Ossip Zadkine

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Zadkine)
Ossip Zadkine
Ossip Zadkine en 1962.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
Осип ЦадкинVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Иосель Аронович ЦадкинVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
française (à partir de )
russeVoir et modifier les données sur Wikidata
Domicile
Formation
Activités
Conjoint
Valentine Prax (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Conflit
Mouvement
Maître
Représenté par
Genre artistique
Œuvres principales
François Mauriac (d), La Force atomique (d), Le Poète (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Ossip Zadkine, né sous le nom de Yossel Aronovitch Tsadkine (en russe : Иосель Аронович Цадкин) le 28 janvier 1888 ( dans le calendrier grégorien) à Vitebsk[1] (dans l'Empire russe, aujourd'hui en Biélorussie) et mort le à Neuilly-sur-Seine[2], est un peintre et sculpteur français d'origine biélorusse, établi en France en 1910.

Il est considéré comme l'un des plus grands maîtres de la sculpture cubiste. La production artistique de Zadkine s'échelonne sur un demi-siècle et comprend plus de quatre cents sculptures, des milliers de dessins, aquarelles et gouaches, des gravures, des illustrations de livres et des cartons de tapisserie[3],[4].

Biographie[5][modifier | modifier le code]

En 1907, son père l'envoie étudier l'anglais à Sunderland, dans le nord de l'Angleterre où il est hébergé chez son oncle. Il prend des cours de sculpture sur bois dans l'école d'art locale. De 1907 à 1909, il s'installe à Londres, et visite le British Museum où il étudie la sculpture classique. Il étudie au Regent Street Polytechnicum. Il retourne à Smolensk, où il réalise sa première sculpture[6].

Il étudie aux Beaux-Arts de Paris en 1909 et 1910. Il travaille à La Ruche (cité d'artistes), dans le 15e arrondissement. En 1911, il expose ses statues et dessins au Salon d'automne et au Salon des indépendants.

En 1912 et 1913, il étudie la sculpture romane. Il rencontre Brancusi, Apollinaire, Lipchitz, Picasso, Artemoff, Bourdelle, Survage et Sonia Delaunay. Matisse visite également son atelier.

Il expose à la Freie Sezession à Berlin, à la De Onafhankelijken d'Amsterdam, à l'Allied Artists Association à Londres en 1914 et 1915. Le collectionneur Paul Rodocanachi lui permet d'avoir un atelier rue Rousselet à Paris. Il se lie d'amitié avec Modigliani.

Il participe au sein de la Légion étrangère à la Première Guerre mondiale en 1916 et 1917, affecté à une ambulance russe, ce qui lui inspire de nombreuses aquarelles sur la guerre[7]. Démobilisé en 1917, il se déclare détruit physiquement et moralement par la guerre. Son dossier militaire indique que le , il reçoit 4 jours de consigne pour avoir « gaspillé en s'en servant comme projectiles les pommes de terre destinées à être épluchées »[8]. Après un séjour à l'hôpital d'Épernay, il part à Bruniquel. Le 13 juin 1917, il est présent au vernissage d'une exposition collective de peintres à la salle Huyghens dans laquelle il expose. Entre 1918 et 1919, il produit vingt eaux-fortes.

En 1920, il épouse Valentine Prax (1897-1981)[9],[10].

Maurice Raynal écrit la première monographie de l'œuvre de Zadkine, publié par un éditeur italien, Valori Plastici, en 1921. De 1923 à 1925, Zadkine voyage en Italie et expose à la galerie Takenodai de Tokyo. Le musée de Grenoble achète en 1922 la statue en bois doré Le Fauve. Invité par Eileen Gray, il expose également dans sa galerie, Jean Désert, en 1925, aux côtés de Chana Orloff et Seizo Sugawara. La galerie Barbazanges à Paris organise une rétrospective de ses œuvres en février 1925. À Bruxelles, il réalise une fresque pour la salle du cinéma Métropole, construit sur le plan de l'architecte Adrien Blomme, œuvre qui sera sauvée en 1994 lors de la transformation du cinéma en magasin. Il y rencontre le sculpteur Charles Leplae.

En 1928, Zadkine s'installe au 100 bis rue d'Assas à Paris, dans une maison blanche qui deviendra le musée Zadkine à la mort de sa femme. Une rétrospective lui est alors consacrée à Londres. En 1934, lors de leur premier voyage dans le Lot, Zadkine et sa femme achètent une maison aux Arques, un petit village du Quercy, qui deviendra le lieu de créations de nombreuses sculptures.

En octobre de cette année le corps du marchand d'art Paul Guillaume est transféré au cimetière de Passy : un bas-relief de Zadkine surmonte la fausse porte en bronze du monument funéraire - resté anonyme.

D'origine juive[11],[12], Zadkine séjourne aux États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale. Il enseigne d'abord librement (il a pour élève Jacques Bouffartigue en 1942), puis à partir de 1944, il donne des cours à la Arts Students League. Il revient en France en , « malade, triste et sans argent ».

Entre 1948 et 1950, il fait l'objet de nombreuses expositions et rétrospectives : au Stedelijk Museum à Amsterdam, au musée national d'Art moderne de Paris et au musée Boijmans Van Beuningen à Rotterdam, où il présente la première esquisse de La Ville détruite (De verwoeste stad), un monument haut de six mètres consacré à la guerre, qui sera installé définitivement le à Rotterdam.

Il donne des cours jusqu'en 1958 à l'Académie de la Grande Chaumière à Paris (parmi ses élèves, on cite Géula Dagan, Geneviève Pezet, Antanas Mončys ou Pauline Eecen). Entre 1955 et 1960, il réalise des sculptures consacrées à Vincent van Gogh.

Monument aux frères Van Gogh (1964), Zundert.

Il expose au Canada, aux États-Unis et au Japon. Zadkine se consacre alors plus particulièrement à l'art graphique. Dans son atelier du village des Arques, dans le Lot, il sculpte de nombreuses œuvres dont une Pietà en 1957.

Auvers-sur-Oise accueille sa Statue de Vincent Van Gogh en 1961. En 1962, la galerie Lacloche à Paris expose pour la première fois les Tapestries avec Élie Grekoff. En 1963, Zadkine commence la troisième version de La Demeure à la demande de la banque des Pays-Bas. Zundert, ville de naissance de Vincent Van Gogh, accueille son Monument aux frères Van Gogh.

Buste de Vincent Van Gogh à Wasmes dans le Borinage (Belgique)

En Belgique, près de la ville de Mons, dans le Borinage, à Wasmes place St Pierre un buste de Vincent Van Gogh.

En 1965 et 1966, sont édités Le Monde secret de Zadkine, livre comportant des photographies de D. Buchanan et vingt cinq poèmes de Zadkine, et La Forêt humaine, qui contient dix huit lithographies. Une grande rétrospective lui est consacrée au Kunsthaus de Zurich.

Zadkine meurt le à Neuilly-sur-Seine. Il est enterré à Paris au cimetière du Montparnasse, dans la huitième division.

Les musées Zadkine[modifier | modifier le code]

En France, deux musées sont consacrés à Zadkine. Le premier est situé aux Arques dans le Lot où l'artiste vécut à partir de 1934. C'est là que seront créées des sculptures qui compteront parmi les plus importantes de son œuvre[réf. nécessaire]. Parmi les œuvres présentées aux Arques : le projet de Monument pour une ville bombardée ; de grands bois tels qu'Orphée, Diane, la Pietà et le Grand Christ, créés dans ce village ; des bronzes : Formes féminines, Trio musical, Arlequin hurlant … sont des œuvres originales que le musée Zadkine de Paris a déposées à celui du Lot, apportant ainsi une dimension supplémentaire à cette réalisation.

Le second musée se trouve au 100 bis rue d'Assas à Paris, dans la maison que Zadkine occupait, et qui, selon ses vœux, a été léguée à la ville et transformée en musée Zadkine par son épouse Valentine Prax. Dans ce musée se trouve la majeure partie des sculptures de l'artiste, du cubisme à l'abstraction.

Œuvres d'Ossip Zadkine[modifier | modifier le code]

Wikimedia Commons présente d’autres illustrations sur Ossip Zadkine.

Collections publiques[modifier | modifier le code]

France
Suisse
Belgique
Canada

Illustrations[modifier | modifier le code]

  • Les Travaux d'Hercule, Paris, 1960, Christophe Czwiklitzer, in-8, relié en imitation cuir noir avec décors à froid sur le premier plat, édition du Bibliophile limité à 150 exemplaires dont 134 avec 3 lithographies originales en couleurs, signées et numérotées par Ossip Zadkine.
  • Claude Aveline, Portrait de l’Oiseau-Qui-N’Existe-Pas et Autres poèmes, Genève, 1965. Livre en feuilles, sous couverture et étui, 25 × 33 cm. Poèmes illustrés de 18 lithographies originales. Tirage limité à 195 exemplaires, numérotés et signés par l’auteur et l’artiste.
  • Robert Ganzo, Lespugue, Édition Marcel Sautier, 1966. Petit in-folio de 67 pages, 6 gravures originales de Zadkine. Tirage limité à 200 exemplaires sur grand papier d'Auvergne, signé par Zadkine et Ganzo

Citation[modifier | modifier le code]

« Le langage de la sculpture est un néant prétentieux s'il n'est pas composé de mots d'amour et de poésie. »[16]

Ouvrage[modifier | modifier le code]

  • Le Maillet et le Ciseau - Souvenirs de ma vie, Albin Michel, 1968, rééd. Paris musées, 2022.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Une enfance en Russie, sur le site officiel du musée Zadkine à Paris.
  2. Transcription de l'acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Neuilly-sur-Seine, à la mairie de Paris 6e, n° 604, vue 2/4.
  3. Zadkine, Chefs-d'œuvre de l'art no 142, Grands sculpteurs, introduction de T. Spiteris, Hachette, 1969.
  4. Encyclopedie Universalis
  5. En grande partie traduit depuis Ossip Zadkine research center
  6. (en)Grove Art Online
  7. Collectif, sous la direction de Cécile Pichon-Bonin et Alexandre Sumpf, Alexandre Zinoviev : Un peintre russe sur le front français (1914-1918), Éditions Gallimard, coll. « Alternatives - Historial de la Grande Guerre », , 128 p. (ISBN 978-2-07-272168-7, lire en ligne), p. 43.
  8. Bernard Isserlis, Les Ambulances russes aux Armées françaises, in gazette de l'ASCERF en ligne
  9. « paris.fr/loisirs/musee-zadkine… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  10. Jacques Bouzerand, « Ossip Zadkine vu des très près », article publié par le critique d'art sur son blog Mon œil sur l'art, 27/01/2012.
  11. Ossip Zadkine (1890-1967), sculpteur. veroniquechemla.info. 31 janvier 2019.
  12. (en) Exhibition Chagall, Modigliani, Soutine… Paris as a School, 1905-1940 From June 17 until October 31, 2021. mahj.org.
  13. « O. Zadkine à la Poste. Paris 75020 », sur petit-patrimoine.com (consulté le ).
  14. Guy Rassel et Pierre-Jean Schaeffer, Palais des Beaux-Arts de Charleroi : 40 ans - 1957-1997, Charleroi, Palais des Beaux-Arts de Charleroi, , 168 p. (ISBN 2-930199-03-2), p. 21.
  15. « Ossip Zadkine | Collection du musée national », sur collections.mnbaq.org (consulté le ).
  16. [1]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Raymond Cogniat, Zadkine, 60 planches, Paris, Éditions Hautefeuille « Caractères », 1958.
  • Nieszawer et Princ, Histoires des artistes Juifs de l'École de Paris, 1905-1939, (Denoël, 2000 - Somogy, 2015) Les étoiles éditions, 2020, pp. 414-417.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]