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'akava'ine

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'akava'ine est un terme maori des îles Cook qui désigne, depuis les années 2000, les personnes transgenres d'origine maorie des îles Cook.

Si ce terme est sans doute ancien, l'identité qu'il dénote date du XXIe siècle et découle d'une influence d'autres Polynésiens, du fait de l'interaction interculturelle des Polynésiens vivant en Nouvelle-Zélande, en particulier les fa'afafine des Samoa, femmes assignées homme à leur naissance et parfois décrites comme relevant d'un troisième genre[1].

Termes et étymologie

Selon le dictionnaire maori des îles Cook de 1995, 'akava'ine se constitue du préfixe aka (« être ou se comporter comme ») et va'ine (« femme »)[2], le sens compositionnel est donc « se comporter comme une femme ». Un antonyme de ce terme pourrait être 'akatāne (« agir virilement »)[2],[3].

Le mot maori néo-zélandais Whakawahine a une signification similaire.

Selon Alexeyeff, le mot 'akava'ine désigne les femmes qui sont jugées égocentriques et vaniteuses[4].

Parfois, le mot laelae est aussi utilisé de manière péjorative pour la critique ou le ridicule du comportement féminin affiché par un homme, par exemple décrit comme efféminé ou homosexuel[4]. Laelae est le terme familier des îles Cook, il est similaire au mot raerae utilisé à Tahiti.

Le mot tutuva'ine (« comme une femme ») est utilisé moins fréquemment et fait normalement référence à un travesti ou à une drag queen[4],[5].

L'homosexualité est illégale pour les hommes dans les îles Cook[6], mais il existe un mouvement militant transgenre dans les îles du Pacifique pour décriminaliser les droits des LGBT[7].

Histoire

Initialement acceptées, les personnes non cisgenres changent de situation à partir du dix-neuvième siècle, avec l'arrivée des missionnaires anglais[réf. nécessaire].

Marshall en 1971 nie qu'il y a des homosexuels à Mangaia dans les îles Cook, tout en estimant qu'il y a « deux ou trois hommes berdache à Mangaia qui aiment le travail des femmes, peuvent avoir une silhouette féminine et, dans une certaine mesure, peuvent se vêtir comme une femme »[8]. Les personnes assignées homme à leur naissance qu'il a observe aiment et excellent dans le travail des femmes et « sont fréquemment appelés à aider à la cuisine, aux festins, à coudre des taies d'oreiller et à découper des robes et des patrons de vêtements » et « ne montrent aucun désir apparent de partenaires sexuels masculins »[8].

Culture contemporaine

À la fin des années 1990, le terme laelae, emprunt au tahitien raerae, était le terme le plus couramment utilisé pour décrire les catégories transgenres traditionnelles et les individus considérés comme homosexuels[9].

L'emploi du mot maori 'akava'ine pour une personne transgenre semble récent, car aucune preuve n'en fait un rôle de genre établi dans la société maorie des Îles Cook : il n'est pas documenté dans les diverses rencontres écrites détaillées du peuple maori pendant l'ère préchrétienne jusqu'au milieu des années 1800 au début des années 1900, bien que ces récits émanent presque tous d'Occidentaux et de missionnaires. En revanche, les personnes transgenres sont mentionnées dans les registres de Samoa (Fa'afafine), Tahiti et Hawai'i (Māhū)[10].

L'homosexualité est proscrite dans les îles Cook pour les hommes alors que les femmes sont libres d'avoir des relations homosexuelles[6].

Certaines 'akava'ine participent à la confection de tivaevae (courtepointes), une activité traditionnellement pratiquée par les femmes de la communauté[11].

Te Tiare Association (TTA) se constitue officiellement le à la Haute Cour de Rarotonga. Cette organisation est créée pour rassembler les 'akava'ine des îles Cook afin que ces personnes soient autonomes. Le a lieu le lancement officiel de TTA et le lancement d'un partenariat entre TTA et la Pacific Islands Aids Foundation[12],[13].

Références

  1. (en) Johanna Schmidt, Gender diversity - Transgender/transsexual people, Te Ara - the Encyclopedia of New Zealand (lire en ligne).
  2. a et b Jasper Buse et Raututi Taringa, Cook Islands Maori Dictionary, (ISBN 978-0-7286-0230-4, lire en ligne [archive du ]), p. 51
  3. Kalissa Alexeyeff, Dancing from the Heart: Movement, Gender, and Cook Islands Globalization, University of Hawaii Press, (ISBN 978-0-8248-3244-5, lire en ligne [archive du ]), p. 105
  4. a b et c Kalissa Alexeyeff, Dancing from the Heart: Movement, Gender, and Cook Islands Globalization, University of Hawaii Press, (ISBN 978-0-8248-3244-5, lire en ligne), p. 104
  5. Ph D. G. G. Bolich, Transgender history & geography : crossdressing in context,, Psyche'S Press, (ISBN 0-615-16766-7 et 978-0-615-16766-4, OCLC 946581773, lire en ligne), p. 289
  6. a et b International Lesbian and Gay Association, « LGBT World legal wrap up survey » [archive du ], , p. 4
  7. « The Talanoa Trans Pacific Equality Project." » [archive du ] (consulté le )
  8. a et b (en) Donald S. Marshall et Robert C. Suggs, Human Sexual Behavior, Variations in The Ethnographic Spectrum, New York: Basic Books, (lire en ligne Inscription nécessaire), « Sexual Behavior on Mangaia »
  9. (en) Niko Besnier et Kalissa Alexeyeff, Gender on the Edge: Transgender, Gay, and Other Pacific Islanders, Hong Kong University Press, coll. « Queer Asia », , 384 p. (ISBN 9789888139279, présentation en ligne), p. 8.
  10. (en) Te Rangi Hiirua, « Mangaian Society », Bernice P. Bishop Museum, Hawaï,‎ (lire en ligne).
  11. (en) Walter E. Little et Patricia Ann McAnany, Textile Economies: Power and Value from the Local to the Transnational, vol. 29, Rowman Altamira, coll. « Society for Economic Anthropology monographs: Society for Economic Anthropology », (ISBN 978-0-7591-2061-7, lire en ligne), p. 72.
  12. (en) « Te Tiare Association Inc. », sur tetiareassociation.com (consulté le ).
  13. (en) Matt Akersten, « Supporting our sisters in the Pacific », sur gaynz.com, (version du sur Internet Archive).

Bibliographie

  • Ernest Beaglehole, Social change in the South Pacific; Rarotonga and Aitutaki, London: Allen & Unwin,
  • Ernest & Pearl Beaglehole, Ethnology of Pukapuka, Honolulu: B.P. Bishop Museum Bulletin, 150,