Charles Huntziger

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Charles Huntziger
Charles Huntziger
Le général Charles Huntziger en 1941.

Nom de naissance Charles Léon Clément Huntziger
Naissance
Lesneven (Finistère)
Décès (à 61 ans)
Bréau-et-Salagosse (Gard)
Origine Drapeau de la France Français
Allégeance Drapeau de la France France
Drapeau de l'État français État français
Arme Infanterie coloniale
Grade Général d'armée
Années de service 18981941
Commandement IIe armée
Conflits Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Distinctions Grand officier de la Légion d'honneur Grand officier de la Légion d'honneur

Charles Huntziger est un officier général français, né le à Lesneven (Finistère) et mort accidentellement le à Bréau-et-Salagosse (Gard).

Général d'armée, il signe l'armistice du en forêt de Compiègne. Il est nommé commandant en chef des forces terrestres de la France de Vichy et, de à , est également ministre de la Guerre du gouvernement de Pierre Laval. Il meurt dans un accident d'avion, de retour d'une mission en Afrique du Nord.

Biographie

Charles Huntziger sort de Saint-Cyr en 1900 : il fait partie de la promotion Marchand. Il intègre l'infanterie coloniale. Pendant la Première Guerre mondiale, il sert sur le front d'Orient. Il est le chef du bureau d’opérations à l’état-major du corps expéditionnaire allié. Il participe en 1918 à l’élaboration du plan d’offensive du général Franchet d’Esperey contre les troupes germano-bulgares en Serbie et à la signature d'un armistice entre les Alliés et la Bulgarie.

En 1924, il est en Chine, commandant du corps d'occupation à Tien-Tsin[1].

En 1933, il est nommé commandant supérieur des troupes du Levant. Il participe alors aux négociations pour le rattachement à la Turquie du sandjak d'Alexandrette, alors partie de la Syrie sous mandat français. Il entre au Conseil supérieur de la guerre en 1938.

Chevalier de la Légion d’honneur depuis 1915, il est élevé à la dignité de grand-officier de l’ordre le [2].

Seconde Guerre mondiale

Le général Charles Huntziger signe l'armistice du au nom de la France dans le wagon de l'Armistice, en clairière de Rethondes de la forêt de Compiègne.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, en 1939-1940, il commande d'abord la IIe armée, puis le 4e groupe d'armées dans les Ardennes. Le , il assiste à Vouziers à une représentation du théâtre aux armées[3] alors que les services de renseignement militaire l'ont averti de l'attaque imminente allemande[4]. Il subit, le , la percée de Sedan avec la 2e armée. Ses réactions ont ensuite été jugées inappropriées — comme l'envoi de blindés légers sans appui d'artillerie — et son absence d'initiative a grandement facilité la réussite de l'offensive allemande. Cependant, il a ensuite su se défausser et, par d'habiles manœuvres, transférer sa responsabilité sur le général Corap[5].

Il préside la délégation française chargée de signer l'armistice du dans la clairière de Rethondes, près de Compiègne, puis celle chargée de signer l’armistice du près de Rome. Il siège ensuite à sa commission d'application à Wiesbaden.

Il est commandant en chef des forces terrestres après la signature des armistices de . Il est nommé ministre de la Guerre dans le gouvernement de Vichy le . À ce titre, le suivant, il est l'un des signataires de la loi portant statut des Juifs.

L'amiral Darlan lui succède en tant que ministre de la Guerre le .

Mort

Il meurt dans un accident d’avion au retour d’une mission d’inspection en Afrique du Nord le . Le Potez 662, immatriculé F-ARAY, qui le ramène à Vichy s'écrase, dans le brouillard et sous la neige[6], dans les reliefs des Cévennes[7],[8] à un kilomètre au nord-ouest du col du Minier (Gard), dans la forêt de l'Aigoual, dans la zone nord-ouest du territoire de la commune de Bréau-et-Salagosse, à la limite du territoire de la commune de Dourbies[9], à une altitude de 1 214 m. Six autres personnes meurent dans cet accident. Ses funérailles ont lieu le en l'église Saint-Louis de Vichy. Un service est célébré à la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Informé de sa mort, le chancelier Hitler adresse un télégramme de condoléances au maréchal Pétain : « Veuillez agréer, Monsieur le Maréchal, mes sincères condoléances pour la mort tragique du général Huntziger et de ses officiers[10]. »

En , un monument élevé à l'endroit précis de l’écrasement[11] est inauguré en présence du ministre de la Guerre[6]. Quelques mois plus tôt en [6], une stèle avait été érigée à proximité du point de chute de l’avion, en bordure de la route départementale no 48[12],[13].

Sa veuve est la première femme récipiendaire de l'ordre de la Francisque[14].

Décorations

Sources

Articles connexes

Bibliographie

  • Jean-Loup Avril, Mille Bretons: dictionnaire biographique, p. 204, Éd. Les Portes du Large, 2002, (ISBN 2914612079)
  • Charles Huntziger et Max Schiavon (Ed.), Les carnets secrets du général Huntziger, Paris, Editions Pierre de Taillac, , 450 p. (ISBN 978-2-36445-142-1, SUDOC 241348676)
  • Guy De La Prade, Le Cimetière de Passy et ses sépultures célèbres, p. 87, Éd. Editions des Ecrivains, 1998, (ISBN 2912134250)
  • Jean-Claude Streicher, Le général Huntziger: l'Alsacien du maréchal Pétain, Éd. Bentzinger, 2014, (ISBN 2849604356)

Notes et références

  1. La Revue des deux mondes, 1943, page 434.
  2. « Notice de la base Leonore : Charles Léon Clément Huntziger (cote LH/1327/5) », sur le site des archives nationales (consulté le ).
  3. Dominique Lormier, Comme des lions Mai-juin 1940: Le Sacrifice héroïque de l'armée française, éd. Calmann-Lévy, 2005, (ISBN 2702145523)
  4. France Inter : Entretien d'Olivier Wieviorka dans l'émission 2000 ans d'Histoire
  5. William L. Shirer, The Collapse of the Third Republic, Simon and Shuster, 1969
  6. a b et c « La stèle que les Cévennes veulent oublier », sur midilibre.fr (consulté le ).
  7. « Potez 662 Charles Huntziger (site du crash) », sur aerosteles.net, Aérostèles, lieux de mémoire aéronautique (consulté le ).
  8. « Localisation du lieu de la chute de l’avion du général Huntziger à la limite nord-ouest du territoire de la commune de Bréau-et-Salagosse (entouré de jaune, comme ceux des communes avoisinantes) sur la carte IGN (échelle 1:17055, consulté le 11 novembre 2018) » sur Géoportail.
  9. « Limites communales de Dourbies (zone entourée d’une ligne orange) », sur openstreetmap.org (consulté le ).
  10. Hebdomadaire Je suis partout, 15 novembre 1941, page 2.
  11. 44° 03′ 41″ N, 3° 32′ 11″ E
  12. « Potez 662 Charles Huntziger (bord de route) », sur aerosteles.net, Aérostèles, lieux de mémoire aéronautique (consulté le ).
  13. « Localisation de la stèle élevée en bordure de la D 48 au col du Minier (1 260 m) dans le nord-ouest du territoire de la commune de Bréau-et-Salagosse (entouré de jaune) sur la carte IGN (échelle 1:17055, consulté le 11 novembre 2018) » sur Géoportail.
  14. Robert O.Paxton, L'Armée de Vichy. Le corps des officiers français, Éd. Tallandier, (ISBN 9791021016774)

Liens externes

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