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Khan Cheikhoun

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Khan Shaykhun
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Nom officiel
(ar) خان شيخونVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom local
(ar) خان شيخونVoir et modifier les données sur Wikidata
Géographie
Pays
Gouvernorat
District
Maarat al-Numan District (en)
Sous-district
Khan Shaykhun Subdistrict (en)
Altitude
350 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Coordonnées
Démographie
Population
55 843 hab. ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Fonctionnement
Statut
Populated place in Syria (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Histoire
Fondation
XIVe siècleVoir et modifier les données sur Wikidata
Identifiants
TGN
Géolocalisation sur la carte : Syrie
(Voir situation sur carte : Syrie)

Khan Cheikhoun ou Khan Shaykhun (en arabe : خان شيخون) est une ville du gouvernorat d'Idleb, en Syrie. Sa population en 2011 est de 52 972 personnes. C'est le chef-lieu du sous-district homonyme.

Khan Cheikhoun est situé à une altitude de 350 mètres, sur la route principale entre Alep et Damas. L'économie locale est essentiellement agricole, centrée sur la culture du coton et des céréales[1]. La ville était autrefois connue pour produire de la broderie[2]. Les localités voisines comprennent Hbit à l'ouest, Kafr Zita au sud-ouest, Murak au sud et Al-Tamanah à l'est.

Occupations anciennes

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Des fouilles menées en 1930 par le comte français du Mesnil du Buisson ont révélé des preuves d'habitation datant du XXe siècle av. J.-C.[1],[3] Le tell (colline), qui mesure environ 200 à 250 m de long sur 18 à 24 m de haut, a été nivelé aux âges du bronze et du fer pour fournir une plate-forme à une série de villes fortifiées construites successivement les unes sur les autres. La seconde d'entre elles, datant d'environ 700 av. J.-C., a été identifiée comme la ville assyrienne d'Ashkhani. Le site a été abandonné vers 300 av. J.-C.[4]

Caravansérail au XIVe siècle

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Khan Cheikhoun tire son nom d'un khan ou caravansérail du XIVe siècle construit par l'émir mamelouk Sayf al-Din Shaykhu al-'Umari[5],[6]. La ville s'est développée autour du khan et est située sous une colline (tell) proéminente.

XXe siècle

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Village près de Khan Sheikhun vers 1950

Plus récemment, Khan Cheikhoun était connu pour ses maisons en ruche, un style architectural trouvé à travers le Levant et probablement exporté de là vers l'Afrique du Nord[7]. En 1966, la ville comptait environ 3 000 habitants[6].

Conflit en Syrie depuis 2011

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Manifestation d'habitants de Khan Cheikhoun contre les attaques chimiques, le 12 mai 2017.

Lors de la guerre civile syrienne, Khan Cheikhoun est prise par les rebelles le [8].

En , des combats opposent dans la région les djihadistes de Jound al-Aqsa à d'autres groupes rebelles et djihadistes. Entre 170 et 250 combattants issus principalement de Jaych al-Nasr, Hayat Tahrir al-Cham, Faylaq al-Cham et Al-Forqat al-Wasti sont faits prisonniers par les hommes de Jound al-Aqsa et massacrés[9],[10],[11],[12].

Le , Khan Cheikhoun subit une attaque chimique au gaz sarin commise par l'armée syrienne, qui fait une centaine de morts parmi la population civile[13],[14].

Le , le Hayat Tahrir al-Cham se retire complètement de Khan Cheikhoun, qui était occupé par les rebelles depuis plus de 5 ans[15],[16]. Le lendemain, l'armée syrienne et ses alliés s'emparent de la totalité de la ville[17],[18],[19].

Notes et références

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  1. a et b Saul Bernard Cohen, The Columbia Gazetteer of the World: A to G, Columbia University Press, (ISBN 978-0-231-11040-2, lire en ligne Inscription nécessaire)
  2. Jill Condra, Encyclopedia of National Dress: Traditional Clothing Around the World, ABC-CLIO, (ISBN 978-0-313-37637-5, lire en ligne), p. 431
  3. Du Buisson, "Une campagne de fouilles a Khan Sheikhoun", Syria 13 (1932)
  4. Ancient Egypt and the East, (lire en ligne), p. 63
  5. Muḥammad ibn Aḥmad Nahrawālī et Richard Blackburn, Journey to the Sublime Porte: the Arabic memoir of a Sharifian agent's diplomatic mission to the Ottoman Imperial Court in the era of Suleyman the Magnificent; the relevant text from Quṭb al-Dīn al-Nahrawālī's al-Fawāʼid al-sanīyah fī al-riḥlah al-Madanīyah wa al-Rūmīyah, Orient-Institut, (ISBN 978-3-89913-441-4, lire en ligne), p. 93
  6. a et b Robert Boulanger, The Middle East: Lebanon, Syria, Jordan, Iraq, Iran, Hachette, (lire en ligne), p. 376
  7. Bernard Samuel Myers, Encyclopedia of world art, McGraw-Hill, (ISBN 9780070194663, lire en ligne), p. 305
  8. Syrie: avancée rebelle dans le nord-ouest, AFP, 26 mai 2015.
  9. Syrie: près de 70 morts dans des affrontements entre jihadistes, AFP, 14 février 2017.
  10. Syrie : de nombreux corps de rebelles découverts dans des fosses communes, Le Monde avec AFP, 23 février 2017.
  11. The bodies of 172 of the factions’ fighters were recovered and found, they were executed by Jund al-Aqsa organization in the countryside of Idlib and Hama, OSDH, 23 février 2017.
  12. Un massacre signalé dans l'ouest de la Syrie, Reuters, 16 février 2017.
  13. Syrie : 100 personnes meurent dans une attaque au gaz toxique, Le Monde avec AFP, 4 avril 2017.
  14. Damas responsable de l'attaque au gaz sarin à Khan Cheikhoun selon un rapport de l'Onu, AFP, 26 octobre 2017.
  15. Marie Jégo et Laure Stephan, « Les combattants anti-Assad se retirent de secteurs clés de la province syrienne d’Idlib », sur LeMonde.fr, (consulté le ).
  16. Rebelles et djihadistes se retirent d'un secteur clé du nord-ouest de la Syrie, Le Figaro avec AFP, 20 août 2019.
  17. « Syrie : le régime s'empare d'une ville stratégique à Idleb, selon une ONG », sur Europe1.fr, (consulté le ).
  18. Malo Tresca, « En Syrie, Damas reprend la ville clé de Khan Cheikhoun », sur La-Croix.com, (consulté le ).
  19. « Damas reprend le contrôle de la ville stratégique de Khan Cheikhoun, selon l'OSDH », sur France24.com, (consulté le ).