Lanhouarneau

Lanhouarneau
Lanhouarneau
L'église Saint-Hervé.
Blason de Lanhouarneau
Héraldique
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bretagne
Département Finistère
Arrondissement Morlaix
Intercommunalité Communauté de communes Haut-Léon Communauté
Maire
Mandat
Éric Pennec
2020-2026
Code postal 29430
Code commune 29111
Démographie
Gentilé Lanhouarnéens
Population
municipale
1 305 hab. (2021 en diminution de 1,36 % par rapport à 2015 en diminution de 1,36 % par rapport à 2015)
Densité 74 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 34′ 54″ nord, 4° 12′ 32″ ouest
Altitude Min. 17 m
Max. 106 m
Superficie 17,69 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Saint-Pol-de-Léon
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
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Lanhouarneau
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Lanhouarneau
Liens
Site web Site de la mairie de Lanhouarneau

Lanhouarneau [lɑ̃nwaʁno] (en breton : Lanhouarne) est une commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France.

Géographie[edit | edit source]

Lanhourneau est situé dans le Léon dans le nord du département du Finistère. Son finage est limité au sud par le petit fleuve côtier la Flèche.

Climat[edit | edit source]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Finistère nord, caractérisée par une pluviométrie élevée, des températures douces en hiver (°C), fraîches en été et des vents forts[2]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Monts d'Arrée », avec des hivers froids, peu de chaleurs et de fortes pluies[3].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 10 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 076 mm, avec 16,6 jours de précipitations en janvier et 8,4 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Ploudaniel à 9 km à vol d'oiseau[4], est de 11,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 146,8 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Urbanisme[edit | edit source]

Typologie[edit | edit source]

Lanhouarneau est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[8],[9],[10]. La commune est en outre hors attraction des villes[11],[12].

Occupation des sols[edit | edit source]

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (91,3 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (93,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (59 %), zones agricoles hétérogènes (32,1 %), zones urbanisées (4,5 %), forêts (4,3 %), prairies (0,2 %)[13].

L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[14].

Toponymie[edit | edit source]

Le nom de la localité est attesté sous les formes Lanhoarneu vers 1330, Landa Hoervei en 1384 et en 1467, Lanhouarneau en 1426 et en 1481.

Lanhouarneau vient du breton lan (ermitage, monastère) et de Houarneau (Hervé le saint).

Histoire[edit | edit source]

Origines[edit | edit source]

Intérieur de l'église Saint-Hervé.

Saint Houarneau ou saint Houarné, plus connu sous le nom de saint Hervé, fils d'Hyvarnion (ou Harvion) et de Rivanone. Hyvarnion était un barde originaire de l'île de Bretagne (Grande-Bretagne actuelle) qui aurait vécu un moment à la cour du roi franc Childebert. Il aurait épousé Rivanone, nièce, sœur ou mère (les sources sont contradictoires) de saint Urfold et leur fils saint Hervé serait né aveugle vers 520.

Ils auraient vécu au manoir de Lanrioul (dénommé aussi dans les anciens textes Lanrigoul ou Lanrigour) en Plouzévédé. Après la mort de son mari, Rivanone se serait établie sur le territoire de Keran (la trève de Tréflaouénan), où elle aurait élevé son fils encore en bas âge. Hervé, après avoir été un disciple du moine Martianus (ou Harchian), aurait été vivre près de son oncle saint Urfold dans un petit monastère du pays d'Ac'h, près de Bourg-Blanc (à l'emplacement de l'actuelle chapelle Saint-Urfold). Quant à Rivanone, elle se retira « en solitude » à Lanhouarneau où elle mourut ; elle fut enterrée là où se trouve l'église paroissiale[15].

Saint Hervé est surnommé "maître du loup" ("mestr ar bleiz" en breton) à Lanhouarneau.

La paroisse de Lanhouarneau faisait partie de l'archidiaconé de Léon relevant de l'évêché de Léon et était sous le vocable de saint Hervé.

Époque moderne[edit | edit source]

Charles Le Bris, né à Lanhouarneau en 1664, décédé le , publie en 1712 un ouvrage de prières et de méditations Heuryou brezounek ha latin, qui fut réédité 35 fois jusqu'au milieu du XIXe siècle[16].

En 1759, une ordonnance de Louis XV ordonne à la paroisse de Lanhouarneau de fournir 14 hommes et de payer 91 livres pour « la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne »[17].

Selon Louis Béchameil de Nointel, vers la fin du XVIIe siècle la foire de Lanhouarneau était la troisième plus importante des foires léonardes après celles de La Martyre et du Folgoët ; elle se tenait le premier mai[18].

Le XIXe siècle[edit | edit source]

Trois cadavres, ceux des époux Cuëff et de leur fils François-Marie, sont découverts le dans une maison proche du moulin Soul en Lanhouarneau au lendemain de l’incendie de leur demeure. Le , le cadavre ensanglanté de Marie-Anne Combot, sa bonne, est trouvé par le meunier Léost qui constate que sa maison, le moulin Soul, a été fouillé et plusieurs objets, ainsi qu’une somme d’argent, dérobés. Jean-Marie Caër, âgé de 28 ans, homme violent et détesté dans la région, est rapidement accusé de ces meurtres (des objets volés sont retrouvés chez lui) et condamné à mort par la Cour d’assises du Finistère le . Sa peine fut commuée en celle de travaux forcés à perpétuité par le président de la République Émile Loubet[19].

Le XXe siècle[edit | edit source]

La Belle Époque[edit | edit source]

Répondant en 1904 à une enquête de l'inspection académique, un instituteur de Lanhouarneau écrit que « tous les enfants de plus de 10 ans savent le français » ; il ajoute : « Le clergé paroissial est systématiquement opposé à toute idée de progrès. Par esprit de domination, il voudrait maintenir le peuple dans l'ignorance »[20].

Le , le Conseil municipal de Lanhouarneau « reconnaissant le bien que les religieuses de l'Immaculée Conception ont rendu à notre commune, leur vote des remerciements bien chaleureux et regrette la laïcisation qui s'impose contre la volonté générale de notre population ». Le maire, Alain Drogou, démissionne en 1907 en signe de protestation[21].

La Première Guerre mondiale[edit | edit source]

Le monument aux morts de Lanhouarneau porte les noms de 67 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux, deux (Émile Abjean, décoré de la Croix de guerre, et René Roudaut) sont morts sur le front belge ; trois dans les Balkans dans le cadre de l'Expédition de Salonique (Jean Guivarch en Grèce, René Le Rest en Macédoine, Jean Rosec en Serbie) ; deux sont des marins disparus en mer (Alain Lagattu disparu lors du naufrage du croiseur cuirassé Amiral Charner et Yves Parc, disparu lors du naufrage du croiseur cuirassé Léon Gambetta) ; les autres sont morts sur le sol français[22].

L'après Seconde Guerre mondiale[edit | edit source]

L'école privée catholique devient mixte en 1964, ce qui entraîne le dépérissement de l'école publique de garçons qui avait antérieurement trois classes et doit fermer en 1972[21].

Politique et administration[edit | edit source]

La mairie.
Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 2001 En cours Éric Pennec DVD Agriculteur
février 1986 mars 2001 Denise Michel    
mars 1983 février 1986 Alexis Vourc'h    
mars 1965 mars 1983 Jean Louis Roué    
février 1956 mars 1965 François Siohan    
1943 janvier 1956 François Jaffres    
1940 1943 Jean Marie Bécam    
octobre 1907 juillet 1940 René Méar    
1896 octobre 1907 Alain Drogou    
  1896 Jean Berthou    
Les données manquantes sont à compléter.

Monuments[edit | edit source]

Démographie[edit | edit source]

Le monument aux morts

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[24].

En 2021, la commune comptait 1 305 habitants[Note 2], en diminution de 1,36 % par rapport à 2015 (Finistère : +1,52 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
2 7362 1081 8631 7121 1341 0571 2411 3681 345
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 1821 3371 2921 2681 2151 1781 2061 2041 256
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1 2391 3281 3401 5121 5211 3891 3341 2801 107
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
1 1121 0581 0291 0329599031 0161 0321 249
2017 2021 - - - - - - -
1 3081 305-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[25] puis Insee à partir de 2006[26].)
Histogramme de l'évolution démographique

Personnalités liées à Lanhourneau[edit | edit source]

  • Charles Le Bris (né en 1664 à Lanhourneau, décédé le à Carhaix), prêtre, fut un écrivain en langue bretonne auteur d'une quinzaine d'ouvrages[27].
  • Pauline Boutal, née Le Goff (née le à Lanhouarneau, décédée le à Saint-Boniface, Manitoba, Canada), peintre, illustratrice de mode, créatrice de costumes, scénographe et metteure en scène.
  • Mickaël Buzaré (1976-), footballeur professionnel originaire de Lanhouarneau.

Notes[edit | edit source]

  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Références[edit | edit source]

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
  3. « Les zones climatiques en Bretagne. », sur bretagne-environnement.fr, (consulté le )
  4. « Orthodromie entre Lanhouarneau et Ploudaniel », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. « Station Météo-France « Ploudaniel-Inra » (commune de Ploudaniel) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  6. « Station Météo-France « Ploudaniel-Inra » (commune de Ploudaniel) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le )
  8. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  9. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  10. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  12. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  14. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
  15. J. de La Passardière, « Topologie des paroisses du Léon », Revue de Bretagne de Vendée & d'Anjou, janvier-février 1911, volumes 45 à 46, pages 179-180, consultable https://books.google.fr/books?id=uJAVAAAAYAAJ&pg=RA1-PA179&lpg=RA1-PA179&dq=Albert+Le+Grand+Kerdanet&source=bl&ots=suCPVjzMV-&sig=0vHoR7CpXTw3sL514Zzc0lc5D5E&hl=fr&sa=X&ei=3x74TsfhPI7J8gOrz9CVDA&sqi=2&ved=0CEYQ6AEwBw#v=onepage&q=Albert%20Le%20Grand%20Kerdanet&f=false
  16. Jean Rohou, "Catholiques et Bretons toujours ? (essai sur l'histoire du christianisme en Bretagne)", éditions Dialogues, Brest, 2012, [ (ISBN 978-2-918135-37-1)]
  17. "Ordonnance... portant imposition pour la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne", 1759, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97412315/f8.image.r=Plovan
  18. J. Bérenger et J. Meyer, La Bretagne de la fin du XVIIe siècle d'après le mémoire de Béchameil de Nointel, Paris, , pages 138-139.
  19. Lénaïg Gravis, "Les grandes affaires criminelles du Finistère", De Borée éditions, 2008 [ (ISBN 978-2-84494-808-3)]
  20. Fanch Broudic, L'interdiction du breton en 1902 : la IIIe République contre les langues régionales, Spézet, Coop Breizh, , 182 p. (ISBN 2-909924-78-5).
  21. a et b Jean Rohou, "Fils de ploucs", tome 2, 2007, éditions Ouest-France, [ (ISBN 978-27373-3908-0)]
  22. http://www.memorialgenweb.org/memorial3/html/fr/resultcommune.php?idsource=17632
  23. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  24. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  25. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  26. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  27. « Site officiel », sur lanhouarneau.fr (consulté le ).

Liens internes[edit | edit source]

Liens externes[edit | edit source]

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Voir aussi[edit | edit source]