Jean Achard (peintre)

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Jean Achard
Henri Ding, Buste de Jean Achard (1888),
musée de Grenoble.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 77 ans)
Grenoble (Isère)Voir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Jean Alexis Achard
Nationalité
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Membre de
Maître
Vue de la sépulture.

Jean Alexis Achard (1807-1884) est un peintre et un graveur français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né à Voreppe, en Isère le 17 avril 1807[1], Jean Achard est issu d'une famille de cultivateurs. Il commence sa vie professionnelle comme commis d'un avocat, puis entame son apprentissage artistique en copiant des tableaux du musée de Grenoble. Il fréquente l'école municipale gratuite de Grenoble et fait la connaissance des peintres de l'École lyonnaise qui lui donnent ses premiers conseils. Isidore Dagnan est son maître de 1824 à 1830. En 1834, il part à Paris et copie les maîtres hollandais au musée du Louvre.

À l'occasion d'une expédition organisée par les saint-simoniens, il séjourne en Égypte entre 1835 et 1837 avec son ami Victor Sappey. Il en ramène des paysages et des scènes de genre. C'est ainsi qu'il expose au Salon de 1838 une Vue prise aux environs du Caire, puis envoie régulièrement ses œuvres au Salon par la suite, comme en 1843 avec une Vue de la vallée de Grenoble.

En 1846, il fréquente les membres de l'École de Barbizon et compte parmi ses amis les peintres Jean-Baptiste Camille Corot, Théodore Rousseau, Charles-François Daubigny, Narcisse Diaz de la Pena et Louis Français qui l'entraînent à peindre sur le motif en région parisienne. La forme s'assouplit et la captation de la lumière prend une place primordiale. Une tendance qu'un séjour à Auvers-sur-Oise ne fait qu'accentuer.

Entre 1858 et 1859, il séjourne à Honfleur et loge à la ferme Saint-Siméon en compagnie d'Eugène Boudin et de Claude Monet[2].

En 1859, il collabore à la décoration de la salle du personnel de l'hôpital de la Charité de Paris[réf. nécessaire], partiellement reconstruite au musée de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris[3].

N'ayant jamais obtenu la consécration de son vivant, il revient finir ses jours à Grenoble à partir de 1870, isolé, malade et en butte à de graves difficultés financières, il meurt le 2 octobre 1884[4]. Il est enterré à Grenoble au cimetière Saint-Roch. Une place de Grenoble ainsi qu'une école primaire de Voreppe (sa ville de naissance) portent son nom.

Œuvre[modifier | modifier le code]

Peinture[modifier | modifier le code]

Achard est connu pour ses toiles représentant des paysages du Dauphiné, ce qui lui vaut le titre de « maître incontesté du paysage en Dauphiné »[5]. Il est l'initiateur de l'École dauphinoise, qui compte entre autres Laurent Guétal, Ernest Victor Hareux et Charles Bertier parmi ses membres. Ils sont parfois appelés paysagistes dauphinois.

Plusieurs des œuvres de Achard sont conservées au musée de Grenoble, dont Paysage, vue de Saint-Egrève (près de Grenoble) et La Chaumière[6]. D'autres œuvres sont conservées à Paris au musée du Louvre, au musée des Beaux-Arts de Chambéry et au château de Fontainebleau[7].

Gravure[modifier | modifier le code]

Jean Achard est aussi un graveur renommé, exécutant 48 eaux-fortes entre 1850 et 1870[8]. Les premières estampes sont exécutées d'après ses peintures et sont destinées à la diffusion de son œuvre, elles couvrent de grands horizons. Par la suite il privilégiera des vues plus locales de sous-bois.

Élèves[modifier | modifier le code]

Henri Harpignies est son élève[9] lors de son séjour parisien. Mais après son retour à Grenoble, son influence est importante, en particulier sur Laurent Guétal. Charles Bertier et Édouard Brun suivent avec empressement ses conseils. D'une façon plus générale, c'est un maître et un conseiller pour la génération des jeunes peintres dauphinois qui se retrouvent à Proveysieux, parmi lesquels Théodore Ravanat, Jacques Gay ou Henri Blanc-Fontaine.

Jules Bernard, Jean Achard sur son lit de mort (1884), La Tronche, musée Hébert.

Jean Achard est portraituré dans les œuvres de ses amis et élèves, dont :

Expositions[modifier | modifier le code]

Vue de l'exposition Jean Achard au musée Hébert de La Tronche en 2009.
  • « Exposition Achard », Grenoble, 1885.
  • « Jean Achard, peintures », musée de Grenoble, 1984-1985.
  • « Trois maîtres du paysage dauphinois au XIXe siècle, Jean Achard, Laurent Guétal, Charles Bertier », musée de Grenoble, 2005-2006
  • « Jean Achard, un paysagiste à l'école de la nature », musée Hébert, La Tronche, 2008-2009.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Archives départementales de l'Isère - Naissances Voreppe 1807-1815, coll. départ. - 9Num1/5E569/8 - Vue 9/196 - Acte n° 18.
  2. Jean Achard, Laurent Guétal, Charles Bertier : Trois maîtres du paysage dauphinois au XIXe siècle, Musée de Grenoble, éditions Artlys (ISBN 2-85495-270-7).
  3. Avec Henry Axenfeld (1824-1892), Stéphane Baron (1827-1921), Gustave Doré (1832-1883), Augustin Feyen-Perrin (1826-1888), Hippolyte Fauvel (1835-1895), Léon-Charles Flahaut (1831-1920), Louis Français(1814-1897), Jean-Baptiste Georges Gassies (1819-1883), Edmond-Georges Guet (1829-1865), Jean-Louis Hamon (1821-1874), Henri Harpignies (1819-1916) et Émile Vernier (1829-1887).
  4. Archives de la ville de Grenoble - 3E92 - Décès sept. oct. - Vue 1/11 - Acte n° 1000.
  5. Isère, guide Gallimard, 1998, p. 97 (ISBN 2-7424-0167-9).
  6. Jean-Jacques Chevallier, Grenoble et ses montagnes, Arthaud.
  7. Base de données Joconde du ministère de la Culture.
  8. J. Bailly-Herzberg, Dictionnaire de l'estampe en France 1830-1950, Paris, AMG-Flammaion, 1985, p. 12.
  9. Le sentiment de la Montagne, Glénat / Musée de Grenoble, 1998 (ISBN 2 7234 2614 9).
  10. Portrait de Jean Achard par Henri Blanc-Fontaine

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]