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=== Etude de cas épidémiologique ===
=== Etude de cas épidémiologique ===
Ce cas particulier a été la première occasion pour les épidémiologistes d'étudier la manière dont ce virus a agi dans un environnement restreint et bien connu, ce qui est difficile à faire dans la [[population générale]]<ref name=DiamondNatureMars2020>{{Article |langue=en |prénom1=Smriti |nom1=Mallapaty |titre=What the cruise-ship outbreaks reveal about COVID-19 |périodique=Nature |date=2020-03-26 |doi=10.1038/d41586-020-00885-w |lire en ligne=https://www.nature.com/articles/d41586-020-00885-w |consulté le=2020-03-27}}</ref>.
Ce cas particulier a été la première occasion pour les [[épidémiologiste]]s d'étudier la manière dont ce virus a agi dans un environnement restreint et bien connu, ce qui est difficile à faire dans la [[population générale]]<ref name=DiamondNatureMars2020>{{Article |langue=en |prénom1=Smriti |nom1=Mallapaty |titre=What the cruise-ship outbreaks reveal about COVID-19 |périodique=Nature |date=2020-03-26 |doi=10.1038/d41586-020-00885-w |lire en ligne=https://www.nature.com/articles/d41586-020-00885-w |consulté le=2020-03-27}}</ref>.


Certes, ces passagers n’étaient pas représentatifs de la [[population générale]] (en termes d'âge et de niveaux de vie), et une quarantaine à bord n'est pas comparable à une quarantaine sur terre, et {{Citation|''Un pays tout entier n'est pas un navire''}} note l'épidémiologiste John Ioannidis. Mais durant plusieurs semaines, ce navire a été le plus grand "cluster" de l'épidémie hors de Chine, et chacun à bord était identifié et interagissait physiquement peu avec l’extérieur du navire ; et tout le monde a pu être interrogé ou testé, alors qu’ailleurs dans le monde les personnes testées et surveillées étaient essentiellement celles qui étaient gravement touchées<ref name=DiamondNatureMars2020/>.
Certes, ces passagers n’étaient pas représentatifs de la [[population générale]] (en termes d'âge et de niveaux de vie), et une quarantaine à bord n'est pas comparable à une quarantaine sur terre, et {{Citation|''Un pays tout entier n'est pas un navire''}} note l'épidémiologiste John Ioannidis. Mais durant plusieurs semaines, ce navire a été le plus grand "cluster" de l'épidémie hors de Chine, et chacun à bord était identifié et interagissait physiquement peu avec l’extérieur du navire ; et tout le monde a pu être interrogé ou testé, alors qu’ailleurs dans le monde les personnes testées et surveillées étaient essentiellement celles qui étaient gravement touchées<ref name=DiamondNatureMars2020/>.


Plusieurs études ont montré combien le virus, à bord, s’est propagé facilement et rapidement jusqu'au moment de la « quarantaine en cabines ». Elles ont fourni des données sur la gravité de la maladie et certaines de ses caractéristiques, aidant les chercheurs à trouver ou éliminer certains [[facteurs de risque]], et mettant en avant l’importance de porteurs [[asymptomatique]]s, offrant un [[retour d'expérience]] crucial pour les gestionnaires de la pandémie ou d'autres cas similaires<ref name=DiamondNatureMars2020/> (car en moins de deux mois après le 1er cas déclaré à bord du Diamond Princess, au moins 25 autres navires de croisière ont confirmé des cas de COVID-19 à bord, dont 78 nouveaux cas sur le Grand Princess lui-même, lorsque placé en quarantaine devant la Californie)<ref name=DiamondNatureMars2020/>. De plus on a vu que certains passagers rapatriés ont été une des origines des foyers épidémiques dans des pays tels que les États-Unis qui étaient encore relativement épargnés<ref name=DiamondNatureMars2020/>.
Toute les études confirment que les conditions de vie à bord d’un navire de croisière amplifient la contagion dans le cas d’une maladie très transmissible<ref name= RocklovDPrincess2020/>. Le virus [[SARS-CoV-2]] s’est propagé facilement et rapidement à bord jusqu'au moment de l'isolement dans les cabines. Ces études apportent des données sur la gravité de la maladie, et sur certaines de ses caractéristiques. Ces données aident les chercheurs à trouver ou éliminer certains [[facteurs de risque]] ; elles ont mis en avant l'importance de porteurs [[asymptomatique]]s, offrant un [[retour d'expérience]] crucial pour les gestionnaires de la pandémie ou d'autres cas similaires<ref name=DiamondNatureMars2020/> (car en moins de deux mois après le 1er cas déclaré à bord du Diamond Princess, au moins 25 autres navires de croisière ont confirmé des cas de COVID-19 à bord, dont 78 nouveaux cas sur le Grand Princess lui-même, lorsque placé en quarantaine devant la Californie)<ref name=DiamondNatureMars2020/>. De plus on a vu que certains passagers rapatriés ont été une des origines des foyers épidémiques dans des pays tels que les États-Unis qui étaient encore relativement épargnés<ref name=DiamondNatureMars2020/>.


Plus de 3 000 tests ont été fait à bord ; d’abord sur les personnes les plus âgés et symptômatiques puis sur presque tous les passagers et personnels de bord<ref name=DiamondNatureMars2020/>. C'est un cas unique. Certains voyageurs ont été testés plusieurs fois, permettant de suivre la [[Contagion|contagion à bord]]. Dans les semaines qui ont suivi les chercheurs ont ainsi pu mieux comprendre comment des « angle mort clés » jouent un rôle dans l’éclosion de nouveaux foyers infectieux, et combien de personnes sont dans ce type d'épidémie réellement infectées mais asymptomatiques (ou passant inaperçues car [[paucisymptomatique]]s<ref name=DiamondNatureMars2020/>.
Plus de 3 000 tests ont été fait à bord ; d’abord sur les personnes les plus âgés et symptômatiques puis sur presque tous les passagers et personnels de bord<ref name=DiamondNatureMars2020/>. C'est un cas unique. Certains voyageurs ont été testés plusieurs fois, permettant de suivre la [[Contagion|contagion à bord]]. Dans les semaines qui ont suivi les chercheurs ont ainsi pu mieux comprendre comment des « angle mort clés » jouent un rôle dans l’éclosion de nouveaux foyers infectieux, et combien de personnes sont dans ce type d'épidémie réellement infectées mais asymptomatiques (ou passant inaperçues car [[paucisymptomatique]]s<ref name=DiamondNatureMars2020/>.
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* D’autres chercheurs (Russel & al. 2020) ont montré à partir de ces chiffres que la part des morts parmi les cas confirmés en Chine (c’est à dire le [[taux de létalité]] ou CFR, pour case fatality rate), était à bord d'environ 1,1% - bien plus bas que le 3,8% d'abord estimés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), taux qui sous-estimait le nombre réel de porteurs du virus, faute d’avoir pu tester une grande parie de la population apparemment non malade (l’OMS n’avait juqu’alors que pu diviser le nombre total de décès en Chine par le nombre total d’infections confirmées). Ceci a montré que la souche COVID-19 qui a sévi à bord était moins mortelle qu’on le pensait, mais aussi que plus de gens étaient potentiellement contagieux qu'on ne le pensait. Russell et ses collègues ont utilisé les statistiques issues du Diamond Princess en les combinant avec plus de 72000 cas confirmés en Chine, pour estimer de manière plus robuste les critères épidémiologiques du virus<ref name=RusselAl2020>{{Article |langue=en |prénom1=Timothy W. |nom1=Russell |prénom2=Joel |nom2=Hellewell |prénom3=Christopher I. |nom3=Jarvis |prénom4=Kevin |nom4=van-Zandvoort |titre=Estimating the infection and case fatality ratio for COVID-19 using age-adjusted data from the outbreak on the Diamond Princess cruise ship |périodique=medRxiv |date=2020-03-09 |doi=10.1101/2020.03.05.20031773 |lire en ligne=https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.03.05.20031773v2 |consulté le=2020-03-27 |pages=2020.03.05.20031773}}</ref>. Leur travail a aussi réestimé le taux de mortalité par infection (IFR) en Chine : en comptant le nombre probable des asymptomatiques, 0,5% des contaminés meurent (sous réserve que la souche circulant à bord soit compara le à celles qui circulent ailleurs et avec une limitation à l’étude qui est que les tests étaient des tests qui détectaient le virus chez le malade, sans détecter les personnes déjà entièrement rétablies n’excrêtant plus le virus<ref name=RusselAl2020/> (Ces résultats ont été publiés en mars sur [[medRxiv]] mais devaient encore être validés par des pairs<ref name=DiamondNatureMars2020/>).
* D’autres chercheurs (Russel & al. 2020) ont montré à partir de ces chiffres que la part des morts parmi les cas confirmés en Chine (c’est à dire le [[taux de létalité]] ou CFR, pour case fatality rate), était à bord d'environ 1,1% - bien plus bas que le 3,8% d'abord estimés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), taux qui sous-estimait le nombre réel de porteurs du virus, faute d’avoir pu tester une grande parie de la population apparemment non malade (l’OMS n’avait juqu’alors que pu diviser le nombre total de décès en Chine par le nombre total d’infections confirmées). Ceci a montré que la souche COVID-19 qui a sévi à bord était moins mortelle qu’on le pensait, mais aussi que plus de gens étaient potentiellement contagieux qu'on ne le pensait. Russell et ses collègues ont utilisé les statistiques issues du Diamond Princess en les combinant avec plus de 72000 cas confirmés en Chine, pour estimer de manière plus robuste les critères épidémiologiques du virus<ref name=RusselAl2020>{{Article |langue=en |prénom1=Timothy W. |nom1=Russell |prénom2=Joel |nom2=Hellewell |prénom3=Christopher I. |nom3=Jarvis |prénom4=Kevin |nom4=van-Zandvoort |titre=Estimating the infection and case fatality ratio for COVID-19 using age-adjusted data from the outbreak on the Diamond Princess cruise ship |périodique=medRxiv |date=2020-03-09 |doi=10.1101/2020.03.05.20031773 |lire en ligne=https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.03.05.20031773v2 |consulté le=2020-03-27 |pages=2020.03.05.20031773}}</ref>. Leur travail a aussi réestimé le taux de mortalité par infection (IFR) en Chine : en comptant le nombre probable des asymptomatiques, 0,5% des contaminés meurent (sous réserve que la souche circulant à bord soit compara le à celles qui circulent ailleurs et avec une limitation à l’étude qui est que les tests étaient des tests qui détectaient le virus chez le malade, sans détecter les personnes déjà entièrement rétablies n’excrêtant plus le virus<ref name=RusselAl2020/> (Ces résultats ont été publiés en mars sur [[medRxiv]] mais devaient encore être validés par des pairs<ref name=DiamondNatureMars2020/>).
* Chowell et Kenji Mizumoto ont aussi calculé que le jour où la quarantaine a commencé, le [[R0]] de l'épidémie était sur le navire très élevé : une personne était en mesure d’en infecter plus de 7 autres. Ceci et dû au fait que dans un navire les espaces sont étroits et que chacun touche de nombreuses surfaces et [[fomite]]s contaminées par le virus. Chowell a étudié l’efficacité du confinement strict (Quarantaine en cabine) introduites à bord à partir du 5 février, pour 15 jours au moins<ref name=MizumChow2020>{{Article |langue=en |prénom1=Kenji |nom1=Mizumoto |prénom2=Gerardo |nom2=Chowell |titre=Transmission potential of the novel coronavirus (COVID-19) onboard the diamond Princess Cruises Ship, 2020 |périodique=Infectious Disease Modelling |volume=5 |date=2020 |doi=10.1016/j.idm.2020.02.003 |lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S2468042720300063 |consulté le=2020-03-27 |pages=264–270}}</ref> : dès le confinement en cabine, le R0 est tombé en dessous de 1 ; la quarantaine a donc probablement très fortement limité l’épidémie à bord selon Chowell, mais ce confinement n'était pas parfait car le navire compte nettement moins de cabines de que passagers, beaucoup de malades (asymptomatiques notamment) pouvaient donc encore infecter leurs colocataires, et les membres d’équipage qui continuaient à faire leur travail<ref name=MizumChow2020/>.
* Chowell et Kenji Mizumoto ont aussi calculé que le jour où la quarantaine a commencé, le [[R0]] de l'épidémie était sur le navire très élevé : une personne était en mesure d’en infecter plus de 7 autres. Ceci et dû au fait que dans un navire les espaces sont étroits et que chacun touche de nombreuses surfaces et [[fomite]]s contaminées par le virus. Chowell a étudié l’efficacité du confinement strict (Quarantaine en cabine) introduites à bord à partir du 5 février, pour 15 jours au moins<ref name=MizumChow2020>{{Article |langue=en |prénom1=Kenji |nom1=Mizumoto |prénom2=Gerardo |nom2=Chowell |titre=Transmission potential of the novel coronavirus (COVID-19) onboard the diamond Princess Cruises Ship, 2020 |périodique=Infectious Disease Modelling |volume=5 |date=2020 |doi=10.1016/j.idm.2020.02.003 |lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S2468042720300063 |consulté le=2020-03-27 |pages=264–270}}</ref> : dès le confinement en cabine, le R0 est tombé en dessous de 1 ; la quarantaine a donc probablement très fortement limité l’épidémie à bord selon Chowell, mais ce confinement n'était pas parfait car le navire compte nettement moins de cabines de que passagers, beaucoup de malades (asymptomatiques notamment) pouvaient donc encore infecter leurs colocataires, et les membres d’équipage qui continuaient à faire leur travail<ref name=MizumChow2020/>.
* selon Rocklöv & al. (28 février 2020) avant la quarantaine le R0 (Le taux de reproduction de base) était 4 fois plus haut à bord que dans l’épicentre de Wuhan, mais les contre-mesures l'ont considérablement abaissé. Sur la base d’un R0 modélisés de 14,8, sans aucune des mesures prises en un mois entre le 21 janvier et le 19 février, 2920 personnes sur 3700 (soit 79%) auraient rapidement été infectées. L'isolement et la quarantaine auraient donc empêché 2307 nouveaux cas et fait chuter le R0 à 1,78. Mais selon cette modélisation, évacuer tous les passagers dès le 3 février, dans les meilleurs conditions et vers un vrai centre que quarantaine, efficient, aurait permis que seules 76 personnes soient alors infectées en d’incubation<ref name= RocklovDPrincess2020>{{Article |langue=en |prénom1=J |nom1=Rocklöv |prénom2=H |nom2=Sjödin |prénom3=A |nom3=Wilder-Smith |titre=COVID-19 outbreak on the Diamond Princess cruise ship: estimating the epidemic potential and effectiveness of public health countermeasures |périodique=Journal of Travel Medicine |date=2020-02-28 |issn=1195-1982 |issn2=1708-8305 |doi=10.1093/jtm/taaa030 |lire en ligne=https://academic.oup.com/jtm/advance-article/doi/10.1093/jtm/taaa030/5766334 |consulté le=2020-03-27 |pages=taaa030}}</ref>.
* Fin mars dans la [[revue Nature]], John Ioannidis, épidemiologiste de l'université de Stanford (Californie) suggère que ces résultats soient approfondis en ingérant les antécédents médicaux des personnes à bord, et d'éventuels facteurs de risque comme le fait de [[tabagisme|fumer]].
* Fin mars dans la [[revue Nature]], John Ioannidis, épidemiologiste de l'université de Stanford (Californie) suggère que ces résultats soient approfondis en ingérant les antécédents médicaux des personnes à bord, et d'éventuels facteurs de risque comme le fait de [[tabagisme|fumer]].



Version du 27 mars 2020 à 15:21

Diamond Princess
illustration de Diamond Princess (navire de croisière)
Le Diamond Princess à Hobart en .

Autres noms Sapphire Princess (2002-2003)
Type Navire de croisière
Histoire
Chantier naval Mitsubishi Heavy Industries à Nagasaki (Japon)
Quille posée 2002
Lancement
Mise en service
Statut En service
Équipage
Équipage 1 238
Caractéristiques techniques
Longueur 288,3 m
Maître-bau 36 m
Tirant d'eau 7,9 m
Tonnage 115 875 tonnes
Vitesse 22,5 nœuds
Caractéristiques commerciales
Capacité 2 674 passagers
Carrière
Propriétaire Groupe Carnival
Armateur Princess Cruises
Pavillon Drapeau des Bermudes Bermudes (2004-2014)
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni (depuis 2014)
Port d'attache Hamilton (2004-2014)
Londres (depuis 2014)
MMSI 235103359
IMO 9228198
Coût 500 000 000 $

Le Diamond Princess est un navire de croisière construit en 2002 par les chantiers Mitsubishi Heavy Industries de Nagasaki pour la société Princess Cruises.

À l’origine, il aurait dû être nommé Sapphire Princess, mais un incendie[1],[2] lors de sa construction retarde sa livraison et Princess Cruises décide d’inverser le nom du navire avec son jumeau, le Diamond Princess. Le Sapphire Princess est donc renommé Diamond Princess, reconstruit à l’identique et mis en service le .

Il appartient à la Grand class et est le premier navire de la Classe Gem.

Histoire

Le Diamond Princess est un navire de croisière construit en 2002 par les chantiers Mitsubishi Heavy Industries de Nagasaki pour la société Princess Cruises.

À l’origine, il aurait du être nommé Sapphire Princess, mais, le , un incendie[1],[2] se déclare dans la galerie d’art et endommage gravement les superstructures. La Princess Cruises décide d’inverser le nom du navire avec son jumeau, le Diamond Princess, et de faire reconstruire le navire. Le Sapphire Princess est donc renommé Diamond Princess, partiellement détruit[3] puis reconstruit à l’identique.

Il est livré à la compagnie le , puis baptisé à Vancouver le et mis en service.

En , il délaisse le pavillon des Bermudes au profit de celui du Royaume-Uni.

Incidents

Le , pendant la construction du navire, un incendie[1],[2] se déclare dans la galerie d’art et endommage gravement les superstructures. Celle-ci doivent être détruites[3] puis reconstruites.

Le , en entrant dans le port de Vancouver, une baleine est découverte sur son bulbe d'étrave. L’incident se répète le , lorsque le navire entre dans le port de Juneau.

Coronavirus SARS-CoV-2

Lors de la pandémie de Covid-19, un passager de 80 ans, ayant débarqué du Diamond Princess quelques jours avant à Hong Kong, présente des symptômes suspects et s'avère positif pour le coronavirus COVID-19. Le bateau est mis en quarantaine à Naha, sur l'île d'Okinawa, le 1er février.

L'alerte est cependant rapidement levée[4] et le , la croisière reprend ; elle est encore dans les eaux territoriales japonaises quand dix passagers sont diagnostiqués atteints du coronavirus SARS-CoV-2[5]. Le navire, ses 3 711 membres d'équipage et passagers sont alors placés en quarantaine par le ministre japonais de la Santé. Ils sont confinés sur le bateau, dans le port de Yokohama pour quatorze jours[6]. Dès le lendemain, dix cas supplémentaires sont identifiés[7].

Le , l'inquiétude grandit[8]; le nombre de malades passe à 70[9], puis à 135 dès le lendemain 10 février[10]. L'équipage suit les directives du ministère japonais de la Santé (principale autorité de santé publique à définir les protocoles de test pour tous les invités et membres d'équipage du Diamond Princess), ainsi que les plans de protocoles de débarquement pour fournir des soins médicaux aux nouveaux cas[5].

Le , sur sa page « Updates on Diamond Princess », le site web du Diamond Princess annonce 39 victimes de plus de la maladie Covid-19 causée par le SARS-CoV-2 (détectées en deux jours) portant le nombre de malades à 174 (sur 3 711 passagers et membres d'équipage)[5]. Le 13 février, le nombre total de personnes infectées atteint 218 (soit +44)[11].

Le , Princess Cruises confirme l'annonce, par le ministère japonais de la Santé, de 67 nouveaux malades : australiens (5), canadiens (3), chinois (3) ; allemands (2) ; Hong Kongai (1) ; kirghize (1), indiens (2) ; japonais (27) ; philippins (17) ; Taïwanai (1) et américains des Etats-Unis (5)[5]. Le total est passé à 285 malades. Les autorités sanitaires japonaises décident un débarquement volontaire de passagers et membres d'équipage pour terminer leur période de quarantaine dans une installation en bord de mer[5]. Le 16 février, la prudence reste de mise, car la Malaisie annonce qu'une des passagères du paquebot MS Westerdam est aussi testée positive au SARS-CoV-2, et craint que d'autres passagers ne soient infectés. Or ce navire interdit d'accoster par plusieurs pays avait précédemment débarqué des passagers au Cambodge pour rejoindre par d'autres moyens leurs pays d'origine[12].

Le , les passagers américains commencent à être rapatrié par avions affrétés pour une quarantaine proche de chez eux ou pour y être soignés[5] ; depuis la veille, 99 nouveau cas sont diagnostiqués, soit 384 personnes porteurs avérés du virus sur le navire[13]. Le lendemain , Princess Cruises confirme l'annonce du ministère japonais de la Santé de 70 nouveaux cas positifs (+169 en 48 heures) sur les 454 personnes infectées à bord. Il annonce aussi que le Canada et l'Australie prévoient aussi des rapatriements (citoyens et résidents permanents) par avion affrété[5].

Le , alors que les rappatriements se poursuivent, plus de 600 personnes sont désormais atteintes. Le confinement à bord pose question quant à l'efficacité de la quarantaine, le lieu pouvant s'avérer être plutôt un incubateur[14].

Le lendemain, alors que le MS Westerdam (un cas) a fini d'évacuer ses passagers dans la précipitation, le nombre d'évacués du Diamond Princess est d'un millier et celui des contaminés passe à 621. Le processus de fin de quarantaine et de débarquement prend encore quelques jours. Princess Cruises confirme que les ambassades du Canada, d'Australie et de Hong Kong coordonnent la collecte et le transport de leurs citoyens respectifs (voyageurs et membres d'équipage) via des vols charters. Selon les informations fournies par les ambassades directement à leurs citoyens, les passagers passeront 14 jours supplémentaires en quarantaine à leur arrivée[5].
Deux passagers du Diamond Princess hospitalisés au japon les 11 et 12 février 2020 sont déclarés morts ce 20 février 2020[15].

Le , près de 500 membres d'équipage restent en quarantaine secondaire à bord, sur demande du ministère japonais de la Santé. Une entreprise basée en Australie déploie une soixantaine de professionnels, dont des médecins, des infirmières et des agents de santé pour gérer la situation[5].

Le , Sergio Mattarella, président de la République italienne, décerne à Gennaro Arma, commandant du Diamond Princess, la distinction de la décoration de Commandeur du Mérite de la République italienne.

À la date du , les contaminés du Diamond Princess sont 712 (dont une infirmière), sur 3 711 passagers et membres d'équipage, soit moins de 20% de l'effectif, dont 7 décès (soit moins de 1% de la population contaminée) et 325 guéris) et dans le monde près de 300 000 cas ont été déclarés, dont plus de 12 000 décès)[16],[17].

Etude de cas épidémiologique

Ce cas particulier a été la première occasion pour les épidémiologistes d'étudier la manière dont ce virus a agi dans un environnement restreint et bien connu, ce qui est difficile à faire dans la population générale[18].

Certes, ces passagers n’étaient pas représentatifs de la population générale (en termes d'âge et de niveaux de vie), et une quarantaine à bord n'est pas comparable à une quarantaine sur terre, et « Un pays tout entier n'est pas un navire » note l'épidémiologiste John Ioannidis. Mais durant plusieurs semaines, ce navire a été le plus grand "cluster" de l'épidémie hors de Chine, et chacun à bord était identifié et interagissait physiquement peu avec l’extérieur du navire ; et tout le monde a pu être interrogé ou testé, alors qu’ailleurs dans le monde les personnes testées et surveillées étaient essentiellement celles qui étaient gravement touchées[18].

Toute les études confirment que les conditions de vie à bord d’un navire de croisière amplifient la contagion dans le cas d’une maladie très transmissible[19]. Le virus SARS-CoV-2 s’est propagé facilement et rapidement à bord jusqu'au moment de l'isolement dans les cabines. Ces études apportent des données sur la gravité de la maladie, et sur certaines de ses caractéristiques. Ces données aident les chercheurs à trouver ou éliminer certains facteurs de risque ; elles ont mis en avant l'importance de porteurs asymptomatiques, offrant un retour d'expérience crucial pour les gestionnaires de la pandémie ou d'autres cas similaires[18] (car en moins de deux mois après le 1er cas déclaré à bord du Diamond Princess, au moins 25 autres navires de croisière ont confirmé des cas de COVID-19 à bord, dont 78 nouveaux cas sur le Grand Princess lui-même, lorsque placé en quarantaine devant la Californie)[18]. De plus on a vu que certains passagers rapatriés ont été une des origines des foyers épidémiques dans des pays tels que les États-Unis qui étaient encore relativement épargnés[18].

Plus de 3 000 tests ont été fait à bord ; d’abord sur les personnes les plus âgés et symptômatiques puis sur presque tous les passagers et personnels de bord[18]. C'est un cas unique. Certains voyageurs ont été testés plusieurs fois, permettant de suivre la contagion à bord. Dans les semaines qui ont suivi les chercheurs ont ainsi pu mieux comprendre comment des « angle mort clés » jouent un rôle dans l’éclosion de nouveaux foyers infectieux, et combien de personnes sont dans ce type d'épidémie réellement infectées mais asymptomatiques (ou passant inaperçues car paucisymptomatiques[18].

  • le 12 mars, une étude modélisatrice basée sur ces statistiques, montre qu'entre le 1er et le 20 février, 18% des personnes infectées à bord ne présentaient aucun symptômes ; l'étude a modélisé leurs périodes d'infections[20]. Mais comme beaucoup de passagers étaient âgés et fortement susceptibles de développer ces symptômes (y compris graves), il est probable que le taux d’asymptomatiques sera encore bien plus important dans la population générale[18].
  • D’autres chercheurs (Russel & al. 2020) ont montré à partir de ces chiffres que la part des morts parmi les cas confirmés en Chine (c’est à dire le taux de létalité ou CFR, pour case fatality rate), était à bord d'environ 1,1% - bien plus bas que le 3,8% d'abord estimés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), taux qui sous-estimait le nombre réel de porteurs du virus, faute d’avoir pu tester une grande parie de la population apparemment non malade (l’OMS n’avait juqu’alors que pu diviser le nombre total de décès en Chine par le nombre total d’infections confirmées). Ceci a montré que la souche COVID-19 qui a sévi à bord était moins mortelle qu’on le pensait, mais aussi que plus de gens étaient potentiellement contagieux qu'on ne le pensait. Russell et ses collègues ont utilisé les statistiques issues du Diamond Princess en les combinant avec plus de 72000 cas confirmés en Chine, pour estimer de manière plus robuste les critères épidémiologiques du virus[21]. Leur travail a aussi réestimé le taux de mortalité par infection (IFR) en Chine : en comptant le nombre probable des asymptomatiques, 0,5% des contaminés meurent (sous réserve que la souche circulant à bord soit compara le à celles qui circulent ailleurs et avec une limitation à l’étude qui est que les tests étaient des tests qui détectaient le virus chez le malade, sans détecter les personnes déjà entièrement rétablies n’excrêtant plus le virus[21] (Ces résultats ont été publiés en mars sur medRxiv mais devaient encore être validés par des pairs[18]).
  • Chowell et Kenji Mizumoto ont aussi calculé que le jour où la quarantaine a commencé, le R0 de l'épidémie était sur le navire très élevé : une personne était en mesure d’en infecter plus de 7 autres. Ceci et dû au fait que dans un navire les espaces sont étroits et que chacun touche de nombreuses surfaces et fomites contaminées par le virus. Chowell a étudié l’efficacité du confinement strict (Quarantaine en cabine) introduites à bord à partir du 5 février, pour 15 jours au moins[22] : dès le confinement en cabine, le R0 est tombé en dessous de 1 ; la quarantaine a donc probablement très fortement limité l’épidémie à bord selon Chowell, mais ce confinement n'était pas parfait car le navire compte nettement moins de cabines de que passagers, beaucoup de malades (asymptomatiques notamment) pouvaient donc encore infecter leurs colocataires, et les membres d’équipage qui continuaient à faire leur travail[22].
  • selon Rocklöv & al. (28 février 2020) avant la quarantaine le R0 (Le taux de reproduction de base) était 4 fois plus haut à bord que dans l’épicentre de Wuhan, mais les contre-mesures l'ont considérablement abaissé. Sur la base d’un R0 modélisés de 14,8, sans aucune des mesures prises en un mois entre le 21 janvier et le 19 février, 2920 personnes sur 3700 (soit 79%) auraient rapidement été infectées. L'isolement et la quarantaine auraient donc empêché 2307 nouveaux cas et fait chuter le R0 à 1,78. Mais selon cette modélisation, évacuer tous les passagers dès le 3 février, dans les meilleurs conditions et vers un vrai centre que quarantaine, efficient, aurait permis que seules 76 personnes soient alors infectées en d’incubation[19].
  • Fin mars dans la revue Nature, John Ioannidis, épidemiologiste de l'université de Stanford (Californie) suggère que ces résultats soient approfondis en ingérant les antécédents médicaux des personnes à bord, et d'éventuels facteurs de risque comme le fait de fumer.

Navire jumeau

Il a un navire jumeau, le Sapphire Princess, qui aurait dû être nommé Diamond Princess. Il est en service depuis .

Notes et références

Le Diamond Princess dans le port de Yokohama en décembre 2019
  1. a b et c (en) Arline Bleecker, Knight Ridder, « Fire, shipyard problems delay 2 new Princess ships », sur Chicago Tribune, (consulté le ).
  2. a b et c Une photo du Sapphire Princess en feu
  3. a et b Une photo du Sapphire Princess partiellement détruit
  4. AFP, « Navire de croisière Diamond Princess : le nombre de personnes touchées par le coronavirus multiplié par 16 en une semaine », CNews,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. a b c d e f g h et i (en) site « Diamond princess » - UPDATES, « Blog Diamond-princess-(màj) », sur princess.com, (consulté le ).
  6. (en) Justin McCurry et Rebecca Ratcliffe, « Coronavirus: cruise ship carrying 3,700 quarantined in Japan after 10 test positive », The Guardian,‎ (lire en ligne).
  7. (en) Charlie Peel et Angelica Snowden, « Coronavirus: Cases double on Diamond Princess overnight, still in lockdown », The Australian,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. lemonde, « Coronavirus : inquiétudes à bord du « Diamond-Princess », navire de croisière en quarantaine au Japon », lemonde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. (ja) « Coronavirus: Au port de Yokohama, six nouveaux passagers ont été trouvés infectés », sur news.tv-asahi.co.jp (consulté le ).
  10. AFP, « Coronavirus: le nombre de contaminés sur le paquebot au Japon monte à 130 », Le Soir,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. AFP, « Télé, stretching, Uno : sur le « Diamond Princess », les passagers luttent contre l’ennui et l’angoisse », L'Obs,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. « MS Westerdam » UPDATES: Shipboard Info », Blog ms-westerdam,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. « « Diamond Princess » : parmi les évacués américains, 14 contaminés », Le Point,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. Felicia Sideris, « Coronavirus : plus de 600 contaminés à bord du Diamond Princess, l'immense fiasco de la quarantaine », LCI,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. Deux malades du paquebot Diamond Princess sont morts au Japon
  16. (en) Carte en temps réel Gisanddata.maps, « COVID-19 Global Cases by Johns Hopkins CSSE », arcgis.com,‎ (lire en ligne, consulté le )
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  19. a et b (en) J Rocklöv, H Sjödin et A Wilder-Smith, « COVID-19 outbreak on the Diamond Princess cruise ship: estimating the epidemic potential and effectiveness of public health countermeasures », Journal of Travel Medicine,‎ , taaa030 (ISSN 1195-1982 et 1708-8305, DOI 10.1093/jtm/taaa030, lire en ligne, consulté le )
  20. (en) Kenji Mizumoto, Katsushi Kagaya, Alexander Zarebski et Gerardo Chowell, « Estimating the asymptomatic proportion of coronavirus disease 2019 (COVID-19) cases on board the Diamond Princess cruise ship, Yokohama, Japan, 2020 (CC-BY-SA 4.0) », Eurosurveillance, vol. 25, no 10,‎ , p. 2000180 (ISSN 1560-7917, PMID 32183930, PMCID PMC7078829, DOI 10.2807/1560-7917.ES.2020.25.10.2000180, lire en ligne, consulté le )
  21. a et b (en) Timothy W. Russell, Joel Hellewell, Christopher I. Jarvis et Kevin van-Zandvoort, « Estimating the infection and case fatality ratio for COVID-19 using age-adjusted data from the outbreak on the Diamond Princess cruise ship », medRxiv,‎ , p. 2020.03.05.20031773 (DOI 10.1101/2020.03.05.20031773, lire en ligne, consulté le )
  22. a et b (en) Kenji Mizumoto et Gerardo Chowell, « Transmission potential of the novel coronavirus (COVID-19) onboard the diamond Princess Cruises Ship, 2020 », Infectious Disease Modelling, vol. 5,‎ , p. 264–270 (DOI 10.1016/j.idm.2020.02.003, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

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