La Promesse de l'aube (film, 2017)

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La Promesse de l'aube

Réalisation Éric Barbier
Scénario Éric Barbier
Marie Eynard
Musique Max Richter et Renaud Barbier
Acteurs principaux
Sociétés de production Jerico
Pays de production Drapeau de la France France
Drapeau de la Belgique Belgique
Genre Drame biographique
Durée 131 minutes
Sortie 2017

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

La Promesse de l'aube est un film dramatique biographique franco-belge coécrit et réalisé par Éric Barbier, sorti en 2017. Il s'agit de l'adaptation du roman homonyme de Romain Gary (1960) et du film homonyme de Jules Dassin (1970).

Synopsis[modifier | modifier le code]

Nina Kacew, jeune femme juive, actrice, et originaire de Russie, élève seule son jeune garçon, Roman, en Pologne. Elle imagine pour lui une carrière toute tracée d'écrivain et de diplomate, l'empêchant même de se consacrer à la peinture qu'elle déconsidère, où il montre pourtant quelque talent. Dynamique, travailleuse et douée en affaires, elle monte une petite entreprise de mode à la manière de la France, pays qu'elle admire. Le négoce est prospère jusqu'à la montée de l'antisémitisme, époque où on lui fait sentir qu'elle n'est plus la bienvenue puis dépouillée de ses biens.

Afin de réaliser ses ambitions pour son fils, elle quitte la Pologne pour Nice et la Méditerranée. Là, comme auparavant, dans une pension qu'elle parvient à gérer, elle fait preuve d'un amour dévorant et de beaucoup d'autorité en forçant Roman, dont le prénom est maintenant francisé en Romain, à écrire, pensant bien faire en le stimulant. Viennent l'adolescence puis l'âge adulte, les conquêtes féminines se succèdent mais l'inspiration littéraire demeure balbutiante.

Puis survient la Seconde Guerre mondiale, Romain entre dans l'armée, Nina étant bien convaincue que son fils va très tôt percer parmi les officiers. Romain se fait un devoir de satisfaire les ambitions de sa mère qui ne cesse de l'encourager, parfois brutalement, par voie téléphonique ou épistolaire. Romain rejoint le général de Gaulle en Angleterre, puis se distingue dans l'aviation par de glorieux faits de guerre, le portrait de sa mère collé au cockpit de l'avion en guise d'ange gardien. Il continue à écrire au milieu des opérations militaires, harcelé par Nina qui lui reproche son manque de productivité et l'absence de reconnaissance littéraire des éditeurs.

Blessé puis envoyé en Afrique, trois longues années passent avant qu'il ne revienne en France mais Nina, qui ne l'oublie jamais, ne manque pas de lui envoyer deux lettres par semaine. Lorsqu'il arrive à Nice pour lui annoncer qu'il a enfin obtenu la publication d'un de ses romans, il trouve la porte close.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Production[modifier | modifier le code]

Développement[modifier | modifier le code]

En 2015, à l'origine, Jerico[8] et Vendôme Production sont producteurs du film, dont le roman est déjà adapté à l'écran par Jules Dassin en 1970 aux côtés des acteurs Melina Mercouri et Assi Dayan[4],[9]. Son budget se chiffre alors entre 18 millions[1] et 24,4 millions d'euros[2].

Le producteur Éric Jehelmann, il y a dix ans, souhaitait adapter au cinéma son livre de chevet, l’œuvre La Promesse de l’aube et, dès qu'il acquiert les droits, en parle au réalisateur Éric Barbier lequel, l’ayant déjà lu au lycée, voit en Romain Gary « surtout un personnage romanesque, énigmatique, le mari de Jean Seberg et l’orchestrateur de cette formidable mystification littéraire qu’a été l’affaire Émile Ajar. Romain Gary est double, triple, multiple. Ambassadeur, cinéaste, romancier, se dissimulant souvent sous divers pseudonymes ; il est polonais, russe, français, un Juif dont la mère se précipite chez le pope au moindre souci et qui se décrit régulièrement comme oriental ». Ce projet l’intéresse[10].

Attribution des rôles[modifier | modifier le code]

L'Écran Noir révèle, le , que le réalisateur Éric Barbier a choisi Pierre Niney, qui l'avait d'ailleurs affirmé en en pleine cérémonie des César[11], et Audrey Tautou pour endosser les rôles de l'écrivain Romain Gary et sa mère Mina Owczyńska (Nina dans le film) pour son film biographique[4]. Sans aucune explication, Audrey Tautou est remplacée par Charlotte Gainsbourg, comme l'avait annoncé le quotidien italien La Repubblica Genova fin [12]. Pour ce rôle de mère polonaise (dans le film[13]), Charlotte Gainsbourg a dû apprendre le polonais : « pour ce film dans lequel je joue en français, mais avec cet accent à couper au couteau. Un accent qui ressemblait tellement à celui de ma grand-mère paternelle ! La force de cette femme me renvoyait à elle », raconte-t-elle[14] (elle est d'origine russe par ses grands-parents paternels).

Nemo Schiffman, nommé aux César dans la catégorie du meilleur espoir masculin et finaliste de The Voice Kids en 2014, interprète le jeune Romain, pendant un mois en Italie[6].

Didier Bourdon et Jean-Pierre Darroussin participent au tournage[7], ainsi que Catherine McCormack et Finnegan Oldfield.

Tournage[modifier | modifier le code]

L'équipe de Vendôme Production prévoit le tournage en [4]. Éric Barbier et l'équipe de Jerico le débutent finalement à partir du . Le tournage s'étale sur quatorze semaines, en Hongrie, en Italie à Bordighera, en Belgique et au Maroc[15], du au , précisément à Merzouga, Errachidia, Erfoud, Rissani et Ouarzazate[16], ainsi qu'en France, au casino de Beaulieu-sur-Mer en fin [réf. nécessaire].

En , l'équipe se trouve en Belgique, sur l'ancienne base aérienne de Brustem dans le quartier Brustem de la ville de Saint-Trond en Région flamande, à 70 kilomètres à l'est de Bruxelles[1].

Accueil[modifier | modifier le code]

Promotion[modifier | modifier le code]

L’affiche du film est dévoilée le [1], ainsi que la bande-annonce révélée le [17].

Sorties et festivals[modifier | modifier le code]

La Promesse de l’aube sort en avant-première le au cinéma Pathé d’Évreux en Normandie, en présence de l’équipe du film[18]. Quant à la sortie nationale du film, celle-ci était prévue pour le , avant d'être reportée au [19] puis à nouveau au pour une raison inconnue.

Sur le plan mondial, il est sélectionné dans la catégorie « World Cinema » et est projeté le au Festival international du film de Busan en Corée du Sud[3].

À l'export, le film trouve peu d'acheteurs (trois pays en date du selon Unifrance) et ce, malgré un budget important.

Accueil critique[modifier | modifier le code]

La Promesse de l'aube
Score cumulé
SiteNote
AlloCiné 3.3 étoiles sur 5
Compilation des critiques
PériodiqueNote
Le Journal du dimanche 4.0 étoiles sur 5
Rolling Stone 4.0 étoiles sur 5
Première 3.0 étoiles sur 5
Le Nouvel Observateur 2.0 étoiles sur 5
Les Inrockuptibles 1.0 étoiles sur 5

En France, l'accueil critique est positif : le site Allociné recense une moyenne des critiques presse de 3,3/5[20].

Éric Decouty de l'hebdomadaire Marianne souligne que c'est « un grand film. (…) Une œuvre cinématographique à la dimension du chef-d'œuvre romanesque »[21]. Marcos Uzal de Libération précise que « le film n'oublie jamais qu'il n'est qu'un récit, où la réalité ne se reflète que dans l'imaginaire : une histoire racontée par un romancier mythomane, lui-même soumis aux rêves extravagants de sa mère. Et l'émotion surgit lorsque, dans ce qui n'est pas un happy end, le réel reprend in extremis ses droits sur la mystification »[22].

Côté critiques négatives : pour Jean-Christophe Buisson dans Le Figaro Magazine, « narration paresseuse, direction d'acteurs inexistante [...], dialogues forcés : là où tout paraît léger chez l'écrivain (notamment la description d'une mère ultrapossessive et un peu givrée), tout ou presque se révèle ici lourd et pataud »[23]. Vincent Ostria des Inrockuptibles prévient que « le produit est indigeste et fortement déconseillé aux lecteurs de Gary. Quant aux autres, au vu de cette incroyable macédoine, ils risquent d’être découragés à jamais d’aborder sa prose »[24].

Box-office[modifier | modifier le code]

Pour son premier jour, il compte 46 358 entrées, soit 124 en moyenne par copie[25]. Au terme de son exploitation en salle, le film cumule 1 053 288 spectateurs en France pour des recettes globales de 8 790 595 [26].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Nominations et sélection[modifier | modifier le code]

Analyse[modifier | modifier le code]

Les trois chanteuses qu’on entend chanter Bei Mir Bist Du Shein durant la bagarre dans un bar de Londres seraient The Andrews Sisters qui ont remporté un grand succès avec ce tube. Les Andrews Sisters ont largement diverti les forces alliées en Afrique et en Italie, ainsi qu’aux États-Unis, en se rendant sur les bases militaires et les zones de guerre.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e François Aubel, « Sur le tournage de La Promesse de l'aube, avec Pierre Niney et Charlotte Gainsbourg », sur Le Figaro, (consulté le ).
  2. a et b « Les 10 plus gros budgets du cinéma français en 2015 », sur Destination Ciné, (consulté le ).
  3. a b et c « Promise at Dawn », sur Festival international du film de Busan, (consulté le ).
  4. a b c d et e Vincy, « Pierre Niney dans la peau de Romain Gary », sur Écran Noir, (consulté le ).
  5. « La Promesse de l'aube », sur Nexus Factory, (consulté le ).
  6. a et b C. N., « Nemo Schiffman : Le jeune chanteur s’inspire de Beyonce et Chris Brown ! », sur Ma chaîne étudiante, (consulté le ).
  7. a b et c « "La Promesse de l'aube" avec Pierre Niney et Charlotte Gainsbourg s'affiche », sur La Dépêche, via RelaxNews, (consulté le ).
  8. Lena Lutaud, « Les producteurs de cinéma qui ont marqué l'année », sur Le Figaro, (consulté le ).
  9. « Après Yves Saint Laurent, Pierre Niney va jouer Romain Gary », sur Première, (consulté le ).
  10. « La Promesse de l’aube », Dossier de presse,‎ (lire en ligne).
  11. Émilie Cabot, « Revivez la 40e cérémonie des César », sur Le Journal du dimanche, (consulté le ).
  12. (it) Renato Venturelli, « Film Commission, un valore europeo. E Dalida rivivrà in Riviera », sur La Repubblica Genova, (consulté le ).
  13. Dans la réalité, la mère, Mina Owczyńska, est lituanienne.
  14. Paola Genone, « Charlotte Gainsbourg : « Je ne suis pas la porte-parole de la Parisienne à New York » », sur Madame Figaro, (consulté le ).
  15. Fabien Lemercier, « Tournage imminent pour La Promesse de l'aube d'Eric Barbier », sur Cineuropa, (consulté le ).
  16. Siham Jadraoui, « Autres grandes fictions étrangères en tournage au Maroc: Voici les toutes premières révélations », sur Aujourd'hui le Maroc, (consulté le ).
  17. Caroline Langlois, « La Promesse de l'aube : Pierre Niney est Romain Gary dans l'adaptation du roman culte », sur Allociné, (consulté le ).
  18. Catherine Roc, « Eure : une semaine de cinéma à 4 € la séance », sur Paris Normandie, (consulté le ).
  19. « La Promesse de l'aube », sur Nexus Factory, (consulté le ).
  20. « La Promesse de l'aube », sur Allociné (consulté le ).
  21. Éric Decouty, « La Promesse de l'aube : avis de mère déchaînée », sur Marianne, (consulté le ).
  22. Marcos Uzal, « Une « promesse » bien tenue », sur Libération, (consulté le ).
  23. Jean-Christophe Buisson, « Gare au Gary ! », Le Figaro Magazine, semaine du 15 décembre 2017, page 98.
  24. Vincent Ostria, « La Promesse de l'aube avec Pierre Niney en Romain Gary : la cata de la semaine », sur Les Inrockuptibles, (consulté le ).
  25. Mathieu Champalaune, « Box office: Ferdinand démarre bien, Star Wars continue à tout écraser », sur Les Inrocks, (consulté le ).
  26. « La Promesse de l'aube (2017) », sur JPBox-Office (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]