La Ruche (cité d'artistes)

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La Ruche
Entrée de la Ruche en 2006.
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Destination actuelle
idem
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La Ruche, une cariatide à la porte d'entrée
Une cariatide à l'entrée de La Ruche

La Ruche est une cité d'artistes comptant une soixantaine d'ateliers, située dans le quartier Saint-Lambert du 15e arrondissement de Paris.

Description[modifier | modifier le code]

La Ruche est sise au numéro 2 du passage de Dantzig, à l'ouest et proche des anciens abattoirs de Vaugirard créés peu après la Ruche en 1904 (à l'emplacement de l'actuel parc Georges-Brassens), dans le 15e arrondissement de Paris.

Jusqu'en 1910, la résidence est reliée à Montparnasse par un tramway tiré par deux chevaux. Derrière la grande grille en fer à moitié dissimulée sous le lierre se dresse cet espace de verdure en plein Paris et l'un des plus importants centres artistiques du XXe siècle.

Le pavillon des vins, de forme octogonale, occupe le centre de la propriété, qui couvre près de 5 000 m2. S'élevant sur trois étages, il est composé de nombreux petits ateliers d'une trentaine de mètres carrés.

Les façades et toitures du bâtiment sont inscrites aux monuments historiques par un arrêté du [1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Création et développement[modifier | modifier le code]

La Ruche est fondée en 1902 par le sculpteur de Nogent-sur-Seine, Alfred Boucher (1850-1934), à partir d'éléments récupérés après la fermeture de l'exposition universelle de 1900 : le pavillon des vins de Bordeaux (dont la structure métallique est de Gustave Eiffel), la grille d'entrée du pavillon des femmes et les caryatides du pavillon de l'Indonésie qu'il fait remonter sur un terrain d'une superficie de 4 033 m2 qu'il a acquis en 1900.

La Ruche a été créée pour aider de jeunes artistes sans ressources. De futurs artistes renommés ont pu bénéficier de ce lieu tels que Charles Lemanceau[2], Amedeo Modigliani, Chaïm Soutine, René Thomsen, Jean Arnavielle[3], Pinchus Krémègne, Henri Epstein, Constantin Brâncuşi, Fernand Léger, Marie Laurencin, Rolf Hirschland, Michel Kikoine, Alexandre Archipenko, Amcheï Nürenberg[4], Ossip Zadkine[5],[6], Alexandre Altmann, Hanna Ben-Dov, Jacques Yankel, Gabriel Deluc, le sculpteur allemand Max Bezner, Abel Pann, Marc Chagall[7], Georges Dorignac, Jules Cavaillès, Victor Dupont, Paul Rebeyrolle[8], Simone Dat, Paul Maïk[9], José Balmes[10], Gracia Barrios[11], Francis Herth.

Un théâtre de 300 places se trouve dans le jardin de la Ruche. Dans ce théâtre débute Louis Jouvet et se retrouvent Marguerite Moreno, Jacques Hébertot et Jacques Copeau[12].

Le nom de « Ruche » vient de Boucher lui-même, qui considère les artistes bourdonnant de créativité qui s'agitent dans la cité comme les abeilles d'une immense ruche. En 1905, la cité comptait 90 artistes et la Ruche 110 ateliers. Alfred Boucher impose à ses pensionnaires qu'ils se réunissent dans un atelier où pose un modèle, bien souvent Margot, une fabricante de poupée que rémunère Boucher[réf. nécessaire].

La Ruche est comparable au Bateau-Lavoir de Montmartre. Après la Première Guerre mondiale, elle supplante ce dernier par ses activités artistiques et sa renommée.

Fonctionnement actuel[modifier | modifier le code]

Aujourd'hui, la Ruche compte une soixantaine d'ateliers de toutes tailles, où résident encore de nombreux artistes, tous locataires et qui, pour la plupart, y restent toute leur vie. À la différence des autres cités d'artistes, la Ruche n'est plus ouverte au public : seuls les résidents et de rares privilégiés y ont accès, sur invitation. La Ruche peut cependant se visiter, à condition d’être accompagné d’un guide conférencier et lors des journées du patrimoine.

La Ruche a été de tout temps financée par un mécénat privé et des aides publiques. La fondation La Ruche-Seydoux, créée en 1985 grâce à la donation de Geneviève Seydoux[13],[14] et reconnue d'utilité publique par décret du [15],[16], en assure la gestion et l'entretien.

Une convention tripartite de partenariat, signée le entre la Fondation La Ruche-Seydoux, la Fondation Total, et la Fondation du Patrimoine, a comme objectif un programme de restauration des bâtiments[17].

Depuis 2017, la Ruche est dotée d’une salle d’expositions située au rez-de-chaussée dans le passage Dantzig, ouverte toute l'année et qui accueille deux vernissages par mois[18]. L'accès à la salle ne permet pas de visiter le reste de la Ruche.

Iconographie[modifier | modifier le code]

  • Pinchus Krémègne qui y demeure de 1912 à 1925, peint en 1916 La ruche vue de la fenêtre de l'atelier.
  • Eduardo Arroyo rend hommage à Soutine qui l'a précédé à la ruche en le représentant dans son atelier (Soutine, 1993).
  • Arroyo pose dans son atelier du passage de Dantzig pour le peintre Herman Braun-Vega (Arroyo dans son atelier du passage de Dantzig[19], 1979)[20].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Notice no PA00086660, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Les Craquelés, p. 39.
  3. Salon des indépendants, catalogue de l'exposition, 1926, p. 25
  4. A. Nuerenberg (2010) Odessa — Paris — Moscow. Memoirs of an artist. Editing and introductory article by O. Tangian. Concluding article by L. Voiskoun. Moscow, Gesharim (Russian)
  5. Guy Belouet, «  RUCHE LA  », sur Universalis.fr.
  6. (en) « The-Beehive », sur britannica.com.
  7. La Ruche, vidéo INA, 1er janvier 1967, min 23 s : interview du sculpteur Louis Morel dans son atelier de la Ruche et visite de cette dernière.
  8. Pierre Descargues (préface), Premier Salon des Jeunes Peintres - Catalogue, Galerie Beaux-Arts, Paris, janvier 1950.
  9. « Anciens résidents », sur La Ruche Artistes (consulté le ).
  10. (es) La Panera, « A la memoria de Gracia Barrios », sur lapanera.cl (consulté le )
  11. (es) « EL CUERPO SOCIAL QUE NOS PROPUSO GRACIA BARRIOS, MÁS PRESENTE QUE NUNCA », sur Artishock Revista, (consulté le )
  12. Brigitte Hermann, Sophie-Marguerite, Paris 15e, balades et bonnes adresses, Paris, Christine Bonneton éditeur, , 224 p. (ISBN 9782862534923), p. 45—47.
  13. Le site officiel de la Fondation La Ruche-Seydoux.
  14. Voir Centre français des fondations.
  15. Liste des fondations reconnues d'utilité publique, ministère de l'Intérieur, septembre 2009, entrée 75.020.0228.
  16. Décret du 14 mai 1985 portant reconnaissance d'une fondation comme établissement d'utilité publique, JORF no 114 du 18 mai 1985, p. 5548, sur Légifrance.
  17. Journal municipal du 15e arrondissement, mai-juin 2009.
  18. « Salle d'expositions », sur La Ruche Artistes (consulté le ).
  19. « Eduardo Arroyo », Acrylique sur bois, 168 x 126 x 10 cm, (consulté le )
  20. Frédéric Gaussen, Le peintre et son atelier : Les refuges de la création, Paris, XVIIe – XXe siècles, Parigramme, , 254 p. (ISBN 978-2-8409-6403-2), p. 26-29

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles[modifier | modifier le code]

  • (it) Leopoldo Paciscopi, « Cent'anni fa il "fiorentino" Boucher dava vita alla mitica Ruche », Nuova antologia, vol. 138, no 2228,‎ , p. 216–227 (ISSN 0029-6147).

Catalogues d'exposition[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]