Lilian Greuze

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Lilian Greuze
Description de cette image, également commentée ci-après
Lilian Greuze photographié par Léopold-Émile Reutlinger sur le thème de la Cruche cassée, d'après la peinture de Jean-Baptiste Greuze (1725-1805) père de l'artiste Anna Greuze (1762-1842).
Nom de naissance Jeanne Delagereuil
Surnom Jeanne Barroil, Jeanne Ziegler
Naissance
8e arrondissement de Paris
Nationalité Drapeau de la France France
Décès (à 93 ans)
16e arrondissement de Paris
Profession Actrice, mannequin, infirmière

Lilian Greuze[Note 1], née Jeanne Delagereuil, légitimée sous le nom de Jeanne Barroil et dite Jeanne Ziegler après son mariage, née le à Paris et morte le dans la même ville, est une actrice française active au théâtre puis au cinéma, à l'époque du muet puis du parlant, des années 1900 aux années 1930.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et vie privée[modifier | modifier le code]

Jeanne Delagereuil naît de père et mère non dénommés en 1890 à Paris[1],[2]. Elle vit avec sa mère.

Au début de sa carrière, elle devient la maîtresse de Jules Gervais, sénateur et président du conseil d'administration des fromageries Gervais fondées par son père Charles Gervais[1],[3]. Leur relation, qui va durer longtemps, est connue et fait l'objet d'allusions plus ou moins explicites dans la presse.

En 1914, Jeanne Delagereuil reconnaît comme son enfant une fille, née sous les prénoms de Colette Renée en 1912[4],[5]. En 1921, la fillette est reconnue à son tour par René Nagelmackers, fils de Georges Nagelmackers, le fondateur de la Compagnie des wagons-lits[6].

En 1925, Jeanne Delagereuil est légitimée par le mariage de ses parents, auxquels elle sert de témoin de mariage[7]. Elle prend dès lors le patronyme de son père, Étienne Louis Henri Barroil, né à Marseille[Note 2].

Au milieu des années 1920, Jeanne Barroil est établie 19 rue Clément-Marot avec sa fille Colette[8]. En 1930, son mariage avec Jules Gervais est annoncé dans la presse, puis rapidement démenti[1]. Peu après, sa fille entre comme petit rat à l'Opéra de Paris sous le nom de Colette Sylva[9].

Jules Gervais meurt en 1933. Au milieu des années 1930, l'actrice réside à Neuilly-sur-Seine, au 5 rue Angélique-Vérien[10].

En 1952, elle est légèrement blessée dans un accident de voiture[11]. Le véhicule est conduit par sa fille.

En 1954, elle se marie à Neuilly avec Paul Henri Ziegler[2], président de la Compagnie de construction mécanique procédés Sulzer, et le reste jusqu'à la mort de celui-ci, en 1968.

Carrière[modifier | modifier le code]

Caricature d'Yves Marevéry sur les trois acteurs jouant dans la pièce de Jehanne d'Orliac, Joujou tragique, au théâtre du Gymnase, en 1907.
Lilian Greuze par Léopold-Émile Reutlinger.

Le journaliste et peintre Michel Georges-Michel affirme avoir rencontré la jeune fille à l'âge de 15 ans, alors qu’elle déclamait, sous le nom de Greuze, de la poésie devant la Comédie-Française[1],[3]. Après lui avoir choisi le prénom Lilian, il la recommande au critique Catulle Mendès, qui la recommande lui-même à Sarah Bernhardt.

Plus tard, elle racontera être apparentée au peintre Jean-Baptiste Greuze (1725-1805) et avoir pris ce nom de scène sur les conseils de Sarah Bernhardt, une amie de sa famille[12].

Lilian Greuze débute en 1906 comme jeune ingénue au théâtre. L'année suivante, elle joue dans la pièce de Jehanne d'Orliac[13], Joujou tragique, au côté de Roger Vincent et de la comédienne Polaire, au théâtre du Gymnase[14].

Lilian Greuze pose également comme mannequin pour plusieurs maisons de couture[15],[16] et comme modèle, notamment pour divers studios photographiques pour la création de cartes postales ou d'affiches de cinéma et de théâtre. Parmi ces photographes figure le célèbre Léopold-Émile Reutlinger[17], qui la photographie dans son studio sur les thèmes de La Cruche cassée et de La Laitière, d'après les peintures de Jean-Baptiste Greuze, comme un clin d'œil avec celui dont elle a pris le nom.

En 1915, elle joue le rôle de Josette dans la pièce Mademoiselle Josette, ma femme avec Paul Gavault d'après l'œuvre coécrite par Paul Gavault et Robert Charvay.

Entre-temps, elle se porte volontaire comme infirmière auprès des blessés de la Première Guerre mondiale dans les services de la Croix-rouge française, sur le front et à l'arrière dans l'hôpital américain de Neuilly sous l'hospice d'Henriette de Belgique.

En 1917, elle embarque pour les États-Unis, où elle retrouve Sarah Bernhardt au French Theatre de New York. Elle tourne dans le film muet The Recoil de George Fitzmaurice.

En 1918, revenue en France, elle joue dans le film Hier et aujourd'hui de Dominique Bernard-Deschamps et dans le film Simone de Camille de Morlhon.

En 1919, elle tourne en Italie dans Tragedia senza lagrime de Mario Caserini.

Sa carrière artistique prend fin en mars 1935 après un dernier rôle au théâtre dans Alyette, une pièce de Frédéric Boutet et Jean Aragny, et au cinéma dans Le Clown Bux un film de Jacques Natanson sorti sur les écrans à la même date. Après cette date, le nom de Lilian Greuze n'apparaît plus qu'épisodiquement dans la presse, à la rubrique mondaine, jusqu'au début des années 1950.

Elle meurt en 1983 à Paris[18].

Carrière au théâtre[modifier | modifier le code]

Carrière au cinéma[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Pierre Liausu, « Lilian Greuze revient de Londres », Comoedia du 24 juillet 1934[37].
  • Michel Georges-Michel, Un demi-siècle de gloires théâtrales, Paris, André Bonne, , p. 304-307
  • Colette Sylva (Nagelmackers), L’Opéra, les autres et moi, Paris, Éditions des quatre fils Aymon,
  • Dominique Salva, « Lilian Greuze, mariée à tout prix », Enquêtes d'identité,‎ (lire en ligne, consulté le )

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Prénom parfois orthographié Lillian ou Liliane dans la presse de l'époque.
  2. Sur son acte de décès, elle est nommée « Jeanne Delagereuil BARROIL », son ancien patronyme Delagereuil étant écrit en minuscule comme un prénom.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Dominique Salva, « Lilian Greuze, mariée à tout prix », sur Enquêtes d'identité, (consulté le )
  2. a et b Acte de naissance no 143, , Paris 8e (avec mentions marginales de reconnaissance, mariage et décès), Archives de Paris [lire en ligne] (vue 26)
  3. a et b Michel Georges-Michel, Un demi-siècle de gloires théâtrales, Paris, André Bonne, , p. 304-307
  4. Acte de naissance no 529, , Paris 7e, Archives de Paris (avec mentions marginales de reconnaissance et de décès) [lire en ligne] (vue 20/31)
  5. Acte de reconnaissance no 272, , Paris 7e, Archives de Paris [lire en ligne] (vue 12/31)
  6. Acte de reconnaissance no 42, , Paris 7e, Archives de Paris [lire en ligne] (vue 14/31)
  7. Acte de mariage no 3060, , Paris 17e, Archives de Paris [lire en ligne] (vue 26/28)
  8. Recensement de population, population de résidence habituelle, Paris 8e, Champs-Élysées, , Archives de Paris
  9. Colette Sylva (Nagelmackers), L’Opéra, les autres et moi, Paris, Éditions des quatre fils Aymon,
  10. Recensement de population, Neuilly-sur-Seine, , Archives départementales des Hauts-de-Seine [lire en ligne] (vue 17/494)
  11. « Me Mativet et Liliane Greuze ont enfin pu se rencontrer », L’Aurore,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  12. Une enquête auprès des écrivains et des artistes. Pourquoi avoir choisi un pseudonyme et pourquoi l'avez-vous choisi ? La Liberté, 27 janvier 1935, p. 2, lire en ligne sur Gallica.
  13. Jehanne d'Orliac
  14. Lilian Greuze par Yves Marevéry.
  15. Création Buzenet. Comoedia, 1er octobre 1910, p. 334, lire en ligne sur Gallica.
  16. La mode actuelle au théâtre. Comoedia illustré, 15 mars 1910, p. 355, à lire en ligne sur Gallica.
  17. Clichés photographiques de Léopold Reutlinger
  18. Acte de décès no 1049, , Paris 16e, Archives de Paris [lire en ligne] (vue 2/31)
  19. Courrier des théâtres. Théâtre antique de la Nature. L'Hydre. L'Indépendante, juillet 1906, p. 11, à lire en ligne sur Gallica.
  20. Les premières. Le Gaulois, 26 janvier 1907, p. 3, lire en ligne sur Gallica.
  21. Dessin d'Yves Marevéry à lire en ligne sur Gallica.
  22. Au théâtre de l'Athénée. Le Danseur Inconnu. Comoedia, 30 décembre 1909, pp. 1-2, lire en ligne sur Gallica.
  23. Capucines. Midi bouge. Le Journal amusant, 29 avril 1911, p. 11, lire en ligne sur Gallica.
  24. Au théâtre des Capucines. "Coup d'essai". La soirée. Comoedia, 7 avril 1911, pp. 3-4, lire en ligne sur Gallica.
  25. Les premières. A Bruxelles. Le Gaulois, 12 décembre 1911, p. 4, lire en ligne sur Gallica.
  26. La soirée théâtrale. Le Talion au théâtre Marigny. Le Figaro, 7 avril 1914, p. 6, à lire en ligne sur Gallica.
  27. Premières représentations. Comédie des Champs-Élysées. La Presse, 7 mai 1914, p. 2, à lire en ligne sur Gallica.
  28. Le théâtre. Au Nouvel-Ambigu. "Le Vieux marcheur". La Liberté, 24 septembre 1919, p. 2, à lire en ligne sur Gallica.
  29. La mode au théâtre. Le Gaulois, 13 mai 1920, p. 2, lire en ligne sur Gallica.
  30. Au théâtre de verdure du Pré-Catelan. "Bethsabée". Comoedia, 17 mai 1921, pp. 1-2, lire en ligne sur Gallica.
  31. Au théâtre des Variétés. "Ma tante d'Honfleur". Comoedia, 2 juin 1922, p. 1, à lire en ligne sur Gallica.
  32. A l'Odéon. "L'autoritaire". Comoedia, 11 décembre 1922, p. 1, lire en ligne sur Gallica.
  33. Les premières. "Fragile" au théâtre Fémina. Le Journal, 19 janvier 1929, p. 4, à lire en ligne sur Gallica.
  34. Lilian Greuze. Comoedia, 18 août 1933, p. 4, à lire en ligne sur Gallica.
  35. Jacques Natanson présente "Maître Bolbec et son mari". Comoedia, 26 juillet 1934, p. 4, à lire en ligne sur Gallica.
  36. Le Clown Bux, Revue Notre cinéma
  37. En visite. Comoedia, 24 juillet 1934, p. 6, à lire en ligne sur Gallica.

Liens externes[modifier | modifier le code]