Hœdic

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Hœdic
Hœdic
Hoëdic vue du ciel
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bretagne
Département Morbihan
Arrondissement Lorient
Intercommunalité sans
Maire
Mandat
André Blanchet
2008-2014
Code postal 56170
Code commune 56085
Démographie
Gentilé Hœdicais
Population
municipale
113 hab. (2014)
Densité 54 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 20′ 25″ nord, 2° 52′ 40″ ouest
Altitude Min. 0 m
Max. 22 m
Superficie 2,08 km2
Élections
Départementales Quiberon
Localisation
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Hœdic

Hœdic[Note 1] [edik] est une commune française située dans le département du Morbihan, dans la région Bretagne. Elle est constituée de l'île nommée Hoëdic.

Ses habitants sont appelés les Hœdicais.

Géographie

Géographie physique

Vue de Belle-île, Houat et Hoëdic au sud-est
Carte d’Hoëdic.

Cette île, de 800 m de large sur 2 500 de long, s'étend sur deux kilomètres carrés. Elle est située au cœur de Mor braz, dans l’océan Atlantique, au large de la côte Sud de la Bretagne (presqu’îles de Rhuys et de Quiberon), à 13 km à l’Est de Belle-Île et à 5 km au Sud-Est de Houat. Elle fait partie d’une ligne de crêtes granitiques qui comprend aussi la presqu’île de Batz-Le Croisic-Le Pouliguen, l’île Dumet, Houat, Quiberon et Groix.

Hoëdic est un plateau peu élevé et peu valloné; elle atteint son altitude maximale (22 mètres) au milieu de sa partie Est (sur le chemin qui conduit actuellement du bourg au hameau du Phare). Son socle est essentiellement constitué de granit et moins souvent de schistes. La côte est une alternance de criques sableuses et de pointes rocheuses de hauteur variable, en général plus marquée au Nord (Beg Lagat, le Vieux Château...) qu'au Sud (Beg Er Faut, Kasperakiz). On compte deux marais, l'un modeste, derrière la dune du nouveau port, l'autre, d'une vingtaine d'hectares, derrière la dune du vieux port. Outre l'île principale, la commune rassemble plusieurs îlots (essentiellement au Sud-est) dont Roc'h Melen, Madavoar, les Cardianaux, les Mulons...

Géographie humaine

Longtemps Hoëdic a associé la polyculture familiale (élevage et jardins) à la ressource halieutique. La première a disparu au milieu du XXe siècle, tandis que la deuxième, après avoir connu un second souffle dans les années 1980, tend à perdre de la vitesse aujourd'hui. Bien plus que sa voisine Houat, elle est dépendante en grande partie du tourisme. Comme sa voisine, la majeure partie de sa surface est désormais soumise à l'invasion des broussailles.

Hoëdic est peuplée d’une centaine d’habitants l’hiver. L’été, la population peut atteindre 3 000 habitants avec les plaisanciers, touristes et campeurs venant sur l’île. L’île est reliée au continent toute l’année par les bateaux de la Compagnie Océane et par les bateaux de la Compagnie des îles lors de la saison touristique (Liaisons à partir de Quiberon).

Houat et Hoëdic forment un ensemble Natura 2000 comprenant un site d'importance communautaire[1] et une zone de protection spéciale[2] de même périmètre.

Hoëdic fait partie des îles du Ponant.

Toponymie

L'île est désignée sous le nom Arica pendant l'Antiquité.

En breton, l'île s'appelle Edig signifiant « le caneton »[3] (alors que Houat signifie « le canard »). C'est l'origine du nom francisé, dont la prononciation s'effectue d'ailleurs comme en breton. Cette signification traditionnellement admise est remise en cause aujourd'hui.

Histoire

Préhistoire

Les fouilles archéologiques de 1933 ont révélé quelques foyers et 9 tombes mésolithiques (5500/5000 ans av. J.-C., soit la dernière période des peuples chasseurs-pêcheurs-cueilleurs) sur l’île. Des amas coquillers ont permis de conserver les ossements de 14 individus et nous éclairent sur le régime alimentaire de ces populations, largement basé sur les ressources halieutiques. La typologie de ces sépultures est proche de celles de Téviec, (îlot au large de Quiberon). Les défunts étaient ensevelis avec des silex taillés, des pendentifs et des colliers de coquillages, des outils en os, avec des ramures de cerfs encadrant certains corps.

Au début de l’ère néolithique en Bretagne, vers 5000 av. J.-C., Hoëdic faisait déjà partie d’un système insulaire avec Houat, séparée du continent par le passage de la Teignouse. Progressivement, vers 3500 avant J.-C., elle se séparera de Houat en raison de la remontée du niveau marin. L’île conserve de cette époque de nombreux vestiges, dont tout un système d’alignements de menhirs (Paluden, pointe du Vieux-Château, Graoh Denn, Douet...), des tertres du Néolithique moyen 1, quelques menhirs (menhir de la Vierge, Pierre couchée) et plusieurs dolmens (dolmen de la Croix, dolmen de Port-Louit, dolmen de Beg Lagad, dolmen du Télégraphe...).

Époque gauloise

En 2004, une présence gauloise a été attestée par la découverte du site de Port-Blanc. Daté de la fin du Second Âge du fer (IIe – Ier siècles av. J.-C.), un atelier de production de sel a été mis au jour, accompagné d’espaces à vocation domestique[4]. L'existence d'un camp romain (oppidum) à la pointe du Vieux-Château (Nord-Ouest) est avérée après une série de fouilles dans les années 1880-1890.

Moyen Âge

Hoëdic, comme la plupart des îles bretonnes à cette époque, est un lieu occupé au départ de façon intermittente. C'est seulement à partir du Xe siècle qu'est attestée la présence d'un habitat permanent. Selon la tradition, le moine Goustan (saint Goustan) aurait abordé l'île à cette période et l'aurait bonifiée.

Époque moderne

Comme sa voisine Houat, l'île est victime au XVIe siècle de la convoitise des flottes espagnole et anglaise. Le lieu est occupé à plusieurs reprises par ces puissances étrangères.

Le 20 novembre 1759, lors de la guerre de Sept Ans, les rochers des Cardinaux, au sud-est d'Hoëdic, donnèrent leur nom à la bataille navale des Cardinaux que l’escadre britannique de l’amiral Edward Hawke remporta sur une escadre française venant de Brest. Celle-ci devait rejoindre une importante flottille de transport rassemblée derrière la presqu'île de Quiberon pour transporter un corps expéditionnaire qui aurait débarqué en Écosse. Les trois quarts de la flotte française purent s’échapper et se réfugier dans différents ports bretons, mais cette sévère défaite interdit à Choiseul de porter la guerre en Grande-Bretagne. Elle est un tournant décisif de la guerre, coupant la France de son vaste empire colonial (Antilles, Nouvelle-France, Indes Orientales), qu'elle perdra au profit de l'Angleterre au traité de Paris (1763).

Époque contemporaine

En 1815, Hoëdic et Houat furent rattachées à la commune de Belle-Île et mises en quarantaine par le sous-préfet pour contrebande.

De 1815 à 1825, Houatais et Hoedicais élaborèrent un « règlement » qui tint lieu de constitution à ces petites « républiques » insulaires et qui prit un tour plus théocratique par la suite.

De 1822 à 1892, en l’absence d’un maire sur l’île, les recteurs (curés) de Hoëdic jouirent d’un statut particulier, appelé « Charte d’Hoëdic » lors de la signature de celle-ci en 1857, faisant d’eux l’unique autorité administrative, judiciaire, religieuse et économique sur l’île. Ils faisaient fonction de banquier, de juge, de marchand (leur magasin général était nommé la « cantine »). Ils obtinrent en 1863 une franchise fiscale tandis que la cantine fut exemptée des droits de débit.

En 1883, le préfet du Morbihan réforma le Conseil des îles dont faisait partie Hoëdic pour en républicaniser la composition.

En 1891, l’île fut détachée de la commune de Belle-Île et érigée elle-même en commune. L’année suivante le « Règlement » fut abandonné et le recteur perdait sa fonction administrative et temporelle avec l’élection du premier maire.

En 1931, Houat et Hoëdic sont durement touchées par les conséquences du naufrage du Saint-Philibert, un vieux vapeur transformé en passeur; on dénombrera des centaines de disparus. La rumeur qui s'étend jusqu'à Nantes, Vannes et au delà- dit que l'on retrouve des alliances dans les crabes et les homards pêchés dans la baie de Quiberon. Cette crise soudaine et de courte durée n'en provoquera pas moins le départ de nombreux pêcheurs vers les grands ports de pêche, tels Le Croisic ou surtout Lorient, en plein essor depuis la création de son port à Keroman. Après cet évènement, les rôles s'inversent, et Houat surpasse Hoëdic en population. Période évoquée par Patrick Macquaire dans le cercle des homards, Hoëdic, une île entre rumeur et naufrage Editions Petra, Paris 2013.

En 1932, Jean Epstein tourne sur l’île un film de fiction, L'Or des mers.

Dans les années 1970-1980, la pêche locale connaît un regain; on comptera près d'une quinzaine d'unités de pêche, employant près du triple de personnes, à terre comme en mer. Aujourd'hui le port d'Hoëdic rassemble bien moins de chalutiers que son homologue Houatais. Les paysages enchanteurs du lieu permettent de compenser ce manque par un tourisme encore limité. Hoëdic est l'une des deux étapes majeures de la « Bar à Bar », une régate se déroulant du Corlazo à Conleau (Vannes), à La Trinquette, au-dessus du port d'Argol.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1892 1900 Henri Marie Le Moing    
1900 1904 Jean Pierre Le Bourhis    
1904 1907 Henri Le Bayon    
1908 1912 Martin Joseph Le Scoarnec    
1912 1913 Denis Marie Le Bourhis    
1913 1919 Alphonse Marie Le Gurun    
1919 1924 Ange Le Scoarnec    
1924 1970 Jean Marie Le Moing    
1970 1989 Alcime Marie Blanchet    
1989 1995 Marc Allanic    
1995 2001 Maurice Allanic    
2001 2002 Jean Rambure    
2002   André Blanchet    
Les données manquantes sont à compléter.

Démographie

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1891. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[5]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[6],[Note 2].

En 2014, la commune comptait 113 habitants, en diminution de −5,04 % par rapport à 2009 (Morbihan : 3,36 %, France hors Mayotte : 2,49 %).

           Évolution de la population  [modifier]
1891 1896 1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936
354366350381392383426415348
1946 1954 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006
185222205191147126140117111
2011 2014 - - - - - - -
120113-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[7] puis Insee à partir de 2006[8].)
Histogramme de l'évolution démographique

Culture locale et patrimoine

Lieux et monuments

La commune compte deux monuments historiques protégés :

  • Le menhir de la Vierge, à 200 mètres à l'Est du bourg, haut de 4 m, est le menhir le plus important de l’île. Il a été christianisé par l’ajout d’une croix de fer, régulièrement foudroyée, qui a disparu aujourd’hui. Il est classé MH depuis 1926[9].
  • Le fort Louis-Philippe, au centre de l'île, fut décidé en 1846 et construit en 1859 dans l’éventualité d’une attaque britannique. Il hébergea à partir de 1881 la première école laïque de l’île, puis fut vendu en 1892 à une société de production d’iode qui l’occupa jusqu’en 1930. Racheté par le Conservatoire du littoral en 1979. Le fort est inscrit depuis 2000[10].

L'île compte plusieurs monuments secondaires :

  • Le vieux port (à 500 mètres au sud du bourg), construit à l'initiative du recteur Rio au milieu du XIXe siècle. En 1865, il est profondément remanié par les ponts et chaussées, qui lui donneront son aspect presque définitif. Le môle principal est constitué d'un remarquable assemblage de granit de taille. Une seconde jetée à l'est vient fermer la baie dans les années 1930 ; celle-ci est aujourd'hui partiellement détruite afin d'éviter l'ensablement. Appelé aussi Port de la Croix (en référence au calvaire qui le domine), il était davantage exposé aux houles que la côte nord et son accès était – et reste – délicat. Lorsque le nouveau port (ou Port Saint-Goustan) fut construit, les derniers pêcheurs qui le fréquentaient encore le désertèrent assez vite. Il demeure cependant un abri sûr pour celui qui désire vraiment y amarrer son bateau. Outre la belle plage de sable fin et blanc, on peut y voir un abri de pêche récemment restauré.
  • Le fort des Anglais, bâti au XVIe siècle sur le promontoire de Beg Lagate, au nord-est de l'île. Il n'en subsiste que quelques ruines éparses; on distingue aujourd'hui difficilement l'emplacement des douves, masqué par la végétation.
  • La pointe du Vieux-Château, au nord-ouest, doit sans doute son nom au fait qu'elle était l'emplacement d'un camp romain, dont des vestiges ont été exhumés aux XIXe et XXe siècles ; il aurait été occupé aux IIe et IIIe siècles. L'oppidum était de type forteresse sur éperon barré, situation que permettait l'extrémité de la pointe.
  • La cale de Port Neuf, à mi-chemin entre le bourg et la pointe du Vieux Château. Construite en 1915, dans une crique semi-circulaire, elle servait à accueillir le courrier (navire effectuant la rotation îles du Ponant-Quiberon) entre les deux guerres. Il n'en subsiste que quelques vestiges accrochés à la roche.
  • Le hameau du phare (600 mètre au nord-est du bourg) : l'une de ses bâtisses comprend toujours la base du fanal – premier de l'île – édifié en 1836. Il fut abandonné après l'inauguration du phare des Cardinaux en 1879.
  • le hameau du Paluden (à 150 mètres au sud du bourg) dont les maisons, parfois anciennes, occupent le site primitif du village, au Haut Moyen Âge. Celui-ci se serait ensuite transféré vers le promontoire nord, au Bas Moyen Âge.
  • Port d'Argol ou Port-Saint-Goustan : situé sur la côte nord, bien abrité au fond de la rade d'Hoedic, il a été construit en 1973 ; il est établi à 200 mètres du bourg. La digue principale est constituée d'enrochements et d'une travée centrale en béton armé. Il comporte un phare-veilleuse en son extrémité. Les bateaux de plaisance s'amarrent sur des tonnes ou le long d'un ponton récemment installé. Les unités de pêche mouillent juste derrière le môle. C'est ici que sont assurées les rotations maritimes avec le continent. À l'est, en allant vers Beg Lagate, une petite digue en béton armé des années 1930 tente de briser le ressac. Elle servit comme celle de Port-Neuf à accueillir le courrier.
Rue de Hoëdic

Personnalités liées à la commune

  • Jean Noli, journaliste (1928-2000), qui a habité sur l'île et qui y a situé quelques romans.

Filmographie

  • L'Or des mers, film de fiction de Jean Epstein, tourné entièrement à Hoëdic en 1932, avec comme acteurs des habitants de l’île et racontant l’histoire d’amour entre un jeune marin-pêcheur et sa fiancée dont le père détiendrait un trésor à la suite d’un naufrage provoqué.
  • Reflux, film documentaire de Patrick Le Gall, tourné en 1982 à Hoëdic, sur les traces du film d’Epstein dans la mémoire des îliens, 50 ans plus tard.

Pour approfondir

Articles connexes

Liens externes

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Notes et références

Notes

  1. Le nom officiel dans le code officiel géographique est « Hœdic », [lire en ligne]
  2. Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.

Références

  1. FR5300033
  2. FR5312011
  3. Hoëdic sur infobretagne.com
  4. L’Archéologue, no 94, Archéologie nouvelle, février-mars 2008, p.53-54.
  5. L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
  6. Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
  7. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  8. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 2011201220132014 .
  9. Notice no PA00091293, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  10. Notice no PA56000027, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  11. Notice no IA56000343, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture