Bombardement de l'OTAN sur la Yougoslavie

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Pont autoroutier détruit lors de l'opération.

L'Opération Allied Force (nom original en anglais : operation Allied Force, en français : opération force alliée) est le nom de l'opération militaire de bombardement de l'OTAN sur des cibles serbes (Yougoslave à l'époque, petite Yougoslavie) durant la guerre du Kosovo, du 23 mars au 10 juin 1999, à la suite de l'incident de Račak.

La campagne aérienne a duré 78 jours, du 24 mars au 10 juin 1999. Le nombre de sorties aériennes nécessaires pour faire plier la République fédérale de Yougoslavie fut de 37 465, soit 480 par jour en moyenne[1].

Objectifs

Quartiers-généraux de l'armée yougoslave endommagés durant les bombardements de l'OTAN.

La cible proclamée de ces raids était le complexe militaro-industriel serbe et les centres du pouvoir de Slobodan Milošević. Cependant, de nombreux bâtiments non militaires (notamment des usines chimiques, ce qui provoqua de graves problèmes écologiques et sanitaires, de nombreux Serbes souffrant actuellement de cancers) ainsi que des civils furent bombardés.

Bilan militaire

Les pertes humaines non civiles du côté yougoslave seraient, selon les déclarations du gouvernement Miloševic en juin 1999, de 462 soldats tués et 199 blessés, ainsi que de 114 policiers tués[2],[3].

L'OTAN annonça un bilan matériel de 20 chars, 220 transports et 450 pièces d’artillerie de l'armée populaire yougoslave détruits. Cependant, une enquête du magazine Newsweek publiée le 15 mai 2000, s’appuyant sur un rapport de l’armée de l’air américaine, révéla que seuls 14 chars, 18 transports de troupes et 20 pièces d’artillerie yougoslaves avaient été détruits et que le reste du bilan était constitué par les leurres utilisé par les forces yougoslaves. Cinq avions de combat MiG-29 et un J-22 Orao furent détruits en vol, plusieurs autres au sol. Les casernes, bases aériennes, et dépôts logistiques furent sérieusement endommagés ainsi que l'industrie pétrochimique et les réseaux de transport.

Impact sur les populations et violation présumée du droit international par l'OTAN

Une enquête de l'Organisation non gouvernementale Human Rights Watch a recensé 90 incidents lors des bombardements, entraînant la mort de 489 à 528 civils. Environ deux tiers d'entre-eux (303 à 352) étaient des réfugiés kosovars[4],[5]. Si l'OTAN se défendit en invoquant le concept de dommage collatéral, elle n'en fut pas moins vivement critiquée, l'enquête précédente, par exemple, concluant à une violation du droit international humanitaire.

Détails techniques de l'opération

  • 58 574 missions aériennes sur ses 78 jours d’opération, effectuées par un total maximal de 786 aéronefs de l'OTAN [6] pendant lesquelles deux appareils américains furent perdus au combat (Un F-117 et un F-16) ; plus de 800 missiles sol-air ont été tirés par la DCA de l'Armée populaire yougoslave. On compte 8 676 missions offensives qui ont conduit au largage d'environ 23 000 munitions, 5 551 missions de défense aérienne et 4 397 missions SEAD anti-radar, le reste étant du soutien.
  • 12 F-16 de la Composante Air de l'armée belge présents à Amendola Air Base ont effectué 679 sorties de combat et ont largué 279 bombes et missiles[7].
  • Les forces aériennes françaises ont effectué environ 2 000 sorties durant ce conflit ; 420 missions ont permis le tir effectif de 988 bombes et missiles dont 49 furent largués au-dessus de la mer Adriatique par des Super-Etendart[8]. Les stocks de munitions air-sol de l'armée de l'air et de l'aviation navale françaises ont rapidement été insuffisants, notamment les bombes guidées par laser (BGL), ce qui a conduit à utiliser des bombes Paveway américaines en complément. Lorsque la configuration des cibles s'y prêtait – large surface à traiter, pas de risques collatéraux… – des bombes « lisses » non guidées de fabrication française ont été utilisées, bien que l'insuffisance des stocks ait rendue nécessaire, en cours de campagne, l'acquisition de bombes américaines Mk82, de 250 kg. 398 bombes lisses furent utilisées sur un total de 988 bombes et missiles largués[9].

Notes et références

Liens externes

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