Kilroy was here

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Le graffiti « Kilroy was here » redessiné.
Le graffiti gravé sur le National World War II Memorial de Washington.

Kilroy was here est un célèbre graffiti qui est apparu au cours de la Seconde Guerre mondiale. Il se compose généralement d'un dessin schématique représentant un personnage avec un gros nez, timidement caché derrière un mur, et du texte en anglais : « Kilroy was here » (« Kilroy était là »).

Historique[modifier | modifier le code]

Un graffiti « Kilroy was here » sur l'atoll de Bikini dans un film tourné en 1946.

Pendant la seconde guerre mondiale, alors que les troupes américaines progressaient, elles avaient la surprise de découvrir que l'inscription « Kilroy was here » (« Kilroy était ici ») les avait précédées[1]. La légende d'un super-GI dénommé Kilroy a été entretenue par les troupes qui, par jeu, se sont employées à écrire « Kilroy was here » dans les endroits les plus incongrus, les plus inaccessibles ou les plus risqués, jusqu'au fond des cales d'un sous-marin.

Beaucoup de sources situent l'origine de l'inscription à 1939[2],[3],[4]. Des exemples plus anciens de 1937 n'ont pas pu être vérifiés.

La célébrité de ce graffiti est allée jusqu'à Staline qui, pendant la conférence de Potsdam, aurait demandé à son assistant, en russe : « Qui est Kilroy ? »[5].

Après guerre, un concours a été lancé par la American Public Transportation Association (en) pour retrouver l'auteur des graffitis d'origine. Une quarantaine de personnes se seraient présentées mais c'est James J. Kilroy (en), inspecteur sur les bateaux de l'armée (qui laissait une trace de son passage en salle des machines en écrivant son nom à la craie), qui a gagné le concours et remporté le lot : un authentique wagon de tramway. On pense que c'est James J. Kilroy qui est à l'origine de l'expression, l'utilisant lors de ses vérifications de navires au chantier naval Fore River de Quincy[6].

Par la suite, et notamment sur les champs de bataille de l'armée américaine, de nombreuses mains anonymes se sont amusées à écrire « Kilroy was here ».

Autres versions[modifier | modifier le code]

Une version australienne a priori antérieure existe sous le nom Foo was here, mais sans inscription. Une variante anglaise propose Mr. Chad pour le nom du personnage[7].

Dans la culture populaire[modifier | modifier le code]

Filtre passe-bande Kilroy.
Le graffiti sur un camion de l'US Army.
Reprise humoristique et remaniée du graffiti (PFUTZ WAS HERE) gravé sur la carte-mère d'un flipper Capcom de 1996.

Littérature[modifier | modifier le code]

  • Dans la nouvelle Le Message (1955) d'Isaac Asimov, celui-ci propose l'explication suivante : Kilroy est un historien du 30e siècle qui voyage dans le temps.
  • Dans le chapitre 16 du roman V. (1963), l'auteur Thomas Pynchon suggère une nouvelle origine au dessin du Kilroy : le filtre passe-bande.
  • Dans le roman Mort d'un tatoué (1969) d’Ed McBain, un personnage, Anne Gilroy, propose qu’on se souvienne d’elle en pensant à « Gilroy was here »[8].
  • Dans Histoire d'os (1984) de Howard Waldrop, un soldat envoyé dans le passé inscrit « Kilroy was here » sur le flanc d'une boîte qui sera retrouvée par des archéologues.
  • Dans La Cité de verre (Trilogie new-yorkaise, 1987) de Paul Auster, le personnage de Daniel Quinn fait une référence à Kilroy. Il se compare lui-même à cette légende alors qu'il se cache derrière un cahier de notes à la même manière que le logo.
  • Dans Les Chroniques de l'Armageddon de J. L. Bourne (2013)[9], le personnage, durant son exil, se trouve dans l'obligation d'abandonner son arme à feu HK MP5. Il la dépose dans un frigo ne fonctionnant plus avec un papier où il est inscrit « Kilroy was here », accompagné du petit graffiti.
  • William Faulkner mentionne deux fois "Kilroy was here" dans son entretien avec Jean Stein (Writers at Work, interviews from Paris Review).

Poème[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Séries télévisées[modifier | modifier le code]

  • Dans la série MASH (saison 4 épisode 6), le capitaine Pierce écrit « Kilroy » sur une fenêtre alors que le capitaine Hunnicut est appuyé dessus, comme sur le dessin d'origine.
  • Dans la série Doctor Who, épisode « The Invasion » (saison 6 épisode 3, 1968), Patrick Troughton et Frazer Hines ont inscrit « Kilroy was here » lors du tournage de l'épisode. On peut l'apercevoir quand le Docteur et Jamie McCrimmon sont dans le conduit de l'ascenseur.
  • Dans la série Chapeau melon et bottes de cuir (deuxième série), épisode Cible ! (saison 7), le graffiti est clairement visible sur un des murs du champ de tir.
  • Dans la série Les Sentinelles de l'air, épisode « Le Talent de Parker » (« Vault of Death », épisode 13), un graffiti « Kilroy is here » apparaît sur le mur d’une cellule.
  • Dans la série Fringe, épisode « The Bullet That Saved The World » (saison 5 épisode 4), le graffiti apparaît également sur un mur : il désigne l'endroit où Walter a caché des plans.
  • Dans le générique de la série Community, les noms des acteurs sont chacun accompagnés d'un petit dessin ; celui de Joel McHale comporte deux personnages similaires à Kilroy, dont le nez représente les deux L du nom de l'acteur.
  • Dans la série Les Petits Génies (1983), Kilroy est régulièrement utilisé par le héros Richie Adler comme identifiant et/ou mot de passe. Dans le dernier épisode de la série (no 18), il laisse le fameux dessin avec la mention « Kilroy was here » derrière lui, pour signifier son passage à ses amis qui le recherchent.
  • Dans la série Taken, le personnage du hacker s'appelle Kilroy et signe son code informatique par « Kilroy was here. »
  • Dans la série The Same Sky (épisode 4, 2017), un graffiti « Kilroy was here » apparaît à la 49e minute sur le mur de Berlin (côté RFA).
  • Dans la série Moi, Christane F. (saison 1, épisode 4), on peut lire l'inscription « Kilroy was here » sur une palissade en métal aux alentours de la gare de Berlin Zoologischer Garten.

Dessins et séries animés[modifier | modifier le code]

  • Dans le dessin animé Voyage organisé (1948) de Chuck Jones, Bugs Bunny découvre l'inscription « Kilroy was here » gravée sur un rocher lunaire.
  • Dans plusieurs dessins animés de Tex Avery (Hound Hunters : sur un mur, King Size Canary : dans une boîte à sardines, etc.), le message « Kilroy was here » apparaît.
  • Dans la série Mighty Max (1993-1994), épisode 36 « La Main d'Osiris », Virgil peut lire le graffiti « Killroy was here » sur un mur rempli de hiéroglyphes.
  • Dans la série L'Île des défis extrêmes (2008), un graffiti de Kilroy apparaît dans les toilettes où les personnages racontent leur vie passée dans le camp.
  • Dans la série Archer (saison 3 épisode 12, 2009), on peut voir le graffiti « Sterling was here » sur le mur (à 2:49 de la fin de l'épisode).
  • Dans la série Adventure Time (2010) :
    • saison 5 épisode 16 (Histoire d'âge) : Princesse Chewing-Gum présente le passeport de Finn, dont la signature est ce graffiti[10] ;
    • saison 10 épisode 11 : Finn laisse une note avec le dessin dessus (à 2:08 de l'épisode).
  • Dans la série Vermin (2018), saison 1 épisode 3, on peut voir le graffiti sur une porte des toilettes.
  • Dans l'épisode La Montre paternelle de la série Les Simpson, Bart parodie le graffiti en écrivant « El Barto was here ».

Bande dessinée et manga[modifier | modifier le code]

  • Dans Prophecy de Tetsuya Tsutsui, le graffiti « Kilroy was here » apparaît plusieurs fois vers la fin de l'histoire (tome 3).
  • Dans Drifters de Kōta Hirano, le graffiti « Kilroy was here » apparaît au chapitre 49.
  • Dans La Guerre éternelle (tome 3, planche 13A), on lit dans une coursive du vaisseau, salie et graffitée par les soldats morts d'ennui : « Kilroy peed here » (« Kilroy a pissé ici »).
  • Dans la série Before Watchmen (en), partie « Minutemen » numéro 4, le graffiti « Killroy was Here » apparaît dans une base militaire américaine au Japon quand le jeune Edward Blake s'y rend.
  • Dans 666 (tome 6 planche 32), l'inscription « Kilroy was here » apparaît sur une pierre tombale.
  • Dans Calvin & Hobbes, Calvin reproduit le personnage associé à "Kilroy was here" en faisant un bonhomme de neige sur une colline[11].

Musique[modifier | modifier le code]

Jeux vidéo[modifier | modifier le code]

  • Dans Brothers in Arms: Hell's Highway, les Kilroy sont présents sous forme d’easter eggs ;
  • Dans Call of Duty: WWII, dans le QG multijoueur, une inscripton « Kilroy was here » peut être trouvée en haut du bunker situé au-dessus de l'emplacement du Major Howard, en parcourant un chemin secret pour y accéder ;
  • Dans Day of Defeat, on peut sélectionner un tag avec le graffiti représentant le personnage. ;
  • Dans Fallout: New Vegas, si le joueur sélectionne le trait « Terres dévastées » au début du jeu, il peut apercevoir le graffiti sur les murs du « Think Tank » dans l'extension Old World Blues ;
  • Dans Halo 3, un graffiti de Kilroy apparaît sur un mur du niveau multijoueur « Valhalla » le jour du  ;
  • Dans OutRun 2019, un panneau publicitaire situé au niveau 3 montre ce graffiti avec une faute, au niveau du nom (Kilroy est écrit « Kilroi ») ;
  • Dans Payday 2, dans la mission attaque du fourgon Park, on retrouve le graffiti « Kilroy was here » accompagné de l'inscription « The creature was here » (« La bête était là ») ;
  • Dans Please, Don't Touch Anything, le graffiti est visible en éclairant le mur de droite, lors de la fin numéro 10 ;
  • Dans Return to Castle Wolfenstein, un graffiti « Kilroy was here » est visible au début de la première mission ;
  • Dans la version anglophone pour consoles de Sniper Elite V2 (2012) dont l'action se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale, un trophée nommé « Kilroy was here » met le joueur au défi d'atteindre une salle en haut d'une tour sans se faire repérer par les soldats ennemis ;
  • Dans Uncharted: Golden Abyss, chapitre 4, on doit retrouver un trésor pour le trophée « Preuve de vie » dans un entrepôt en flammes ; le trésor s'appelle « Kilroy was here » ;
  • Dans Vagrant Story, une des salles se nomme Kilroy Was Here (« Où est donc Kilroy » dans la version française) ;
  • Dans War Thunder, une inscription « Kilroy was here » peut être gagnée par le joueur.
  • Dans Cyberpunk 2077 , une inscription sur un banc qui est en face du resto edgenet, au marché de kabuki.

Informatique[modifier | modifier le code]

« Kilroy was here » en art ASCII.

De manière anecdotique, de nombreux crackers informatiques ont utilisé Kilroy comme alias lors d'accès sur des sites web nouvellement ouverts, entre autres en mettant sur les bannières de login un « Kilroy was here » pour faire fulminer le gestionnaire système (sysop).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Needed: some great new "liars" », Life,‎ , p. 120 (lire en ligne)
  2. « What's the origin of "Kilroy was here"? », sur The Straight Dope,
  3. Robert Sickels, The 1940s, Greenwood Publishing Group, (ISBN 9780313312991), « Leisure Activities », p. 113
  4. Jerold E. Brown, Historical dictionary of the U.S. Army, Greenwood Publishing Group, (ISBN 0-313-29322-8), « Kilroy », p. 264
  5. Collectif, « Photograffi(ti)es d'Expressions Murales : Pierres Philosophales (Volume 1) », Collectif des 12 Singes, 2010, p.13. (ISBN 2953583122 et 978-2953583120) [présentation en ligne]
  6. Michael Quinion, « Kilroy was here », sur World Wide Words (consulté le )
  7. (en) Bob Strauss, « The Story Behind the Phrase « Kilroy Was Here » », sur thoughtco.com, .
  8. Ed McBain, Mort d’un tatoué, 87e district, tome 4, Omnibus, p. 208.
  9. Fiche de l'auteur sur babelio.com
  10. (en) « Too Old », sur Adventure Time with Finn and Jake Wiki (consulté le )
  11. deathbrad61, « Just realized this was a reference to Kilroy from WW2, it’s amazing how much stuff I’ve missed as a kid. », sur r/calvinandhobbes, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Raymond J. Walker, « Kilroy was here. A history of scribbling in ancient and modern times », Hobbies - the Magazine for Collectors, vol. 73,‎ , p. 98N–98O (ISSN 0018-2907)
  • (en) Kilroy, James J. of Halifax, Massachusetts, « Who Is 'Kilroy'? », The New York Times Magazine,‎ , p. 30 (lire en ligne)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]