Jean d'Orléans (1874-1940)
Titres
Prétendant orléaniste au trône de France
–
(14 ans, 4 mois et 28 jours)
Nom revendiqué | Jean III |
---|---|
Prédécesseur | Philippe d'Orléans, duc d'Orléans |
Successeur | Henri d'Orléans, comte de Paris |
Héritier du trône de France
(succession orléaniste)
–
(2 ans, 1 mois et 26 jours)
Prédécesseur | Ferdinand d'Orléans, duc de Montpensier |
---|---|
Successeur | Henri d'Orléans, comte de Paris |
Titulature | Duc de Guise |
---|---|
Dynastie | Maison d’Orléans |
Nom de naissance | Jean Pierre Clément Marie d'Orléans de Chartres |
Naissance |
Paris (France) |
Décès |
(à 65 ans) Larache (Maroc espagnol) |
Père | Robert d'Orléans, duc de Chartres |
Mère | Françoise d'Orléans |
Conjoint | Isabelle d'Orléans |
Enfants |
Isabelle d'Orléans Françoise d'Orléans Anne d'Orléans Henri d'Orléans, comte de Paris |
Jean d'Orléans — de son nom de naissance Jean Pierre Clément Marie d'Orléans de Chartres[1] —, qui portait le titre de courtoisie de duc de Guise, est né à Paris 8e le et mort à Larache au Maroc espagnol, le , peu après la défaite française face à l’Allemagne. Issu de la branche cadette des descendants du fils aîné du roi Louis-Philippe Ier, il est, de 1926 à sa mort, chef de la maison capétienne d'Orléans, il est le prétendant orléaniste au trône de France, appelé « Jean III » par ses partisans.
Famille
[modifier | modifier le code]Jean Pierre Clément Marie d'Orléans de Chartres[2] est né le au 29, rue Vernet à Paris (8e arrondissement) en présence de Adolphe Asseline, ancien secrétaire des commandements de la duchesse d'Orléans[3].
Arrière-petit-fils du roi Louis-Philippe Ier et dernier enfant de Robert d'Orléans (1840-1910), duc de Chartres, et de la princesse Françoise d'Orléans (1844-1925), Jean d'Orléans est également le gendre et le beau-frère des deux prétendants orléanistes au trône de France qui l’ont précédé : « Philippe VII », comte de Paris, et « Philippe VIII », duc d'Orléans .
Le , Jean d'Orléans épouse, à Kingston-sur-Tamise, en Angleterre, sa cousine germaine Isabelle d'Orléans. C’est à cette occasion qu’il reçoit de son beau-frère le titre de courtoisie de duc de Guise. De cette union heureuse naissent quatre enfants :
- Isabelle d'Orléans qui épouse, en premières noces, Bruno d'Harcourt (1899-1930), puis se remarie au prince Pierre Murat (1900-1948).
- Françoise d'Orléans qui se marie au prince Christophe de Grèce (1889-1940), fils du roi Georges Ier de Grèce. Ce sont les parents du prince Michel de Grèce (1939-2024).
- Anne d'Orléans qui s'unit à son cousin germain le prince Amédée de Savoie-Aoste, duc d'Aoste et vice-roi d'Éthiopie.
- Henri d'Orléans, comte de Paris et prétendant orléaniste au trône de France sous le nom d'« Henri VI », qui épouse sa cousine Isabelle d'Orléans-Bragance (1911-2003).
Biographie
[modifier | modifier le code]Malgré la loi d'exil de 1886 qui frappe les chefs des familles ayant régné en France, Jean d'Orléans peut vivre et séjourner dans son pays jusqu’en 1924. Longtemps il n’est, en effet, qu’un cadet de la famille d’Orléans. Pourtant, au fur et à mesure que les années passent, tous les membres de la famille qui se situent avant le duc de Guise dans la lignée dynastique disparaissent les uns après les autres. D’abord ses frères Robert et Henri d'Orléans en 1885 et 1901, puis son père, le duc de Chartres, en 1910 et enfin ses cousins et beaux-frères Ferdinand d’Orléans, duc de Montpensier, et Philippe d’Orléans, duc d’Orléans, en 1924 et 1926.
Si la République française tolère longtemps sa présence sur son territoire, elle lui interdit cependant de faire son service militaire au sein de son armée. C’est la raison pour laquelle il se rend au Danemark, pays de son beau-frère Valdemar, pour y apprendre le métier des armes[4].
Revenu en France, il s’installe au Nouvion-en-Thiérache, domaine que lui a légué le duc d’Aumale, et y reste plusieurs années. Peu de temps après, il épouse sa cousine Isabelle d'Orléans[5].
Cependant en 1909, le duc et la duchesse de Guise, désireux de contribuer à l’expansion de la France outre-mer, quittent la métropole pour s’installer au Maroc, pays où la France essaie alors d’établir son influence. En 1910, le couple s’installe ainsi sur le site de Larache, dans le nord du royaume chérifien[6]. Cependant, lorsque le pays tombe finalement sous la domination européenne en 1912, la maison de Larache est placée sous le régime du protectorat espagnol, tandis que le domaine agricole de la famille tombe sous le régime français[7].
Lorsqu’éclate la Première Guerre mondiale, le duc de Guise cherche à intégrer l’armée mais ni la République ni ses alliés ne l’autorisent à revêtir leur uniforme et il doit donc se résoudre à servir dans la Croix-Rouge à laquelle il offre son château du Nouvion-en-Thiérache pour en faire un hôpital[8]. Il se voit remettre la Croix de guerre le de la part du président Raymond Poincaré.
Toutefois, une mission plus importante lui est accordée par le gouvernement français en 1915 : il s’agit d’une ambassade auprès de son oncle le roi Ferdinand Ier de Bulgarie. Cette mission est un échec et Sofia entre en guerre aux côtés des pays de la Triple Alliance[9].
Après la guerre, le duc de Guise regagne Larache mais la mort du duc de Montpensier (en 1924) et la séparation du prétendant d’avec son épouse, l’archiduchesse Marie-Dorothée de Habsbourg-Lorraine, bouleversent son existence dans la mesure où ils font automatiquement de lui le dauphin des orléanistes. Il s’établit donc au manoir d’Anjou, en Belgique, tandis que son fils, le futur comte de Paris, est envoyé à Paris poursuivre ses études[10].
Deux ans plus tard, Jean d’Orléans hérite du statut de prétendant[11]. Il se trouve presque immédiatement face à de graves difficultés politiques puisque le pape Pie XI interdit aux catholiques de soutenir Maurras et l’Action française, c’est-à-dire les plus puissants soutiens de la maison d'Orléans[12]. L’entre-deux-guerres est donc une période d’éloignement – et finalement de rupture, en 1937 – entre l'aîné des Orléans (soutenu par son fils, le comte de Paris) et le mouvement d’extrême-droite. C’est également le moment où, pour la première fois depuis longtemps, l’orléanisme cesse d’être uniquement synonyme de conservatisme[13].
Représentations
[modifier | modifier le code]Le sculpteur Philippe Besnard fera du duc un buste en bronze sur socle de marbre (1928), buste exposé au salon des Tuileries en 1929[14].
Querelles dynastiques françaises
[modifier | modifier le code]Titulature et décorations
[modifier | modifier le code]Titulature
[modifier | modifier le code]Les titres portés actuellement par les membres de la maison d’Orléans n’ont pas d’existence juridique en France et sont considérés comme des titres de courtoisie. Ils sont attribués par le « chef de maison ».
- - : Son Altesse royale le prince Jean d'Orléans ;
- - : Son Altesse royale le duc de Guise.
Décorations dynastiques françaises
[modifier | modifier le code]En qualité de chef de la maison royale de France et prétendant au trône de France, les partisans de Jean d'Orléans le considèrent grand maître des ordres dynastiques traditionnels[15].
Grand maître de l'ordre du Saint-Esprit (1926-1940) (contesté) | |
Grand maître de l'ordre de Saint-Michel (1926-1940) (contesté) | |
Grand maître de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis (1926-1940) (contesté) |
Autres décorations
[modifier | modifier le code]Chevalier de l’ordre de l'Éléphant ()[16] | |
Grand-croix de l’ordre de Dannebrog ()[17] | |
Médaille commémorative pour les noces d'or du roi Christian IX et de la reine Louise ()[18] |
Croix de guerre 1914-1918 avec palme de bronze ()[19] | |
Médaille de la Croix-Rouge française 1914-1918[20] |
Bailli grand-croix d'honneur et de dévotion de l'ordre souverain de Malte (1926)[21] |
Notes et références
[modifier | modifier le code]- acte de naissance - Archives numérisées de Paris V4E 3392 26/31 (document)
- Tel qu'il est indiqué sur l'acte de l'état civil de Paris, Archives en ligne, V4E 3392, vue 26/31, acte 1232
- Registre d'état civil du 8e arrondissement de Paris (1874), Archives de Paris, acte de naissance daté du
- Poisson 1999, p. 327.
- Poisson 1999, p. 335.
- Poisson 1999, p. 339.
- Poisson 1999, p. 340.
- Julien Monange, Arcanes et Tranchées, p. 121 ss, Editions Energeia, 2019.
- Poisson 1999, p. 341-342.
- Poisson 1999, p. 344.
- Poisson 1999, p. 344-345.
- Poisson 1999, p. 349-350.
- Poisson 1999, p. 352-354.
- L'Atelier, bulletin de l'Association Le temps d'Albert Besnard, n° 4, 2008, n° spécial Philippe Besnard, (ISSN 1956-2462)
- « Ordres royaux », sur la-couronne.org.
- (da) « Armorial des chevaliers de l'Ordre de l'Eléphant », p. 160
- (da) « Armorial des récipiendaires de l'ordre de Dannebrog », p. 160
- « [Recueil. Portraits de membres de la famille d'Orléans et d'autres personnalités] », sur Gallica, 1860-1890 (consulté le )
- Citation parue au Journal officiel de la République française le 16 septembre 1919 : « M. Jean-Pierre-Clément-Marie d'Orléans, duc de Guise, délégué de la S.S.B.M., en service de l'œuvre des cercles cantines : s'est entièrement dévoué aux organisations de la S.S.B.M. pendant toute la durée de la campagne. A assuré et dirigé, avec un dévouement de tous les instants, pendant dix-sept mois, le fonctionnement d'une cantine installée à proximité de nos premières lignes, dans un secteur continuellement soumis au bombardement ennemi, se consacrant au bien-être de nos soldats et leur donnant le plus bel exemple de courage et d’abnégation. (Ordre du 27 juillet 1919.) »
- « Le duc de Guise en tenue de délégué de la Croix-Rouge française »
- « Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe », sur Gallica, (consulté le ).
Annexe
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]Œuvres du duc de Guise
[modifier | modifier le code]- Jean d'Orléans, duc de Guise, Sous le Danebrog : souvenirs de la vie militaire en Danemark 1894-1899, Éditions Calmann Lévy, Paris, 1900. (ASIN B00182FFW2)
- Jean d'Orléans, duc de Guise, Éphémérides militaires du Nouvion-en-Thiérache, de 1789 à 1871, E. Dubois, Paris, 1902. (ASIN B001C822YG)
- Jean d'Orléans, duc de Guise, Les Légions de l'Espérance et de l'Athénée à Turin, 1799-1801, E. Dubois, Paris, 1902. (ASIN B001C80H7A)
- Jean d'Orléans, duc de Guise, Un village andalou sous le premier Empire, pendant l'occupation française, E. Dubois, 1902. (ASIN B001C847VW)
- Jean d'Orléans, duc de Guise, Les Anciens lieux-dits de la commune du Nouvion-en-Thiérache, E. Dubois, 1903. (ASIN B001C80H9S)
- Jean d'Orléans, duc de Guise, Les Seigneurs du Nouvion-en-Thiérache, 1147-1790, E. Dubois, Paris, 1906 (ASIN B001C822X2)
- Jean d'Orléans, duc de Guise, Paroles royales. Lettres et manifestes de Mgr le duc de Guise, 1933 (ASIN B00182J5VE)
- Jean d'Orléans, duc de Guise, Manifeste du duc de Guise, 1933 (ASIN B00182DYK2)
Sur le duc de Guise et sa famille
[modifier | modifier le code]- Georges Cerbelaud-Salagnac, Quatre règnes en exil ou d'Henri V à Jean III (1820-1940), Éditions France Empire, 1947.
- Jean Monneron, Le duc de Guise et la Maison de France, Paris, Éditions Imprimerie nouvelle, 1939.
- Georges Poisson, Les Orléans, une famille en quête d'un trône, Paris, Perrin, (ISBN 226201583X).
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Quatrième maison d'Orléans
- Prétendant orléaniste au trône de France
- Naissance en septembre 1874
- Naissance dans le 8e arrondissement de Paris
- Décès en août 1940
- Personnalité morte en exil
- Décès au Maroc
- Décès à 65 ans
- Personnalité inhumée dans la chapelle royale de Dreux
- Chevalier de l'ordre souverain de Malte