Pentafluorure de ruthénium

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Pentafluorure de ruthénium
Image illustrative de l’article Pentafluorure de ruthénium
__ Ru     __ F
Structure cristalline du pentafluorure de ruthénium
Identification
Nom UICPA pentafluororuthénium
Nom systématique fluorure de ruthénium(V)
No CAS 14521-18-7
No ECHA 100.035.015
No CE 238-533-8
PubChem 15797579
SMILES
InChI
Apparence solide cristallisé vert foncé[1]
Propriétés chimiques
Formule F5Ru
Masse molaire[2] 196,06 ± 0,02 g/mol
F 48,45 %, Ru 51,55 %,
Propriétés physiques
fusion 86,5 °C[1]
ébullition 227 °C[1]
Masse volumique 3,9 g/cm3[1]

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Le pentafluorure de ruthénium est un composé chimique de formule RuF5. Il s'agit d'un solide volatil vert émeraude relativement peu étudié. Il a été produit pour la première fois en 1925 par hasard alors qu'on cherchait à obtenir l'analogue RuF6 de l'hexafluorure d'osmium[3] OsF6.

Structure et synthèse[modifier | modifier le code]

La molécule est formée de tétramères cycliques Ru4F20 dans lesquels des atomes de ruthénium voisins sont liés par des ponts de fluor. Le composé cristallise dans le système monoclinique selon le groupe d'espace P21/a (no 14, rang 3) avec pour paramètres cristallins a = 1 247 pm, b = 1 001 pm, c = 542 pm, β = 99,5° et Z = 8[4].

La substance peut être obtenue directement à partir des éléments à environ 300 °C[4] :

2 Ru + 5 F2 ⟶ 2 RuF5.

Réactions[modifier | modifier le code]

Le pentafluorure de ruthénium est hydrolysé par l'eau en donnant un mélange de fluor et d'hydroxydes de ruthénium trivalent et tétravalent. Il se forme du tétroxyde de ruthénium[5] RuO4.

Avec le difluorure de xénon XeF2 comme donneur de fluorure, il se forme divers composés ioniques par des réactions de transfert de fluorure, en fonction du rapport entre xénon et ruthénium[6] :

2 XeF2 + RuF5 ⟶ [Xe2F3][RuF6] ;
XeF2 + RuF5 ⟶ [XeF][RuF6] ;
XeF2 + 2 RuF5 ⟶ [XeF][Ru2F11].

Avec l'iode I2, il donne le fluorure de ruthénium(III)[7],[8] RuF3 :

5 RuF5 + I2 ⟶ 5 RuF3 + 2 IF5.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d (en) « Tetraruthenium Eicosafluoride », sur webelements.com (consulté le ).
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. (de) Otto Ruff et Ernst Vidic, « Das Rutheniumpentafluorid und ein Verfahren zur Trennung von Platin und Ruthenium », Zeitschrift für anorganische und allgemeine Chemie, vol. 143, no 1,‎ , p. 163-182 (DOI 10.1002/zaac.19251430112, lire en ligne).
  4. a et b (en) J. H. Holloway, R. D. Peacock et R. W. H. Small, « 128. The crystal structure of ruthenium pentafluoride », Journal of the Chemical Society (Resumed),‎ , p. 644-648 (DOI 10.1039/jr9640000644, lire en ligne).
  5. (en) Tsutomu Sakurai et Akira Takahashi, « Behavior of ruthenium in fluoride-volatility processes—V conversions of RuOF4, RuF4, and RuF5 into RuO4 », Journal of Inorganic and Nuclear Chemistry, vol. 41, no 5,‎ , p. 681-685 (DOI 10.1016/0022-1902(79)80354-1, lire en ligne).
  6. (de) Ralf Steudel, Chemie der Nichtmetalle, Synthesen - Strukturen - Bindung - Verwendung, 4e  éd., 2014, Walter de Gruyter GmbH & Co. KG, Berlin/Boston, p. 570. (ISBN 978-3-11-030439-8)
  7. (de) A. F. Holleman, Lehrbuch der anorganischen Chemie, Walter de Gruyter GmbH & Co KG, 2019, p. 1418. (ISBN 978-3-11-083817-6)
  8. (en) E. A. Seddon et K. R. Seddon, The Chemistry of Ruthenium, Elsevier, 2013, p. 155. (ISBN 978-1-4832-8990-8)