Bataille de Debaltseve

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Bataille de Debaltseve
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Théâtre des opérations.
Informations générales
Date 17 janvier -
Lieu Debaltseve
Issue Victoire des républiques séparatistes.
Belligérants
Drapeau de l'Ukraine Ukraine République populaire de Donetsk
République populaire de Lougansk
Drapeau de la Russie Russie
Commandants
Drapeau de l'Ukraine Serhiy Chaptala
Drapeau de l'Ukraine Semen Sementchenko
Drapeau de l'Ukraine Yevhen Youkhanov
Drapeau de l'Ukraine Dmytro Zaharia
Issa Mounaïev
Adam Osmaïev
Alexandre Zakhartchenko
Olga Katchoura
Alexeï Mozgovoï
Drapeau de la Russie Nikolaï Kozitsyn
Forces en présence
4 700 à 8 000 hommes
120 chars
240 pièces d'artillerie
(sources ukrainiennes)[1]
10 000 hommes
510 chars et blindés
400 pièces d'artillerie
(sources ukrainiennes)[1]
Pertes
179 morts
331 blessés
(selon l'Ukraine)[2],[3]
58 morts
120 à 150 blessés
(selon les séparatistes)[4]

2 911 morts
(selon l'Ukraine)[5],[6]

70 morts
(pertes de l'armée russe, selon l'opposition russe)[7]

Guerre du Donbass

Batailles

Contexte

Annexion de la Crimée


Troubles pro-russes


Guerre du Donbass

Coordonnées 48° 19′ 01″ nord, 38° 24′ 00″ est
Géolocalisation sur la carte : Ukraine
(Voir situation sur carte : Ukraine)
Bataille de Debaltseve
Géolocalisation sur la carte : Europe
(Voir situation sur carte : Europe)
Bataille de Debaltseve

La bataille de Debaltseve est une série d'affrontements opposant du 17 janvier au 18 février 2015 l'armée ukrainiennes aux forces séparatistes soutenues par la Russie autour de la ville de Debaltseve, pendant la guerre du Donbass. Debaltseve et sa région, situées entre les territoires de la république populaire de Donetsk et de la république populaire de Lougansk, est un nœud routier et ferroviaire stratégique qui était tenu depuis le 28 juillet 2014 par les forces loyalistes ukrainiennes. Le , la ville est assiégée par les forces de la république populaire de Donetsk[8] destinés à tenter de les expulser de cette zone. Un mois plus tard, le 18 février, l'armée ukrainienne abandonne la ville. Cette bataille constitua le dernier d'envergure de la guerre du Donbass jusqu'à l'intervention russe de 2022, l'accord de cessez-le-feu Minsk II signé le 15 février mettant fin aux affrontements de grande ampleur.

Prélude[modifier | modifier le code]

Après divers efforts infructueux pour reprendre les villes de Lougansk et de Donetsk, les forces ukrainiennes décident de concentrer leurs efforts vers la zone de Debaltseve. Tentant de séparer les forces de la RPD et de la LPR les unes des autres est d'abord Debaltseve reprise le 29 juillet.
Dans la semaine qui suit, les forces ukrainiennes abandonnent leurs efforts d'enveloppement le long de la frontière continuent plutôt à pousser vers l'est depuis la ville Debaltseve et le long de la crête de Donets. Divisant davantage le territoire séparatiste en deux.
Le 24 août les unités ukrainiennes qui étaient en train de capturer la ville d'Ilovaïsk se retrouvent prises par surprises lors d'une contre-attaque séparatistes et sont rapidement encerclées. Après plusieurs jours sous des barrages d'artillerie, les ukrainiens négocient ce qui semblait être un retrait pacifique vers les positions ukrainiennes tenues plus à l'ouest.
Le 30 août, cependant, à une dizaine de kilomètres de la sortie de la ville, se déplaçant dans une colonne de jusqu'à soixante véhicules, ils se sont heurtés à une embuscade bien préparée, d'une durée de plusieurs kilomètres.
Les séparatistes, soutenus par de fortes troupes régulières russes selon les ukrainiens, détruisent presque entièrement la colonne ukrainienne. Tuant des centaines, peut-être même jusqu'à 1 000 soldats ukrainiens dans le processus, tout en capturant 500 autres[9].

Pour l'armée ukrainienne, ce fut la rencontre la plus meurtrière de toute la guerre et elle cause au quartier général ukrainien de se décider à passer à la défensive, tandis que l'armée séparatiste, elle, consolidait ses gains.
Par la suite, le 5 septembre à l'automne 2014 et après la signature de l'accord de Minsk I, le 5 septembre, les forces ukrainiennes contrôlent toujours fermement le saillant de Debaltseve alors que la ligne de front semble plus ou moins se stabiliser.

Fin novembre, les hostilités augmentent de nouveau. Les séparatistes lancent alors un assaut contre l'aéroport ukrainien de Donetsk où les combats se poursuivent jusqu'au 21 janvier 2015. Par la suite, l'aéroport sous le contrôle des séparatistes, ceux-ci portent leur offensive plus avant et cherchent désormais à encercler le saillant de Debaltseve.

Déroulement des combats[modifier | modifier le code]

Retraite[modifier | modifier le code]

Le , 2 475 soldats ukrainiens, qui ont continué à être bombardés par les séparatistes en dépit du cessez-le-feu prévu par l'accord de Minsk 2 à partir du 15 février à 00h00, quittent la ville, laissant les rebelles pro-russes y entrer. Malgré les propos rassurants du président ukrainien : « Nos unités ont quitté la ville comme prévu, de manière organisée, avec leurs équipements de combat, les chars, les blindés, les canons automoteurs et les véhicules », la perte de cette ville constitue un revers majeur supplémentaire pour Kiev, qui ne cesse d'enchaîner les défaites militaires depuis plusieurs mois[10]. Au cours de la retraite, les Ukrainiens perdent au moins 13 soldats tués dont le tchétchène Issa Mounaïev, commandant du bataillon Doudaïev, 157 blessés, 82 disparus et 93 prisonniers[11]. Les pertes des forces séparatistes sont quant à elles inconnues.

Ordre de bataille[modifier | modifier le code]

Ukraine[modifier | modifier le code]

Les Ukrainiens loyalistes alignent plusieurs unités utilisant le char de combat T-64[12] :

Armée de terre ukrainienne
Garde nationale de l'Ukraine
Patrouille de police spéciale
Formations indépendantes

Séparatistes/Russie[modifier | modifier le code]

Les forces « novorossiennes » utilisent des chars de combat T-64 et T-72[12]:

  • la brigade irrégulière « Prizrak » (ou « brigade fantôme ») avec ses 3 000 hommes, dont des volontaires français, allemands, italiens, espagnols, chiliens ;
  • garde nationale cosaque (4 000 hommes avec blindés et artillerie).

Aux côtés des rebelles, se trouvent des unités de l'armée russe[13] :

Armée de terre russe
GRU
Forces pro-russes (uk) (1er corps d'armée de la RPD)
Formations indépendantes

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes
  1. constituée d’environ 500 hommes
  2. formé d’environ 900 volontaires avec un statut de garde nationale (au sens américain du terme)
  3. constitué d'environ 500 volontaires tchétchènes hostiles aux Russes et au président tchétchène Ramzan Kadyrov.
Références
  1. a et b Olivier Fourt, « La «bataille» de Debaltseve étudiée à l'école de Cavalerie de Saumur », RFI, .
  2. « 179 soldats tués en un mois dans la bataille de Debaltseve, selon les autorités ukrainiennes », RFI.
  3. https://www.kyivpost.com/article/content/ukraine-politics/casualties-from-debaltseve-cauldron-136-dead-331-injured-ukrainian-defense-ministry-407373.html
  4. (en) Associated Press, « Nemtsov Report : 220 Russian Soldiers Died in Ukraine Battles », sur voanews.com, Voice of America (VOA News), (consulté le ).
  5. https://www.pravda.com.ua/rus/news/2015/02/20/7059287/
  6. https://www.pravda.com.ua/news/2015/02/20/7059287/
  7. https://www.reuters.com/article/us-ukraine-crisis-russia-report/scores-of-russian-soldiers-killed-in-east-ukraine-opposition-report-idUSKBN0NX0WA20150512
  8. « Un soldat russe raconte sa guerre en Ukraine - La Croix », La Croix, (consulté le ).
  9. (en) « The War in Ukraine : The Battle of Ilovaisk », sur NAOC (consulté le ).
  10. L'Obs avec AFP, « Ukraine: l'armée abandonne Debaltseve, Kiev demande un contingent international pour la paix », .
  11. Le Figaro avec AFP et Reuters, « Ukraine: 13 soldats ukrainiens tués, 93 faits prisonniers et 82 portés disparus à Debaltseve », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
  12. a et b Guillaume Paris, « Les blindés en combat en localité: l’Ukraine », sur ultimaratio-blog.org, (consulté le ).
  13. a b c d e et f Matteo Puxton, « Russie: le parcours d'une brigade d'élite, de l'invasion de la Crimée aux combats en Syrie », France Soir, (consulté le ).
  14. The 25th Spetsnaz Regiment of GRU