Paul Féval

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Paul Féval
Description de cette image, également commentée ci-après
Caricature par Étienne Carjat (lithographie).
Nom de naissance Paul Henry Corentin Féval
Naissance
Rennes
Décès (à 70 ans)
Paris 7e
Activité principale
Commis de banque
Auteur
Langue d’écriture Français
Genres

Œuvres principales

Paul Henry Corentin Féval est un écrivain français, né le à Rennes[1] et mort le à Paris 7e.

Son œuvre, composée de plus de 200 volumes dont de nombreux romans populaires édités en feuilleton, eut un succès considérable de son vivant, égalant celle d’Honoré de Balzac et d’Alexandre Dumas.

Biographie

Les jeunes années

Paul Henry Corentin Féval naît le à trois heures et demie du soir dans l'hôtel de Blossac, rue du Four-du-Chapitre à Rennes[1]. Son père, royaliste et chrétien, originaire de Troyes appartient à la petite magistrature, il est conseiller à la cour royale de la ville[2]. Sa mère, Jeanne-Joséphine-Renée Le Baron, est Bretonne de la région de Redon, et petite-fille du jurisconsulte Henri François Potier de La Germondaye. La famille est nombreuse (cinq enfants) et les revenus sont insuffisants[3]. En 1826, à l'âge de 10 ans, Paul entre comme interne au collège royal de Rennes (aujourd'hui, lycée Émile-Zola). Son père meurt l'année suivante[4].

En troisième, au plus fort des troubles révolutionnaires de 1830, il affiche au collège des opinions monarchistes, déclenche des bagarres. Le proviseur le prie d'aller se calmer à la campagne[5]. Il passe quelques mois chez son oncle, le comte Auguste de Foucher de Careil, au château de la Forêt-Neuve, en Glénac[6]. Le séjour va le marquer profondément. Des conspirateurs s'assemblent la nuit au château, on fond des balles. Paul laisse son imagination s'enfiévrer, il ne rêve que batailles et massacres. Il entend des légendes macabres à la veillée[7], parcourt les landes, erre entre les marais, s'enfonce dans les brouillards, recueille des récits de la bouche d'anciens chouans de 1793[8]… Il revient à Rennes en janvier 1831, et entre en classe de seconde. Il obtient son diplôme de bachelier en 1833[9].

Il oriente ses études vers le droit. Il passe sa licence à l’université de Rennes et devient avocat en 1836[10]. Mais il abandonne rapidement cette profession, après une plaidoirie malheureuse[11]. Au mois d'août 1837, il s'installe à Paris[12] comme commis chez un oncle banquier, mais le monde de la banque et du commerce ne lui convient pas. Son oncle le chasse parce qu'il ne travaille pas. Il songe à la littérature, tout en exerçant des petits métiers qui assurent mal sa subsistance. Ses premiers écrits sont refusés par les éditeurs.

Les débuts littéraires

Des recommandations l’introduisent dans les milieux catholiques et royalistes, le Club des phoques est le premier texte publié en 1841 dans la Revue de Paris. Son talent est remarqué par des éditeurs de journaux tels La Législature et le Courrier français. Anténor Joly, directeur de L’Époque, lui passe commande d'un texte de même inspiration et de facture similaire aux Mystères de Paris d'Eugène Sue, transposés en des Mystères de Londres. Mais le résultat n'est pas publiable en l'état et Paul Féval doit procéder à une réécriture intégrale. La publication commence en 1843 sous le pseudonyme de sir Francis Trolopp. Le succès populaire est immédiat : il y a vingt rééditions, la renommée de l’auteur est faite.

La carrière littéraire

Paul Féval, carte postale F. Château

La carrière littéraire est engagée, suivent d’autres romans-feuilletons : Le Capitaine Spartacus, Les Chevaliers du Firmament, Le Loup Blanc. Féval qui est un conservateur ressent durement la Révolution française de 1848 : par ses écrits, n'a-t-il pas contribué à réveiller la conscience politique du peuple, et lancé un mouvement qu’il réprouve. Il décide donc de réorienter sa production dans une direction plus neutre, et poursuit ses publications.

En 1853, il écrit la chanson Monsieur de Charette, également connue sous le nom de Prends ton fusil Grégoire. Elle deviendra l'une des plus célèbres chansons royalistes françaises.

En 1854, il épouse la fille de son médecin, Marie Pénoyée. Le couple aura huit enfants. Paul Féval fils évoquera la rencontre et le mariage de ses parents :

« Un jour, alors qu'il se sentait accablé, il se rendit au cabinet médical d'un homéopathe, le docteur Pénoyée. Ce dernier le prit un peu à sa charge et s'évertua à le guérir de sa dépression nerveuse. Le médecin avait une fille de vingt ans, Marie Pénoyée. Si le premier garantissait les soins du corps, la seconde permit les soins du cœur. En 1854, Marie offrit sa main au futur père de ses huit enfants. L'un d'eux naquit en 1860 et porta le prénom et le nom de son écrivain de père. »

1857 est l’année où sort Le Bossu ou le Petit Parisien, roman auquel on l'associe encore de nos jours.

En 1863, il rencontre son homologue britannique Charles Dickens, avec lequel il noue des liens d'amitié.

En 1870, au moment de la défaite et de la Commune de Paris, il quitte Paris pour revenir à Rennes, quelque temps.

En 1876, il renoue ostensiblement avec la foi catholique, après un deuxième échec à l'Académie française et des problèmes financiers dus à une popularité émoussée.

Féval s'est essayé à la plupart des types de roman : le roman de cape et d'épée avec Le Bossu, Le Cavalier Fortune, Le Capitaine fantôme, le mystère urbain avec Les Mystères de Londres, Les Habits noirs, les récits bretons avec Le Loup blanc, La Belle étoile, La Première Aventure de Corentin Quimper, le fantastique avec La Vampire, Le Chevalier Ténèbre. Il s'est aussi essayé au théâtre et même à l'histoire politique et judiciaire.

Il utilisa abondamment les thèmes de la chouannerie et des luttes politiques précédant l'annexion de la Bretagne. En 1879 parut chez l'éditeur Victor Palmé, le recueil de nouvelles Chouans et Bleus soigneusement revues et corrigées depuis leurs parutions en feuilletons dans des périodiques : Le Petit Gars, Le Docteur Bousseau, Le Capitaine Spartacus et La Mort de César.

Les dernières années

Au début des années 1880, il est sujet à des crises d’hémiplégie et il est recueilli par les frères de Saint-Jean-de-Dieu, à Paris. Quasi oublié dans ses dernières années, il va les consacrer à remanier son œuvre dans un sens plus conforme à la morale catholique. Il meurt le au 19 rue Oudinot, Paris 7e. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse.

Œuvres

  • 1841 : Le Club des phoques
  • 1843 : Les Mystères de Londres
  • 1843 : Le Capitaine Spartacus
  • 1843 : Les Chevaliers du Firmament - Réédité sous le titre Les Fanfarons du Roi
  • 1843 : Le Loup blanc
  • 1844 : Fontaine aux perles
  • 1844 : Les Aventures d'un émigré
  • 1845 : La Forêt de Rennes - Contient Le Loup blanc et Le Banquier de cire
  • 1845 : Les Amours de Paris
  • 1846 : La Quittance de minuit - Réédité en 2006 sous le titre Les Molly-Maguires
  • 1846 : Le Fils du diable
  • 1848 : Le Château de Croïat
  • 1849-1850 : Les Belles-de-nuit ou Les Anges de la famille
  • 1850 : La Fée des grèves
  • 1850 : Beau Démon
  • 1851 : Le Capitaine Simon
  • 1852 : Les Nuits de Paris
  • 1852 : La Forêt noire - Réédité sous le titre La Reine des épées
  • 1851-1852 : Les Tribunaux secrets
  • 1851-1852 : Frère tranquille
  • 1853 : Monsieur de Charette (chanson)
  • 1855-1856 : La Louve
  • 1855-1856 : L'Homme de fer
  • 1856 : Madame Gil Blas, souvenirs et aventures d'une femme de notre temps
  • 1856 : Les Couteaux d'or
  • 1857 : Le Bossu ou le Petit Parisien
  • 1857 : Les Compagnons du silence
  • 1857 : Les Errants de la nuit
  • 1858 : La fabrique des mariages
  • 1859 : Le Roi des gueux
  • 1860 : Le Chevalier Tènèbre
  • 1861 : Le Drame de la jeunesse
  • 1862 : Le Capitaine fantôme
  • 1862 : Valentine de Rohan, (suite de La Louve)
  • 1862 : Jean Diable
  • 1863 : Le Poisson d'or
  • 1863 : La Fille du juif errant
  • 1863-1875 : Les Habits noirs
    • Les Habits noirs (1863); préface de Jacques Bergé aux éditions Marabout et Robert Laffont collection Bouquins
    • Coeur d'Acier (1866)
    • L'avaleur de sabre (1867)
    • La Rue de Jerusalem (1868)
    • L'arme invisible (1869) ; avant-propos de Paul Féval
    • Les Compagnons du Trésor (1872)
    • La Bande Cadet (1875) ; postface et tableau chronologique par François Le Lyonnais aux éditions Marabout et Robert Laffont, collection Bouquins
  • 1865 : La Vampire
  • 1865-1866 : La Cavalière
  • 1866 : La Fabrique de crimes
  • 1867 : La Ville Vampire
  • 1867 : Annette Laïs
  • 1868 : Le Cavalier Fortune
  • 1869 : Le Quai de la ferraille
  • 1871 : Le Dernier Vivant
  • 1873 : Le Chevalier de Keramour
  • 1874  : Les Cinq
  • 1875 : La Ville Vampire
  • 1876 : La Première Aventure de Corentin Quimper
  • 1876 : Châteaupauvre - Voyage au Dernier Pays de Bretagne
  • 1877 : Le Dernier Chevalier
  • 1879 : Les Merveilles du Mont Saint-Michel

Adaptations

Grand prix Paul-Féval

En 1984, la Société des gens de lettres, en hommage au romancier, qui a présidé l'institution en 1867, a créé le grand prix Paul-Féval de littérature populaire à l'initiative de Suzanne Lacaille, arrière-petite-fille de l'auteur.

Compléments

Articles connexes

Ressources

Sur les autres projets Wikimedia :

L’œuvre de Paul Féval étant maintenant dans le domaine public, certains romans peuvent être téléchargés légalement et gratuitement aux adresses suivantes (liste non-exhaustive) :

Liens externes

Notes et références

  1. a et b Archives municipales de Rennes, Registre des naissances (1816), cote 2E24, p. 177-178. Acte de naissance en présence de Jean Nicolas Féval, Brice Marie Varin, et René Arnaud.
  2. J. Baudry, La Jeunesse de Paul Féval à Rennes (1816-1837), Rennes, Plihon, 1938, p. 18.
  3. Eugène de Mirecourt, Paul Féval, Emmanuel Gonzalès, coll. « Les contemporains », Paris, Havard, 1855, p. 13.
  4. J. Baudry, op. cit., p. 22.
  5. Eugène de Mirecourt, op. cit., p. 6 et 7.
  6. J. Baudry, op. cit., p. 24. Auguste de Foucher de Careil est l'époux de Caroline, la fille aînée de Robert Surcouf. Il achète le domaine en 1825, et fait reconstruire le château l'année suivante. « Étymologie et histoire de Glénac », sur infobretagne.com.
  7. Eugène de Mirecourt, op. cit., p. 8-10.
  8. J. Baudry, op. cit., p. 24 et 25.
  9. J. Baudry, op. cit., p. 25.
  10. J. Baudry, op. cit., p. 30.
  11. Eugène de Mirecourt, op. cit., p. 14-16. « Les biographes de Féval ont raconté à ce sujet toutes sortes de fantaisies et lui-même a romancé la chose. » J. Baudry, op. cit., p. 31.
  12. J. Baudry, op. cit., p. 31.