1re division d'infanterie nord-africaine

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1re division d'infanterie nord-africaine
Image illustrative de l’article 1re division d'infanterie nord-africaine
Train muletier et tirailleurs de la 1re DINA (6e RTM) en manœuvres en Maurienne en septembre 1930.

Création 1928
Dissolution 1940
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de terre
Type Division d'infanterie nord-africaine
Rôle Infanterie
Garnison Lyon
Guerres Seconde Guerre mondiale

La 1re division d'infanterie nord-africaine (1re DINA) est une division d'infanterie de l'armée de terre française créée pendant l'entre-deux-guerres et qui a participé à la Seconde Guerre mondiale. Elle regroupait des troupes indigènes recrutées en Afrique française du Nord : tirailleurs marocains, algériens et tunisiens.

Elle disparait pendant la bataille de France : détruite une première fois fin mai 1940 dans le Nord de la France, elle est brièvement reconstituée comme 1re division légère d'infanterie nord-africaine (1re DLINA) en juin.

Les chefs de la 1re DINA[modifier | modifier le code]

Historique[modifier | modifier le code]

Entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

Manœuvres de Haute-Maurienne en septembre 1930, mulets et tirailleurs du 6e RTM.

Les deux premières divisions d'infanterie nord-africaine sont créées en 1928 pour regrouper les unités nord-africaines affectées aux forces mobiles, aptes selon la loi du 28 mars 1928 relative à la constitution des cadres et effectifs de l'armée à répondre immédiatement à une attaque contre le territoire français[3]. La 2e DINA est créée à Toul tandis que la 1re DINA remplace la 28e division d'infanterie dans le Sud-Est, le long du Rhône[4].

Les tirailleurs de la 1re DINA sont aptes à intervenir en tout point de la frontière alpine. S'entraînant au combat en montagne, les nord-africains sont également affectés à la construction d'ouvrages pour la Ligne Maginot dans les Alpes. Ils forment des sections d'éclaireurs-skieurs, une bataillon, de la même manière que les chasseurs alpins français[4].

De la mobilisation au Nord, septembre 1939 à mai 1940[modifier | modifier le code]

À la mobilisation de 1939, la division s'installe dès le en Haute-Savoie (5e RTM à Chamonix, 27e RTA à Rumilly et 28e RTT autour de Cusy). La division part pour l'Argonne le [4]. La division y est employée aux travaux de préparation du front, installant son PC à Triaucourt-en-Argonne (25 septembre), Verdun (11 octobre), Spincourt (17 octobre), Jarny (8 novembre) puis Burange (22 novembre).

La division passe en réserve du Grand Quartier général français fin décembre, s'installant autour de La Ferté-Milon[5]. La division est bien équipée mais ses équipements de transport sont anciens et en nombre insuffisant[6].

Le , la division embarque par voie ferrée vers Valenciennes. À cause de retards dans son mouvement, la division est désorganisée lorsque ses premiers éléments arrivent le 15 pour être engagés dans la bataille de la Sambre. Le lendemain, la division a été coupée en quatre : trois bataillons de tirailleurs à Valenciennes, l'artillerie en forêt de Mormal, l'état-major et les services au Nord de la division, le reste de l'infanterie autour de Trélon[5]. Le 2e bataillon du 27e RTA défend Jolimetz avec quelques chars et cavaliers motorisés de la 1re DLM le 18[7]. Un bataillon et demi du 27e RTA (dont les rescapés de Jolimetz[réf. souhaitée]), un autre du 28e RTT et un du 5e RTM défendent Le Quesnoy du 18 mai à leur reddition le 21. Deux bataillons du 28e RTT et un du 27e RTA combattent dans le bois d'Antigny. Le 2e groupe du 54e RANA et le 6e du 254e RANA défendent Béthune[5].

Le 22, les restes de la division sont regroupés avec le 9e BCC, deux companies du 22e BCC, deux bataillons du 512e régiment régional et deux bataillons du 401e régiment de pionniers. Le groupement défend au niveau de Béthune le canal Dunkerque-Escaut. Il se replie derrière le canal le 23, puis vers Estaires le 27 et la Lys le lendemain. Entre le 29 mai et le 2 juin 1940, une partie des rescapés est évacuée depuis Dunkerque[5].

Le , trente deux soldats marocains appartenant au 254e régiment d'artillerie de la 1re division d'infanterie nord-africaine qui avaient été faits prisonniers le entre Valenciennes et Béthune, sont fusillés par les Allemands dans la petite commune de Febvin-Palfart[8].

La 1re division légère d'infanterie nord-africaine en juin 1940[modifier | modifier le code]

En juin 1940, les restes des 1re, 2e, 4e et 5e DINA et de la 1re division marocaine sont utilisés pour former la 1re division légère d'infanterie nord-africaine. Ils sont regroupés à partir du 7 juin près de Bernay dans l'Eure. Le 14, la division est parvenue à mettre sur pied trois bataillons d'infanterie mais est dépourvue d'artillerie. Son groupe de reconnaissance, son génie et les transmissions disposent des effectifs nécessaires mais pas de l'équipement requis[9]. Cet effectif est ensuite porté à quatre bataillons et deux escadrons à pied au groupe de reconnaissance[5], et deux groupes de 75 qui rejoignent depuis l'Oise[réf. souhaitée]. La division tente le 16 juin d'arrêter les Allemands sur la Dives à Jort et Coulibœuf puis le lendemain sur l'Orne entre Écouché et La Lande-de-Lougé. La division est capturée le 18 à Ambrières-les-Vallées, bien qu'un élément, incluant le général Tarrit, parvient à embarquer à Quiberon le 20 juin[5].

Composition et garnisons[modifier | modifier le code]

La rue du 5e RTM à Belley, nommée en mémoire de la présence d'un bataillon du régiment dans la ville.

À sa création, la division est constituée des unités suivantes[4] :

En octobre 1935, les deux brigades sont dissoutes et le 6e RTM quitte la division pour rejoindre la 2e DINA à Verdun. L'organisation est alors la suivante[4] :

De septembre 1939 à mai 1940, la composition est la suivante[6] :

La 1re division légère d'infanterie nord-africaine est reconstituée en juin 1940 avec les unités suivantes[5] :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Ministère de la Guerre : État-major général de l'Armée », Journal officiel de la République française,‎ (lire en ligne)
  2. « Ministère de la Défense nationale et de la Guerre : État-major général de l'Armée », Journal officiel de la République française,‎ (lire en ligne)
  3. Roger Michalon, « L’armée française et la crise du 7 mars 1936 », dans La France et l'Allemagne (1932-1936), C.N.R.S. Editions, (ISBN 978-2-222-02428-6, DOI 10.3917/cnrs.inter.1980.01.0289, lire en ligne), p. 289
  4. a b c d et e Jacques Sicard, « Les tirailleurs et spahis nord-africains dans les Alpes et leurs insignes », Militaria Magazine, no 119,‎ , p. 46 - 51
  5. a b c d e f et g « Les troupes d'Afrique dans la guerre 39-40 », Historama, no HS 10 « Les Africains 1830-1960 »,‎
  6. a et b GUF vol. 2, p. 853.
  7. Régis Potié, « Vie et mort d'un escadron Somua : l'escadron de Segonzac, 1/4e cuirassiers de la 1re DLM », Histoire de guerre, blindés et matériel, no 83,‎ , p. 56 - 65
  8. Emile Pecqueur, « Febvin - Palfart 30 mai 1940 Massacre de 32 soldats marocains », sur le site de la commune de Saint Hilaire-Cottes, (consulté le ).
  9. a et b Bertrand Fagalde, « L'agonie d'un corps d'armée : le 16e corps d'armée français en Normandie et Bretagne (juin 1940) [suite] », Revue militaire suisse,‎ (DOI 10.5169/SEALS-348509, lire en ligne, consulté le )

Annexe[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]