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Philippe Moureaux

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Philippe Moureaux
Illustration.
Philippe Moureaux en 2016.
Fonctions
Ministre d'État belge

(23 ans, 10 mois et 15 jours)
Monarque Albert II
Philippe
Sénateur honoraire belge[1]

(14 ans, 11 mois et 12 jours)
Élection 13 juin 1999
Réélection 18 mai 2003
10 juin 2007
13 juin 2010
Législature 52e, 53e, 54e et 55e
Groupe politique PS
Bourgmestre de Molenbeek-Saint-Jean

(20 ans)
Réélection 9 octobre 1994
8 octobre 2000
8 octobre 2006
Prédécesseur Léon Spiegels
Successeur Françoise Schepmans
Président de la Commission de l'Intérieur et des Affaires administratives du Sénat belge

(2 ans, 6 mois et 28 jours)
Législature 54e
Député fédéral à la Chambre des représentants

(13 ans, 6 mois et 13 jours)
Élection 8 novembre 1981
Réélection 13 octobre 1985
13 décembre 1987
24 novembre 1991
Législature 45e, 46e, 47e et 48e
Groupe politique PS
Ministre fédéral des Affaires sociales

(1 an, 1 mois et 27 jours)
Premier ministre Jean-Luc Dehaene
Gouvernement Dehaene I
Prédécesseur Philippe Busquin
Successeur Bernard Anselme
Vice-Premier ministre de Belgique
Ministre fédéral de la Région bruxelloise et des Réformes institutionnelles

(3 ans, 9 mois et 27 jours)
Premier ministre Wilfried Martens
Gouvernement Martens VIII et IX
Prédécesseur Jean-Luc Dehaene (Réformes institutionnelles)
François-Xavier de Donnea (Région bruxelloise)
Ministre-président de la Communauté française de Belgique

(3 mois et 9 jours)
Monarque Baudouin
Gouvernement Moureaux II
Coalition PS-PRL
Prédécesseur Philippe Monfils
Successeur Valmy Féaux

(3 ans, 11 mois et 17 jours)
Monarque Baudouin
Gouvernement Moureaux I
Coalition PS-PRL
Prédécesseur Poste créé
Successeur Philippe Monfils
Ministre fédéral de la Justice et des Réformes institutionnelles

(1 an, 1 mois et 25 jours)
Premier ministre Wilfried Martens
Mark Eyskens
Gouvernement Martens IV
Eyskens
Législature 44e
Prédécesseur Herman Vanderpoorten
Successeur Jean Gol
Ministre fédéral de l'Intérieur et des Réformes institutionnelles

(5 mois et 4 jours)
Premier ministre Wilfried Martens
Gouvernement Martens III
Prédécesseur Georges Gramme
Successeur Guy Mathot
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Etterbeek
Date de décès (à 79 ans)
Lieu de décès Molenbeek-Saint-Jean
Nature du décès Cancer
Nationalité Belge
Parti politique PS
Père Charles Moureaux
Fratrie Serge Moureaux
Conjoint Françoise Dupuis
Enfants Catherine Moureaux
Diplômé de Université libre de Bruxelles
Athénée Robert Catteau
Profession Professeur d’université
Historien
Distinctions Grand-croix de l'ordre de Léopold II (1995)
Commandeur de l'ordre de Léopold

Philippe Moureaux
Ministres-présidents de la Communauté française de Belgique

Philippe Moureaux, né le à Etterbeek et mort le à Molenbeek-Saint-Jean, est un historien et homme politique belge, membre du Parti socialiste.

Il est notamment l'auteur de la loi contre le racisme et la xénophobie adoptée en 1981.

Fils du ministre libéral Charles Moureaux et d'une mère de la lignée des industriels Blaton, et frère de Serge Moureaux, Philippe Moureaux a été marié avec Françoise Dupuis, présidente du Parlement régional bruxellois et ancienne ministre, dont il a longtemps vécu séparé. De cette union sont nées deux filles, Claire et Catherine Moureaux, toutes deux également investies en politique.

Divorcé au début de 2010, il s'est remarié, le 26 juin suivant, avec Latifa Benaicha, de 35 ans sa cadette et de confession musulmane, une collaboratrice du cabinet du ministre-président bruxellois Charles Picqué[2].

Carrière universitaire

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Docteur en philosophie et lettres, Philippe Moureaux est historien, professeur émérite de critique historique et d’histoire économique à l'Université libre de Bruxelles[3] et spécialiste des Pays-Bas autrichiens.

Carrière politique

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D'abord conseiller au sein du cabinet du vice-Premier ministre André Cools, il passera ensuite aux cabinets du Premier ministre Edmond Leburton, de Léon Hurez (vice-Premier ministre de 1977 à 1979) et de Guy Spitaels (vice-Premier ministre de 1979 à 1980).

En mai 1980, la Belgique étant alors un pays en voie de fédéralisation, Philippe Moureaux, professeur d'université qui n'a encore aucun mandat électif, entre dans le gouvernement d'union nationale Martens III et le demeure dans le suivant en qualité de ministre de l'Intérieur et des Réformes institutionnelles. Il participe à ce titre à une importante réforme institutionnelle.

Son nom est également lié à la loi contre le racisme et la xénophobie du , dite « loi Moureaux » qui est adoptée alors qu'il est ministre de la Justice et des Réformes institutionnelles dans le cabinet Eyskens entre avril et décembre 1981.

À cette date, il prend la présidence de la toute nouvelle Communauté française de Belgique, fonction qu'il conserve pendant quatre ans, jusqu'en décembre 1985. Il retrouve brièvement son poste entre février et mai 1988. Il est élu membre de la Chambre des représentants en 1981 et le demeure jusqu'en 1995.

Il revient au gouvernement en mai 1988 comme vice-Premier ministre et ministre de la Région bruxelloise et des Réformes institutionnelles dans les cabinets Martens VIII et IX. Il est enfin ministre des Affaires sociales à partir de mars 1992 dans le gouvernement Dehaene I. Après avoir mené à son terme la réforme de l'assurance-maladie, Moureaux démissionne de ses fonctions le 4 mai 1993 pour la commune de Molenbeek[4].

Carrière politique communale

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Philippe Moureaux lors d'une inauguration d'une couveuse en présence du ministre Benoît Cerexhe en 2006.

Philippe Moureaux débarque à Molenbeek-Saint-Jean en 1982 où il mène la campagne communale sur le thème du « stop à l’immigration. ». Il débat à la même époque sur La RTBF matinale, il y est opposé à Albert Faust, secrétaire général du SETCa de Bruxelles Halle Vilvorde et s’oppose obstinément au vote des étrangers aux élections communales alors qu’Albert Faust lutte avec la FGTB pour l’obtenir. En 1986, écrivant dans un journal communal consacré à l’enseignement, il évoque la nécessaire assimilation des citoyens d’origines étrangères. Au cours de la même période, il évoque plusieurs fois ses regrets que l’on ait reconnu l’Islam en qualité de religion subsidiée[5].

En 1993, il tenait encore des positions anti-immigrés : « les clandestins sont en train de détruire complètement notre modèle social. (…) Le CPAS de Molenbeek-Saint-Jean ne peut pas être le CPAS du quart de la Roumanie, du tiers du Pakistan » (Le Vif L’Express, 17 septembre 1993) ou encore « je le dis clairement et durement : nous sommes totalement incapables d’intégrer une nouvelle vague d’immigration. On va arriver à des situations conflictuelles ». (Vlan, 29 septembre 1993)[6].

Plus tard, il deviendra l'un des plus grands défenseurs de l'islam et de l'immigration n'hésitant pas à faire ses campagnes électorales dans les mosquées. Ce qui lui vaut de nombreuses critiques l'accusant de pratiquer du communautarisme, du clientélisme et d'avoir laissé prospérer l'islam radical[7],[8].

En avril 2012, il n'avait pas hésité à comparer une émission de Questions à la Une de la RTBF traitant de l'islam aux méthodes de Goebbels ce qui avait suscité une vive indignation du milieu journalistique considérant que l'émission était mesurée et faisait attention à ne pas stigmatiser la communauté musulmane[9].

Conseiller communal de Molenbeek-Saint-Jean à partir de 1983, il en est élu bourgmestre à mi-mandat en 1992, en succédant au libéral Léon Spiegels. Après deux mandats passés en coalition « mauve » avec les libéraux de 1988 à 2000, il opte à cette dernière date pour une coalition « olivier » entre sa liste du bourgmestre, à dominance PS, mais incluant le SP, le PSC et le CVP et Ecolo, pour en revenir en 2006 à une coalition « violette » avec la liste MR menée par Françoise Schepmans, déjà échevine pendant le mandat 1994-2000.

Il pratique l’ouverture aux candidats d’origine non européenne à partir des élections de 2000, à l'issue desquelles le collège compte deux échevins PS d'origine marocaine, Mohammed Daïf et Jamal Ikazban, qui sont reconduits dans leurs fonctions en 2006.

Lors des élections communales et provinciales du 14 octobre 2012, sa liste du bourgmestre à tendance socialiste sort en tête du scrutin avec 29,18 %, contre 27,33 % au MR. Par rapport à 2006, ce résultat représente un recul de 10,3 %, ce qui peut-être mis en perspective avec le fait que le cdH/CD&V, qui obtient 11,6 %, ne fait plus partie de cette liste. cdH/CD&V et Ecolo/Groen! s'allient alors avec le MR pour former une coalition qui exclut Moureaux et sa liste. Il annonce alors son retrait total de la vie politique locale et son départ de la vie politique nationale en 2014, à la fin de son mandat de sénateur[10].

En 2014, le journal La Capitale révèle que sous l'ère Moureaux, 45 personnes ont bénéficié d'un logement social alors que leurs revenus étaient, pour certains, largement supérieurs aux plafonds autorisés. Il s'agirait de passe-droits accordés par Philippe Moureaux[11].

En 2015, Lalibre révèle que Molenbeek-Saint-Jean est au bord de la faillite à cause de la gestion désastreuse de cette commune (défauts comptables, dette abyssale...) par Philippe Moureaux[12]. En réponse à cet article, Philippe Moureaux rappelle que le MR faisait partie de sa majorité et s'occupait du budget. Françoise Schepmans accuse Moureaux de s'être comporté en dictateur et d'avoir tout centralisé. En réponse à l'accusation d'amateurisme de la nouvelle majorité communale lancé par Moureaux, Lalibre rappelle que l'ensemble des faits reprochés (endettement massif, etc ...) s'étaient passés lorsque Philippe Moureaux était bourgmestre[13]. A la suite de ces révélations, le FDF a demandé un audit sur la gestion financière de Molenbeek-Saint-Jean et des explications sur « l'exercice étonnant, voire laxiste » de la tutelle régionale ces dernières années. Pour Emmanuel De Bock, « sauf à avoir été victime de camouflages comptables, il semble que la tutelle régionale ait été exercée de manière peu contraignante à l'égard de la commune du patron des socialistes bruxellois »[14].

En mai 2015, la justice ouvre une information judiciaire pour enquêter sur la gestion communale de Moureaux[15],[16].

À la suite des attentats du 13 novembre 2015 en France sa gestion des problèmes communautaires au cours de vingt ans passés à la tête de sa commune est fortement mise en cause. Ainsi, le sénateur Alain Destexhe lui reproche d'avoir complètement négligé la question de la radicalisation islamiste dans sa commune pour des raisons électoralistes[17]. D'autres à l'instar du politologue Pierre Vercauteren sont plus nuancés et font notamment valoir qu'une seule personne ne peut être tenue responsable de la situation[18]. Dans une interview accordée au journal Le Soir, l'intéressé se défend en expliquant qu'il n'est plus bourgmestre depuis trois ans, que durant son passage à la tête de la commune aucun événement similaire ne se serait produit et impute les attentats à « un échec complet des services de renseignement aussi bien français que belges[19] ». Cependant, contrairement à ce qu'il a affirmé, Molenbeek-Saint-Jean était bien déjà une plaque tournante du terrorisme islamiste lorsqu'il était bourgmestre[20]. Molenbeek-Saint-Jean avait déjà, entre autres, abrité du temps de Moureaux, les assassins du commandant Massoud, en Afghanistan, ainsi qu'Hassan El Haski, l'un des concepteurs des attentats de 2004 à Madrid (191 morts et 1800 blessés)[21]. Françoise Schepmans qui lui a succédé à la tête de la commune explique toutefois qu'il y existait « un terreau favorable aux événements » et évoque le « soi-disant laboratoire socio-multiculturel de Philippe Moureaux » en ajoutant que ce dernier « est dans le déni[22] ».

Merry Hermanus, ancien cadre du PS se montre très critique sur son blog envers Philippe Moureaux qu'il considère comme un des responsables à l'origine de la politique communautariste de la fédération bruxelloise du parti[23],[24],[25].

Élu sénateur en 1999, Philippe Moureaux fait partie de ceux qui déposent en 2003 une proposition de loi, adoptée le 19 mars 2004, visant à l'octroi du droit de vote aux élections communales à des étrangers ressortissants de pays hors-Union européenne[26].

Philippe Moureaux meurt le [27] des suites d'un cancer[28].

Distinctions

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Le roi Albert II lui a octroyé en 1995 le titre honorifique de ministre d'État. Philippe Moureaux est détenteur des distinctions honorifiques de commandeur de l’ordre de Léopold et de grand-croix de l’ordre de Léopold II.

  • Les Comptes d'une société charbonnière à la fin de l'Ancien Régime (La société de Redemont à Haine-St-Pierre - La Hestre). Bruxelles, Palais des Académies, 1969. In-8° sous reliure d'éditeur, 248 p., planches hors texte, (« Commission royale d'histoire »).
  • La Soupière chinoise. Bruxelles, éditions Luc Pire, 2011, 240 p.
  • La Vérité sur Molenbeek, éditions La Boîte A Pandore, 2016.
  • Portraits Souvenirs, éditions Jourdan, 2017[29].

Notes et références

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  1. Pas d'élection directe, mais l'élection de la Chambre détermine l'attribution des postes de sénateurs cooptés.
  2. « Philippe Moureaux a dit “oui” à Latifa », RTL Info, 28 juin 2010, « Philippe Moureaux, jeune marié », Le Vif, 28 juin 2010
  3. Par Julien Thomas et Lundi 17 décembre 2018-15:45 Temps de lecture : 0 minutes, « Dix choses à savoir sur Philippe Moureaux », sur Moustique.be (consulté le )
  4. « Moureaux: back to Molenbeek », sur lesoir.be,
  5. « Lettre ouverte au Président du PS et aux Membres de la Fédération Bruxelloise », sur Le Blog de Merry Hermanus (consulté le )
  6. Contribution externe, « Molenbeek: Merci Philippe ! », sur www.lalibre.be (consulté le )
  7. « L’ancien bourgmestre de Molenbeek critiqué pour son laxisme », sur Courrier international (consulté le )
  8. Martin Buxant et Francis Van de Woestyne, « Defossé: "Je ne suis peut-être pas fait pour la politique" », sur www.lalibre.be (consulté le )
  9. « Questions à la une sur l'Islam: la RTBF choquée par les propos de P. Moureaux », sur RTBF Info (consulté le )
  10. « Molenbeek: Philippe Moureaux arrête la politique et part "la tête haute" », RTBF, 16 octobre 2012.
  11. RTL Newmedia, « Scandale des logements sociaux à Molenbeek: Ils gagnent plus de 100.000€ par an et ne paient que 450€ de loyer », sur RTL Info (consulté le )
  12. Mathieu Colleyn, « La faillite de Molenbeek, fief de Philippe Moureaux », sur www.lalibre.be (consulté le )
  13. Belga, « Faillite de Molenbeek: l'ex-bourgmestre Philippe Moureaux sur la défensive », sur www.lalibre.be (consulté le )
  14. « Finances à Molenbeek - Les FDF veulent un audit et des explications sur l'exercice de la tutelle régionale », sur www.lalibre.be (consulté le )
  15. « Budget communal: la Justice s'intéresse aux comptes de Molenbeek », sur RTBF Info (consulté le )
  16. « La Justice s'intéresse aux comptes de Molenbeek », sur www.lalibre.be (consulté le )
  17. « Molenbeek: Merci Philippe ! », Alain Destexhe, La Libre Belgique, 17 novembre 2015
  18. « Faire porter le chapeau à une personne, c'est un peu court », Le Vif, 15 novembre 2015
  19. Moureaux: «Molenbeek part à vau-l’eau, quel échec des services de renseignement!», Le Soir, 15 novembre 2015
  20. Mathieu Ladevèze, « Molenbeek: un si long passif terroriste », sur www.dhnet.be (consulté le )
  21. « Attentats de Paris: tous les chemins du terrorisme mènent-ils à Molenbeek ? », sur RTBF Info (consulté le )
  22. Françoise Schepmans (Molenbeek): «Philippe Moureaux est dans le déni», Le Soir, 15 novembre 2015
  23. « Moureaux | Le Blog de Merry Hermanus », sur hermanusinfo.wordpress.com (consulté le )
  24. La Rédaction | 21 mars 2016 à 22:33 |, « Moureaux et les Juifs, Comparaison Scandaleuse ! », sur Le Blog de Merry Hermanus (consulté le )
  25. « Lettre ouverte au Président du PS et aux Membres de la Fédération Bruxelloise », sur Le Blog de Merry Hermanus (consulté le )
  26. Philippe Mahoux, Philippe Moureaux, Jean-François Istasse, Anne-Marie Lizin Projet de loi visant à octroyer le droit de vote aux élections communales à des étrangers, Sénat de Belgique
  27. « Philippe Moureaux, ancien ministre et bourgmestre PS de Molenbeek, est décédé », sur dhnet.be, 15 décembre 2018
  28. « Philippe Moureaux est décédé à 79 ans », sur parismatch.be, 15 décembre 2018
  29. « Portraits-Souvenirs », sur Éditions Jourdan, (consulté le )

Liens externes

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