Canton de Saint-Geoire-en-Valdaine

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Canton de Saint-Geoire-en-Valdaine
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Rhône-Alpes
Département Isère
Arrondissement(s) La Tour-du-Pin
Chef-lieu Saint-Geoire-en-Valdaine
Conseiller général
Mandat
André Gillet
2011-2015
Code canton 38 27
Démographie
Population 9 887 hab. (2012)
Densité 94 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 28′ 39″ nord, 5° 37′ 29″ est
Superficie 105,66 km2
Subdivisions
Communes 11

Le canton de Saint-Geoire-en-Valdaine est une ancienne division administrative française située dans le département de l'Isère et la région Rhône-Alpes.

Géographie[modifier | modifier le code]

Ce canton était organisé autour de Saint-Geoire-en-Valdaine dans l'arrondissement de La Tour-du-Pin. Son altitude variait de 269 m (Voissant, au confluent de l'Ainan et du Guiers) à 925 m (Merlas) pour une altitude moyenne de 496 m. Il regroupait des ensembles naturels différents, avec le lac de Paladru à l'ouest, les collines du Dauphiné (confins des Terres Froides) et les contreforts du massif de la Chartreuse (à Merlas et Voissant, à l'est). Les plus fortes déclivités étaient observées à Voissant (519 mètres entre l'altitude mini et maxi) et à Merlas (525 mètres).

Histoire[modifier | modifier le code]

  • Lieu d'occupation humaine très ancien, la Valdaine (contraction de « Val d'Ainan », du nom de la rivière qui arrose toute l'étendue du territoire cantonal) est habitée à l'origine autour et sur le lac de Paladru (communes de Paladru et de Montferrat, qui sont à l'ouest du canton). Un village fortifié est en effet bâti au bord du lac en l'an 1003 (cf fouilles de colletière, Charavines). Une communauté, dite des Paysans-Chevaliers du Lac de Paladru, s'installe autour du lac. Au XIe siècle est édifiée l'église de Voissant, toujours visible aujourd'hui, ce qui en fait la plus ancienne église du Dauphiné. Au siècle suivant débute la construction de l'église de Saint-Geoire, chef-d’œuvre aujourd'hui classé (et restauré dernièrement).

À partir de l'époque moderne, la région de Saint-Geoire se caractérise par une forte résistance à l'influence huguenote, qui se développe autour de Grenoble. Saint-Geoire est un fief catholique et le restera : en 1590, une armée de 80 huguenots grenoblois armés d'arquebuses assaillent la Maison Forte de Saint-Geoire, qui résiste seule puis avec le concours des habitants de Virieu, conduits par leur châtelain.

Dès le XVIe siècle, l'histoire de la Valdaine est en effet dominée par le château de Longpra, sis au-dessus de Saint-Geoire. Le château de Longpra appartient à la même famille depuis 1536 (aujourd'hui habité par la comtesse de Franclieu dont l'époux, issu de la famille propriétaire, fut maire de Saint-Geoire de 2001 à 2007). Les douves et le pont-levis qui permet d'accéder au château témoignent de ce que fut la Maison-Forte de Longpra au Moyen Âge : une demeure austère et bien défendue.

Dès 1755, Pierre-Antoine Pascalis de Longpra, Conseiller au Parlement de Grenoble, fait réédifier la Maison Forte selon les canons architecturaux du Grand Siècle. Il recourt aux maçons et charpentiers de la Valdaine ainsi qu'au concours d'ébénistes venus de Grenoble. Le résultat est un ravissant château classique, adapté aux réceptions fastueuses de la noblesse dauphinoise.

Durant la Révolution, qui est d'ailleurs « née » en 1788 à Vizille, au sud de Grenoble, la Valdaine reste à l'écart de la tourmente, et est fidèle au catholicisme contre-révolutionnaire. Le Château de Longpra abrite le clergé non jureur, et la population environnante vient au château entendre clandestinement la messe.

En 1881, la vaste commune de Saint-Geoire est amputée de trois de ses hameaux qui sont érigés en communes : Massieu, Saint-Sulpice-des-Rivoires et Velanne. Enclave très rurale, la Valdaine voit cependant se développer au XIXe siècle, tout le long de l'Ainan, des usines spécialisées dans le textile.

Dans la seconde partie du XXe siècle, le canton est dominé par la personnalité d'André Chaize, conseiller général de 1949 à 1992. Le tourisme se développe autour du lac de Paladru. En 1995, deux communes de l'Est du canton, Merlas et Voissant, sont incluses dans le parc naturel régional de la Chartreuse, créé cette année-là. Le canton connaît une vigoureuse reprise de sa démographie. La Valdaine est aujourd'hui un espace naturel très verdoyant, le tourisme vert se développe, dominé par le lac de Paladru, le château de Longpra et le Parc naturel de la Chartreuse.

  • De 1833 à 1848, les cantons de Pont-de-Beauvoisin et de Saint-Geoire avaient le même conseiller général. Le nombre de conseillers généraux était limité à 30 par département[1].

Représentation[modifier | modifier le code]

Conseillers généraux de 1833 à 2015[modifier | modifier le code]

Liste des conseillers généraux successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1833 1848 Augustin Berlioz
(1787-1859)
  Banquier, négociant, maire de Pont-de-Beauvoisin
1848 1851
(démission)
François Michal-Ladichère Républicain Avocat général près la Cour d'appel de Grenoble
1851 1861
(décès)
Vicomte Guillaume
Dode de la Brunerie
(1810-1861)
  Auditeur au Conseil d'État, ancien Sous-Préfet de Vienne
1861 1871 Ernest Ferrier de Montal   Propriétaire à Saint-Geoire
1871 1883 François Michal-Ladichère Républicain Avocat
Sénateur (1876-1884)
Président du Conseil Général (1871-1881)
1883 1889 Henri Michal-Ladichère
(neveu du précédent)
(1839-?)
Républicain Entrepreneur en soieries à Saint-Geoire
1889 1919 André Michal-Ladichère
(fils de F.Michal-Ladichère)
(1843-?)[2]
Républicain Entrepreneur en soieries à Saint-Geoire
1919 1937 Victor-Albert
Michal-Ladichère
(1867-?)
(fils d'H.Michal-Ladichère)
Rad. Industriel en soieries à Saint-Geoire
1937 1940 Baron
Albert-Joseph
Pasquier de Franclieu
(1885-1944)[3]
Républicain Directeur d'assurances
Propriétaire du château de Longpra à Saint-Geoire-en-Valdaine
Nommé membre de la Commission administrative départementale en 1941[4]
Nommé conseiller départemental en 1943[5]
         
1945 1951 Ferdinand Deschaux-Blanc
(1912-2002)
Rad. Maire de Saint-Geoire-en-Valdaine
1951 1992 André Chaize
(1916-1997)
SFIO puis DVG puis DVD Maire de Saint-Geoire-en-Valdaine
1992 2015 André Gillet UDF puis DVD Chef d'entreprise
Maire de Charancieu jusqu'en 2008

Conseillers d'arrondissement (de 1833 à 1940)[modifier | modifier le code]

Liste des conseillers d'arrondissement successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1833 1836 François Xavier Dode   Ancien notaire à Saint-Geoire-en-Valdaine, juge de paix
1836 1848 M. Perrin   Juge de paix à Saint-Geoire-en-Valdaine, propriétaire à Montferrat
         
1886 1894
(décès)
M. Perrin Républicain  
         
  1940 Émile Alleyron
(1871-1949)
Radical Menuisier, cultivateur, maire de La Bâtie-Divisin
1940       Les conseils d'arrondissement ont été suspendus par la loi du 12 octobre 1940
et n'ont jamais été réactivés
Les données manquantes sont à compléter.

Composition[modifier | modifier le code]

Le canton de Saint-Geoire-en-Valdaine regroupait onze communes et comptait 9 463 habitants (recensement de 2006 sans doubles comptes).

Liste des communes du canton
Nom Code
Insee
Intercommunalité Superficie
(km2)
Population
(dernière pop. légale)
Densité
(hab./km2)
Saint-Geoire-en-Valdaine
(chef-lieu)
38386 CA du Pays voironnais 16,73 2 397 (2014) 143


La Bâtie-Divisin 38028 CA du Pays Voironnais 10,51 890 (2013) 85
Charancieu 38080 CA du Pays voironnais 5,53 725 (2014) 131
Massieu 38222 CA du Pays voironnais 10,46 740 (2014) 71
Merlas 38228 CA du Pays voironnais 15,64 498 (2014) 32
Montferrat 38256 CA du Pays voironnais 12,26 1 746 (2014) 142
Paladru 38292 CA du Pays Voironnais 11,64 1 154 (2014) 99
Saint-Bueil 38372 CA du Pays voironnais 3,81 704 (2014) 185
Saint-Sulpice-des-Rivoires 38460 CA du Pays voironnais 7,16 438 (2014) 61
Velanne 38531 CA du Pays voironnais 8,04 519 (2014) 65
Voissant 38564 CA du Pays voironnais 3,88 220 (2014) 57

Démographie[modifier | modifier le code]

           Évolution de la population  [modifier]
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2012
5 3455 2375 1526 2607 5768 2459 2099 8309 887
(Sources : Base Insee, population sans doubles comptes à partir de 1962[6] puis population municipale à partir de 2006[7])
Histogramme de l'évolution démographique

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Collection complète des lois, décrets, ordonnances, réglements, et avis du Conseil d'Etat / J. B. Duvergier » Accès libre, sur Gallica, (consulté le ).
  2. « Ministère de la culture - Base Léonore », sur www2.culture.gouv.fr (consulté le ).
  3. « Généalogie de Albert Joseph PASQUIER de FRANCLIEU », sur Geneanet (consulté le ).
  4. « Journal officiel de la République française. Lois et décrets » Accès libre, sur Gallica, (consulté le ).
  5. « Journal officiel de la République française. Lois et décrets » Accès libre, sur Gallica, (consulté le ).
  6. Structure de la population du canton de 1968 à l'année de la dernière population légale connue
  7. Fiches Insee - Populations légales du canton pour les années 2006, 2011, 2012