Ghabaghib

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Ghabaghib
(ar) غباغب
Ghabaghib
Personnes autour d'un puits à Ghabaghib, 1965
Administration
Pays Drapeau de la Syrie Syrie
Gouvernorat Deraa
District District d'Al-Sanamayn
Nahié Ghabaghib
Démographie
Population 11 802 hab. (2004)
Géographie
Coordonnées 33° 11′ 02″ nord, 36° 13′ 35″ est
Altitude 710 m
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Syrie
Voir sur la carte administrative de Syrie
Ghabaghib

Ghabaghib (en arabe : غباغب, Ğabāğib, également orthographié Ghabagheb) est une ville du sud de la Syrie, rattachée administrativement au gouvernorat de Deraa. Située à une soixantaine de kilomètres au nord de Deraa, elle est bordée par les localités de Muthabin au sud-est, al-Sanamayn au sud, Deir al-Bukht et Deir al-Adas à l'est Khan Dannun au nord et al-Qin au nord-ouest.

Selon le Bureau central syrien des statistiques, la ville de Ghabaghib avait une population de 11 802 habitants lors du recensement de 2004[1]. La ville est également le centre administratif du nahié de Ghabaghib, qui est composé de treize villages pour une population totale de 45 793 habitants[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Le , la ville de Jérusalem apprend qu'Alam al-Din Sulayman, un émir du général ayyoubide Saladin, est mort à Ghabaghib alors qu'il se rendait à Alep[2]. Plus tard, au début du XIIIe siècle, le géographe syrien Yaqout al-Rumi visite la ville de Ghabaghib et écrit que c'est « un village du Hauran situé à six lieues de Damas »[3].

En 1596, la localité de Ghabaghib est mentionnée dans les registres d'impôts ottomans ; elle fait alors partie du nahié de Bani Kilab, dans le sandjak du Hauran. Sa population est à l'époque entièrement musulmane ; le village se composait de six foyers et de cinq habitations célibataires. Les habitants devaient payer des taxes sur le blé, l'orge et les diverses récoltes, ainsi que sur les chèvres et les ruches d'abeilles[4].

Au milieu du XIXe siècle, Ghabaghib est un petit village composé de bâtiments faits de basalte noir[5]. La localité, située au bord de la route du hajj (pèlerinage musulman) entre Damas et La Mecque, était un lieu d'hébergement intermédiaire pour les pèlerins qui désiraient s'arrêter entre Khan Dannun et al-Sanamayn[6]. Une tour est construite sous les ordres du sultan ottoman Sélim Ier[6]. Ghabaghib devient ensuite un arrêt sur la ligne de chemin de fer du Hedjaz allant de Damas à Deraa[7]. Durant la campagne de Syrie, en 1941, les Forces françaises libres établissent un quartier général sud à Ghabaghib. Les Britanniques trouvant le nom le nom de la ville trop difficile à prononcer, ils l'appellent « Rhubarbe »[8]. En 1906, le voyageur William Ewing écrit qu'« à Ghabaghib, [...] les grandes citernes et les ruines éparpillées témoignent d'une ville au passé prospère »[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (ar) Recensement syrien de 2004, Bureau central syrien des statistiques
  2. Ibn al-Athir, 2007, p. 395
  3. le Strange, 1890, p. 441
  4. Hütteroth et Abdulfattah, 1977, p. 210
  5. Beke, 1862, p. 87
  6. a et b Newbold, 1846, p. 337
  7. Palestine Exploration Fund, 1897, p. 200
  8. Smith, 2009, p. 228
  9. Ewing, 1907, p. 5

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Wolf-Dieter Hütteroth et Kamal Abdulfattah, Historical Geography of Palestine, Transjordan and Southern Syria in the Late 16th Century, Erlanger Geographische Arbeiten, Sonderband 5. Erlangen, Germany: Vorstand der Fränkischen Geographischen Gesellschaft,
  • (en) Guy le Strange, Palestine Under the Moslems : A Description of Syria and the Holy Land from A.D. 650 to 1500, Committee of the Palestine Exploration Fund, (lire en ligne)
  • (en) Palestine Exploration Fund, Quarterly Statement, Published at the Fund's Office, (lire en ligne)
  • (en) William Ewing, Arab and Druze at home, T. C. & E. C. Jack, (lire en ligne)
  • (en) ʻIzz al-Dīn Ibn al-Athīr, The Chronicle of Ibn Al-Athīr for the Crusading Period from Al-Kāmil Fīʼl-taʼrīkh : The years 541–589, Ashgate Publishing, Ltd., (ISBN 978-0-7546-4078-3, lire en ligne)
  • (en) Charles T. Beke, « Notes on an Excursion to Harrān, in Padan-Aram, and Thence over Mount Gilead and the Jordan, to Shechem », Wiley-Blackwell, vol. 32,‎ , p. 76–100 (DOI 10.2307/1798402, lire en ligne)
  • (en) Captain Newbold, « On the Site of Ashtaroth », Wiley-Blackwell, vol. 16,‎ , p. 331–338 (DOI 10.2307/1798240, lire en ligne)
  • (en) Colin Smith, England's last war against France : fighting Vichy 1940-1942, Weidenfeld & Nicolson, (lire en ligne)