Sophie Taeuber-Arp
Sophie Taeuber, née le 19 janvier 1889 à Davos, Suisse et morte le 13 janvier 1943 à Zurich, est une artiste, peintre et sculptrice suisse ayant participé aux mouvements Dada puis surréaliste avec son époux Jean Arp. Son œuvre, marquée par la géométrie et le rythme[1], embrasse des formats à deux dimensions (tableaux, travaux sur tissu[1]), à trois dimensions [1] (sculpture, reliefs) et le spectacle vivant (danse, théâtre).
Vie et œuvre
Sophie Taeuber étudie les arts appliqués à Saint-Gall, Munich et Hambourg et grâce à son amie Mary Wigman, elle découvre la danse d'expression. Elle prendra des cours sous la direction du chorégraphe Rudolf von Laban.
Elle s'installe à Zurich en 1915, année où elle rencontre Jean Arp et participe avec lui au mouvement Dada[2]. Son talent de danseuse lui ouvre les portes du cabaret Voltaire. Cependant elle doit utiliser un pseudonyme et danser masquée, car les danses pleines d'inventions, de caprices et de bizarreries qu'elle offre en spectacle, ne sont pas en accord avec l'École des Arts décoratifs de Zurich où elle enseigne de 1921 à 1929. En 1921, elle a épousé Jean Arp, devenant ainsi Sophie Taeuber-Arp, qui est désormais son nom d'artiste peintre[2].
En 1926, Sophie Teauber-Arp achève la décoration abstraite et géométrique d'une halle de danse à laquelle elle associe Jean Arp et Theo van Doesburg. Theo s'est également vu confier le remaniement entier de l'aile droite de ce bâtiment: l'Aubette de Strasbourg qui devient un complexe de loisirs et de restauration[3].
En 1931 elle entre dans le mouvement Abstraction-Création et crée la revue Plastique dont cinq numéros seulement paraitront de 1937 à 1939[2].
En 1940, le couple se réfugie en Dordogne puis sur la Côte d'Azur. Et en 1941 elle crée avec Sonia Delaunay, entre autres, une colonie d'art à Grasse (Alpes-Maritimes), active jusqu'en 1943. Les Arp possèdent une maison entourée d'oliviers dont la vue s'étend jusqu'à la mer : Sonia Delaunay dit dans sa biographie : '
« ... avec Sophie Taeuber et Suzy et Alberto Magnelli, notre petit groupe formait un îlot de paix et d'amitié qui créait une atmosphère favorable au travail[4]. »
Elle meurt à Zurich intoxiquée par le monoxyde de carbone émis par un poêle à gaz défectueux. Sa mort frappe douloureusement Jean Arp qui ne travaille plus pendant trois ans [5].
« Son œuvre comporte un grand nombre de peintures et reliefs ainsi que des œuvres d'art appliqués. Dès 1916, l'artiste réduit les formes à des carrés et rectangles disposés (...) selon des horizontales et des verticales : Composition verticales. Dans les années suivantes, elle introduit des cercles[2]. »
En 1995 entre en circulation un billet de banque de 50 francs suisses à son hommage, sur lesquels figure sa Tête Dada[1]
Notes
- [1]
- Laclotte et Cuzin 1987, p. 888
- Ferrier et Le Pichon 1988, p. 247
- Damase et Delaunay 1978, p. 130
- Ferrier et Le Pichon 1988, p. 513
Bibliographie
- Michel Laclotte, Jean-Pierre Cuzin, Dictionnaire de la peinture, Paris, Larousse, , 991 p. (ISBN 978-2-03-511307-8)
- Jacques Damase, Sonia Delaunay, Nous irons jusqu'au soleil, Paris, Robert Laffont, , 226 p. (ISBN 2-221-00063-3)
- Jean-Louis Ferrier, Yann Le Pichon, L'Aventure de l'art au XXe siècle, Paris, éditions du Chêne-Hachette, , 898 p. (ISBN 2-85108-509-3) préface de Pontus Hultén
- Résumé [2] de sa vie et son œuvre pour accompagner les billets de banque suisses.