Temple protestant de Gap

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Le temple protestant de Gap est un édifice religieux situé 4 avenue Guillaume Farel à Gap, chef-lieu des Hautes-Alpes. La paroisse est membre de l'Église protestante unie de France.

Histoire[modifier | modifier le code]

Guillaume Farel et Jean Calvin, sur le Monument international de la Réformation à Genève.

La rue est nommée Guillaume Farel, réformateur protestant né en 1489 dans le village des Fareaux, dans la commune de Gap, qui a joué un rôle important dans l’expansion du protestantisme en Suisse romande[1]. Il aurait dressé une première église en 1561 à Gap. En 1577, François de Bonne, chef des protestants, décide d'attaquer Gap. Dans la nuit du 3 janvier 1577, François Philibert, dit « Cadet de Charance », lui ouvre la porte Saint-Arey, et lui permet de pénétrer par ruse dans la ville. Gap connaît trois périodes de domination huguenote[2].

En 1904 est inauguré un nouveau temple, sur les plans de l'architecte L. Muller. La paroisse est engagée dans le dialogue interreligieux[3].

L’inscription « Église Réformée Évangélique » au fronton de la porte principale, n’est pas anodine. Elle résulte de l’échec du synode de Juin 1872 tenu à Paris. Ce synode, le trentième, se déroulait plus de deux siècles après le précédent, le vingt neuvième, tenu à Loudun en 1655, le dernier Avant la révocation de l’Édit de Nantes[4].

Le synode de 1872 dut faire le constat qu’en deux siècles, et depuis le retour des protestants dans la société civile, de profondes divergences avaient pu se creuser dans l’adhésion à la Confession de La Rochelle datant de 1571, l’interprétation des écritures, l’implication des protestants dans les institutions politiques (cabinets ministériels, parlementaires), et surtout, les exigences de l’Église Réformée vis-à-vis de ses pasteurs.

Il s’ensuivit une scission en deux Églises distinctes coexistant sous le régime concordataire :

* « L’Église Réformée » des tenants d’un protestantisme libéral, regroupant 150 paroisses, essentiellement dans les grandes villes, dont Ferdinand Buisson, Félix Pécaud, Wilfred Monod.

* « L’Église Réformée Évangélique » des tenants d’un protestantisme « orthodoxe » et revivaliste, regroupant 450 paroisses essentiellement situées dans le « croissant huguenot », dont Edmond de Pressensé, Eugène Bersier.

La réunification n’aura lieu qu’au Synode de 1938, grâce à l’énergie et la pugnacité de Marc Boegner et Jean Cadier, mais au prix de concessions envers les pasteurs libéraux, qui provoqueront de nouvelles scissions.

Architecture[modifier | modifier le code]

La façade, en pierre meulière avec des bandes en pierre de taille, est de style néo-roman, aux arcs en plein cintre. Le porche d'entrée repose sur deux colonnes engagées à chapiteaux corinthiens. Sur le linteau est gravé « Église · réformée · évangélique ». Dans les coins, stylisés, sont représentés en lettres capitales l'alpha (A) et l'oméga (Ω). La clef est ornée d'un bas-relief avec une Bible ouverte, symbole traditionnel des temples protestants. Elle repose sur deux brins de laurier et est surmontée d'un flambeau. Sur la page de gauche est écrit « Ta parole est la vérité. », citation de l'Évangile selon Jean 17, 17, et sur la page de droite « Nous annonçons la parole de Dieu »[5].

Au-dessus, trois baies en plein cintre apportent de la lumière à la nef. Un chrisme nimbé est gravé dans le pignon, surmonté par une croix[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Guillaume Farel (1489-1565) », sur Musée protestant (consulté le )
  2. « Le protestantisme en Dauphiné », sur Musée protestant (consulté le )
  3. Lionel Lemonier, « A Gap, la Bible et le Coran en dialogue grâce à l'interreligieux », sur SaphirNews.com, (consulté le )
  4. Edmond de Pressensé, Revue des Deux Mondes T.100,, Paris,
  5. EPUdF, « Eglise protestante unie des Alpes du Sud », sur Église protestante unie de France (consulté le )
  6. S.B., « GAP. Ivre, il s’encastre dans le garage du Temple protestant », sur Le Dauphine libéré, (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]