1956 en France

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 1 février 2020 à 15:05 et modifiée en dernier par Berdea (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Chronologies
1953 1954 1955  1956  1957 1958 1959
Décennies :
1920 1930 1940  1950  1960 1970 1980
Siècles :
XVIIIe XIXe  XXe  XXIe XXIIe
Millénaires :
-Ier Ier  IIe  IIIe
Chronologies géographiques
Antarctique
Chronologies thématiques
Calendriers

Cette page concerne l'année 1956 du calendrier grégorien.

Évènements

Janvier

Février

Mars

  • Une directive du ministère des Finances énonce : « La loi fiscale doit être appliquée. Nous ne pouvons envisager de mesure de clémence tant que se poursuivent les mouvements d'opposition fiscale » alors que les fonctionnaires s'attendent à une recrudescence des incidents lors des contrôles fiscaux ; les petits commerçants de l'UDCA faisant la chasse aux polyvalents.
  • Du pétrole est trouvé à Parentis et du gaz naturel à Lacq.
  • Les protectorats du Maroc et de Tunisie se voient accorder leur indépendance sans combat.
  • 1er mars : France / Vatican : par une lettre, le pape Pie XII accorde sa bénédiction apostolique et une contribution financière personnelle pour la construction de la basilique souterraine, église Saint-Pie X de Lourdes, le chantier s'ouvre dès le .
  • 8 mars : fondation de la Maternité heureuse par Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé et Évelyne Sullerot
  • 12 mars :
    • Le parlement vote par 465 voix contre 49 des pouvoirs spéciaux législatif au gouvernement pour maintenir l'ordre en Algérie.
    • Le Gouvernement Guy Mollet demande et obtient le vote des pouvoirs spéciaux : « Le gouvernement disposera en Algérie des pouvoirs les plus étendus pour prendre toutes les mesures exceptionnelles commandées par les circonstances, en vue du rétablissement de l'ordre, de la protection des personnes et des biens et de la sauvegarde du territoire ».
    • Le président du Conseil, Guy Mollet cosigne avec le ministre de la Défense, Bourgès-Maunoury, celui de la Justice, François Mitterrand, et Robert Lacoste — gouverneur général de l'Algérie — un décret relatif à l'application de la justice militaire en Algérie. Ce décret donne les pleins pouvoirs à l'armée. 250 000 hommes supplémentaires sont envoyés en Algérie afin d'assurer le « quadrillage » de la population que Robert Lacoste réclamait depuis son arrivée en Algérie.
  • 20 mars : la Tunisie et le Maroc accèdent à leur indépendance. Loi cadre Deferre amorçant la décolonisation de l'Afrique noire
  • 27 mars : vote du 2e plan pour la modernisation et l'équipement économique. La comptabilité nationale est utilisé comme base à l'orientation des investissements avec des recommandations applicables à des actions de base : la recherche scientifique, la diffusion des méthodes modernes dans l'agriculture, la spécialisation et l'adaptation des entreprises industrielles, la reconversion de la main-d'œuvre et l'organisation des marchés. Le plan prévoit une poursuite rapide de l'expansion économique.

Avril

  • 12 avril : en raison de la guerre d'Algérie où le contingent est engagé depuis 1955 mais de façon parcimonieuse, un décret prolonge la durée initiale du service militaire de six à neuf mois par le biais du maintien sous les drapeaux ou du rappel.

Mai

  • 8 mai : rappel de 50 000 réservistes.
  • 18 mai : embuscade de Palestro en Algérie, émotion considérable à la nouvelle du massacre de 20 rappelés.
  • 28 mai : de graves affrontements ont lieu à la gare Saint-Lazare entre les forces de l’ordre et des manifestants opposés au départ des rappelés vers l’Algérie. Des incidents similaires se sont déroulés pendant tout le mois dans d’autres gares françaises.

Juin

  • 20 juin : emprunt national.
  • 23 juin : adoption de la loi-cadre Defferre qui instaure notamment le suffrage universel direct et le collège unique dans tous les territoires d’outre-mer.
  • 28-30 juin : 48e congrès national de la SFIO à Lille.
  • 30 juin : loi fiscale créant d'un Fonds national de solidarité visant à financer un revenu minimum pour les personnes âgées. Son coût, estimé à 140 milliards de francs français, est couvert par une majoration des impôts existants pour 110 milliards et par la création d'une vignette auto (recettes supplémentaires de 32 milliards de francs), ce qui irrite les automobilistes déjà lourdement taxés par la carte grise et par la taxe sur l'essence d'un montant de 233 %. Le gouvernement rompt pour la première fois le principe d’universalité du budget en affectant directement les nouvelles recettes fiscales au financement exclusif du Fonds de solidarité.
  • L'abattement sur l'impôt est étendu aux salaires hérités de la guerre, ce qui accroît considérablement les dépenses fiscales de l'Etat.
  • L'impôt sur le revenu est majoré de 10 % (taxe proportionnelle pour les bas revenus, majoration de 10 % de la surtaxe progressive pour les hauts revenus). Les droits de timbre sont majorés de 20 %. La taxe sur les opérations boursières et la taxe sur les alcools augmentent de 50 %. Les droits de succession deviennent imposables suivant un barème de 1 à 5 %.
  • La situation budgétaire du pays devient dramatique devant les engagements sociaux et militaires auxquels doit faire face la IVe République. Prévues à l'origine à 300 milliards de francs, les dépenses militaires du conflit algérien s’élèvent à plus de 600 milliards et en dépit de l’alourdissement de la pression fiscale, le besoin de financement de l'État se creuse. L’ensemble des dépenses militaires représente alors près de 1 400 milliards de francs courants sur un engagement budgétaire total de plus de 4 600 milliards de francs.

Juillet

  • 18-21 juillet : XIVe congrès du PCF au Havre.
  • Parmi les 2 000 000 de jeunes appelés sous les drapeaux pour partir en Algérie, le ministère du travail estime qu'il y a notamment 50 000 ouvriers spécialisés dont l'industrie et le bâtiment vont avoir beaucoup de mal à se passer. Il est envisagé d'augmenter la durée légale du travail pour compenser la pénurie de main d'œuvre si l'exode rural qui pourtant est conforme aux objectifs du troisième Plan de modernisation ne suffit pas à éviter de grosses tensions sur le marché de l'emploi.
  • 400 000 hommes déployés en Algérie.

Août

  • 2 août : l'alourdissement des dépenses militaires et le dérapage global des dépenses de l'État obligent au recours à de nouveaux prélèvements fiscaux. Majoration de l'impôt sur les sociétés (qui passe à 41,8 %), des droits de succession et de la TVA sur les produits de luxe (qui passe à 35 %). Ces mesures doivent accroître les recettes fiscales de 100 milliards de francs. Émission d'un nouvel emprunt de 150 milliards de francs.
  • 4 août : le gouvernement crée une taxe sur les automobiles, la vignette, afin de financer les retraites. Elle sera supprimée par Laurent Fabius (2000). Cette taxe est contestée dès sa mise en œuvre à cause de son faible rendement (32 milliards de francs au lieu de 64), de son injustice (frappant tous les véhicules sans exception) et de son incidence économique contestable (chute des ventes de véhicules lors des premières années)
  • 8 août : loi portant amnistie de certaines infractions commises en Tunisie.

Septembre

Octobre

Novembre

Décembre

Thématique

Économie

  • 1 franc français de 1956 = 0,01709 euro de 2002
  • En mai, le ministre de l'économie Paul Ramadier lance « l'emprunt du progrès » indexé sur la production industrielle nationale, avec un taux de base annuel de 5 % sur 15 ans, devant être augmenté de 0,5 % chaque fois que l'indice de la production industrielle gagne 1 %. L'emprunt est couvert en quatre semaines pour un montant de 80 milliards de francs (750 milliards d'euros).
  • La crise économique, couplée à la hausse des dépenses militaires et des investissements publics provoque un important dérapage des dépenses de l'État et du déficit qui passe de 495 à 770 milliards de francs.
  • En octobre, est lancé un autre emprunt national, indexé cette fois sur les cours de la bourse. Il rapporte 320 milliards de francs (2 990 milliards d'euros).
  • 3 880 milliards de francs de recettes budgétaires
  • 4 650 milliards de francs de dépenses de l'État, dont 30 % affecté à l'armée, 20 % au social, 20 % aux dépenses intérieures (instruction, justice...), 13 % aux investissements, 17 % à la dette[3].

Société

  • L'hiver est particulièrement rude dans le sud de la France, on mesure des températures allant jusqu'à −30 °C. Seul un tiers des oliviers survivront ; la plupart des moulins à huile ferment.
  • Création du fonds national de solidarité, minimum vieillesse alimenté par la vignette automobile.
  • Création de l'Examen spécial d'entrée à l'université.
  • Le programme social du gouvernement Mollet accroît de 260 milliards de francs les dépenses de l’État.

Guerre d'Algérie

  • 1 405 milliards de francs, soit 7,5 % du PIB, sont affectées au financement des dépenses militaires dont 43 % est absorbé par le conflit algérien.
  • En l'espace d'un an, les effectifs déployés sur le terrain passe de 100 000 à 250 000 hommes avec l'appel du contingent.
  • Les dépenses militaires ont augmenté de 50 % en 2 ans et représentent 30 % du budget de l'État.
  • L'armée reçoit des pouvoirs spéciaux en Algérie pour lutter contre le terrorisme du FLN.

Culture

Littérature

Cinéma

Films français sortis en 1956

Autres films sortis en France en 1956

Naissances en 1956

Décès en 1956

Notes et références

  1. Flore Capelier, Comprendre la protection de l'enfance : L'enfant en danger face au droit Protection de l'enfance, Dunod, (présentation en ligne)
  2. Céline Develay Mazurelle, « Paris 1956 : Afrique-sur-Seine », rfi.fr, (consulté le )
  3. Frédéric Tristram, Une fiscalité pour la croissance (lire en ligne), Annexe 3. L’évolution de la situation financière de l’État entre 1945 et 1969

Voir aussi

Articles connexes