Cantique suisse
Cantique suisse | ||
Hymne national de | Suisse | |
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Autre(s) nom(s) | Schweizerpsalm (de) Salmo svizzero (it) Psalm svizzer (rm) |
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Paroles | Leonhard Widmer (allemand), Charles Chatelanat (français) et Camillo Valsangiacomo (italien) 1841 |
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Musique | Alberich Zwyssig 1841 |
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Adopté en | 1961 de facto 1981 de jure |
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Fichier audio | ||
Le Cantique suisse (instrumental) | ||
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Le Cantique suisse est l'hymne national de la Suisse, depuis la seconde moitié du XXe siècle.
Composé en 1841 par Alberich Zwyssig (1808-1854) avec les paroles allemandes de Leonhard Widmer (1809-1867)[1], ce chant devient hymne national avec un statut provisoire en 1961 puis définitif en 1981. Le texte officiel français est de Charles Chatelanat (1833-1907).
Historique
Jusqu'à la fin du XIXe siècle il n'existe aucune tradition d'hymne suisse.
Le chant patriotique Ô Monts indépendants (en allemand Rufst du mein Vaterland ; en italien Ci chiami o patria et en romanche E clomas, tger paeis), composé en 1811 par Johann Rudolf Wyss (1743-1818), a été le premier hymne patriotique et le plus utilisé jusqu'en 1961.
Le deuxième et actuel hymne suisse, le Cantique suisse, est, quant à lui, composé en 1841 par Alberich Zwyssig (1808-1854) avec les paroles de Leonhard Widmer (1809-1867)[1]. Depuis cette date il est fréquemment chanté lors d'événements patriotiques où les chœurs d'hommes de tout le pays l'ajoutent à leur répertoire avec des traductions en Suisse romande et au Tessin. Le Conseil fédéral refusa cependant plusieurs fois de l'adopter comme hymne officiel, voulant laisser le peuple décider quel chant il désirait car le chant patriotique Ô Monts indépendants était déjà utilisé pour les cérémonies politiques ou militaires.
Le fait que l'hymne suisse Ô Monts indépendants ait la même mélodie que l'hymne britannique God Save the Queen créa des situations embarrassantes lorsque les hymnes nationaux britannique et suisse étaient joués dans les mêmes occasions. Le cantique suisse purement helvétique remplaça alors, provisoirement, en 1961, l'hymne Ô Monts indépendants.
Après une période d'essai de trois ans, avec un statut provisoire prolongé en 1965, le cantique suisse obtient le rang d'hymne national pour une durée illimitée.
Le statut provisoire n'est supprimé que dix ans plus tard sans toutefois exclure la possibilité d'un changement ultérieur. Un concours a lieu en 1979 afin de chercher un successeur au cantique suisse. En dépit des nombreuses propositions, aucune des compositions en question ne rallie autant de voix que le chant de Zwyssig[2].
Le cantique suisse obtint finalement son statut définitif le , le Conseil fédéral constatant qu'il s'agissait là d'un chant purement suisse, digne et solennel.
Le succès du cantique suisse n'est pas acquis. En effet, il est démontré par différents sondages qu'au moins un tiers des personnes consultées ne connaissent pas du tout l'hymne national et que seul un très faible pourcentage est capable de le chanter par cœur dans son intégralité[3].
Enseignement de l'hymne
Le plan d’études romand (PER) et les prescriptions cantonales prévoient que les élèves de 6 primaire apprennent la première strophe et que ceux de 7 primaire et 8 primaire doivent connaître les deux premières[4].
Paroles
Le texte allemand de Leonhard Widmer (1809-1867) est le texte original. Des versions ont été écrites ensuite dans les deux autres langues officielles suisses, la version française est de Charles Chatelanat (1833-1907) et la version italienne de Camillo Valsangiacomo (1898-1978), mais celles-ci n'en sont pas des traductions, puisque le sens des textes diffère.
De plus, il existe deux versions en romanche : l'une est en ladin (le texte est de Gion Antoni Bühler (1825-1897)) et l'autre est en sursilvan (le texte est dû à Alfons Tuor (1871-1904)).
Tentatives de changement
Il y eut trois tentatives pour remplacer le cantique suisse :
En 1986 Roulez tambours du Romand Henri-Frédéric Amiel est proposé par l'Alliance nationale. Ensuite, à la fin des années 1990, la fondation Pro CH 98 a également tenté de promouvoir un nouveau cantique composé par l'Argovien Christian Daniel Jakob. Ces tentatives n'ont pas abouti.
Une troisième tentative a été lancée par la Société suisse d'utilité publique (SSUP), pour remplacer l'hymne national, en organisant un concours qui a commencé le et qui s'est prolongé sur six mois. Le projet déclaré vainqueur le conserve la mélodie du Cantique suisse, mais sur de nouvelles paroles de Werner Widmer. Il est présenté au Conseil fédéral[6] mais ne suscite que peu d'intérêt. En 2016, le nouvel hymne est chanté sur la Plaine du Grütli pour la fête nationale le 1er août et dans une vingtaine de communes[7]. En 2017, c'est une trentaine de commune qui distribuent les nouvelles paroles[8]. Les nouvelles paroles sont à nouveau chantées en 2018 au Grütli puisque c'est la SSUP qui y gère l'événement du 1er août[9].
Notes et références
- (de)(en)(fr)(it)(rm) Comment un chant d'église est devenu hymne national article sur Admin.ch consulté le 14 avril 2008.
- La Suisse et ses hymnes nationaux article sur Swissworld.org consulté le 15 avril 2008.
- (fr) L'hymne suisse entre émotion et exaspération article Swissinfo du 21 juillet 2005 consulté le 15 avril 2008.
- Tribune de Genève, L’hymne national suisse, ce chant méconnu, 31.07, 1.08 et 2.08 2015, par Michael Julliard, p.18
- Paroles version française article sur Admin.ch consulté le 14 avril 2008.
- Un concours pour changer l'hymne national suisse débute le 1er janvier 2014, 3 décembre 2013, Radio télévision suisse
- ]https://www.24heures.ch/suisse/nouvel-hymne-national-doit-encore-convaincre-suisses/story/21194473 Le nouvel hymne national doit encore convaincre les Suisses], 24 heures, consulté le 18 août 2018
- Le nouvel hymne suisse s'incruste en 2018, Le Matin, consulté le 18 août 2018
- Compromis et cohésion sur la pelouse du Grütli (CP), SSUP, consulté le 18 août 2018
- [1]
- « Hymne national » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.