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Réunion des musées nationaux et du Grand Palais des Champs-Élysées

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Réunion des musées nationaux et du Grand Palais des Champs-Élysées
logo de Réunion des musées nationaux et du Grand Palais des Champs-Élysées
illustration de Réunion des musées nationaux et du Grand Palais des Champs-Élysées

Création 1895
Personnages clés Chris Dercon (président)
Forme juridique Établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC)
Siège social 254-256, rue de Bercy
Paris 12e
Directeurs Sylvie Hubac (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité Diffusion culturelle
Produits Expositions, Édition, moulages, estampes, images, produits dérivés
Filiales Artlys (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Effectif 1000
SIREN 692041585[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web rmngp.fr grandpalais.fr

La Réunion des musées nationaux et du Grand Palais des Champs-Élysées, est un établissement public à caractère industriel et commercial,

Elle est issue de la fusion de la Réunion des Musées Nationaux et du Grand Palais[2]

Elle a pour but de contribuer à la diffusion du patrimoine muséographique et au développement des publics, notamment en mettant ses capacités en ingénierie culturelle à disposition des musées français.

Elle gère également le Grand Palais, à Paris.

L'établissement est placé sous la tutelle du ministère de la Culture, plus spécialement exercée par le Service des Musées de France (SMF).

Historique

Genèse

Sous la Troisième République, le rôle de l'État change. Il se reconnaît le droit d'intervenir dans la protection des créations nationales. Jules Ferry précise, dans le discours du 24 juin 1881, que l'État « a pour tâche de conserver ce que la société moderne pourrait bien laisser dépérir, de lutter enfin contre l'invasion de l'art par l'industrialisme, le péril, le fléau des sociétés riches contre la nôtre. (Il doit) récompenser les formes de l'art les plus nécessaires au maintien des traditions nationales ».

En 1872, Charles Blanc, directeur des Beaux-Arts, se plaint du manque de crédit pour l'achat d'œuvres d'art. En 1873, c'est le député Agénor Bardoux, rapporteur du budget du ministère de l'Instruction Publique, qui signale la faiblesse des crédits : « Le crédit destiné à acquérir des objets d'art est dérisoire. Il est de 75 000 francs. Que peut-on acheter aujourd'hui avec d'aussi faibles ressources ? Aujourd'hui les objets d'art ont acquis une très grande valeur, on se les dispute à chers deniers dans toutes les ventes publiques. Il existe une rivalité dans les ventes publiques et les enchères rendent témoignage entre toutes les grandes galeries de l'Europe. Que d'occasions a ainsi manqué le musée du Louvre de faire des acquisitions qui auraient complété nos admirables collections ! ».

En 1874, le collectionneur Charles Timbal note l'accroissement de la concurrence dans les enchères et estime que l'administration des musées doit avoir un budget sensé, si elle veut pouvoir lutter contre les marchands. Il note que les règles de la comptabilité publique qui imposent à chaque direction de rendre au Trésor public les fonds votés non dépensés une année, empêchent l'achat d'objets d'art de grande qualité. Cette argumentation est reprise, en 1875, par le critique d'art Charles Clément, qui propose la création d'un fonds de réserve bâti sur une fiction légale par laquelle les sommes rendues chaque année au Trésor seraient restituées l'année suivante à l'administration, à titre de crédits supplémentaires. Frédéric Reiset, directeur des musées entre 1874 et 1879, propose la mise en place d'un fonds d'acquisition, l'augmentation des crédits accordés aux musées et la réforme de la comptabilité publique, pour permettre au « musée du Louvre d'être représenté dans les grandes ventes ».

La vente des joyaux de la Couronne de France, en 1887, est l'occasion de réfléchir sur le mode de financement de l'acquisition d'objets d'art. Le produit de la vente est géré par la Caisse des dépôts et consignations. La partie des recettes réservée à l'acquisition d'œuvres est attribuée à une Caisse des musées, administrée par un comité de 11 membres choisis par le Conseil supérieur des Beaux-Arts. Cette Caisse est « une institution nationale chargée de pourvoir aux acquisitions d'œuvres d'art destinées aux musées de l'État, et qui ne pourrait être suffisamment pourvue avec les crédits annuels alloués par la loi de finances ».

Loi du 16 avril 1895

C'est la loi du 16 avril 1895, portant loi de finances pour 1896, qui reconnaît la personnalité juridique de la Réunion des musées nationaux :

  • article 52 : « est investie de la personnalité civile, sous le titre de Musées nationaux, la réunion des musées du Louvre, de Versailles, de Saint-Germain-en-Laye et du Luxembourg ».
  • article 54 : les ressources de la Caisse des musées sont constituées par « les dons et les legs ; les versements à titre de souscriptions individuelles ou collectives ; les sommes allouées par l'État à titre de subventions pour l'acquisition d'objets d'art ou d'antiquités ; le produit de la vente par ces musées des estampes, moulages et autres reproductions ; le revenu de la moitié du produit de la vente des diamants de la couronne ; toutes autres ressources qui pourraient leur être affectées par la loi »[3].

Le décret du 14 janvier 1896 organise le Conseil de la Réunion des musées nationaux. Il prévoit que le Conseil peut délibérer sur l'acceptation des libéralités faites en faveur d'un établissement. En 1897, le Conseil obtient le droit de statuer sur les legs en nature. Grâce à cette loi, les mécènes vont pouvoir participer à l'enrichissement du patrimoine culturel des musées de l'État.

Évolutions

La Réunion des musées nationaux a été initialement créée en 1896, sous l'impulsion de Raymond Poincaré et de Georges Leygues[4], pour procéder à l'acquisition d'œuvres d'art destinées à enrichir les collections nationales.

Elle acquiert le statut d’établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) par le décret du 14 novembre 1990[5]. L'établissement est doté aujourd'hui de trois nouvelles missions : l'accueil du public, l'organisation d'expositions temporaires et la diffusion culturelle autour de ces expositions et des collections permanentes des musées.

L'établissement public a la charge de 34 musées nationaux. Deux statuts existent pour ces musées nationaux : la plupart sont eux aussi des établissements publics, disposant donc d'une autonomie juridique et financière, sachant que deux ou trois musées nationaux peuvent être regroupés au sein d'un établissement public. Les autres constituent des services à compétence nationale (SCN), rattachés au Service des Musées de France (SMF).

La fusion RMN - Grand Palais

Le , la Réunion des musées nationaux fusionne avec l'établissement public du Grand Palais des Champs-Élysées, qui avait été créé en 2007.

Le nouvel établissement public est désormais régi par le décret no 2011-52 du 13 janvier 2011[6].

Identité visuelle (logo)

Organisation

Président

Liste des présidents au XXe siècle

L'établissement public est présidé par une personne nommée par décret en conseil des ministres : cette personne dirige l'établissement et préside le conseil d'administration. Entre 2011 et 2016, le président est Jean-Paul Cluzel, qui dirigeait auparavant le Grand-Palais. Cluzel définit ses responsabilités comme étant celles de « définir des stratégies et de gérer des projets. Ces projets englobent à la fois le Grand Palais et diverses activités destinées aux musées privés et publics français. Nous gérons les magasins de 44 musées français tels que celui du Musée du Louvre, du Musée d’Orsay, du Château de Fontainebleau, du Château de Versailles, de la Fondation Louis Vuitton et du Musée Picasso. Les ventes provenant de ceux-ci représentent la moitié de notre chiffre d’affaires global. Nos autres services varient de presque tout à la création de site web afin d'équiper ces musées de guides. En 2014, le chiffre d’affaires global était proche de 120 M €, avec une équipe de près de 1000 employés »[7]. En 2016, Sylvie Hubac en devient la présidente. Son mandat prend fin avec sa nomination comme présidente de la section de l’intérieur du Conseil d’Etat, à compter du 5 juillet 2018. Chris Dercon est nommé pour lui succéder à partir du [8].

Conseil d'administration

Le conseil d'administration comprend 19 membres nommés ou élus :

  • Le président
  • Six représentants de l'État, membres de droit :
    • Le secrétaire général du ministère chargé de la culture ou son représentant ;
    • Le directeur général des patrimoines ou son représentant ;
    • Un autre responsable de la direction générale des patrimoines, désigné par arrêté du ministre chargé de la culture, ou son représentant ;
    • Le directeur général de la création artistique ou son représentant ;
    • Le directeur du budget ou son représentant ;
    • Le directeur général du Trésor ou son représentant ;
  • Six personnalités désignées en raison de leurs compétences par arrêté du ministre chargé de la culture, dont deux nommées sur proposition du ministre chargé de l'économie et des finances en raison de leurs compétences dans le domaine économique. Ce sont, par arrêté du 2 avril 2014[9]
    • Marion Ackermann, directrice de la Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen.
    • Patricia Barbizet, directrice générale d’Artémis (holding de François Pinault).
    • Charlotte Dennery, directrice opérationnelle de BNP Paribas Investment Partners, directrice générale de FundQuest.
    • Christian Giacomotto, président du comité d’audit de l’Agence France-Muséums (Gimar & Cie).
    • Helen Alexander, présidente de la Confederation of British Industry (proposition du ministre de l'Économie).
    • Pierre Louette, directeur exécutif d'Orange (proposition du ministre de l'Économie).
  • Six représentants des salariés

Missions

Selon le décret de fondation, les missions de la RMN-GP sont :

Diffusion des collections des musées

Depuis 1930, la Réunion des musées nationaux et du Grand Palais assure l’organisation administrative et logistique d'expositions temporaires présentées dans les musées nationaux. Producteur de grandes manifestations et d'événement culturels, la RMN-GP dispose des Galeries nationales du Grand Palais (GNGP) où elle gère l'organisation d'expositions rétrospectives thématiques et monographiques.

L’organisation d’une grande exposition internationale représente une somme considérable de travail qui s’étale sur une période de quatre ou cinq années. La programmation des expositions des musées nationaux est arrêtée, plusieurs années à l’avance, par une commission spéciale qui se réunit régulièrement au siège de la RMN. Celle-ci détermine et assure le suivi du budget des expositions. Elle négocie et signe les contrats de coproduction avec les musées étrangers, quand il s’agit de grandes expositions internationales présentées successivement dans deux ou trois pays, ou avec des collectivités territoriales françaises, dans le cas d’expositions présentées en région. Elle gère directement les demandes de prêt, le transport et l’assurance des œuvres. En accord avec les commissaires de chaque exposition, elle choisit l’architecte-scénographe qui en assure la présentation. Une fois l’exposition organisée, la RMN en assure la promotion (relations avec la presse, publicité...) ; elle recherche aussi les mécènes et les partenaires qui souhaitent apporter leur soutien aux expositions qu’elle organise.

La RMN coproduit également des expositions, ou intervient dans l’organisation d’expositions présentées dans des établissements qui ne sont pas des musées nationaux ; elle le fait à leur demande, mettant à leur service son expérience et son savoir-faire. Elle collabore avec une trentaine d'établissements culturels et participe à la réalisation d'environ une vingtaine d'expositions par an. C’est ainsi qu’elle travaille régulièrement avec certains musées de région, avec des établissements rattachés à la direction générale des Patrimoines, ainsi qu’avec l’Association française d'action artistique (AFAA) devenue Cultures France, pour certaines expositions internationales.

Elle doit organiser des activités pédagogiques afin d'ouvrir ces expositions au public le plus large.

Édition d'ouvrages, de moulages, d'estampes et de produits dérivés

La RMN-GP est l'un des premiers éditeurs d'art en Europe : dans le cadre des expositions temporaires et des événements culturels, elle édite et diffuse systématiquement des catalogues, livres et produits d'art. Deux ateliers d'art intégrés lui permettent de tirer des moulages (à partir d'une collection historique de 5000 moules) et des estampes (à partir des 13 000 plaques gravées de la collection de Chalcographie du Louvre en dépôt dans les ateliers de St Denis de la RMN-GP).

Elle promeut les collections permanentes en éditant des guides de musées et autres supports d'aide à la visite, sur papier, en audiovisuel et multimédia.

Elle conçoit et commercialise des produits dérivés divers (décoration, mode, bijoux, gadgets, etc.)[10].

Acquisition d’œuvres d'art

La RMN-GP gère ces acquisitions pour l'ensemble des directions patrimoniales et des établissements publics relevant du ministère de la culture et de la communication. Elle procède à des achats auprès de particuliers et de marchands ou en ventes publiques, et gère les donations et les dations. L'année 2005 a permis de contribuer à l'enrichissement des collections des musées et services à compétence nationale (SCN) pour un montant de 3,26 millions d'euros.

Pour les acquisitions dépassant un certain montant, il est nécessaire de consulter le Conseil artistique des musées nationaux.

La RMN-GP apporte notamment son concours à la procédure d'achat de trésors nationaux.

Agence photographique

L'agence photographique de la RMN vend les reproductions d'environ 700 000 images d'œuvres d'art, de la préhistoire jusqu'à nos jours. Ces images sont issues d'autres agences photographiques dont les fonds ont été repris ou de la numérisation des œuvres d'un certain nombre d'institutions culturelles avec qui la RMN a signé des accords. Ces documents sont aussi bien du domaine public que sous droit d'auteur. La vente de ces images procure un chiffre d'affaires d'environ 3,5 millions d'euros, soit 3 % du chiffre d'affaires de la RMN-GP[11]. Les coûts importants, notamment de personnel, qui y sont liés rendent toutefois l'activité déficitaire.

Accompagnement des musées non dotés de la personnalité juridique

La RMN a pour mission d'assurer l'accueil du public et de percevoir les droits d'entrée dans les musées nationaux non dotés de la personnalité juridique. Elle gère également leur boutique.

Les établissements

La RMN met ses compétences au service de tous les musées nationaux, également tous musées de France, et réalise les acquisitions pour les collections de l'État. Dans les musées nationaux non dotés de la personnalité juridique, elle intervient dans l’aménagement des zones d’accueil et assure la gestion de la billetterie, des réservations, des services proposés au public (accès, vestiaires, visites-conférences…) et les expositions qu’elle organise avec ces musées. Pour toutes les expositions présentées dans les Galeries nationales du Grand Palais, elle propose également :

  • un système de réservation pour visiteurs individuels, permettant d’éviter les files d’attente ;
  • la carte d’abonnement Sésame, qui permet un accès gratuit, illimité et sans file d’attente aux expositions des Galeries nationales du Grand Palais et du musée du Luxembourg pendant un an.

En outre, la RMN est étroitement associée à la gestion du Paris Museum Pass, qui propose un billet groupé pour 58 musées et monuments de Paris et de la région Île-de-France.

Les musées nationaux relevant du ministère de la culture, qui bénéficient des compétences de la Réunion des musées nationaux, sont :

Paris

La RMN gère également directement le Grand Palais et ses Galeries nationales et, pour le compte du Sénat, le Musée du Luxembourg.

Les autres musées nationaux parisiens, érigés en établissements publics et dotés ainsi de la personnalité juridique, sont :

Région parisienne

Autres régions françaises

Notes et références

  1. Sirene, (base de données)Voir et modifier les données sur Wikidata
  2. Décret no 2011-52 du 13 janvier 2011 relatif à l'Établissement public de la Réunion des musées nationaux et du Grand Palais des Champs-Élysées
  3. Sous la direction de Jean-Pierre Allinne, Renaud Carrier, La culture au risque du marché: le mécénat face à ses acteurs, p. 99-102, L'Harmattan, Paris (ISBN 978-2-296-11324-4) Extraits
  4. Jacques Sallois, Les musées de France, 4e éd., Paris, PUF, « Que sais-je ? », 2008, page 26.
  5. Décret no 90-1026 du 14 novembre 1990 relatif à la Réunion des musées nationaux et à l'École du Louvre, JORF no 268 du 18 novembre 1990, p. 14232–14236, NOR MCCB9000487D, sur Légifrance.
  6. Texte du décret du 13 janvier 2011 sur Légifrance.
  7. « Jean-Paul Cluzel, Président and CEO of The Grand Palais in Paris and Managing director of the Reunion des Musées Nationaux. » Divento.com
  8. Thomas Guillemyn, « Chris Dercon nommé à la présidence de la Réunion des musées nationaux Grand Palais », Connaissance des arts,‎ (lire en ligne)
  9. Arrêté du 2 avril 2014
  10. Boutique des musées
  11. Rapport d'activité 2012

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes