Église Notre-Dame de Laeken (XIIIe siècle)
de Laeken
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L'ancienne église Notre-Dame, située à Laeken (Laken en néerlandais), ancienne commune intégrée à la ville de Bruxelles en Belgique, est une église de style gothique dont il ne subsiste que le chœur.
Localisation
L'ancienne église Notre-Dame de Laeken se situe au milieu du cimetière de Laeken, équivalent belge du cimetière du Père-Lachaise[1],[2].
Elle se dresse à cinquante mètres à peine au nord-ouest de la nouvelle église Notre-Dame de Laeken de style néo-gothique, dans l'axe du square du Cardinal Cardijn, à peu de distance de l’avenue du Parc Royal, du square du (qui abrite le Mémorial Reine Astrid) et du Domaine royal.
Historique
Origines
La plus grande incertitude plane sur les origines de l'ancienne église de Laeken. On a ainsi attribué sa consécration au pape Léon III, qui l'aurait bénite lorsqu'il vint dans cette région avec l'empereur Charlemagne en 803 ou 804[3]. Selon d'autres auteurs dont les thèses ont été relayées par des inscriptions placées dans l'église, celle-ci aurait été fondée par les deux sœurs d'un noble allemand mort en combattant les Normands en 895, un prétendu Hugo, duc de l'Almagne et de Loraine[3].
Bien que certains auteurs aient daté cette église du Xe siècle, elle ne remonte qu'au XIIIe siècle[3].
Une légende relative à la construction de l'église veut que les ouvriers constatèrent à trois reprises que les murs qu'ils avaient élevés la veille avaient été renversés. Des gardes chargés de découvrir la cause de ces dégâts virent la Vierge Marie, accompagnée de sainte Barbe et de sainte Catherine, descendre du ciel et renverser une quatrième fois les fondements de l'église. La Vierge leur indiqua la forme et la grandeur que devait avoir le nouveau temple, et ordonna de placer le maître-autel non à l'est mais au sud. Elle leur remit un fil qui traçait le plan de l'église[3].
Ce fil fut volé en 1633 par trois déserteurs. Le principal d'entre eux, George Volmaer, fut arrêté et, sous la torture, indiqua où le fil avait été caché. Il fut fouetté devant l'église puis amené à Bruxelles où on l'écartela après lui avoir brûlé la main droite[3].
Destruction
Le , Louise- Marie d'Orléans (1812-1850), première reine des Belges et épouse du roi Léopold Ier, est ensevelie dans un caveau dans la chapelle Sainte-Barbe attenante au bras gauche du transept de l'église Notre-Dame[4].
Le roi décide alors de faire construire, juste à côté, une nouvelle église (l'actuelle église Notre-Dame de Laeken) à la mémoire de sa compagne chérie[4].
Après la consécration de la nouvelle église en 1872, la fabrique d'église propose en 1873 de garder une partie de l'édifice pour servir de chapelle pour divers usages comme le catéchisme, ainsi que pour garder un souvenir de l'ancien sanctuaire[5]. Les délégués de la Commission royale des monuments visitent alors l'église et suggèrent, si l'administration supérieure décide la conservation du chœur de l'église, de conserver également le transept (qui date du XIVe siècle) et même la tour, de façon à former un ensemble pittoresque que l'on pourrait fermer simplement par un mur tapissé de lierre[5].
Cette proposition n'est pas retenue : on ne conservera donc que le chœur, qui sera alors fermé par une façade néo-gothique[2].
Classement
Le chœur de l'ancienne église Notre-Dame de Laeken est classé comme monument depuis le [6].
Architecture
L'architecture appartient au style ogival primaire[5].
Avant sa destruction partielle, l'église présentait un plan en forme de croix latine[3].
Le chevet est dirigé vers le sud, contrairement à l'usage général[3] qui veut que le chevet soit "orienté" c'est à-dire dirigé vers l'est, mais conformément à la légende racontée plus haut.
D'une élégance remarquable, le chevet se compose de deux travées et d'une abside à cinq pans[3]. Il est percé de neuf hautes fenêtres en forme de lancette ornées de fines colonnettes dont les chapiteaux, très détériorés, étaient ornés de feuilles d'acanthe[3],[5]. Ces chapiteaux portent une archivolte orné d'un tore[3] de la même épaisseur que les colonnettes.
Les murs du chevet, édifiés en moellons, présentent à leur base un soubassement qui fait saillie et est surmonté d'une moulure saillante[3].
Ils sont rythmés par des contreforts largement profilés, de profondeur décroissante et terminés par des pinacles portant des gargouilles très originales[5],[3] et reliés entre eux par une corniche torique.
Le mur occidental du chevet (qui est un mur latéral, vu que le chevet est "orienté" au sud) présente une porte (murée) flanquée de fines colonnettes dont les chapiteaux restaurés portent une archivolte en plein-cintre composée d'une voussure torique, d'une voussure plate et d'un larmier.
Le chevet est fermé au nord (là ou se trouvaient la croisée du transept et le clocher) par une façade moderne percée d'un portail néo-gothique très richement orné.
On notera qu'il y avait jadis, en prolongement du transept de gauche, une chapelle appelée chapelle Sainte-Barbe, qui était, elle, correctement "orientée"[3].
Les abords
Devant le chœur se trouvent une série de tombes. L’une d’elles, la plus simple de toutes, porte le numéro de concession 1485 : c'est la tombe de l'architecte Alphonse Balat, maître du grand architecte Victor Horta, créateur de l'Art nouveau en Belgique[7].
Accessibilité
Ce site est desservi par la station de métro : Bockstael. |
Articles connexes
Références
- Céline Jacqmin, « Les secrets de Laeken : à la découverte du « Père Lachaise » belge », L'Avenir,
- Cercle d'histoire de bruxelles
- Alphonse Wauters, Histoire des environs de Bruxelles ou description historique des localités qui formaient autrefois l'ammannie de cette ville, Vanderauwera, 1855, p. 347-351.
- Alphonse Wauters, L'église de Laeken: Près de Bruxelles, 1852, p. 394.
- Bulletin des commissions royales d'art et d'archéologie de Belgique, Volume 12, Muquardt éditeur, Bruxelles, 1873, p. 258.
- Registre du patrimoine immobilier protégé dans la Région de Bruxelles-Capitale
- Cityzeum Guide Bruxelles