Bianca Castafiore

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Bianca Castafiore
Personnage de fiction apparaissant dans
Les Aventures de Tintin.

Alias La Castafiore
Origine Italienne
Sexe Féminin
Cheveux Blonds
Activité Cantatrice, diva
Caractéristique Dame bien charpentée, élégante, dotée d'une voix puissante, mondialement reconnue
Famille Aucune connue
Entourage Tintin
Archibald Haddock
Irma
Igor Wagner
Ennemie de Aucun

Créée par Hergé
Interprétée par Jenny Orléans
Kim Stengel
Voix Micheline Dax
Marie Vincent
Véronique Alycia
Albums sept, plus deux dans lesquels on ne la voit pas, mais on l'entend chanter à la radio
Première apparition Le Sceptre d'Ottokar (1939)
Dernière apparition Tintin et l'Alph-Art (1983)
Éditeurs Casterman

Bianca Castafiore, dite la Castafiore, est un personnage récurrent des aventures de Tintin imaginé par Hergé.

Présentation

Fichier audio
Air des bijoux
noicon
L'Air des bijoux, grand succès de la Castafiore (interprété par Nellie Melba en 1910)
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La Castafiore est une cantatrice de renommée internationale[1], surnommée le Rossignol milanais par la presse, avec laquelle elle entretient des rapports variables, en fonction du silence sur sa corpulence. La Castafiore est constamment accompagnée dans ses pérégrinations par son pianiste Igor Wagner, ainsi que par sa camériste Irma, avec lesquels elle n'a que des rapports professionnels, quoiqu'elle n'hésite pas à prendre la défense d'Irma lorsque les Dupondt accusent cette dernière de vol[2]. Elle possède de nombreux bijoux dont une émeraude de grand prix, offerte par le maharadjah de Gopal, qui lui sera dérobée et un collier de perles sans grande valeur, de marque Tristian Bior (nom inspiré de Christian Dior), qu'elle casse dans le parc de Moulinsart.

Volubile et bien charpentée, la Castafiore est dotée d'une voix puissante[3]. Son morceau de bravoure est l'Air des bijoux, chanté par Marguerite dans l'opéra Faust de Charles Gounod, mais elle obtient aussi un succès triomphal (quinze rappels) à la Scala de Milan dans La gazza ladra, de Gioachino Rossini[4]. Toutefois, son entourage ne semble guère apprécier son art vocal. Tintin, qu'elle a pris en auto-stop, préfère continuer à pied plutôt que de subir plus longtemps sa voix [5]. Le capitaine Haddock a, lui aussi, une aversion pour ce type d'air d'opéra bien que la cantatrice le poursuive par son chant, en personne ou sur les ondes, et ce à travers toute la planète jusque dans l'Himalaya. Cependant, la Castafiore éprouve pour lui une certaine affection, malgré sa difficulté à retenir le nom exact du capitaine : « Karpock », « Kodak », « Harrock » (« Harrock'n roll » complète ce dernier), etc. En retour, le capitaine Haddock ne manquera pas de l'appeler « Castafiole » et « Castapipe ». Elle appellera également Séraphin Lampion « monsieur Lanterne » « monsieur Lampadaire » et « monsieur Lampiste » , lequel écorchera le nom de la cantatrice en « Castagnette ». Nestor le majordome du château de Moulinsart deviendra tour à tour « Norbert » et « Prosper ».

Dans L'Affaire Tournesol, elle aide Tintin et le capitaine Haddock de façon décisive en leur fournissant cachette et déguisement. Elle avait déjà sauvé Tintin dans Le Sceptre d'Ottokar en ne le dénonçant pas aux autorités syldaves et tire involontairement Tintin et Haddock des griffes du marquis di Gorgonzola dans Coke en stock. Tintin et le capitaine Haddock lui doivent donc plusieurs fois la vie.

L'apparente phobie du capitaine Haddock pour l'univers du bel canto conduira à une fameuse vignette [6] parue dans les Bijoux de la Castafiore : le capitaine Haddock, endormi et rongé par les soucis liés à l'envahissement du château de Moulinsart, fait un cauchemar dans lequel il se voit, torse nu et le visage écarlate, assis au premier rang d'un parterre de perroquets en habits de soirée, assistant au déchaînement lyrique, sur la scène, d'une Castafiore à tête et ailes de perroquet.

Après la parution d'un article de presse annonçant qu'elle va épouser le capitaine Haddock, la Castafiore révèle[7] que la presse l'a déjà faussement fiancée, entre autres, au maharadjah de Gopal, au baron Halmaszout, au colonel Sponsz et au marquis di Gorgonzola.

La Castafiore inspire au Professeur Tournesol, sur qui elle a fait une forte impression, le nom de la nouvelle variété de roses immaculées qu'il vient de créer[8].

Inspiration

Narsissa Florence Foster Jenkins

La Callas et Renata Tebaldi auraient été des modèles pour ce personnage[9],[10], bien que leur carrière soit postérieure à l'arrivée de la Castafiore dans Le sceptre d'Ottokar (ou encore Emma Calvé (1882)[Quoi ?], ou Aino Ackté). En 2007, Bruno Costemalle a émis l'hypothèse que le personnage de la Castafiore pourrait aussi être inspiré de l'inénarrable (et catastrophique) soprano américaine Florence Foster Jenkins ayant la réputation de chanter faux[11], mais Hergé n'a semé aucun indice, dans les albums, qui indiquerait que la Castafiore aurait pu chanter faux ou avoir cette réputation.

La Castafiore est le seul personnage féminin de premier plan de la série Tintin. Elle n'est que très rarement mise en valeur bien que la signification de son nom (« Blanche Chaste Fleur ») soit tout un programme. Attribuer le seul rôle féminin à un personnage chaste (et castrateur) a valu à Hergé quelques accusations de misogynie et de machisme. On a également suggéré que Hergé lui-même détestait l'opéra. Cependant, le rejet par Hergé de l'art lyrique semble un peu contradictoire avec la présence dans son équipe, dans les années 1940, d'Edgar P. Jacobs, ancien chanteur lyrique, avec lequel les rapports d'amitié continueront au-delà du Temple du Soleil. Et Hergé devait très bien connaître l'opéra, comme en témoigne la plaisanterie de l'affiche en page 2 du Trésor de Rackham le Rouge annonçant Rino Tossi dans Boris Godounov (un des rares opéras où le rôle principal est tenu par une basse, alors que Tino Rossi était un chanteur d'opérettes). Peut-être n'y avait-il là en réalité que des piques sans méchanceté.

Citation du personnage

La Castafiore est apparue sur scène le 1er avril 2000 au Grand-Théâtre (Opéra) de Bordeaux, incarnée par Michèle Lagrange dans un spectacle de Numa Sadoul, d'après les personnages créés par Hergé. Ce spectacle, intitulé Bianca Castafiore, le récital, a été retransmis en direct sur Mezzo et en léger différé sur France 3. Elle est interprétée par Jenny Orléans dans Tintin et les Oranges bleues et par Kim Stengel dans Les Aventures de Tintin : Le Secret de La Licorne.

La secrétaire d'État française à la Politique de la ville Fadela Amara a comparé la secrétaire d'État à la Famille Nadine Morano[12] à la Castafiore, ajoutant « elle énerve tout le monde et tout le monde la fuit »[13].

Apparitions

La Castafiore apparaît dans les albums :

Elle fait aussi des apparitions « surprise » (on l'entend à la radio) dans les albums :

Bien qu'elle n'apparaisse pas, elle est citée par le capitaine Haddock dans :

On la voit enfin dans les films :

L'album les Bijoux de la Castafiore lui est en quelque sorte consacré. C'est d'ailleurs avec Tintin et Tournesol, le seul personnage pouvant se vanter d'avoir son nom dans le titre d'un album. Cela prouve son importance dans l'univers car même le capitaine Haddock qui est pourtant bien plus présent qu'elle, n'a pas cet « honneur ».

Notes et références

  1. Outre en Syldavie (dans le Sceptre d'Ottokar) et en Bordurie (dans l'Affaire Tournesol), elle se produit aux Indes et en Italie, puis projette une tournée aux États-Unis et en Amérique du Sud (dans Les Bijoux de la Castafiore)
  2. Les Bijoux de la Castafiore, page 46, vignette D3 : « Vous avez eu l'audace d'accuser Irma, mon honnête Irma !… (…) S'attaquer à une faible femme !… Je me plaindrai à la Ligue des Droits de l'Homme !… »
  3. Dans Les Sept Boules de cristal, la puissance de sa voix fait flotter la cravate de Tintin et décoiffe le Capitaine Haddock qui la compare à un « cyclone qui s'est un jour abattu sur [son] bateau » (page 11, cases 1 et 2)
  4. Les Bijoux de la Castafiore, page 57, vignette C3 : « Triomphe sans précédent… Interprétation inoubliable… Artiste grandissime... Ainsi s'extasie toute la presse italienne à propos du récent gala de la Scala de Milan où la célèbre Castafiore (...) s'est produite dans l'opéra de Rossini, La gazza ladra. »
  5. Dans Le Sceptre d'Ottokar, page 28
  6. . Dans l'édition française des Bijoux de la Castafiore, cette vignette est en page 14, dans la quatrième rangée.
  7. Album Les Bijoux de la Castafiore, page 28, vignette B1.
  8. Les Bijoux de la Castafiore, pages 20 et 21
  9. Géo 2000, p. 37
  10. Langlois 2011, p. 78
  11. Bruno Costemalle, Mais où est passé le crâne de Mozart ?, Panama, 2007
  12. du temps où elle était porte parole du parti majoritaire.
  13. Dépêche « Amara et Morano entre "vulgarité" et "Castafiore" », 22 juin 2008, sur le site NouvelObs.com.]

Bibliographie

  • « Une galerie de portraits tout à fait ressemblants », Géo, Paris « Hors-série », no 1H « Tintin, grand voyageur du siècle »,‎ , p. 36-39 (ISSN 0220-8245)
  • Albert Algoud, La Castafiore : Biographie non autorisée, éditions Chiflet & Cie, Paris, 6 avril 2006, 141 p., (ISBN 978-2351640067).
  • Jean Langlois, « La Castafiore : sacrée diva », Historia, Paris « Hors-série » « Les personnages de Tintin dans l'histoire : Les événements de 1930 à 1944 qui ont inspiré l'œuvre d'Hergé »,‎ , p. 78-80 (ISSN 0242-6005)
  • Mireille Moons, Bianca Castafiore : La diva du vingtième siècle, Éditions Moulinsart, , 141 p. (ISBN 2-87424-116-4 et 978-2874241161)
  • Michael Farr, Bianca Castafiore : “Ah, je ris”, Paris, France Loisirs, , 44 p. (ISBN 978-2-298-00099-3)
  • (en) Michael Farr, Bianca Castafiore : “The Milanese Nightingale”, Londres, Egmont Books, , 48 p. (ISBN 1405230630 et 978-1405230636)
  • Ivan A. Alexandre, Tintin à l'Opéra, dossier paru dans le n°457 de la revue Diapason, mars 1999.
  • Ivan A. Alexandre, Décibels en ce miroir, in hors-série Télérama ("Tintin, l'aventure continue"), janvier 2003.