Mathieu Lindon

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Mathieu Lindon
Description de cette image, également commentée ci-après
Mathieu Lindon au salon du livre Radio France, 26 novembre 2011.
Naissance (68 ans)
à Caen (Calvados)
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture Français
Genres

Mathieu Lindon, né le à Caen[1], est un écrivain et journaliste français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Mathieu Lindon est le fils de l'éditeur Jérôme Lindon et le cousin germain de l'acteur Vincent Lindon. Michel Foucault, qu'il rencontre à l'âge de vingt-trois ans et chez qui il vit rue de Vaugirard majoritairement de 1978 à 1984[2], joue un rôle déterminant pour lui. Il revendique alors pleinement son homosexualité. Il sort indemne d'une longue addiction aux drogues dures[3].

Mathieu Lindon publie son premier roman, Nos plaisirs, en 1983, sous le pseudonyme de Pierre-Sébastien Heudaux, soit P.-S. Heudaux, prononcé Pseudo.

Au début des années 1980, il est journaliste au Nouvel Observateur. En 1984, il entre à Libération comme critique littéraire, puis chroniqueur, travail qu'il poursuit jusqu'à nos jours.

En 1987, son roman Prince et Léonardours, qui narre les viols et les tortures subis par deux adolescents amoureux, est menacé d'interdiction par le ministère de l'Intérieur, poursuites abandonnées devant les réactions d'intellectuels[4].

En 1988 et en 1989, il accompagne Hervé Guibert à la villa Médicis à Rome. Ce dernier le fait apparaître comme personnage de son roman À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie, sous un autre nom, Matou, qui en retour appelle son co-pensionnaire Hervelino[5].

En 1998, il reçoit le Grand Prix littéraire des lycéens d'Île-de-France pour Champion du monde.

Le Procès de Jean-Marie Le Pen (1998) raconte la tentative d'un avocat juif homosexuel, vivant avec un beur, Mahmoud, d'atteindre le chef du Front national lors du procès d'un assassin raciste. Jean-Marie Le Pen obtient la condamnation pour diffamation de l'auteur et de l'éditeur par le tribunal de grande instance de Paris. En 1999, plusieurs auteurs se déclarent solidaires de Mathieu Lindon, et prêts à reprendre les passages incriminés de son livre, dans une pétition (Béatrix Beck, Edmonde Charles-Roux, Didier Daeninckx, Marie Darrieussecq) ou en dehors (Christine Angot). En 2002, Mathieu Lindon, les éditions P.O.L et Serge July engagent un recours devant la Cour européenne des droits de l'homme[6]. En 2007, ils sont déboutés par la Cour de leur requête pour violation du droit à la liberté d'expression, la Cour estimant que « la teneur des passages (incriminés) était de nature à attiser la violence et la haine […] ».

En janvier 2021, Mathieu Lindon publie Hervelino, un livre dans lequel il rend hommage à son amitié avec l'écrivain Hervé Guibert et revient notamment sur les deux années qu'ils passent ensemble à la fin des années 1980 à Rome, où ils sont tous deux pensionnaires de l'Académie de France à Rome[7].

Publications[modifier | modifier le code]

Romans et récits[modifier | modifier le code]

Textes[modifier | modifier le code]

Prix et distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Notice d'autorité personne du catalogue général de la BNF.
  2. Mathieu Lindon rend un maigre "hommage" à Michel Foucault, Jérôme Dupuis, L'Express.fr, publié le 14 janvier 2011.
  3. Un récit autobiographique de Mathieu Lindon, Jérôme Garcin, Le Nouvel Observateur, 3 janvier 2011.
  4. Luc Pinhas, « Les ambivalences d’une entreprise de presse gaie : le périodique Gai Pied, de l’engagement au consumérisme », Mémoires du livre / Studies in Book Culture, vol. 3, no 1,‎ (ISSN 1920-602X, DOI 10.7202/1007576ar, lire en ligne, consulté le )
  5. « Hervelino, de Mathieu Lindon : archives d'une amitié », sur En attendant Nadeau, (consulté le )
  6. CEDH, Lindon, Otchakovsky-Laurens et July c. France, 22/10/2007, 21279/02 et 36448/02.
  7. Marie Laure Delorme, « Mathieu Lindon : les années romaines », sur Le Point, (consulté le )
  8. Jean-Louis Ezine, « Lorsque l'enfant paresse... », Le Nouvel Observateur,‎ (lire en ligne).
  9. Jean Birnbaum, « "Ce qu'aimer veut dire", de Mathieu Lindon : Mathieu Lindon, aux détours du père », Le Monde des Livres,‎ (lire en ligne).
  10. Nathalie Crom, « "Ce qu'aimer veut dire", de Mathieu Lindon », Télérama,‎ (lire en ligne).
  11. Marie Laure Delorme, « Mathieu Lindon : Une vie de rencontres », Le Journal du Dimanche,‎ (lire en ligne).
  12. Marie Turcan, « Le prix Zorba, “l’anti-Goncourt” qui honore le livre le plus hypnotique de l’année, remis à Mathieu Lindon », Les Inrockuptibles,‎ (lire en ligne).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Philippe Sollers, La Littérature contre Jean-Marie Le Pen. À propos du roman de Mathieu Lindon : « Le Procès de Jean-Marie Le Pen », POL, 1998.

Liens externes[modifier | modifier le code]