Plouégat-Guérand
Plouégat-Guérand | |
Mairie de Plouégat-Guérand. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Bretagne |
Département | Finistère |
Arrondissement | Morlaix |
Intercommunalité | Morlaix Communauté |
Maire Mandat |
Christian Le Manac'h 2014-2020 |
Code postal | 29620 |
Code commune | 29182 |
Démographie | |
Gentilé | Plouégatais |
Population municipale |
1 060 hab. (2021 en diminution de 1,94 % par rapport à 2015) |
Densité | 61 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 37′ nord, 3° 40′ ouest |
Superficie | 17,29 km2 |
Élections | |
Départementales | Plouigneau |
Localisation | |
modifier |
Plouégat-Guérand [pluegat gerɑ̃] (en breton : Plegad-Gwerann) est une commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France.
Géographie
Localisation
Plouégat-Guérand se situe dans le nord-est du Finistère, en Trégor, et est limitrophe du département des Côtes-d'Armor. Elle fait partie de l'arrondissement de Morlaix et du canton de Plouigneau,et se trouve sur le territoire communautaire de Morlaix Communauté.
Communes limitrophes
Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de communes :
Hydrographie
La commune est délimitée de Plouigneau au sud-ouest par le Dourduff et des communes voisines costarmoricaines de Plestin-les-Grèves et Trémel par le Douron.
Voies de communications et transports
Voies de communications
La route nationale 12 passe dans la commune voisine de Plouigneau, où se trouve l'échangeur de Kerdilès, d'où la commune est facilement joignable via la route départementale 64, qui passe à proximité du bourg avant de rejoindre Lanmeur. Le nord de la commune est également desservi par l'axe Morlaix-Lannion (D786).
Transports
Bus
La commune est desservie par trois lignes scolaires Linéotim (transports de bus de Morlaix Communauté) :
- la ligne 33A (Plouigneau <> Plouégat-Guérand <> Lanmeur),
- la ligne 33B (Plouégat-Guérand <> Lanmeur)
- la ligne 91 (Plouégat-Guérand <> Plouigneau <> Garlan <> Morlaix)
Train
La gare TER la plus proche est celle de Plouigneau et la gare TGV la plus proche est celle de Morlaix.
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Ploegat Gallon en 1473,
Ploegat, du breton plou et le nom du saint breton Egat[1], assimilé à saint Agapet[2] ; il pourrait aussi s'agir de saint Ergat[3].
Guérand, du nom d'une seigneurie; Vallon, Gazvallon en 1330, Gouezrant en 1543[2].
Plegad-Gwerann en breton.
Histoire
Moyen Âge
La seigneurie de Guerrand
Guerrand fut le siège d'une seigneurie importante dont l'existence est attestée en 1351 : Yves Charruel, qui participa au combat des Trente, était seigneur de Guerlesquin et de Guerrand. La seigneurie appartint ensuite successivement aux familles Penhoet, Boiséon et du Parc. En 1592, le célèbre brigand Guy Éder de La Fontenelle s'empare du château de Guerrand. En 1637, le roi Louis XIII érige la seigneurie en marquisat au profit de Vincent du Parc de Locmaria, capitaine de mousquetaires[4].
Lorsque débute la Révolution française, la seigneurie est aux mains de Charles Quemper de Lanascol, qui émigre en Angleterre. Vendu comme bien national à un marchand de Morlaix, le château tombe en ruine et est rasé en 1840[5].
Un nouveau château de Guerrand fut construit en 1902, mais incendié en 1940. Le nom a été repris par une simple ferme faisant chambre d'hôtes[6].
Époque moderne
Cette commune est connue pour des faits liés à la Révolte des Bonnets rouges en 1675.[réf. nécessaire]
Le marquis de Guerrand aurait été, selon la légende, « une sorte de dom Juan impérieux, débauché, sanguinaire, faisant l'amour l'épée au poing et la menace à la bouche. Sa rencontre était redoutée à l'égal de celle d'une bête fauve ». Guillaume Lejean a narré en 1846 dans sa "Notice sur Plouégat-Guerrand" quelques-uns des tristes exploits attribués au marquis qui habitait l'imposant château de Guerrand à une date indéterminée. De nombreuses gwerz ont chanté ses "exploits" ; l'une (gwerz du marquis de Guerrand) a été traduite en français et retranscrite par Émile Souvestre en 1836[7]. Selon Théodore Hersart de La Villemarqué, le marquis concerné serait Louis-François du Parc[8], marquis de Locmaria et fils de Vincent du Parc et de Claude de Névet, mais Louis Le Guennec pense plutôt qu'il s'agissait de Vincent du Parc[9] lui-même[10].
En 1759, une ordonnance de Louis XV ordonne à la paroisse de Ploagat-Goirand [Plouégat-Guérand] de fournir 25 hommes et de payer 164 livres pour « la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne »[11].
La Révolution française
Au cours de la Révolution française, la commune porta provisoirement le nom de Plouégat-Gallon[12].
Le XIXe siècle
L'épidémie de choléra survenue dans le Finistère en 1832-1833 fit 95 morts à Plouégat-Guérand[13].
Le XXe siècle
La Première Guerre mondiale
L'Entre-deux-guerres
-
Le moulin de Kerhallon en Plouégat-Guérand (dessin de Louis Le Guennec publié le dans le journal L'Ouest-Éclair).
La Seconde Guerre mondiale
La Résistance : les deux maquis de Saint-Laurent
Deux maquis s'organisèrent près du village de Saint-Laurent en Plouégat-Guérand dans le site boisé et encaissé de la vallée du Douron : l'un, créé en , sur le versant est de la vallée, fut un maquis FTP, organisé par Pierre Lagadou[14], dit capitaine Jules et André Le Men, dit Victor autour initialement de la ferme de Coat Chanus[15]. Les résistants recrutent des réfractaires du STO, organisèrent des parachutages et menèrent des actions de guérilla[16].
L'autre groupe de maquisards FFI, membre du réseau Libé-Nord, dirigé par le docteur Léon Le Janne[17], alias Commandant Noël, coopérant avec François Tanguy-Prigent, alias Jacques Le Ru, maire révoqué de Saint-Jean-du-Doigt, ayant sa base à Kerabars, en Plouégat-Guérand, se replia sur le versant ouest de la même vallée en [18]. Sept lycéens du lycée de Morlaix, âgés de 17 ou 18 ans, formèrent un groupe de résistants au printemps 1943, organisé par Émile Guéguen et Gildas Lebeurier[19] dit "Gil" ; parmi ses membres Louis Gourvil et Émile Le Jeune[20]. Ce "groupe Gil" participa à diverses actions de résistance au Cloître-Saint-Thégonnec et à Plourin-les-Morlaix. Ses membres rejoignirent le maquis FFI de Saint-Laurent en Plouégat-Guérand, incorporant le "bataillon d'Ornano", dirigé par Édouard Lebeurier (1892-1986)[21], et participèrent à la libération de Morlaix le .
Quatre membres (Marcel Le Berre, René Morvan, Hervé Ollivier et Jacques Ollivier) de ce "bataillon d'Ornano", ainsi que l'agriculteur (François Trévien) et son employé (André Corvez) qui les cachaient à Pénarvern en Sainte-Sève furent, en raison d'une dénonciation, arrêtés par la Feldgendarmerie qui cerna la ferme, condamnés à mort par un tribunal allemand comme francs-tireurs le et fusillés le même jour en un lieu inconnu, probablement dans les Côtes-du-Nord. Leurs corps n'ont jamais été retrouvés[22].
Une stèle implantée à Kerabars commémore le souvenir des maquisards disparus[23]. Même si ces maquis ne durèrent que quelques mois, ils réunirent près de 500 résistants et réfractaires du STO. Une trentaine de ses membres poursuivirent le combat en participant à la libération de la poche de Lorient en .
Politique et administration
Liste des maires
Jumelages
Population et société
Démographie
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[26].
En 2021, la commune comptait 1 060 habitants[Note 1], en diminution de 1,94 % par rapport à 2015 (Finistère : +1,52 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Évolution du rang démographique
selon la population municipale des années : | 1968[29] | 1975[29] | 1982[29] | 1990[29] | 1999[29] | 2006[30] | 2009[31] | 2013[32] |
Rang de la commune dans le département | 203 | 209 | 219 | 179 | 179 | 177 | 176 | 174 |
Nombre de communes du département | 286 | 283 | 283 | 283 | 283 | 283 | 283 | 283 |
En 2016, Plouégat-Guérand était la 175e commune du département en population avec ses 1 067 habitants (territoire en vigueur au ), derrière Saint-Ségal (174e avec 1 070 habitants) et devant Garlan (176e avec 1 056 habitants).
Manifestations culturelles et festivités
La fête des cerises a lieu tous les ans le premier dimanche de juillet.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- L'église paroissiale Saint-Agapit, construite au XVIe siècle, de style gothique, elle abrite un étrange bénitier de très petite taille, sculpté de nombreux symboles chrétiens. Le sculpteur serait, selon la signature de l'œuvre "S. de Rousval" ou "S de Rouseval". L'édifice est classé depuis 2010[33].
Personnalités liées à la commune
- Guillaume Lejean, né à Plouégat-Guérand en 1824 et mort dans la même commune en 1871, voyageur et géographe.
- René Adam, né à Plouégat-Guérand en 1883, député de la Seine (1924-1928).
- Gustave Swiney mort à Plouégat-Guérand en 1888, maire (1871-1873) et député du Finistère (1873-1881)[34]
Notes et références
Notes
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Références
- Ernest Nègre -Toponymie générale de la France - Volume 2 - Page 1046
- Hervé Abalain, « Noms de lieux bretons - Page 94, Editions Jean-paul Gisserot, ([[International Standard Book Number|ISBN]] [[Spécial:Ouvrages de référence/2877474828|2877474828]]) » (consulté le )
- http://www.pouldergat.fr/index.php?page=histoire
- Capitaine de la garde des mousquetaires de Richelieu
- http://www.infobretagne.com/plouegat-guerrand.htm
- http://www.leguerrand.com/index_fr.html
- Émile Souvestre, "Le Finistère en 1836", Brest, 1838.
- Louis-François du Parc, né le à Plouégat-Guerrand, décédé le à Plouégat-Guerrand.
- Vincent du Parc, né en 1610, marquis de Locmaria et du Guerrand, qui fut gouverneur de la ville et du château de Concarneau, décédé le à Plouégat-Guerrand.
- Louis Le Guennec, La légende du marquis de Guerrand, "Mélanges bretons et celtiques offerts à M. J. Loth, membre de l'Institut, professeur au Collège de France", 1927, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1153314/f151.image.r=Lanmeur
- >"Ordonnance... portant imposition pour la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne", 1759, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97412315/f8.image.r=Plovan
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Notice communale - Plouégat-Guérand », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
- Henri Monod, "Le Choléra (histoire d'une épidémie, Finistère 1885-1886)", 1892, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k61500477/f23.image.r=Plougasnou.langFR
- Pierre Lagadou est originaire de Plestin-les-Grèves
- http://fr.topic-topos.com/stele-des-maquis-de-saint-laurent-plouegat-guerrand
- Danielle Ropars, 1939-1945 : ils l'ont vécu, Liv'éditions, 2003 [ (ISBN 2-913555-54-3)]
- Léon Le Janne, (1894-1976), docteur en médecine, résistant ("Commandant Noël"), médecin auxiliaire dans le 2e régiment d'infanterie coloniale en 1914-1918, commandant de l'armée secrète Libé-Nord pour Morlaix et sa région pendant la Seconde Guerre mondiale
- "Été 1944 : Résistances et Libération en Trégor", Skol Vreizh n°56
- Gildas Lebeurier, né le , élevé à la dignité de Grand officier de la Légion d'honneur le , voir http://www.france-phaleristique.com/lh_promo_25-04-05.htm
- http://www.letelegramme.fr/finistere/morlaix/marcel-le-jeune-a-17-ans-il-a-pris-le-maquis-08-08-2014-10290809.php
- François de Beaulieu, La triple vie d'Édouard Lebeurier, revue "ArMen" n° 200, mai-juin 2014
- http://cerp22.free.fr/fusilles/Executes%20dans%2022/Trevian%20Francois/Page%202.html
- http://www.letelegramme.fr/ar/viewarticle1024.php?aaaammjj=19991206&article=19991206-424637&type=ar
- http://www.letelegramme.fr/finistere/plouegat-guerand/conseil-christian-le-manach-un-3e-mandat-07-04-2014-10112337.php
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- INSEE, « Population selon le sexe et l'âge quinquennal de 1968 à 2012 (1990 à 2012 pour les DOM) », sur insee.fr, (consulté le ).
- INSEE, « Populations légales 2006 des départements et des collectivités d'outre-mer », sur insee.fr, (consulté le ).
- INSEE, « Populations légales 2009 des départements et des collectivités d'outre-mer », sur insee.fr, (consulté le ).
- INSEE, « Populations légales 2013 des départements et des collectivités d'outre-mer », sur insee.fr, (consulté le ).
- Notice no PA29000066, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Dictionnaire biographique illustré : Finistère, 1911