Élections sénatoriales françaises de 1879
| ||||||||||||||
Élections sénatoriales françaises de 1879 | ||||||||||||||
82 des 300 sièges du Sénat | ||||||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Républicains – Léon Gambetta (non candidat) | ||||||||||||||
Sièges obtenus | 174 | 25 | ||||||||||||
Monarchistes – Camille de Meaux | ||||||||||||||
Sièges obtenus | 126 | 25 | ||||||||||||
Président du Sénat | ||||||||||||||
Sortant | Élu | |||||||||||||
Gaston d'Audiffret-Pasquier Monarchiste |
Louis Martel Républicain | |||||||||||||
modifier - modifier le code - voir Wikidata |
Les élections sénatoriales françaises de 1879 ont lieu le 5 janvier 1879 au titre du renouvellement triennal pour la série B, premier renouvellement partiel du Sénat de la Troisième République[1].
Mode de scrutin
[modifier | modifier le code]Résultats
[modifier | modifier le code]La série B comprend 29 départements métropolitains, ceux compris dans l'ordre alphabétique entre le Gard et le Nord, ainsi que le département de Constantine et la colonie de Martinique. Dans cette série, la droite dispose de la majorité des sénateurs notamment grâce aux départements catholiques de l'Ouest, de tradition chouanne ou vendéenne : l'Indre-et-Loire, la Loire-Inférieure, le Loir-et-Cher, la Mayenne, le Maine-et-Loire, la Manche, le Morbihan. Le Gard y représente le Midi blanc, bastion du légitimisme. Enfin, les catholiques du Sud et de l'Est du Massif central y figurent aussi avec la Loire, la Haute-Loire et la Lozère[1].
Du fait de la poussée des républicains aux élections municipales de 1878, la droite va subir une défaite cuisante. Sur les 82 sénateurs élus, 66 appartiennent au camp républicain, contre 16 conservateurs, dont 13 monarchistes. Dans le Forez, la défaite de Camille de Meaux, ancien ministre de l'Agriculture, illustre l'ampleur de l'échec[1].
Tendances politiques | Sièges sortants | Sièges obtenus | Sièges totaux | |
---|---|---|---|---|
Légitimistes | 64 | 13 | 126 | |
Appel au peuple | 3 | |||
Républicains | 18 | 66 | 174 | |
Total | 82 | 82 | 300 |
Conséquences
[modifier | modifier le code]Ces élections donnent aux républicains la majorité au Sénat, la chambre haute étant précédemment dominée par les monarchistes à une voix de majorité. Le nouveau président du Sénat est Louis Joseph Martel, sénateur inamovible appartenant au groupe des républicains conservateurs du Centre gauche[1].
Cet évènement d'une grande portée entraîne la démission du président de la République française Patrice de Mac Mahon et le déclenchement de l'épuration de la fonction publique par les républicains[4]. Le projet de Restauration monarchique est abandonné.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Vincent Brousse, « 1879-2011, les basculements du Sénat », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- À la suite de la guerre de 1870, la France est amputée des départements d'Alsace-Moselle. Les territoires d'Outre-mer qui disposent de sièges au Sénat sont les suivants : les trois départements d'Algérie française, la Guadeloupe, la Martinique, la Réunion et enfin les établissements français d'Inde.
- Fabien Conord, « Chapitre I. Le temps des choix : République ou monarchie ? (1875-1885) », dans Les élections sénatoriales en France : 1875-2015, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (ISBN 978-2-7535-5562-4, DOI 10.4000/books.pur.45625, lire en ligne), p. 18–45
- Vincent Wright, « L'épuration du Conseil d'État en juillet 1879 », Revue d’Histoire Moderne et Contemporaine, vol. 19, no 4, , p. 621-653 (lire en ligne)