Dolganes

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Dolganes
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Un Dolgane au début du XXe siècle

Populations importantes par région
Drapeau de la Russie Russie (maj. : Sibérie) 7 261 (2002)[1]
* Drapeau du kraï de Krasnoïarsk Kraï de Krasnoïarsk 5 805 (2002)[1]
**  Taïmyr 5 517 (2002)[1]
* Drapeau de la république de Sakha Sakha 1 272 (2002)[1]
Drapeau de l'Ukraine Ukraine 26 (2001)[2]
Drapeau de la Biélorussie Biélorussie 3 (2009)[3]
Population totale 7 290 (2002)[1]
Autres
Langues Dolgane
Religions Chamanisme-animisme, orthodoxie
Ethnies liées Toungouses-Evenks, Iakoutes
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Carte de répartition

Les Dolganes (en russe : долганы) forment un peuple dont l'origine se trouve être toungouse[4]. Les Dolganes parlent le dolgane, un dialecte principalement issu de la langue iakoute (sakha) qui a été influencé par l'évenki, une langue toungouse[5]. La plupart des Dolganes vivent dans le kraï de Krasnoïarsk en Russie. Ils se donnent le nom de Dolganes, Tya kihi ou Haka (долган, тыа киhи, hака).

Histoire[modifier | modifier le code]

Selon le recensement russe de 2002, 7 261 Dolganes habitent en Russie. Au temps de l'Union soviétique et jusqu'en 2005, il existait un okroug autonome du Taïmyr dans lequel la plupart des Dolganes vivaient. Après referendum, l'okroug a été transformé et inclus comme raïon dans le kraï de Krasnoïarsk. La capitale administrative de la péninsule de Taïmyr est Doudinka, sous administration de Krasnoïarsk ; et l'on considère la ville de Khatanga comme la capitale dolgane.

Comme beaucoup d'autres peuples sibériens, les Dolganes étaient des nomades, élevant des rennes en plus des chasses, pêches et cueillettes. Pendant la période soviétique, ils ont été contraints à la sédentarisation et au travail dans des kolkhozes. Ils y élevaient des rennes, chassaient, pêchaient... Depuis la dislocation de l'Union soviétique, certains Dolganes sont redevenus semi-nomades (environ 300 en 2006). Le commerce des défenses de mammouths (congelés dans le pergélisol de la péninsule de Taïmyr) constitue une ressource économique croissante[6].

Identité[modifier | modifier le code]

L'identité dolgane est complexe. Les Dolganes actuels se constituent à partir du XVIIe siècle autour de nomades Toungouses appelés "Dolganes" ou "Dulanes", et de Iakoutes relativement sédentaires ; puis de colons russes au cours de l'extension de l'Empire russe. Après deux siècles de cohabitation dans des régions arctiques et dans le voisinage des populations samoyèdes (nganassanes, énètses), la société dolgane a été redéfinie[6] dans les années 1920-1930, comme groupe ethnique singulier.

La poétesse Ogdo Aksënova a posé les bases, au XXe siècle d'une littérature écrite dolgane[7],[8].

La plupart des Dolganes sont orthodoxes, mais cela n'exclut pas d'anciennes pratiques animistes et chamaniques. Ces pratiques se maintiennent encore aujourd'hui : sous la répression par le pouvoir soviétique, les chamanes disparaissent mais pas l'imaginaire et les symboliques qui se transforment toujours. Actuellement, un groupe de protestants évangéliques essaierait aussi de convertir les Dolganes[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Recensement de la fédération de Russie - 2002
  2. Recensement d'Ukraine - 2001
  3. Recensement de Biélorussie - 2009
  4. (en) « Dolgan | people | Britannica », sur www.britannica.com (consulté le )
  5. (en) « The Red Book of the Peoples of the Russian Empire », sur www.eki.ee (consulté le )
  6. a b et c Le Dolgan, le Scientifique & le Mammouth : ethnographie cognitive d’un programme de recherche sibérien, Benoît Grison.
  7. Dominique Samson Normand de Chambourg, Béatrice Didier (dir.), Antoinette Fouque (dir.) et Mireille Calle-Gruber (dir.), Le dictionnaire universel des créatrices, Éditions des femmes, , « Aksënova, Ogdo [Youndra d'Avam 1936 - Doudinka 1995] », p. 85-86
  8. (en) Heiko F. Marten, Michael Rießler, Janne Saarikivi et Reetta Toivanen, Cultural and Linguistic Minorities in the Russian Federation and the European Union: Comparative Studies on Equality and Diversity, Springer, , 340 p. (lire en ligne), p. 208-214

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Francis Latreille, Dolgans : les derniers nomades des glaces, Éd. Hors collection, Paris, 159 p. (ISBN 2-258-06322-1)
  • (en) Mark Nuttall, « Dolgan », in Encyclopedia of the Arctic, Routledge, 2012, p. 505-507 (ISBN 9781136786808)

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