NGC 3227

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NGC 3227
Image illustrative de l’article NGC 3227
La galaxie spirale intermédiaire NGC 3227.
Données d’observation
(Époque J2000.0)
Constellation Lion
Ascension droite (α) 10h 23m 30,6s[1]
Déclinaison (δ) 19° 51′ 54″ [1]
Magnitude apparente (V) 10,3 [2]
11,1 dans la Bande B[2]
Brillance de surface 13,31 mag/am2[2]
Dimensions apparentes (V) 4,1 × 3,9[2]
Décalage vers le rouge 0,003756 ± 0,000007[1]
Angle de position 150°[2]

Localisation dans la constellation : Lion

(Voir situation dans la constellation : Lion)
Astrométrie
Vitesse radiale 1 126 ± 2 km/s [1]
Distance 21,38 ± 1,53 Mpc (∼69,7 millions d'al)[1]
Caractéristiques physiques
Type d'objet Galaxie spirale intermédiaire
Type de galaxie SAB(s) pec[1] SBa?[3] SBa[2] SABa[4]
Dimensions environ 35,45 kpc (∼116 000 al)[1],[a]
Découverte
Découvreur(s) William Herschel[3]
Date [3]
Désignation(s) ARP 94
PGC 30445
UGC 5620
MCG 3-27-16
CGCG 94-28
VV 209
KCPG 234B
IRAS 10207+2007[2]
Liste des galaxies spirales intermédiaires

NGC 3227 est une galaxie spirale intermédiaire (barrée ?) située dans la constellation du Lion. Sa vitesse par rapport au fond diffus cosmologique est de 1 449 ± 23 km/s, ce qui correspond à une distance de Hubble de 21,4 ± 1,5 Mpc (∼69,8 millions d'al)[1]. NGC 3227 a été découverte par l'astronome germano-britannique William Herschel en 1784[3]. Il est possible d'apercevoir cette paire de galaxies à l'aide d'un télescope d'amateur. Elle est située à 50' à l'Est de l'étoile binaire Gamma Leonis.

La classe de luminosité de NGC 3227 est I et elle présente une large raie HI. C'est aussi une galaxie active de type Seyfert 2[1]. La luminosité de NGC 3227 dans l'infrarouge lointain (de 40 à 400 µm) est égale à 8,71 × 109  (109,94) et sa luminosité totale dans l'infrarouge (de 8 à 1 000 µm) est de 1,35 × 1010  (1010,13)[5].

À ce jour, huit mesures non basées sur le décalage vers le rouge (redshift) donnent une distance de 18,750 ± 6,298 Mpc (∼61,2 millions d'al)[6], ce qui est à l'intérieur des valeurs de la distance de Hubble. Notons cependant que c'est avec la valeur moyenne des mesures indépendantes, lorsqu'elles existent, que la base de données NASA/IPAC calcule le diamètre d'une galaxie et qu'en conséquence le diamètre de NGC 3227 pourrait être d'environ 40,4 kpc (∼132 000 al) si on utilisait la distance de Hubble pour le calculer.

Morphologie[modifier | modifier le code]

NGC 3227 a été utilisée par Gérard de Vaucouleurs comme une galaxie de type morphologique SAB(s)a pec dans son atlas des galaxies[7],[8].

Dans la bande K infrarouge, NGC 3227 présente une barre centrale supérieure à 80 secondes d'arc dont l'ellipticité maximale est de 0,64. L'angle de position de celle-ci est de 150°[9].

Eskridge, Frogel et Pogge ont publié un article en décrivant la morphologie de 205 galaxies spirales rapprochées. Les observations ont été réalisées dans la bande H de l'infrarouge et dans la bande B (le bleu). Selon Eskridge et ses collègues, NGC 3227 est une galaxie spirale de type SABb dans la bande B et de type SBab dans la bande H. NGC 3226 est en interaction avec NGC 3226 et les isophotes de leur disque se superposent. Le noyau de NGC 3227 est un point brillant encastré dans un bulbe présentant une nette distorsion en forme de X dans les isophotes externes. Les isophotes externes du bulbe sont en forme de cacahuète. Une barre traverse le bulbe le long de son grand axe. L'angle de position du bulbe et de la barre sont en direction sud-est. Il y a un certain nombres de nœuds de formation stellaire du côté sud-est de la barre. De larges bras spiraux larges, lisses et diffus émergent des extrémités de la barre et ils s'étendent sur environ 180 degrés[10].

Le noyau de NGC 3227[modifier | modifier le code]

NGC 3227 contient un noyau actif de type Seyfert[11],[12] de type 2[1]. De tels noyaux Seyfert renferment généralement un trou noir supermassif. La masse du trou noir de NGC 3227 est estimée à 1,4+1,0
−0,6
 × 107 [13]. Comme plusieurs autres galaxies actives, on a découvert que le noyau de NGC 3227 était une source d'intensité variable de rayons X[14],[15],[16],[17],[18]. La période de variation des émissions varie de quelques heures à quelques mois. La période des émissions de NGC 3227 varie d'une durée de l'ordre de grandeur d'une journée[14] à quelques journées[17]. Une variabilité de période aussi courte que quelques milliers de secondes a été également observée avec le télescope spatial XMM-Newton[18]. On explique une telle variabilité par des variations de la densité et de l'ionisation des gaz et de la poussière absorbante des rayons X qui se trouvent à proximité du noyau[19],[16],[17],[18].

Entre 2000 et 2001, on a observé un changement du spectre des rayons X qui amène à croire qu'une certaine quantité de ce gaz se situe de 10 à 100 jours-lumière du noyau[20].

Des études ont aussi été réalisées dans le proche infrarouge et en lumière visible. Ces études portent sur le phénomène de réverbération optique[21],[22]. On y mesure le retard pris par les émissions venant du noyau et leur réémission par la poussière du disque d'accrétion du trou noir. Une quantité importante du gaz qui absorbe les rayons X pourrait se trouver à une distance aussi courte que 20 jours-lumière du noyau de NGC 3227[21].

Trou noir supermassif[modifier | modifier le code]

Selon un article publié en un trou noir supermassif dont la masse est de (42,2 ± 21,4) x 106 se trouve au centre de NGC 3227[23].

Selon un article publié en et basé sur les mesures de luminosité de la bande K de l'infrarouge proche du bulbe de NGC 3227, on obtient une valeur de 107,5  (32 millions de masses solaires) pour le trou noir supermassif qui s'y trouve[24].

Selon une autre étude publiée en et basée sur la vitesse interne de la galaxie mesurée par le télescope spatial Hubble, la masse du trou noir supermassif au centre de NGC 3227 serait comprise entre 12 et 63 millions de [25].

Selon les auteurs d'un article publié en , la connaissance de la masse d'un trou noir central et du taux d'accrétion par celui-ci permet d'estimer le taux de formation d'étoiles dans la région centrale des galaxies de type Seyfert. Ce taux pour NGC 3227 serait à l'intérieur et à l'extérieur d'un rayon de 1 kpc respectivement de 0,48 /an et de 0,21 /an [26].

Supernova[modifier | modifier le code]

La supernova SN 1983U a été découverte dans NGC 3227 le par un dénommé V. Pronik[27]. Cette supernova était de type Ia[28].

Interaction avec la galaxie NGC 3227[modifier | modifier le code]

En compagnie de NGC 3227, NGC 3226 forme le couple désigné comme Arp 94.

NGC 3226 et NGC 3227 figurent ans l'atlas des galaxies particulières de Halton Arp sous la cote Arp 94[29]. Selon E.L. Turner, les galaxies NGC 3226 et NGC 2780 forment une paire de galaxies rapprochées[19]. Également selon Vaucouleurs et Corwin, elles forment une paire de galaxies[30].

Même si les galaxies NGC 3226 et NGC 3227 semblent se chevaucher, ce qui a fait dire à Halton Arp que c'est un exemple de galaxie spirale (NGC 3227) avec une compagne elliptique[3], rien n'indique que celles-ci soient en interaction gravitationnelle. D'ailleurs, la distance entre ces deux galaxies est relativement grande, soit environ 9 millions d'années-lumière et une étude publiée en 2006[31] révèle qu'il y a très peu de gaz moléculaire dans NGC 3226 et qu'elle n'a pas acquis de gaz en provenance de NGC 3227. Ces deux galaxies forment peut-être une paire de galaxies, mais elles ne semblent pas en interaction gravitationnelle.

Groupe de NGC 3227[modifier | modifier le code]

NGC 3227 est la galaxie la plus brillante d'un groupe de galaxies qui porte son nom. Le groupe de NGC 3227 compte au moins 13 autres galaxies dont NGC 3162, NGC 3177, NGC 3185, NGC 3187, NGC 3190, NGC 3193, NGC 3213, NGC 3226, NGC 3287 et NGC 3301[32].

Sur le site « Un Atlas de l'Univers », Richard Powell mentionne aussi le groupe de NGC 3227, mais il n'y figure que trois galaxies. Les deux autres galaxies sont NGC 3226 et UGC 5675[33]. Ces deux galaxies figurent aussi dans le groupe de NGC 3227 de Garcia.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Diamètre dans les bandes RC3 D_25; R_25 (blue).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i et j (en) « Results for object NGC 3227 », NASA/IPAC Extragalactic Database (consulté le ).
  2. a b c d e f et g « Les données de «Revised NGC and IC Catalog by Wolfgang Steinicke», NGC 3200 à 3299 », sur astrovalleyfield.ca (consulté le )
  3. a b c d et e (en) Courtney Seligman, « Celestial Atlas Table of Contents, NGC 3227 » (consulté le ).
  4. (en) « NGC 3227 sur HyperLeda » (consulté le )
  5. D. B. Sanders, J. M. Mazzarella, D. -C. Kim, J. A. Surace et B. T. Soifer, « The IRAS Revised Bright Galaxy Sample », The Astronomical Journal, vol. 126, no 4,‎ , p. 1607-1664 (DOI 10.1086/376841, Bibcode 2003AJ....126.1607S, lire en ligne [PDF])
  6. « Your NED Search Results, Distance Results for NGC 3227 », sur ned.ipac.caltech.edu (consulté le )
  7. Atlas des galaxies de Vaucouleurs sur le site du professeur Seligman, NGC 3227
  8. (en) « The Galaxy Morphology Website, NGC 3227 » (consulté le )
  9. John S. Mulchaey, Michael W. Regan et Arunav Kundu, « The Fueling of Nuclear Activity. I. A Near-Infrared Imaging Survey of Seyfert and Normal Galaxies », The Astrophysical Journal Supplement Series, vol. 110, no 2,‎ , p. 299-319 (DOI 10.1086/313005, Bibcode 1997ApJS..110..299M, lire en ligne [PDF])
  10. Paul B. Eskridge, Jay A. Frogel, Richard W. Pogge et et al., « Near-Infrared and Optical Morphology of Spiral Galaxies », The Astrophysical Journal Supplement Serie, vol. 143, no 1,‎ , p. 73-111 (DOI 10.1086/342340, Bibcode 2002ApJS..143...73E, lire en ligne [PDF])
  11. Luis C. Ho, Alexei V. Filippenko et Wallace L. W. Sargent, « A Search for "Dwarf Seyfert Nuclei. III. Spectroscopic Parameters and Properties of the Host Galaxies », The Astrophysical Journal Supplement, vol. 112#2,‎ , p. 315-390 (DOI 10.1086/313041, Bibcode 1997ApJS..112..315H, lire en ligne)
  12. E. Y. Khachikian, D. W. Weedman et Sargent, « AN ATLAS OF SEYFERT GALAXIES », The Astrophysical Journal, vol. 192,‎ , p. 581-589 (Bibcode 1974ApJ...192..581K, lire en ligne)
  13. Alister W. Graham, « Populating the Galaxy Velocity Dispersion: Supermassive Black Hole Mass Diagram, A Catalogue of (M bh, σ) Values », Publications of the Astronomical Society of Australia, vol. 25,‎ , p. 167-175 (DOI 10.1071/AS08013, lire en ligne)
  14. a et b Allyn F. Tennant et R.F. Mushotzky, « THE ABSENCE OF RAPID X-RAY VARIABILITY IN ACTIVE GALAXIES », The Astrophysical Journal, vol. 264,‎ , p. 92-104 (DOI 10.1086/160576, Bibcode 1983ApJ...264...92T, lire en ligne)
  15. T.J. Turner et K.A. Pounds, « The EXOSAT spectral survey of AGN », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 240,‎ , p. 833-880 (DOI 10.1093/mnras/240.4.833, Bibcode 1989MNRAS.240..833T, lire en ligne)
  16. a et b A. Ptak, T. Yaqoob, P.J. Serlemitsos, R. Mushotzky et C. Otani, « Rapid X-ray spectral variability in NGC 3227 », The Astronomical Journal, vol. 436,‎ , L31-L34 (DOI 10.1086/187626, Bibcode 1994ApJ...436L..31P, lire en ligne)
  17. a b et c Stefanie Komossa et Henner Fink, « Evidence for a dusty warm absorber in NGC 3227 ? », ASTRONOMY AND ASTROPHYSICS, vol. 436,‎ , L31-L34 (lire en ligne)
  18. a b et c P. Gondoin, A. Orr, D. Lumb et H. Siddiqui, « XMM-Newton observations of the Seyfert 1 galaxy NGC 3227 », ASTRONOMY AND ASTROPHYSICS, vol. 397,‎ , p. 883-890 (DOI 10.1051/0004-6361:20021574, Bibcode 2003A&A...397..883G)
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  20. (en) G. Lamer, P. Uttley et I. M. McHardy, « An absorption event in the X-ray light curve of NGC 3227 », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 342, no 3,‎ , L41–L45 (DOI 10.1046/j.1365-8711.2003.06759.x, Bibcode 2003MNRAS.342L..41L, arXiv astro-ph/0305130)
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  27. (en) « IAUC 3887: SN IN NGC 3227; SSV-13 AND HERBIG-HARO 7-11; 4U 2129+47 = V1727 Cyg » (consulté le )
  28. (en) « Other Supernovae images » (consulté le )
  29. Arp Halton, « Atlas of Peculiar Galaxies », Astrophysical Journal Supplement, vol. 14,‎ , p. 9 (DOI 10.1086/190147, Bibcode 1966ApJS...14....1A, lire en ligne)
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  31. H. Cullen, P. Alexander et M. Clemens, « Gas in early-type galaxies: cross-fuelling in late-type-early-type pairs? », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 366#1,‎ , p. 49-57 (DOI 10.1086/313771, lire en ligne)
  32. A.M. Garcia, « General study of group membership. II - Determination of nearby groups », Astronomy and Astrophysics Supplement Series, vol. 100 #1,‎ , p. 47-90 (Bibcode 1993A&AS..100...47G)
  33. « Une liste des groupes de galaxies proches » (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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