Caours
Caours | |
La mairie. | |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Hauts-de-France |
Département | Somme |
Arrondissement | Abbeville |
Intercommunalité | Communauté de communes de l'Abbevillois |
Maire Mandat |
Bernard Duquesne 2014-2020 |
Code postal | 80132 |
Code commune | 80171 |
Démographie | |
Population municipale |
604 hab. (2014) |
Densité | 99 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 50° 07′ 53″ nord, 1° 52′ 59″ est |
Altitude | Min. 6 m Max. 87 m |
Superficie | 6,13 km2 |
Élections | |
Départementales | Abbeville-Nord |
Localisation | |
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Caours est une commune française, située dans le département de la Somme en région Picardie.
Géographie
Caours est un petit village picard du Ponthieu situé à 4 km au Nord-Est d'Abbeville, en direction de Saint-Riquier, dans la vallée de la Drucat.
Il était desservi par l'ancienne ligne de chemin de fer Abbeville - Auxi-le-Château
Louis Flandrin nous apprend que la commune est formée du chef-lieu, Caours et de ses annexes L'Heure et l'Argillière qui ne comprend qu'une seule maison[a 1].
Toponymie
- Caours :
636, Cortaneum puis Curtidus, Curticulus, Curtes[1].
Dès 1222, on trouve Caours (Cartulaire de Berteaucourt).
Caours ou Caux signifierait un lieu de pâturage, une métairie avec son enceinte[a 2].
- L'Heure :
D'après Dusuel, le nom de ce lieu découlerait du latin "ora", bordure, limite, confins. Étymologie d'autant plus crédible que la chapelle de L'Heure se trouvait à la limite du grand bois de Vauchelles[a 3].
Histoire
Préhistoire
Les tufs d'origine fluviatile de Caours, connus des archéologues depuis la seconde moitié du XXe siècle, témoignent d'une époque où le climat était tempéré : l'Eémien, le dernier interglaciaire, connu anciennement sous le nom d'interglaciaire Riss-Würm, calé entre -130 000 et -115 000 environ. On y avait noté la présence de restes de grands mammifères d’âge paléolithique, notamment des bois de cervidés[4].
Une fouille programmée pluriannuellement, entreprise conjointement par l'INRAP et le CNRS en 2005, a livré des résultats particulièrement intéressants en ce qui concerne l'homme de Néandertal[5],[6].
Cinq niveaux d'occupations humaines d'un âge moyen de 122 000 ans ont été mis en évidence. Ils correspondent à une fréquentation des lieux sur quelques centaines d'années sous la forme de courts séjours de plusieurs jours à quelques semaines. Ces haltes de chasse proches d'une ancienne rivière sont illustrées par les fossiles d'aurochs, de cerf, de daim, de rhinocéros de prairie, de sanglier et d'éléphant antique qui présentent des stigmates de boucherie montrant que le gibier avait été débité sur place ainsi que par l'outillage lithique mis au jour. La découverte d'un bois de jeune cervidé de six mois permet de situer l'installation du camp à l'automne.
L'intérêt de la découverte de Caours réside dans le fait qu'on ne connaît que de très rares sites en Europe de l'Ouest témoignant de la présence de l'homme de Néandertal pendant cette phase tempérée de l'Eémien. Le site démontre que ce dernier n'était pas exclusivement adapté à un climat froid et à un paysage ouvert de steppes comme certains préhistoriens le soutiennent. L'environnement du site était marqué surtout par une extension importante de la forêt, à peu près 80 % du milieu naturel, composé par ailleurs de prairies, avec un climat à peu près comparable au nôtre.
La théorie qui expliquait la disparition de l'homme de Neandertal par son incapacité à s'adapter à un changement climatique est du coup mise à mal par l'apport du site de Caours dont les fouilles vont se poursuivre[7].
Antiquité
En 1961, un sarcophage gallo-romain est mis à jour dans la pâture de M. Gilles Pelletier[a 4].
Le cimetière mérovingien de Caours a été fouillé. Il a conduit à la découverte d'un mobilier conséquent[a 5].
Moyen Âge
En 1214, les seigneurs de Caours, Mareuil, Fontaine, Bailleul, Hallencourt, Maisnières et Beauchamps se distinguèrent à la célèbre bataille de Bouvines[a 6].
Un procès est intenté à Philippe de L'Heure en 1334, d'après le cartulaire de Saint-Riquier[a 7].
Temps modernes
1849 : comme dans toutes les communes de France, la population masculine majeure peut, pour la première fois, aller voter grâce à l'instauration du suffrage universel. Voici la répartition (en nombre) de quelques-uns des patronymes des 87 électeurs (saisie non exhaustive)[8]
Brocquevielle | Carpentier | Démarest | Flandrin | Gamard | Leroy | Pénet | Rançon | Toulet | Toullier |
2 | 3 | 2 | 2 | 5 | 8 | 3 | 3 | 3 | 4 |
Au cours de la Première Guerre mondiale, des raids de l'armée allemande ont été menés sur la commune. Des troupes de nombreux pays : Anglais, Indiens, Canadiens, Australiens, Portugais et Américains ont stationné sur le territoire communal. Les noms de sept soldats du village figurent sur le monument aux morts élevé en leur mémoire[a 8].
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[11]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[12],[Note 1].
En 2014, la commune comptait 604 habitants, en augmentation de 0,33 % par rapport à 2009 (Somme : 0,32 %, France hors Mayotte : 2,49 %).
Lieux et monuments
- Église Saint-Martin de Caours
- Chapelle de l'Heure, qui fut église paroissiale, fut un lieu de pèlerinage très fréquenté (le mardi de Pâques) et reçut la visite de Louis XI. Avec son portail roman et son chœur du XVIIe siècle, elle contient notamment une Vierge à l'Enfant romane, vénérée par les pèlerins[15]
- Viaduc du Scardon en béton précontraint de 1 022 m, construit en 1997, sur le Scardon, la Drucat et l'Hermitage. Il supporte l'autoroute A16[16].
- Manoir de l'Heure, du XVIe siècle[17]
- La Riviérette est un cours d'eau qui prend sa source entre Caours et Neufmoulin et qui rejoint le Scardon à Caours.
- La Traverse du Ponthieu, randonnée de 18 km, à pied, à cheval ou à vélo, d'Abbeville à Auxi-le-Château, passe dans la commune.
-
L'école, proche de la salle communale, accueil du centre de loisirs.
-
Le monument aux morts pour la patrie.
-
L'église Saint-Martin de Caours.
-
Le clocher de l'église.
-
La Traverse du Ponthieu passe à Caours.
-
L'ancienne ligne de chemin de fer, transformée en lieu de randonnée, enjambe la route.
-
L'église de L'Heure.
-
Le manoir de L'Heure.
Personnalités liées à la commune
Florent et Alexandre Flandrin font un don de 40 000 francs, en 1885, au bureau de bienfaisance communal. Ce don fait suite à un héritage issu de J-B Gaffé, originaire de Caours[a 10].
Pour approfondir
Bibliographie
- Louis Flandrin, Un village du Ponthieu : CAOURS-L'HEURE, imp. Leclerc, Abbeville, réédition : 2e trimestre 1994, 150 pages.
Voir aussi
Notes et références
Notes
- Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
Références
- Étymologie des noms de lieux de Picardie, d'après Alcius Ledieu
- Lettre de Charles le Chauve (Hariulfe)
- Notes de l'Abbé Mille
- rapport d'activité 2006 de l’Inrap page 101
- Article sur le site de l'INRAP : Néandertal s'invite à l'Eémien (page consultée le 5 mars 2007)
- Communiqué de presse de l'INRAP : Néandertal s'invite à l'Eémien (page consultée le 5 mars 2007)
- Jean-Philippe Noël, « Neandertal. Le mystère de sa disparition s'épaissit », dans Science et Vie, no 1074, mars 2007, p. 86-88.
- Liste électorale de Caours, Archives Départementales de la Somme, Amiens, 1849
- « [http://www.somme.pref.gouv.fr/elections/2008/liste_maires_Somme_20 08_MAJ090608.xls Liste des maires de la Somme] », sur http://www.somme.pref.gouv.fr, (consulté le )
- Le Courrier picard, édition d'Abbeville, 2 avril 2014, p. 12.
- L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
- Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 2011201220132014 .
- « Chapelle de l'Heure », sur le site de Structurae (consulté le )
- « Viaduc du Scardon », sur le site de Structurae (consulté le )
- « Le Manoir de l'Heure à Caours (80) », sur Patrimoine de France (consulté le )
Ouvrages
- Louis Flandrin, Un village du Ponthieu : CAOURS-L'HEURE, imp. Leclerc, Abbeville, , 150 p.
- p. 1
- p. 19
- p. 20
- p. 26
- p. 27
- p. 28
- p. 28
- p. 45
- p. 115
- p. 120