Traité de la vie élégante

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Traité de la vie élégante
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Auteur Honoré de Balzac
Pays Drapeau de la France France
Genre Étude de mœurs
Collection Études analytiques
Lieu de parution Paris
Date de parution 1830
Chronologie
Série La Comédie humaine

Traité de la vie élégante est un essai d’Honoré de Balzac paru dans La Mode du au en cinq articles correspondant chacun à un des cinq chapitres de l’ensemble[1].

Contexte[modifier | modifier le code]

Émile de Girardin avait passé commande de ce traité à Balzac en 1830 et il avait fait précéder la publication d'une annonce dans Le Voleur. Un sixième chapitre, dans lequel Balzac devait donner des conseils sur les cosmétiques, obtenus grâce à l’aide du docteur Nacquart, ne parut jamais. L’hebdomadaire La Mode était en difficulté[2]. Le Traité de la vie élégante est la première partie d'un ensemble : Pathologie de la vie sociale, classé dans les Études analytiques de La Comédie humaine.

D’après Rose Fortassier[3], Balzac n'avait pas attendu la commande d’Émile de Girardin pour s'intéresser à la mode. Il avait déjà rédigé un Code de la toilette à l'époque où il signait encore Horace Raisson, sans que cet engouement pour la vie élégante ait un quelconque rapport avec la littérature « alimentaire » de ses œuvres de jeunesse.

Thème[modifier | modifier le code]

Le Traité de la vie élégante en définitive n'est pas seulement affaire de mode, c’est aussi une analyse et une critique du monde. Balzac y reconnaît les classes sacrifiées, la démocratie des riches, et comme le texte paraît peu après les Journées de , l’auteur fait part de son amertume : les Trois Glorieuses n'ont rien changé en profondeur, elles n’ont fait qu’entériner la puissance de l'argent.

L’analyse reste néanmoins mondaine puisque Balzac est aussi amateur de « paraître » et il s’attarde sur les changements d’« étiquette » ou la brusque absence d’étiquette survenue à cette date[4].

Commentaire[modifier | modifier le code]

À la fois suite de réflexions, de maximes, voire de diktats, l’ensemble du traité exprime la profondeur des recherches de l’auteur sur un sujet en apparence superficiel et qui, pourtant, a de grandes répercussions sur la vie en société. Parmi les passages les plus surprenants, on peut citer celui sur les dandys et le dandysme. Alors que Balzac lui-même sera plus ou moins classé dans les « dandys-lions », voici une critique virulente du dandysme sous toutes ses formes :

« Le dandysme est une hérésie de la vie élégante […], une affectation de la mode. En se faisant Dandy, un homme devient un homme de boudoir, un mannequin [comprendre : un mannequin de boutique] extrêmement ingénieux qui peut se poser sur un cheval ou sur un canapé, qui mord ou tète habilement le bout de sa canne; mais un être pensant ?… jamais. L'homme qui ne voit que la mode dans la mode est un sot. La vie élégante n’exclut ni la pensée, ni la science ; elle les consacre. Elle ne doit pas apprendre seulement à jouir du temps, mais à l’employer dans un ordre d'idées extrêmement élevé[5]. »

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Rose Fortassier, La Pléiade, 1991, t. XII, p. 924 (ISBN 2-07-010877-5).
  2. Vicomte E. de Grenville, Histoire du journal « La Mode », 1861, p. 97, cité par Rose Fortassier.
  3. La Pléiade, 1990, p. 188.
  4. Note d'un rédacteur anonyme, La Mode, t. IV, août 1830, p. 133.
  5. Balzac, Traité de la vie élégante, La Pléiade, 1990, t. XII, p. 247.