Derby du Languedoc

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Rivalité entre le Nîmes Olympique et le Montpellier HSC
Joueurs Nîmois et Montpelliérains en 2021.
Joueurs Nîmois et Montpelliérains en 2021.
Généralités
Sport Football
Pays Drapeau de la France France
Villes ou région Nîmes
Montpellier
Rivalité Derby du Languedoc
Statistiques
NONulsMHSCTotal
Division 1 / Ligue 166315
Division 2 / Ligue 269722
Coupe de France6017
Autres compétitions officielles0011

Total18151245
Légende : NO : Nîmes Olympique / MHSC : Montpellier Hérault Sport Club
Situation actuelle
Ligue 1 Montpellier HSC
National Nîmes Olympique
Localisation des clubs
Géolocalisation sur la carte : Languedoc-Roussillon

Le derby du Languedoc est le nom parfois donné à une rencontre de football opposant le Nîmes Olympique au Montpellier HSC[1],[2],[3],[4],[5],[6],[7],[8].

Malgré le peu de confrontations entre les deux équipes au travers de leur histoire, une rivalité claire s'installe à partir des années 1980.

Le bilan sportif est légèrement à l'avantage du club nîmois, qui compte six victoires de plus que son rival qui possède en revanche un palmarès plus étoffé.

Historique[modifier | modifier le code]

De taille similaire à la fin de la Seconde guerre mondiale, les deux villes connaissent une évolution économique différente lors de la deuxième partie du XXe siècle[9]. Montpellier est considérée comme une ville bourgeoise basée sur un support universitaire autour de la médecine et les sciences ainsi que sur la propriété foncière[9]. De son côté, Nîmes s'appuie avant tout sur des socles industriels et ouvriers importants[9]. Dans les années 1970, ces stratégies différentes font progressivement de la cité héraultaise le pôle économique majeur de la région au profit de la préfecture gardoise[10]. Sur le plan démographique, Montpellier connaît également une expansion plus importante que sa voisine[10].

La proximité géographique entre les deux villes (cinquantaine de kilomètres) accentue cette rivalité, en plus de l'antagonisme historique et économique[11]. D'un point de vue sportif, le Nîmes Olympique est considéré comme le club phare de la région des années 1950 jusqu'au début des années 1980. Ce leadership est contesté par l'avènement du MHSC à la suite de la reprise du club par Louis Nicollin dans les années 1970[10]. Ce dernier affaiblit progressivement le club gardois en récupérant de nombreux cadres du NO comme Louis Landi, Kader Firoud, Jean-Pierre Betton, Gilbert Marguerite, Luizinho et Henri Augé[12]. Originaire du Gard, Michel Mézy est transféré en 1979 et devient un déclencheur de la rivalité : le président nîmois considérant qu'il s'agit d'un vol et d'une trahison du joueur à qui il interdit de disputer la fin de la saison, il le prive ainsi du titre de meilleur libéro[13]. Comme preuve de ce changement d'hégémonie, Montpellier retrouve la première division en 1981 lorsqu'au même moment, Nîmes la quitte.

Malgré ces éléments et des rencontres plus fréquentes dans les années 1980[14], la rivalité sportive devient plus prononcée au début des années 1990 lorsque les deux clubs évoluent dans l'élite. Elle est notamment alimentée par les groupes ultras[10], ces derniers faisant leur apparition lors de cette période. Ils alimentent cet antagonisme en produisant diverses banderoles avant et pendant les rencontres[15].

En , la demi-finale de la Coupe de France permet aux deux clubs de se retrouver en compétition officielle. Jouant les premiers rôles dans l'élite, le MHSC part largement favori face à une équipe luttant pour son maintien en troisième division[16]. À cette occasion, le président Louis Nicollin promet à ses joueurs de rentrer « à cheval » en cas d'élimination[17]. Malgré l'écart de niveau, le Nîmes Olympique remporte la rencontre au Stade des Costières grâce à un but d'Abder Ramdane et devient la première équipe de National à accéder à la finale de la compétition. La nature de l'exploit nîmois marque la mémoire collective sur les décennies suivantes et voit le groupe Ricoune tourner en dérision les propos de Nicollin dans une chanson[18],[19].

Dans les années 2000, le transfert d'Omar Belbey vers le Montpellier HSC est également source de tension[20]. Lors de son titre de champion de France en 2012, le club héraultais s'appuie aussi sur plusieurs éléments formés au Nîmes Olympique avec René Girard comme entraîneur, Cyril Jeunechamp en joueur et Michel Mézy comme dirigeant. En 2019, lors du retour de Téji Savanier dans son club d'origine, le joueur déclare être sujet de menaces de mort[21]. Cette attente et cette rivalité s'appliquent également lors de rencontres entre équipes de jeunes[22], dont certaines génèrent parfois un intérêt important[23],[24].

Confrontations sportives[modifier | modifier le code]

Confrontations entre les deux équipes[modifier | modifier le code]

Le tableau suivant liste les confrontations officielles entre les deux équipes :

Statistiques[modifier | modifier le code]

Statistiques des confrontations[modifier | modifier le code]

Confrontations Nîmes Olympique - Montpellier HSC en compétitions officielles
Compétition Victoires du
Nîmes Olympique
Matchs nuls Victoires du
Montpellier HSC
Total
Division 1 / Ligue 1 6 6 3 15
Division 2 / Ligue 2 6 9 7 22
Coupe de France 6 0 1 7
Coupe de la Ligue 0 0 1 1
Total 18 15 12 45

Joueurs[modifier | modifier le code]

Le premier joueur professionnel à quitter le club nîmois ou montpelliérain pour rejoindre l'autre est Alexandre Amézieux. De nombreux autres joueurs ont porté les couleurs des deux clubs et joué pour l'équipe professionnelle du Nîmes Olympique et du Montpellier HSC.

Photographie en couleur d'un homme avec un maillot blanc.
Formé au Montpellier HSC où il joue de 1983 à 1991, Laurent Blanc évolue au Nîmes Olympique de 1992 à 1993.
Joueurs des deux clubs
Joueur Saison(s) au Nîmes Olympique Saison(s) au Montpellier HSC
Mohammed Abderrazack 1952-1953 1949-1950
Karim Aït-Fana 2016-2017 2005-2015
Hervé Alicarte 2005-2007 1994-1998
Alexandre Amézieux 1937-1939 1935-1937
René Andréo 1963-1967 1974-1975
Henri Augé 1968-1975 1960-1968 et 1975-1977
William Ayache 1991-1992 1989-1990
Gérard Aygoui 1963-1964 1953-1956
Omar Belbey 1995-2000 2000-2002
Omar Ben Driss 1959 et 1960 1960-1961
Santiago Bessonnart 1961-1963 1963
Jean-Pierre Betton 1969-1974 1976-1978
Laurent Blanc 1992-1993 1983-1991
Jacques Bonnet 1968-1972 1962-1963
Joop Brandes 1950-1951 1951-1955
Régis Brouard 1999-2001 1990-1992
Éric Cantona 1991 1989-1990
Jacques Combettes 1969-1972 1967-1969
Daniel Charles-Alfred 1958-1968 1968-1969
Aliou Cissé 2008-2009 2001-2002
Patrick Cubaynes 1979-1985 1987-1989
Luizinho da Silva 1974-1981 1981-1982
Andy Delort 2009-2010 2018-2021
Pierre Dell'Oste 1971-1973 1965-1967
Mohamed Diongue 1968-1969 et 1969-1970 1969
Jordan Ferri 2018-2019 2019-
Alain Garnier 1960-1970 1970-1971
Cyril Jeunechamp 1994-1997 2009-2013
Maurice Lafont 1950-1951 et 1952-1959 1961-1962
René Lamora 1946-1948 1945-1946
Louis Landi 1959-1976 1976-1977
Jean Laune 1945-1946 1946-1948
Jean-Claude Lemoult 1991-1993 1986-1991
Franck Lucchesi 1981-1986 et 1992-1995 1986-1992
Henri Malabave 1971-1972 1970-1971 et 1978-1980
Robert Malm 2008-2009 2006-2008
Faouzi Mansouri 1975-1980 1981-1983 et 1985-1986
Toifilou Maoulida 2014-2016 1997-2002
Faitout Maouassa 2018-2019 2022-
Gilbert Marguerite 1975-1981 1982-1983
Gérald Martin 1999-2002 1994-1999
Michel Mézy 1965-1975 et 1977-1979 1979-1982
Steve Mounié 2015-2016 2015 et 2016-2017
Jean-Pierre Orts 1985-1986 1983-1985
Mama Ouattara 1972-1974 1974-1983
Christian Perez 1979-1987 et 1995-1996 1987-1988
Fernand Requier 1945-1949 1937-1939
Franck Rizzetto 2000-2002 1989-1998
Jean-Christophe Rouvière 2005-2007 1993-1999 et 2001-2005
Michel Ruelle 1969-1972 1975-1977
Théo Sainte-Luce 2019-2022 2022-
Lamine Sakho 1997-1999 2007-2008
Téji Savanier 2015-2019 2019-
Thibaut Vargas 2022-2023 2019-2020
Jacky Vergnes 1970-1974 1966-1968 et 1979-1982

Comparaison des titres[modifier | modifier le code]

Comparaison des titres
Équipe Championnat de France Championnat de France D2 Coupe de France Coupe Charles Drago
Nîmes Olympique 0 1 0 1
Montpellier HSC 1 3 2 0

Série d'invincibilité[modifier | modifier le code]

Série d'invincibilité en championnat
Club Du Au Série
Nîmes Olympique 11 septembre 1952
NO 4-2 MHSC
31 juillet 1982
NO 2-0 MHSC
9 matches (6V - 3N)
Montpellier HSC 19 mai 1983
MHSC 3-1 NO
5 octobre 1991
MHSC 0-0 NO
8 matches (2V - 6N)

Incidents[modifier | modifier le code]

Photographie d'un t-shirt blanc porté par un homme et par des inscriptions rouges.
T-shirt hostile au Nîmes Olympique, porté par un supporter montpelliérain.

Lors de la saison 1945-1946, des incidents éclatent au cours d'un match alors que les deux clubs luttent pour monter en première division[25].

Les années 2000 sont le théâtre d'altercations plus régulières. En 2003, un match amical est organisé au stade des Costières lors de la période estivale : de longs heurts entre les supporters des deux camps s'opèrent sur le parvis de l'antre et font plusieurs blessés[26]. Pour la saison 2008-2009, le Nîmes Olympique retrouve le niveau professionnel et son rival en Ligue 2. Lors de la phase aller et précédant un derby, des supporters montpelliérains sont mis en garde à vue à la suite du saccage d'un local dans la cité gardoise et d'échauffourées avec des fans du NO[27].

Malgré l'absence de match, les années 2010 voient parfois des rixes entre supporters[28]. De à , cette tension s'intensifie entre groupes ultras des deux clubs à la suite de vols respectifs de bâches[29],[30]. En , ces incidents font craindre des débordements lorsqu'un derby réapparaît en Ligue 1 au stade de la Mosson[31]. Malgré la victoire montpelliéraine, ils se confirment avec un caillassage des bus nîmois et un envahissement de terrain de supporters du MHSC interrompant la rencontre[32]. Le club héraultais est sanctionné par la suite et une interdiction de venue des supporters adverses est prononcée lors des derbys suivants[33]. Dans les années 2020, cette animosité alimente de nouvelles bagarres[34].

Annexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Ligue 1: Montpellier-Nîmes, le derby du Languedoc ressuscité », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  2. « Montpellier-Nîmes, le bouillant derby du Languedoc ressuscité », sur leprogres.fr, (consulté le ).
  3. « Le derby du Languedoc pour Nîmes », sur football.fr, (consulté le ).
  4. Salah Hamdaoui, « Ligue 1- Les supporters de Montpellier interdits à Nîmes pour le derby », sur francebleu.fr, (consulté le ).
  5. « Le derby entre Montpellier et Nîmes à huis clos », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  6. (en) « Nîmes frustrate Montpellier in Derby du Languedoc », sur ligue1.com, (consulté le ).
  7. « Pas de vainqueur dans le derby », sur nimes-olympique.com, (consulté le ).
  8. « Football : pas de vainqueur lors du derby entre Nîmes et Montpellier (1-1) », sur midilibre.fr, (consulté le ).
  9. a b et c « Football : le choc Nîmes-Montpellier », sur lamarseillaise.fr, (consulté le ).
  10. a b c et d « Ligue 1 : pourquoi le derby Montpellier-Nîmes est toujours chaud ? », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  11. Nicolas Couet et Julien Landry, « Ligue 1 : Pourquoi Montpellier et Nîmes se détestent autant », sur rmcsport.bfmtv.com, (consulté le ).
  12. Chérif Ghemmour et Vincent Riou, « La Bande à Kader », So Foot, no 159,‎ , p. 82-88.
  13. Grimault et Champel 1986, p. 78
  14. Corentin Corger, « FAIT DU JOUR Franck Lucchesi, l’homme des derbys », sur objectifgard.com, (consulté le ).
  15. « Montpellier-Nîmes : les supporters sortent des banderoles, notamment sur la bâche volée », sur rmcsport.bfmtv.com, (consulté le ).
  16. Rémy Fière, « Nîmes sert à Montpellier une Coupe à la grimace : Exploit des joueurs de troisième division qui éliminent ceux de D1 en demi-finale », sur liberation.fr, (consulté le ).
  17. AFP, « Montpellier-Nîmes: de "Nicollin à cheval" à "l'enterrement des Nîmois" », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  18. Richard Gougis, « Football : ce Nîmes - Montpellier, en 1996, encore dans toutes les mémoires », sur midilibre.fr, (consulté le ).
  19. Edith Lefranc, « Feria de Nîmes : "Nicollin fais-nous la bandido", l'origine de cette chanson fait parler », sur midilibre.fr, (consulté le ).
  20. Derby - Entretien avec Omar Belbey sur MHSC TV () Consulté le .
  21. « Montpellier : Savanier a reçu des menaces de mort après sa signature », sur rmcsport.bfmtv.com, (consulté le ).
  22. Florian Grégoire, « Les anciens racontent le chaud derby Montpellier-Nîmes », sur francefootball.fr, (consulté le ).
  23. Patrick Mallet, « Les jeunes du MHSC s'imposent à Nîmes en Coupe Gambardella », sur viaoccitanie.tv, (consulté le ).
  24. Hugo Guillemet, « Gambardella : Montpellier gagne le (petit) derby contre Nîmes », sur lequipe.fr, (consulté le ).
  25. Raymond Argenson et Max Soulier, « Du Sporting au Nîmes Olympique : Le Nîmes Olympique de 1937 à 1946 », Allez Nîmes !, no 67,‎ , p. 5 (lire en ligne)
  26. Arnauld Pasquier, « Violentes bagarres entre supporters des deux camps », Midi libre,‎ (lire en ligne).
  27. Michel Henry, « Laurent Nicollin et ces "PD de Nîmois" », sur liberation.fr, (consulté le ).
  28. Cathy Rocher, « Bagarre entre supporters nîmois et montpelliérains en Normandie », sur midilibre.fr, (consulté le ).
  29. Jérome Gicquel, « Ligue 2: Des supporters de Nîmes attaqués après le match contre Lorient », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
  30. Yannick Philipponnat, « Football : le vol de la bâche met le feu chez les Ultras de Montpellier », sur midilibre.fr, (consulté le ).
  31. Hugo Guillemet, « Des tensions à prévoir dimanche entre les supporters de Montpellier et Nîmes » Accès payant, sur lequipe.fr, (consulté le ).
  32. Hugo Guillemet, « Montpellier-Nîmes, volcanique » Accès payant, sur lequipe.fr, (consulté le ).
  33. Hugo Guillemet, « Un an après l'histoire de la bâche, Montpellier et Nîmes se retrouvent » Accès payant, sur lequipe.fr, (consulté le ).
  34. Boris de la Cruz, « GARD Bagarres en forêt entre des dizaines de supporters de Nîmes et de Montpellier ! », sur lequipe.fr, (consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]