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Linda Darnell

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Linda Darnell
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Linda Darnell
Nom de naissance Monetta Eloyse Darnell
Naissance
Dallas, Texas
États-Unis
Nationalité Drapeau des États-Unis Américaine
Décès (à 41 ans)
Chicago, Illinois
États-Unis
Profession Actrice
Films notables Le Signe de Zorro
La Poursuite infernale
Ambre
Chaînes conjugales
Barbe-Noire, le pirate

Linda Darnell (née Monetta Eloyse Darnall) est une actrice américaine née le à Dallas au Texas et morte le à Chicago dans un incendie.

Elle fit ses débuts au cinéma à l'âge de 16 ans dans Hôtel pour femmes (1939) ; elle tint des premiers rôles féminins dans plusieurs films des années 1940 et du début des années 1950 signés notamment René Clair, Otto Preminger, Preston Sturges ou Joseph Mankiewicz.

Biographie

Linda Darnell est née dans une famille pauvre du Texas. Poussée par sa mère, elle fait des débuts précoces en tant que mannequin, sa mère déclare qu’elle a 16 ans alors qu’elle n’en a que onze. Plus tard, elle fait ses premières expériences de comédienne en interprétant de petits rôles dans des théâtres amateurs. En 1937, elle se présente à un casting à Dallas, organisé par des chasseurs de talents de la 20th Century Fox. Mais elle n’a que quatorze ans et les casteurs la jugeant trop jeune, ne la choisissent pas. Elle est pourtant remarquée grâce à sa beauté exceptionnelle et Darryl F. Zanuck, le grand patron de la Fox en personne, la rappelle deux ans plus tard. La Fox triche sur sa date de naissance et lui fait signer un contrat en 1939 - Linda a 16 ans (à la même époque, le studio recrute Gene Tierney, Maureen O'Hara, Betty Grable et Anne Baxter, formant la nouvelle génération des "Fox Girls").

Darnell complète ses études à la Central High School de Los Angeles, tandis qu’à la Fox on lui change son prénom.

Débuts au cinéma

Ses débuts sont fulgurants. On la fait tourner après quelques semaines, dans un second rôle, Hôtel pour femmes. La même année on lui donne comme partenaire la plus grande star masculine de la Fox Tyrone Power dans Dîner d'affaires, elle enchaîne trois autres films avec lui : L'Odyssée des Mormons, le flamboyant Arènes sanglantes où elle fait merveille en douce épouse délaissée affrontant la tentatrice Rita Hayworth, et surtout Le Signe de Zorro, classique du film d’aventures.

Les années 1940

Linda Darnell dans Yank Magazine

Linda a un quart de sang indien, son grand-père était cherokee, elle est longtemps cantonnée à des rôles « exotiques » conformes à la représentation stéréotypée d’une beauté brune « fatale » et « typée ». Elle interprète une Espagnole dans Le Signe de Zorro et dans Arènes sanglantes ; une Indienne dans Buffalo Bill ; une Mexicaine dans La Poursuite infernale ; une Eurasienne dans Anna et le Roi de Siam

Malgré cela, les années 1940 sont prodigieuses pour elle, elle tourne avec les plus grands réalisateurs, Henry Hathaway, Rouben Mamoulian, Henry King, Douglas Sirk, William Wellman, René Clair, Otto Preminger, John Ford, Preston Sturges, Joseph L. Mankiewicz, avec des partenaires aussi brillants que George Sanders, Laird Cregar, Rex Harrison, Richard Widmark, Charles Boyer, Anne Baxter ou Veronica Lake...

Linda Darnell et Richard Haydn dans Ambre (1947)

Après les films de Mamoulian on la remarque surtout dans l'excellente comédie fantastique, C'est arrivé demain du réalisateur français, alors exilé à Hollywood, René Clair. Elle rompt ensuite son image de femme douce (elle a même interprété la Vierge Marie dans Le Chant de Bernadette) pour incarner les femmes vénales dans de somptueux films noirs, genre en vogue à l’époque, comme l’original Crime passionnel d’Otto Preminger qui observe la province américaine d’une manière froide et lucide et Hangover Square, mélodrame baroque à l’atmosphère morbide et cauchemardesque[1]. En 1946, elle revient au western et fait une composition remarquée dans le rôle de Chihuahua aux côtés de Henry Fonda et Victor Mature dans un chef-d’œuvre de John Ford, La Poursuite infernale.

Deux réalisateurs particulièrement lui donnent les plus beaux rôles de sa carrière. Tout d’abord Otto Preminger avec qui elle tourne quatre films. Après Crime passionnel et Quadrille d'amour (film musical), elle décroche le rôle d’Ambre, héroïne du best-seller historique de Kathleen Winsor, malgré une concurrence acharnée : Peggy Cummins (renvoyée après quelques jours de tournage), Lana Turner (c'était le choix de Preminger mais la MGM refuse de la prêter), Susan Hayward, entre autres. Son émouvante photogénie est transcendée dans Ambre pour un rôle difficile parfaitement tenu de bout en bout. Ce flamboyant mélodrame en costumes, un grand succès commercial, lui donne le statut de star internationale. Elle tourne encore avec Preminger La Treizième Lettre, un remake du film Le Corbeau d'Henri-Georges Clouzot, où elle succède à Ginette Leclerc.

Linda Darnell dans Chaînes conjugales (1949)

En 1949, après une étincelante comédie sophistiquée de Preston Sturges, Infidèlement vôtre (d'après James Cain), c’est la rencontre avec le grand réalisateur Joseph L. Mankiewicz pour un de ses meilleurs films : Chaînes conjugales, où elle rivalise avec Jeanne Crain et Ann Sothern. Le film triomphe aux oscars avec deux statuettes, l'une pour le meilleur scénario et l'autre pour la meilleure mise en scène qui reviendront toutes deux à Joseph L. Mankiewicz. Alors en instance de séparation d'avec son premier mari, le directeur de la photo J. Peverell Marley, Linda Darnell tombe amoureuse du réalisateur pendant le tournage et ils vivront une relation tumultueuse pendant six ans[2].

La fin de sa carrière

Elle est de nouveau dirigée par Mankiewicz pour La porte s'ouvre, film à thèse sur la discrimination raciale, mais leur relation s’achève après que le réalisateur refuse de lui confier le rôle de Maria Vargas (qui semble inspiré par elle aussi bien que par Rita Hayworth ou Ava Gardner) dans La Comtesse aux pieds nus. En effet, celle que Mankiewicz avait dirigée dans Chaînes conjugales et La Porte s’ouvre était persuadée que le rôle de Maria Vargas lui était destiné. Non seulement parce qu’elle détestait les chaussures et avait l’habitude de marcher pieds nus, mais surtout en raison du fait que le scénario avait été écrit par Mankiewicz à Glen Cove, Long Island, la plupart du temps dans sa chambre à coucher et avec son aide. L’actrice a toujours dit que Mankiewicz lui avait promis de l’appeler dès que les contrats seraient établis. Elle retourne rassurée à Los Angeles… et apprend dans la presse qu’Ava Gardner aurait le rôle. Cette trahison provoque leur rupture[3]. En dépit de cela, l’actrice déclarera toujours que Mankiewicz avait été le grand amour de sa vie[2].

Robert Newton et Linda Darnell dans Barbe-Noire, le pirate (1952)

Mais malgré sa carrière, les chefs-d’œuvre, les grands réalisateurs et son statut de star, les années noires commencent.

En 1951, la Fox ne renouvelle pas son contrat. Assurée de sa renommée, la RKO l’engage pour quelques films dont l’efficace film de pirates Barbe-Noire, le pirate de Raoul Walsh avec le truculent Robert Newton et dans un thriller haletant Passion sous les tropiques avec Robert Mitchum.

Mais, curieusement à 31 ans, Linda Darnell ne tourne plus que des films mineurs, la déchéance va être rapide et l’actrice va sombrer dans l’alcoolisme[4].

Après deux films italiens réalisés par son compagnon Giuseppe Amato en 1955, elle renoue avec un certain succès dans le théâtre et joue dans une dizaine de pièces comme Tea and sympathie, Janus ou encore Late love. Elle tourne également dans quelques épisodes de séries à la télévision. Linda Darnell revient au cinéma en 1964 avec son dernier film Les Éperons noirs. Elle ne vit jamais ce film car, alors qu’elle regardait à la télévision un de ses anciens films, Star Dust, un incendie se déclare à cause d’une cigarette mal éteinte[5]. L’actrice, surnommée « l'ange de Hollywood » par la presse, est brûlée vive et meurt de ses blessures le , 33 heures plus tard à l'hôpital dans d'horribles souffrances.

Vie privée

En 1944, à 21 ans, elle épouse celui qui tourna son premier bout d'essai[5], J. Peverell Marley, directeur de la photo de son premier film Hôtel pour femmes. Ils adoptent une petite fille, Charlotte Mildred, en 1948.

On lui prête des liaisons avec notamment Howard Hugues, Tyrone Power, Dana Andrews, le réalisateur italien Giuseppe Amato, et elle tombe amoureuse du réalisateur Joseph L. Mankiewicz avec qui elle vit une relation jusqu'en 1954 et qui se serait inspiré d'elle pour le scénario de La Comtesse aux pieds nus. Après son divorce en 1951, elle fait un mariage éclair avec un riche brasseur Phillip Liebman (1954-1955), puis en 1957 avec Merle Roy Robertson, un pilote de ligne, qui demande le divorce en 1963, lui reprochant son penchant pour l’alcool.

Citations

  • « Linda Darnell était une jolie fille et une actrice charmante à l’époque de L’Aveu, elle était encore très jeune, à peine vingt ans. Elle sortait avec Howard Hughes, mais dès qu’il l’a laissée tomber, elle s’est mise à boire. Quand elle a joué dans un autre de mes films (The Lady Pays Off, en 1951), elle était devenue une autre personne. C’est l’un des cas les plus tristes de l’histoire d’Hollywood, qui était une sorte de capitale de la soûlographie. Vous savez que Linda Darnell est morte tragiquement ; elle avait une véritable phobie du feu, et c’est comme cela qu’elle est morte – morte dans un incendie à quarante ans. » Douglas Sirk[6].
  • « Linda avait l'allure de Mata-Hari mais n'était qu'une fille charmante de Dallas fascinée par Hollywood. Elle connut une gloire rapide et disparut plus vite encore ». Kirk Douglas[7]

Filmographie

Linda Darnell en 1954

Télévision

Notes et références

  1. 50 ans de cinéma américain par Jean-Pierre Coursodon et Bertrand Tavernier – Éditions Nathan - 1991, 1995 - (ISBN 2-258-04027-2)
  2. a et b Joseph L. Mankiewicz – Patrick Brion – Éditions de la Martinière – 1978 – (ISBN 2-7324-3326-8)
  3. Hollywood Beauty. Linda Darnell and the American Dreams - Ronald L. Davis - University of Oklahoma, Noman, 1991
  4. Dictionnaire du cinéma - les acteurs - Jean Tulard - Robert Laffont (ISBN 2-221-10259-2)
  5. a et b Dark City – Le monde perdu du film noir – Eddie Muller, Collection CinéFiles, Clairac éditeurs, 2007 (ISBN 2-35256-005-5), p. 126.
  6. Douglas Sirk Conversations avec Douglas Sirk - Jon Halliday - Collection Atelier/Cahiers du cinéma
  7. Kirk Douglas le fils du chiffonnier Presses de la Renaissance 1988

Liens externes

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