Loup de Sens

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Saint Loup
Image illustrative de l’article Loup de Sens
Saint Loup, tableau du XVIIIe s.,
église prieurale de Saint-Loup-de-Naud.
évêque de Sens
Naissance v. 573
Orléans
Décès  
Brienon
Vénéré à Sens et Brienon (Yonne)
Montereau-Fault-Yonne, Saint-Loup-de-Naud, et Tigeaux (Seine-et-Marne).
Vénéré par l'Église catholique romaine
Fête (France)
Attributs Protection des troupeaux, épilepsie, maladies nerveuses, peur

Loup de Sens
(saint Loup)
Image illustrative de l’article Loup de Sens
Biographie
Naissance
Orléans
Décès
Brienon-sur-Armançon
Évêque de l'Église catholique
Évêque de Sens

Saint Loup ou Leu (Lupus en latin), né à Orléans vers 573 et mort à Brienon le , est un évêque de Sens et un saint catholique français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Loup naît d’une famille illustre, près d’Orléans. L'un de ses oncles est évêque d'Orléans[1] (Austrène, mort en 604), un autre, Aunaire, est évêque d'Auxerre. Sa mère Austrégilde ou Aide sera honorée d'un culte public[2].

Elle et son père Beto lui assurent une éducation soignée en le plaçant à Auxerre sous les yeux de son oncle Aunaire[2] ; à l’école il surpasse tous les autres élèves. Il fait preuve d’une grande piété et d’un grand ascétisme : attentionné envers les pauvres, il pratique la charité avec application. Sa réputation est telle qu’il est nommé évêque de Sens à la mort d’Arthemius. Les clercs comme le peuple se réjouissent du nouvel évêque, doté de toutes les vertus : défenseur de la justice, célèbre pour sa continence, pratiquant le jeûne, large dans ses aumônes, zélé dans l’annonce de la sainte doctrine. Ses biographes le montrent humble, amateur de musique et intrépide. Il se montre bon envers les personnes bienveillantes mais aussi envers les impies et ses ennemis. Accusé de trop aimer Verosia[3], la fille de son prédécesseur Arthemius[4], il refuse de se défendre : « les paroles d’autrui ne peuvent nuire en rien à l’homme qu’une conscience propre ne salit pas » répond-il. À la fin du VIe siècle, il fonde le monastère Sainte-Colombe (dont les ruines aujourd'hui sont visibles près de l'abbaye Sainte-Colombe)[5].

À la mort du roi des Burgondes Thierry II en 613, et alors que le roi des Francs Clotaire II envahit le royaume burgonde, il réussit à repousser les troupes ennemies ; il se serait servi d'une clochette, instrument encore inusité à l'époque et dont le son aurait effrayé les hommes[6].

Victime des calomnies de Farulfus, à qui Clotaire confie la Bourgogne, et qu’il refuse de servir, et de Medegesil, jaloux de lui[7], il est exilé par le roi en Neustrie, dans le pays païen de Vimeu, à Ansennes, chez le duc Boson Landegesil. Il s'établit dans la vallée de la Bresle et en profite pour convertir les populations locales et baptiser de nombreuses personnes. Mais les Sénonais pleurent leur évêque, surtout devant les exactions de Medegesil[8], et ils demandent à Clotaire de le rappeler d’exil. Le roi, cédant à leur demande, rappelle Loup qui rentre à Sens sous les honneurs, et « chargé de présents »[4]. Il est plus vertueux que jamais et accomplit de nombreux miracles ; on dit que la grosse cloche de la cathédrale tintait harmonieusement à chaque fois que Loup passait, pour plaire à son oreille de musicien, et sonnait furieusement, sauvagement, quand l'ennemi approchait de la ville. Il meurt en 623, un 1er septembre, date à laquelle il est aujourd'hui honoré en odeur de sainteté. On lui attribue encore des miracles sur son tombeau.

Culte[modifier | modifier le code]

Statue de saint Loup (Cathédrale Saint-Tugdual de Tréguier.

Loup est enterré dans l'église Sainte-Colombe de Sens[4].

Il est principalement honoré dans l'ancien diocèse de Sens, à Sens, ainsi qu'à Brienon, où il mourut, mais aussi à Saint-Loup-de-Naud et Montereau-Fault-Yonne. On trouve des traces de culte en l'église Saint-Leu de Parpeville dans l'Aisne, à Saint-Loup-en-Champagne, en Brie, à Cézy, Champs-sur-Marne et dans l'Orléanais, à Ingré, et jusque dans le Wurtemberg, à Wilflingen, dans la commune de Langenenslingen. Mais saint Loup de Troyes a visité et évangélisé et/ou travaillé dans ces régions et c'est peut-être de lui qu'il y s'agit.

À Bagnolet (Seine-Saint-Denis), Bois-d'Arcy (Yvelines), Chennevières-lès-Louvres (Val-d'Oise), Paris et Saint-Leu-la-Forêt son nom est associé à celui de saint Gilles : les fêtes de ces deux saints ont lieu le même jour, le 1er septembre, et ils se partagent la dédicace d'une même église[9].

À Guingamp, il a donné son nom au Festival de la Saint-Loup. Il est représenté en statue dans la cathédrale Saint-Tugdual de Tréguier.

À Tigeaux, le puits Saint-Leu : chaque premier dimanche de septembre, une procession a lieu sur la place du village pour célébrer les vertus supposées miraculeuses de l'eau de ce puits qui guérirait les maladies des yeux et la peur. Ce puits aurait été découvert par saint Leu ou Loup, évêque de Sens[réf. nécessaire].

Famille[modifier | modifier le code]

Loup est sans aucun doute issu d'une famille noble d'Orléans. Voici une proposition de reconstitution de sa parenté[10] :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Ragnacaire
roi de Cambrai
(† 490 ou 510)
 
Richier
 
Richomer
ou Rigomer
roi franc
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Pastor
noble d'Orléans
 
Ragnora
 
Richomer
évêque de Meaux
(† 530)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Betton
noble d'Orléans
 
Austregilde
 
Austrène
évêque d'Orléans
(587 et 604)
 
 
 
Richomer
évêque d'Orléans
(573)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Loup
évêque de Sens
(613)
 
Richomer
patrice de Burgondie
(607)
 
Gertrude
abbesse de Hamage
(† 649)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Bertrude
x Clotaire II
roi des Francs
 
 
 
Gerberge
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Dagobert Ier
roi des Francs
 
Erchinoald
maire du palais
(† 658)
 
Adalbald
duc
x Rictrude
 
 
 
Selon la nouvelle édition de 2014, des ancêtres de Charlemagnes, de Christian Settipani, Richomer est plus probablement le fils de Austrène, évêque d'Orléans, et ainsi le cousin germain de Saint-Loup[11].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Saint Loup Évêque de Sens († 623) », dans Les saints du jour (02 septembre), sur jubilatedeo.centerblog.net.
  2. a et b Cornat (abbé), Notice sur les archevêques de Sens et les evêques d'Auxerre, Imprimerie et librairie de Ch. Duchemin, Sens, 1855, pages 70-71.
  3. D'autres biographies donnent pour nom Eulosie.
  4. a b et c « Le martyrologe romain fait mémoire de Saint Loup », Magnificat, no 238,‎ , p. 36.
  5. Bataille 1992, p. 30.
  6. Histoire des villes de France, Volume 3, p. 109.
  7. Medegesil, ou Madégésile aurait souhaité prendre la place de l'évêque, et pour cela il aurait cherché à le faire destituer en le calomniant.
  8. Medegesil aurait été tué dans une émeute populaire.
  9. Marcel Girault,« Saint-Gilles-du-Gard un grand lieu de pèlerinage médiéval », SaintJacquesInfo, mis à jour le 1er avril 2008.
  10. Christian Settipani, Les ancêtres de Charlemagne, Paris, 1989, p. 121-123.
  11. Christian Settipani, Les ancêtres de Charlemagne, Occasional Publications UPR, (ISBN 978-1-900934-15-2, lire en ligne)

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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