudon, Pierre Ambrogiani dans les collections
  8. Institut national des sciences appliquées, Pierre Ambrogiani dans les collections
  9. Michel Gerrin, « Cantona, artiste romantique », Le Monde, 20 janvier 2010
  10. Caroline Tillie-Chauchard, commissaire-priseur à Salon-de-Provence, catalogue de la collection Pierre Cardin, 18 juillet 2015.
  11. Chalot et Associés, Fécamp, catalogue collection et succession Jef Friboulet, 2 juillet 2021.
  12. Société des artistes méridionaux, Exposition d'art taurin présentée par la Pena de Bernui, catalogue de l'exposition, 1956
  13. a et b Jean Bouret, « Pierre Ambrogiani », Les peintres témoins de leur temps, vol.6, pages 34-35, Achille Weber/Hachette, 1957.
  14. a et b Jean Giono, « Pierre Ambrogiani », texte enrichi d'un portrait d'Ambrogiani par Gabriel Zendel, Les peintres témoins de leur temps, vol.10, pages 64-65, Achille Weber/Hachette, 1961.
  15. Fondation Regards de Provence, Marines et ports méditerranéens, présentation de l'exposition, 2009
  16. Paul Ambrogiani, « interview à propos de son exposition à la galerie Paul Ambroise et de l'influence de René Seyssaud », émission Arts d'aujourd'hui, France Culture, 18 mai 1968.
  17. Gérald Schurr, « Les expositions : Marseille », La Gazette de l'Hôtel Drouot, n°45, 21 décembre 1984, page 25.
  18. Gérald Schurr, « Les expositions à Paris », La Gazette de l'Hôtel Drouot, n°25, 20 juin 1986, page 72.
  19. Fondation Regards de Provence, Pierre Ambrogiani, le gourmand de couleurs, présentation de l'exposition, 2008
  20. Mairie de Sault, Hommage au peintre Pierre Ambrogiani, présentation de l'exposition, 2010
  21. Bulletin officiel de l'Ordre du Mérite postal, 31 décembre 1963.
  22. André Alauzen, Pierre Ambrogiani, Éditions P. Tacussel, 1985.
  23. Pierre Ambrogiani, « interview à propos du Grand Prix des peintres témoins de leur temps », émission Arts d'aujourd'hui, France Culture, 18 mars 1967.
  24. Revue Terre d'Europe, n°35, octobre 1969.

Annexes

Bibliographie

  • André Verdet, Pierre Ambrogiani, Éditions Galerie Matarosso, 1957.
  • Marcel Pagnol et Waldemar George, Ambrogiani, l'homme et le peintre, Presses artistiques, 1961.
  • Pierre Cabanne, Le Midi des peintres, collection « Tout par l'image », Hachette, 1964.
  • René Huyghe de l'Académie française et Jean Rudel, L'art et le monde moderne, Larousse, 1970.
  • Raymond Charmet, Pierre Ambrogiani, Éditions de la Galerie Paul Ambroise, 1970.
  • André Alauzen, Pierre Ambrogiani , Éditions P. Tacussel, Marseille, 1985.
  • Patrick-F. Barrer, L'histoire du Salon d'automne de 1903 à nos jours, Arts et Images du Monde, 1992.
  • Lydia Harambourg, L'École de Paris, 1945-1965 - Dictionnaire des peintres, Éditions Ides et Calendes, 1993.
  • Gérald Schurr, Le guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1996.
  • Emmanuel Bénézit (article de Jacques Busse), Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999.
  • Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, Gründ, 2001 (lire en ligne).
  • Gérard Blua, Pierre Ambrogiani, le gourmand de couleurs, éditions Autres Temps, 2008.

Liens externes