Irancy
Irancy | |||||
Vue du village en juin 2020. | |||||
Administration | |||||
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Pays | ![]() |
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Région | Bourgogne-Franche-Comté | ||||
Département | Yonne | ||||
Arrondissement | Auxerre | ||||
Intercommunalité | Communauté d'agglomération de l'Auxerrois | ||||
Maire Mandat |
Stephan Podor 2020-2026 |
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Code postal | 89290 | ||||
Code commune | 89202 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Irancyçois, Irancyçoise | ||||
Population municipale |
269 hab. (2018 ![]() |
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Densité | 22 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 47° 42′ 51″ nord, 3° 39′ 56″ est | ||||
Altitude | Min. 105 m Max. 298 m |
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Superficie | 11,98 km2 | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Vincelles | ||||
Législatives | Première circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
Géolocalisation sur la carte : Yonne
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
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Irancy est une commune française située dans le département de l'Yonne en région Bourgogne-Franche-Comté.
Géographie[modifier | modifier le code]
La commune s'étend sur 12 km² et se trouve à 171 mètres d'altitude. L'Yonne est le principal cours d'eau qui traverse Irancy.
Communes limitrophes[modifier | modifier le code]
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Saint-Bris-le-Vineux | Saint-Cyr-les-Colons | ![]() | |
Vincelottes | N | |||
O Irancy E | ||||
S | ||||
Vincelles | Deux Rivières |
Histoire[modifier | modifier le code]
La terminologie en « y » suppose probablement une occupation gallo-romaine. Grands amateurs de vins, les Romains ont probablement apprécié à leur juste mesure les possibilités de la situation géographique d'Irancy[1]. La tradition locale veut soit qu'il y ait eu des émeutes sanglantes pendant la Saint-Barthélémy, que le sang ait coulé dans les ruelles en pente, soit que ce sont les anglais lors du siège de Cravant qui auraient pillé le village pour maintenir le siège en massacrant et enterrant les habitants sur place, ce qui expliquerait le nom à caractère morbide de certaines voies, notamment la "rue des morts", située à l'extrémité ouest du village[1],[2].
Il est dit qu'au cours d'une nuit, les huguenots ont assailli le village[1], ont tué de nombreux habitants et pillé le village, par représailles. Les corps auraient été jetés dans les puits situés tout au long de cette "rue des morts ».
Bourg viticole[modifier | modifier le code]
Le village est la propriété du monastère Saint-Germain d'Auxerre. L'autorité monastique s'étend depuis le IXe siècle sur la paroisse voisine d'Aucept, aujourd'hui disparue et intégrée à la commune de Saint-Bris. C'est donc l'abbé de ce vénérable monastère qui désigne le lieutenant et le procureur fiscal de la justice du lieu[1].
La population atteinte au début du XVIe siècle justifie "la fermeture" du village, c'est-à-dire la construction d'une enceinte. Les murailles procurent un sentiment de puissance aux habitants. Ils auront ainsi la prétention de résister à l'armée protestante (Condé détient Noyers) : la population sera massacrée sans pitié.
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, Irancy a, comme tous les villages des environs, une vocation viticole. Les familles Barlois, Michau, Chapotin[2], Charriat[3] et Soufflot assurent successivement la direction de la communauté. Les éléments les plus actifs tissent des liens avec Paris.
Pandémie de choléra[modifier | modifier le code]
Irancy est atteint par une pandémie de choléra en 1832. Alors que la mortalité moyenne était de environ 30 décès par an, en 1832 il y a 97 décès dont 64 entre le 4 et le . Les personnes décédées se répartissent sur toutes les tranches d'âge, de 6 mois à 92 ans. Dans certaines familles on déplore plusieurs décès (les deux époux, un parent et un enfant)[4].
Époque contemporaine[modifier | modifier le code]
Le village a reçu la Fête de la Saint-Vincent tournante les 30 et .
Politique et administration[modifier | modifier le code]
Liste des maires[modifier | modifier le code]
La liste des maires est la suivante[5].
Démographie[modifier | modifier le code]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[6]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[7].
En 2018, la commune comptait 269 habitants[Note 1], en diminution de 7,24 % par rapport à 2013 (Yonne : −1,17 %, France hors Mayotte : +2,36 %).
Économie[modifier | modifier le code]
251 hectares de vigne sur la commune sont délimités en appellation communale, l'irancy, depuis le . Parmi les coteaux les plus qualitatifs, se trouvent Palotte, les Mazelots ou encore les Cailles. L'irancy est un vin de garde, les bonnes années il peut avantageusement vieillir plus de dix ans. L'Irancy est le seul vignoble qui utilise encore dans sa composition l'antique cépage césar.
La culture de la cerise y a longtemps occupé une autre part importante des terres exploitables. Elle est toujours significative en 2020.
La commune accueille la Saint-Vincent tournante en 2016[10].
Culture et patrimoine[modifier | modifier le code]
Lieux et monuments[modifier | modifier le code]
- L'église Saint-Germain, de plusieurs époques, du roman au classique en passant par la Renaissance, dégradée puis restaurée plusieurs fois. Possession de l'évêché d'Auxerre jusqu'au Xe siècle, l'évêque Héribert (demi-frère du duc des Francs Hugues le Grand) en fait don avec dix autres églises à l'abbaye Saint-Germain d'Auxerre après que saint Mayeul a rétabli la règle monastique à Saint-Germain[11].
- Le cimetière communal, situé rue Soufflot. Le monument aux morts est situé dans son enceinte ainsi qu'un monument à la mémoire des habitants inhumés dans l'ancien cimetière dont les ossements sont rapatriés dans ce cimetière le 6 février 1870.
Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]
- Jacques-Germain Soufflot, architecte du Panthéon, né à Irancy le .
- Philéas-Hector Carillon (?-1906), sculpteur, y est né.
- Georges Hosotte y possédait une résidence avec sa somptueuse véranda style rococo et s'est beaucoup inspiré des beaux paysages vallonnés pour ses tableaux ; il a peint les cerisiers en fleur des coteaux d'Irancy.
- René Lagrange, militant syndical né sur la commune.
- Pierre Louki a vécu enfant à Irancy, avec sa sœur Suzette Cordillot (d'ailleurs née à Irancy)[12], où son père Georges Varenne était l'instituteur du village[13].
- Marcel Ferry (1895-1944), résistant, ouvrier à l'entreprise Guillet d'Auxerre, marié à Émilienne Cordier (1899-1979), également résistante, originaire d'Irancy[14] ; fusillé par les Allemands au champ de tir d’Égriselles en 1944[15]. Ils sont inhumés dans le cimetière communal d'Irancy.
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Léon Bienvenu, Autour des pressoirs : histoire du village d'Irancy (Yonne) à travers les chroniques de la famille Bienvenu, société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne, 2017, 240 p.[16]
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références[modifier | modifier le code]
- « Irancy 1568 et 1691 », sur www.phanelle.fr (consulté le 27 décembre 2016).
- « Familles et histoire d'Irancy », sur www.famillesparisiennes.org (consulté le 27 décembre 2016).
- Pierre-Jules GAYE, « René Charriat vigneron à Irancy est décédé », sur www.auxerretv.com, (consulté le 26 octobre 2019)
- Archives départementales de l'Yonne: Registre 5 Mi 466/ 5 p. 206 à 218.
- Bienvenu 2017, p. 229.
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- Centre France, « Irancy accueillera la Saint-Vincent 2016 », sur www.lyonne.fr (consulté le 30 janvier 2016).
- Jean Lebeuf, Mémoire concernant l’histoire ecclésiastique et civile d’Auxerre, vol. 1, , 544 p. (présentation en ligne), p. 245.
- « CORDILLOT Suzette [née VARENNE Suzette] - Maitron », sur maitron.fr (consulté le 17 juin 2020)
- « LOUKI Pierre [VARENNE Pierre, dit] - Maitron », sur maitron.fr (consulté le 12 juin 2020) : « Écolier, il fréquenta la classe de son père, adepte de la méthode Celestin Freinet, à Irancy (Yonne). »
- Bienvenu 2017, p. 93.
- « FERRY Marcel », sur maitron-en-ligne.univ-paris1.fr
- Jacques Dupont, « Bienvenu à Irancy », sur Le Point, (consulté le 14 juin 2020)