Institut universitaire de France
Institut universitaire de France | |
Situation | |
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Création | |
Type | Institut |
Siège | Paris France |
Langue | Français |
Organisation | |
Administrateur | Michel Cogné |
Secrétaire générale | Corinne Gadini |
Site web | http://iuf.amue.fr/ |
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L'Institut universitaire de France (en abrégé IUF) désigne un ensemble d'enseignants-chercheurs sélectionnés par un jury international pour la qualité exceptionnelle de leurs recherches, appelés membres, bénéficiant d'une décharge à hauteur de deux tiers de leurs charges d'enseignement, d'une prime et d'une dotation budgétaire. Il existe deux catégories de membres, les juniors et les seniors, auxquels s'ajoutent des membres invités qui sont des postes spécifiques destinés à l'invitation d'universitaires étrangers. Les membres seniors sont nommés pour cinq ans, renouvelable une fois, les membres juniors pour cinq ans non renouvelable. L'Institut universitaire de France est constitué administrativement comme un service du ministère chargé de l'Enseignement supérieur auprès duquel les enseignants-chercheurs qui en sont membres sont placés en délégation.
Présentation
L'Institut universitaire de France a été créé par décret le [1] sous le ministère de Lionel Jospin. Claude Allègre était alors conseiller spécial de Lionel Jospin et fut nommé membre senior à son départ du ministère en 1992.
L'Institut universitaire de France est un ensemble de membres qui restent en poste dans leur propre université, deux tiers au moins des membres devant appartenir à des universités en dehors de Paris.
Selon la circulaire n°91-301 du 15 novembre 1991, la création du statut de membre de l'Institut universitaire de France s'inscrit dans le "double défi de l'université française [...] d'être à la fois une université de masse mais aussi une université de grande qualité, [rendant indispensable] d'encourager les recherches et l'enseignement de très haut niveau tout en répondant à des besoins plus généraux." La création de ce statut poursuit trois objectifs, "encourager les universités et les universitaires à l'excellence, montrer que l'excellence peut s'épanouir en harmonie avec la politique d'aménagement du territoire, montrer qu'il est possible de créer pour cela une structure légère."
Le statut de membre senior est destiné à des "enseignants-chercheurs dont la qualité des recherches est reconnue internationalement [et à qui] il est important de permettre de créer le savoir dans de bonnes conditions et aussi de le diffuser au sein même de l'université qui les a aidés, là où ils ont développé leur laboratoire et leur équipe de recherche".
Le statut de membre junior est destiné à de "jeunes enseignants-chercheurs, [d'au plus 40 ans au moment de leur désignation], professeurs des universités ou maîtres de conférences, dont la qualité est exceptionnelle et qui sont dans une phase de création pendant laquelle ils ont besoin d'être déchargés partiellement de leurs cours et de certaines obligations administratives"
De plus, environ dix professeurs étrangers peuvent être invités chaque année.
Les membres sont élus pour une durée de cinq ans (non renouvelable pour les juniors, renouvelable une fois pour les seniors).
- Ils sont placés en position de délégation auprès de l'Institut universitaire de France, mais demeurent dans leur université d'appartenance.
- Ils bénéficient d'un allégement des 2/3 de leur service statutaire d'enseignement, soit un service de 64 heures d'enseignements équivalent TD annuelles.
- Des crédits de recherche spécifiques sont versés chaque année à leur équipe ou leur laboratoire. La somme est, depuis la promotion 2009, de 20 000 euros par an.
- Ils bénéficient automatiquement de la prime d'excellence scientifique.
- Des moyens matériels (bureau et salles de réunion) sont mis à leur disposition au siège de l'Institut universitaire de France.
- Un rapport d'activité leur est demandé à mi-parcours et à l'issue des 5 ans de leur délégation.
- Les membres de l'Institut universitaire de France doivent contribuer au rayonnement scientifique local, national et international dans un souci délibéré d'interdisciplinarité.
Le nombre de postes ouvert chaque année, fixé à l’origine à 40 (15 seniors et 25 juniors), a été régulièrement augmenté depuis 2006. Pour l’année 2010, il a été fixé à 150, 85 membres juniors et 65 membres seniors, ce qui aboutira à terme, en 2015, à un effectif total de 750 membres.
Au 1er septembre 2010, 935 enseignants chercheurs, soit environ 2 % du total des enseignants-chercheurs en poste dans les universités françaises, ont bénéficié ou bénéficient du statut de membres de l'Institut universitaire de France.
Chaque année, un colloque réunit l'ensemble des membres de l'Institut universitaire de France.
Jurys de sélection
Les jurys de sélection sont partiellement renouvelés chaque année. Ils comportent de nombreux membres étrangers et ce caractère international est une des spécificités de l’IUF [2]. Le recours aux meilleurs experts mondiaux évite tout risque de cooptation et garantit la haute qualité des nominations à l'IUF.
Depuis 2009, le jury est officiellement composé pour plus de la moitié de personnalités scientifiques étrangères connues pour leur rayonnement international. Ce sont le Collège de France, l’Académie des sciences, Académie des sciences morales et politiques, l’Académie nationale de médecine, la Conférence des présidents d'université, la CP-CNU qui proposent les noms des personnalités pressenties pour composer le jury. Sa composition est ensuite rendue publique ainsi que le CV de ses membres. Le jury fait appel, pour l’évaluation des dossiers de candidatures, à des rapporteurs de haut niveau scientifique, au moins deux par candidat, pour disposer d’un avis disciplinaire éclairé. Si les CV déposés par les rapporteurs garantissent leur excellence scientifique, des déclarations d’intérêt garantissent leur indépendance vis-à-vis des dossiers dont ils ont la charge[3]. Les nouveaux membres de l’Institut, outre la décharge de service et la dotation dédiée à l’environnement scientifique de 15 000 euros (20 000 euros depuis 2009), bénéficient d’une prime de 10 000 euros ce qui représente le double de l’ancienne PEDR.
Ces évolutions sont en partie liées aux nominations à l'Institut Universitaire de France de qui ont provoqué une vive controverse. La polémique porte sur la nomination de membres supplémentaires, parmi lesquels Michel Maffesoli, dont l'économiste et président du jury Élie Cohen avait déclaré qu'il « n'aurait jamais été retenu par le jury même s'il y avait eu plus de places »[4],[5]. Certains membres des jurys senior et junior de l'Institut avaient protesté contre ces nominations en faisant circuler, le , une déclaration où ils s'indignaient « du manque de transparence et des nominations de 2008 »[6]. Cette contestation avait reçu le soutien de la Société de mathématiques appliquées et industrielles (SMAI)[7] et de l'Association française pour l'information scientifique (AFIS)[8].
Membres actuels
A
- Carlo Adamo, chimie théorique
- Marie-Françoise André, géographie physique
- Pascal Arnaud, professeur, histoire ancienne
- Martin Aurell, historien médiéviste
B
- Dominique Bakry, mathématicien
- David Banon, philosophe
- Renaud Barbaras, philosophe
- Catherine Barentin[9], institut lumière matière
- Aurélien Barrau, physicien
- Dominique Barthélemy, historien
- Pierre Bayard, psychanalyste
- Olivier Beaud, juriste
- Michel Beaudouin-Lafon, informatique
- Annette Becker, historienne
- Jocelyn Benoist, philosophe
- Bernadette Bensaude-Vincent, philosophe
- Nicole Bériou, historienne
- Chrystel Besche-Richard, psychologue [1] (psychopathologie cognitive)
- Joël Biard, philosophe
- Jérôme Bibette, physico-chimiste
- Emmanuel Bigand, cognitiviste et neurophysiologiste
- Grégoire Bigot, juriste
- Antoine Billot, économiste
- Alain Blanchard, cosmologiste
- Didier Blavette, physicien
- Patrick Bonin, cognitiviste, membre senior 2010 [2]
- Jean-Paul Borg, biologiste, Centre de recherche en cancérologie de Marseille
- Jean-Benoît Bost, mathématicien
- Yves Bréchet, chimiste (chaire de physicochimie des matériaux de structure)
- Nicole Brenez, historienne
- Françoise Brochard-Wyart, physicienne
- Catherine Brice, historienne
- Michel Broué, mathématicien
- Pierre Brunet, juriste
C
- Loïc Cadiet, juriste
- Georges Calas, minéralogiste
- Mauro Carbone, philosophe
- Jean-Claude Caron, historien
- Élisabeth Charlaix, physicienne
- Christophe Charle, historien
- Laurent Charlet, géochimiste
- Sylvain Chaty, astrophysicien
- Jean-Claude Cheynet, historien
- Laurent Clozel, mathématicien
- Catherine Colliot-Thélène, philosophe
- Annie Collovald, sociologue
- Isabelle Compagnon[10], institut lumière matière
- Jean-Michel Coron, mathématicien
- Jean-François Courtine, historien de la philosophie
- James L. Crowley, Informaticien [3], nommé membre senior en 2011
D
- Jean-Charles Darmon, critique littéraire
- Aldo Deandrea[11], institut de physique nucléaire de Lyon
- Michelle Debatisse, génétique Moléculaire
- Bernard Derrida, physique théorique
- Patrick Dehornoy, mathématicien
- Jean Pierre Demailly, mathématicien
- Jean-Paul Demoule, archéologue
- Bernard Derrida, physicien
- Erwan Dianteill, anthropologue, membre senior 2012
- Laurent Douzou, historien
E
- Thomas Ebbesen, physicien et chimiste
- Lyndon Emsley, chimie
F
- Laurent Feller, histoire
- Christine Ferlampin-Acher, littérature médiévale
- Brigitte Feuillet, Sciences de la Société
- Alain Fischer, immunologie pédiatrique
- Pierre Fluck, archéologie industrielle
- Georges Forestier, historien de la littérature et du théâtre
- Didier Franck, philosophe
- Françoise Frazier, littérature grecque
- Jacques Frémeaux, histoire contemporaine
G
- Olivier Gagliardini, glaciologue [4]
- Dominique Garcia, archéologue
- Claude Gauvard, historienne
- Bernard Gazier, économiste
- Patrick Giraudoux, écologue [5]
- Christian Gollier, économiste
- Pascale Gonod, droit public
- Antoine Graziani, écrivain et poète
- Anthony Gravouil, mécanicien
- Colette Grinevald, linguiste
H
- Jean-Louis Halpérin, historien
I
J
- Claude Jaupart, géophysicien
- Jean-Louis Jeannelle, universitaire (littérature)
- Harriet Jisa, linguistique
- Jean-François Joanny, physicien
K
- Gilles Kepel, politologue
- Jean-François Kervégan, philosophe
- Yves Krumenacker, historien, membre senior 2008
L
- Jacqueline Lalouette, historienne
- Sandra Laugier, philosophe, membre senior 2012
- Gilles Lebeau, mathématicien
- Jean-Baptiste Leblond, mécanicien
- Michel Ledoux, mathématicien
- David Le Breton, Anthropologue
- Jean-François Le Gall, probabiliste
- Ségolène Le Men, histoire de l’art
M
- Michel Maffesoli, sociologue
- Jean-Pierre Martin, littérature contemporaine
- Danilo Martuccelli, sociologie
- Éric Marty, littérature française
- Silvia Marzagalli, historienne
- Hélène Merlin-Kajman, littérature française
- Christelle Monat[12], spécialisée en nanophotonique, membre junior en 2013
- Jean-Marc Moriceau, historien
- Pierre-François Moreau, philosophe
- Jean-Marc Moura, littérature comparée
N
- Michel Nassiet, historien
O
- Isabelle Olivieri, biologiste
P
- Éric Palazzo, historien
- Nikos Paragios, mathématique
- Jackie Pigeaud, philologue
- Gilles Pijaudier-Cabot, génie civil
- Marie-Paule Pileni, physico-chimiste
- Dominique Poulot, historien
- Eirick Prairat,sciences et philosophie de l'éducation
- Denise Pumain, géographe
Q
R
- Michel Raynal, cryptozoologue
- Philippe Raynaud, sciences politiques
- Nicolas Reveyron, historien de l'art français
- Denis Rolland, historien
- Tommaso Roscilde[13]
- Dominique Rousseau, juriste
- Carlo Rovelli, physicien
S
- Baldine Saint Girons, philosophe
- Geneviève Sellier, historienne du cinéma
- Bruno Sicardy, astrophysicien
- Jean-Fabien Spitz, philosophe
- Bart Staels, biologie moléculaire
T
- Jean-Marie Tarascon, chimiste
U
V
- Marie-Anne Vannier, Patristique et Théologie médiévale
- Jacques Vauclair, psychologue
- Sylvie Vauclair, Astrophysicienne
- Dominique Viart, Littérature contemporaine
- Éliane Viennot, historienne
W
- Olivier Wieviorka, historien
- Jean-Pierre Wintenberger, mathématicien
X
Y
- Marc Yor, mathématicien
Z
- Marlène Zarader, philosophe
Membres honoraires
- Claude Allègre, membre senior 1992
- Édouard Bard, membre senior 1994
- Carmen Bernand, membre senior 1992
- Alain Blanchard, membre junior 1995
- Christian Bréchot, membre junior 1991
- Édouard Brézin, membre senior 1991
- Pierre Chambon, membre senior 1991
- Alain Corbin, membre senior 1992
- Bernard Cottret, membre senior 1998
- Alain-Jean Cozzone, membre senior 1994
- Vincent Dubois, membre junior 2006
- Bruno Étienne, membre senior 1996
- Mathias Fink, membre senior 1994
- Marc Fontecave, membre junior 1991
- Serge Haroche, membre senior 1991
- Laurent Jaffro, membre junior 2000
- Bernard Lahire, membre junior 1995
- Sandra Laugier, membre junior 1999
- Michel Lazdunski, membre senior 1991
- Gilles Lebeau, membre junior 1992
- William Marx, membre junior
- Jean-Marc di Meglio, membre senior 1998
- Éric Millard, membre junior 1998
- Michel Morvan, membre junior 1998
- Olivier Petré-Grenouilleau, membre junior 1999
- Denis Serre, membre junior 1992
- Michel Troper, membre sénior 1993
- Georges Vigarello, membre senior 2001
- Claude Viterbo, membre junior 1995
- Jean-Christophe Yoccoz, membre senior 1991
Notes et références
- Décret no 91-819 du 26 août 1991 relatif à l'Institut universitaire de France, JORF no 201 du 29 août 1991, p. 11335, NOR MENN9101644D, sur Légifrance.
- Modalités de sélection et composition des jurys
- Discours de Valérie Pécresse sur l’IUF
- Sylvestre Huet, « Mauvais thème astral à l'université », dans Libération, 6 octobre 2008.
- Sylvestre Huet, « Affaire Maffesoli et Institut universitaire de France, l'astrologie à l'origine », sur {sciences²}, 6 octobre 2008.
- « À propos des nominations 2008 à l'Institut universitaire de France... : Déclaration des membres des jurys IUF senior et junior 2008 », 24 septembre 2008.
- SMAI, « À propos des nominations 2008 à l'IUF... », octobre 2008.
- AFIS, « « Affaire Maffesoli », l'histoire se répète… », 14 octobre 2008.
- « Catherine BARENTIN », sur frama.universite-lyon.fr (consulté le )
- « Isabelle COMPAGNON », sur frama.universite-lyon.fr (consulté le )
- « Aldo DEANDREA », sur frama.universite-lyon.fr (consulté le )
- « Christelle MONAT », sur frama.universite-lyon.fr (consulté le )
- « Tommaso ROSCILDE », sur frama.universite-lyon.fr (consulté le )