Wikipédia:RAW/2015-09-25

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FSF, 30 ans déjà ! — La Free Software Foundation (FSF) fêtera ses 30 ans d'existence au début d'octobre [1]. La FSF fait la promotion du logiciel libre et milite pour la défense des droits des utilisateurs de logiciels. Son existence et son activité sont indissociables de Richard Stallman, un militant convaincu qui prononce des conférences partout sur la planète tout en poursuivant son travail en faveur de la « libération » des œuvres de l'esprit (logiciels, œuvres écrites, brevets, gestion des droits numériques...). Il a mis au point la GPL qui autorise la libre distribution des logiciels. On lui doit aussi le terme « copyleft » (par opposition à copyright). La FSF a mis au point la GFDL (pour les oeuvres écrites), laquelle a été adoptée par Wikipédia dans ses premières années d'existence. C'est en 2009 que Wikipédia adopte la CC BY-SA en plus. Aujourd'hui, même s'il est possible de trouver des œuvres publiées à la fois sous GFDL et CC BY-SA, l'immense majorité des œuvres de l'écosystème Wikimedia est publiée sous CC BY-SA uniquement.

Wikipédia en anglais — La Wikipédia en anglais franchira d'ici quelques semaines le seuil psychologique de 5 millions d'articles. Voyez le compteur de sa page d'accueil. La Wikipédia en suédois dépasse 2 millions d'articles depuis quelques semaines, celle en allemand a atteint 1,8 million d'articles, celle en néerlandais dépasse aussi 1,8 million d'articles et celle en français dépasse 1,6 million d'articles. Les Wikipédias en suédois et en néerlandais ont largement profité du travail de Lsjbot, qui a créé des centaines de milliers d'articles à partir des données de l’Encyclopédie de la Vie (principalement). D'autres Wikipédias linguistiques ont profité des services de ce bot pour franchir la barre symbolique du million d'articles.

Cartes — La WMF, en collaboration avec OpenStreetMap, a décidé de se lancer dans la publication de cartes en ligne. Pour le moment, Wikivoyage en tire profit. Cependant, ce projet expérimental est offert à la communauté élargie dans le but de favoriser l'émergence de nouveaux services publiés sous licence libre. Les WMF Labs sont justement prévus pour expérimenter des nouveautés. [2]

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WOSNI, partie 1[modifier le code]

Le livre Wikipédia, objet scientifique non identifié (WOSNI) comprend quatre parties : (1) Wikipédia, objet scientifique en cours d'identification, (2) La Gouvernance de Wikipédia, une science ?, (3) Expertises, autorité et légitimité et (4) Wikipédia, terrain et corpus scientifique, chacune comprenant trois articles. L'ouvrage fait suite à une série de conférences sur le thème « Wikipédia : évaluation et usages des savoirs collaboratifs ». Vous pouvez regarder ces conférences en ligne.

Lionel Barbe

Selon Lionel Barbe, dans l’Introduction de WOSNI, l'année 2012 constitue un « moment important dans l'histoire des sciences ». C'est en effet cette année-là qu’Encyclopædia Britannica et Encyclopædia Universalis annoncent la fin de leurs éditions sur papier, le passage au numérique ayant provoqué la « vertigineuse chute de leur influence ». Pourtant, selon des chercheurs, Wikipédia n'est pas une encyclopédie. Par exemple, Pierre Assouline observe qu'elle est rédigée par des « amateurs » et manque d'une hiérarchie explicite des savoirs. Pour d'autres chercheurs, c'est bien une encyclopédie. Par exemple, le philosophe Pierre Lévy observe de « grandes similitudes épistémologiques avec les encyclopédies traditionnelles » (tout en ignorant plusieurs innovations de Wikipédia)[note 1]. Enfin, pour Olivier Ertzscheid, Wikipédia est un « projet qui s'améliore au fur et à mesure, donnant naissance à un « encyclopédisme d'usage » », et ne peut donc être comparée aux encyclopédies traditionnelles. Même si Wikipédia est difficile à classer et à classifier, elle fait l'objet d'études du milieu scientifique à cause de l'ampleur de son développement et de son influence dans le monde de l'éducation. Barbe reconnaît que Wikipédia est trop complexe pour la résumer en quelques phrases et propose plutôt une analyse « holistique et pluridisciplinaire ». Wikipédia n'est pas « un simple agrégat de connaissances collectives, ni un simple portail communautaire », il s'agit avant tout d'un « nouveau modèle innovant de gouvernance ». En effet, les articles ne forment que 25 % du contenu édité, la majorité du reste se déroulant dans ce qu'il appelle des « forums de discussion ». Pour ces raisons, selon Barbe, les chercheurs doivent s'intéresser à Wikipédia et se l'approprier. Il ajoute que Wikipédia, à cause de l'emballement technologique actuel, risque de se modifier substantiellement dans les années à venir. Il mentionne entre autres la mondialisation et la décentralisation comme facteurs de changement, Wikipédia servant de « terrain de bataille de multiples sphères d'influences culturelles et scientifiques »[1].

Première partie de WOSNI[modifier le code]

La première partie de WOSNI se compose de trois articles rédigés respectivement par Dominique Cardon, Boris Beaude et Evelyne Boudroux sur le thème « Wikipédia, objet scientifique en cours d'identification ».

Dominique Cardon (à la gauche)

Selon Dominique Cardon, la « réussite de Wikipédia est unique dans l'histoire d'Internet. » Lancée en même temps que d'autres expérimentations, elle se démarque aujourd'hui comme une « ressource essentielle pour partager le savoir sur Internet ». « Dixième site le plus consulté par les internautes [...] référence obligée de la plupart des travaux étudiants, source constante d'informations pour les internautes, espace de visibilité pour tous ceux qui cherchent à exister sur le Web, Wikipédia est désormais l'un des principaux piliers d'Internet. » D'autres innovations que le sociologue qualifie d'« ascendantes », comme Facebook et Google, ont connu pareil succès, « mais peu ont aussi bien tenu leurs promesses initiales », c'est-à-dire (1) refuser de devenir commerciale, (2) confier sa rédaction à tout un chacun et (3) refuser d'« instaurer un contrôle éditorial a priori et centralisé ». Il rappelle que la couverture des domaines de la connaissance est cependant « très inégale ». Le chercheur ajoute qu'il existe un « lien statistique robuste entre la qualité d'un article, le nombre de contributions et la variété d'éditeurs distincts ». Ce modèle d'écriture à plusieurs, réalisé à l'échelle mondiale, est une expérience « qui privilégie la force du nombre sur la sélection des compétences », ce nombre étant un préalable essentiel à la réussite du projet. « Wikipédia constitue l'une des expériences les plus abouties et les plus radicales de coopération auto-organisées », ce qui explique encore la méfiance des élites. Wikipédia va de plus à l'encontre d'une croyance bien ancrée dans le monde scientifique : les informations sont inexactes puisque n'importe qui peut y écrire ? Pourtant, la foule des « ignorants » parvient à produire un savoir utile et exact. Cardon explique que la qualité du contenu tient à l'application de règles « très strictes » qui autorisent n'importe quel participant à remettre en question la qualité des écrits et à rectifier[2].

« L'accès ouvert » de toutes les données de Wikipédia a permis une production scientifique abondante dans les dernières années. Puisque l'encyclopédie publie une énorme quantité de données, il est tentant d'y appliquer des méthodes statistiques pour dégager des comportements. Cardon s'intéresse plus précisément à la gouvernance de Wikipédia, une œuvre collective réalisée en ligne. Elle diffère du modèle d'État qui centralise les décisions et la gestion collective des biens. Le chercheur explique que des recherches ont mis en évidence les facteurs qui permettent de former de grands collectifs œuvrant dans Internet. Dans un cadre coopératif, (1) les tâches doivent être unitaires et modulaires, (2) il ne doit pas y avoir de plan de travail ni de hiérarchie préétablis, (3) les décisions doivent s'établir par les consensus plutôt que les votes, (4) la communauté doit tolérer un engagement à intensité variable, (5) la reconnaissance et les rétributions symboliques jouent un rôle notable dans la motivation des participants et (6) les pouvoirs de sanction des comportements sont décentralisés, le plus fortement possible. À la « légitimité substantielle », les communautés en ligne préfèrent une « légitimité procédurale et processuelle ». Cardon mentionne un article paru en 1994 où l'auteur mentionne que le cockpit d'un avion se souvient de la vitesse de l'appareil, au contraire du pilote. Il est donc inutile de faire reposer l'action coordonnée d'une communauté sur les seuls acteurs de celle-ci, ce qui élimine le besoin de poser des hypothèses sur ces acteurs (rationalité, stratégies de participation, motivations et valeurs). Cependant, en contrepartie, le système doit guider, canaliser, contrôler et vérifier leurs comportements. Pour y parvenir, un mécanisme doit partager « les représentations et les valeurs qui orientent l'action commune entre les personnes et l'environnement sociotechnique dans lequel elles agissent ». C'est donc le wiki, « véritable interface morale », qui comprend les ressources nécessaires pour amener les participants à devenir encyclopédistes[3].

Comment devient-on encyclopédiste ? Ça « débute souvent pour des raisons personnelles, utilitaires et contingentes ». L'internaute rédige un article sur un sujet qui le passionne, complète un article ou corrige une faute. « Très progressivement », en contribuant, en corrigeant, en surveillant les articles, il se transforme en wikipédien actif. « La reconnaissance et l'intériorisation des valeurs de la communauté sont des effets émergents des interactions en ligne davantage qu'elles ne sont des préalables à l'engagement. » Cardon en conclut que les contributeurs sont mus par les ajustements communiqués par les autres contributeurs. Par ailleurs, Wikipédia met en place un style rédactionnel qui oblige les contributeurs à se mettre à distance de leurs contributions. Sa gouvernance se caractérise donc « par cet effort d'une incroyable exigence » qui déplace « de la manière la plus systématique et la plus radicale possible, les évaluations portant sur les personnes, leurs compétences, leurs intérêts, leurs motivations ou leurs caractères vers la mise en débat public de la validité épistémique de leur contribution[4]. »

Larry Sanger

« Wikipédia n'est pas née radicale. » Le sociologue rappelle la création de Nupedia en mars 2000, échec évident a posteriori, qui a exigé la collaboration d'experts, la plupart universitaires. Devant le faible nombre d'articles, une vingtaine, Larry Sanger et Jimmy Wales ont l'idée de créer un bac à sable, Wikipédia, pour les futurs articles de Nupedia. Cependant, Wikipédia obtient la faveur des internautes. C'est pendant ses premiers moments que les cinq principes fondateurs (PF) sont posés. Alors que la production de Nupedia respecte un processus de surveillance et de validation « très rigoureux », Wikipédia exige seulement d'adhérer à des valeurs courantes en milieu universitaire, et donc superflues de mentionner explicitement. Puisque les premiers contributeurs de Wikipédia ont collaboré à Nupedia, ils partagent le « même ethos méritocratique ». L'absence de règles est l'une des raisons de leur engagement. C'est à Sanger que l'on doit le PF qui « servira de mythe fondateur à la communauté » : Wikipédia n’a pas d’autres règles fixes que les cinq principes fondateurs [NdE : dans l'article, Cardon écrit « Ignorer toutes les règles », traduction littérale de l'expression en anglais « Ignore all rules ».]. Ce PF autorise donc l'expression de la créativité des contributeurs. À la fin août 2001, le site Slashdot mentionne le succès de la Wikipédia en anglais, ce qui pique la curiosité de ses lecteurs. « Les nouveaux arrivants, moins diplômés, férus de culture technologique, peu respectueux des pratiques courtoises d'échanges d'arguments se lancent dans des débats à l'emporte-pièce. » Ils sont parfois agressifs et rédigent des articles sans entente préalable. Leur comportement frustre et fait fuir les premiers contributeurs. Cette transformation sociologique mène à la formulation explicite de règles activables. Se faisant, Wikipédia réussit le « passage à l'échelle », exercice délicat pour toute communauté établie dans Internet. Wikipédia voit arriver plusieurs nouveautés : (1) une page de discussion adjointe à tous les articles (il n'y en avait qu'une seule pour l'ensemble du site), (2) la création de bandeaux et de bannières servant à signaler des avertissements et des mises en garde, (3) la liste de suivi qui permet de suivre les modifications apportées à des articles ciblés, (4) l'application de la règle des R3R, (5) l'arrivée des bots qui effectuent des tâches routinières (corrections et signalement), (6) la création d'outils qui ont favorisé l'émergence de la patrouille RC (qui surveille et corrige à tout moment de la journée). Les règles et les recommandations de la Wikipédia ont été construites en fonction des problèmes observés. « Aujourd'hui, il apparaît cependant de plus en plus difficile de faire bouger l'édifice central des règles de l'encyclopédie[5]. »

« La liberté d'écriture sur Wikipédia est inséparable de la liberté de sanctionner. La plupart des débats relatifs à l'encyclopédie participative s'attache à la première liberté, sans jamais s'intéresser à la seconde. » Cette attitude découle, selon Cardon, de l'habitude d'observer, dans la vraie vie, que le pouvoir de contrôle et de sanction est centralisé. C'est « l'association des droits d'écriture et de surveillance/reproche/sanction qui place les participants dans l'horizon d'une confrontation argumentée de points de vue. » Ce constat explique peut-être pourquoi un auteur indique qu'il est « souvent préférable de « discuter avant d'écrire » ». Tout nouveau contributeur, même très savant, risque de connaître une expérience cuisante, celle de voir ses ajouts modifiés, quand ils ne sont pas tout simplement annulés. S'il veut progresser, il commence par apporter de petites contributions. Expérience aidant, il augmente la taille de ses contributions, tout comme leur nombre. S'il souhaite poursuivre, il apprendra à échanger — les contributeurs les plus aguerris le font en s'appuyant sur les règles de Wikipédia —, à justifier ses écrits et à accepter que d'autres retouchent ses contributions. Il devra aussi veiller sur « ses » articles de crainte que des contributeurs ne viennent en modifier le sens. Plus un article porte sur un sujet sensible et plus le nombre de rédacteurs augmente, plus le nombre de règles citées est élevé[6].

Selon Cardon, les contributeurs participent d'autant plus que leur pouvoir de surveillance et de sanction est élevé. Si un contributeur a commis une faute, la communauté lui envoie des signaux pour qu'il s'amende. « Surveillance et sanction, lorsqu'elles s'exercent à très bas niveau, de façon légère et publique, renforcent les liens de confiance et les valeurs de la communauté », sans toutefois exclure les personnes nuisibles. Si le contrevenant ne rectifie pas son comportement, la sévérité des sanctions augmente graduellement, jusqu'à ce qu'il soit « jugé » devant un comité. La très grande majorité des conflits est résolue localement, c'est-à-dire par quelques contributeurs sans pouvoir particulier. Dans Wikipédia, la correction des comportements est locale, alors que la punition est centralisée. La communauté exige de séparer le jugement sur les personnes du jugement sur les contenus qu'elle a produits. Cette séparation peut mener à des situations extrêmes. Par exemple, un contributeur peut avoir raison sur le fond d'une polémique, mais ses attaques personnelles risquent de le discréditer. Cette séparation serait, selon le chercheur, « une condition nécessaire pour préserver la radicale égalité entre les participants », puisqu'il est en pratique impossible de créer une communauté homogène, faute de partager une même culture et les mêmes compétences cognitives. Puisqu'aucun contributeur ne peut être jugé sur sa personne, il ne peut faire valoir son statut dans un débat[7].

Dans la Wikipédia en anglais [NdE : selon notre interprétation du texte], tout aspirant administrateur doit présenter un nombre deux fois plus élevé de modifications que les votants, avoir modifié des articles dans un plus grand nombre de domaines de la connaissance et avoir inscrits le plus grand nombre de « résumés d'édition ». La première condition respecte une observation courante dans les systèmes méritocratiques : les gens votent pour ceux qui ont accompli plus qu'eux-mêmes, signe qu'ils ont atteint de plus haut sommets[8].

Jimmy Wales

Cardon s'attarde ensuite à la vérifiabilité, par opposition à la vérité. Il rappelle que la communauté est hétérogène et qu'il est donc illusoire de déterminer les ressorts qui animent les contributeurs : recherchent-ils la vérité ou jouent-ils stratégiquement ? Puisque les éditeurs ne peuvent faire jouer leur statut dans les débats, ils sont amenés à étayer leurs affirmations par des sources externes. C'est l'application de la neutralité de point de vue (NPOV), formulée par Jimmy Wales dans les débuts de l'encyclopédie, qui exige de présenter et d'équilibrer les différents points de vue des auteurs de façon proportionnelle à partir de sources fiables. La vérifiabilité, « polyphonique et quasi relativiste », a pris le pas sur la vérité. Les règles mises en place par la communauté visent « à vérifier le respect par les [rédacteurs] de règles de production et de légitimation des contenus, sans qu'il y ait à se prononcer sur leur substance. » La communauté ne porte pas de jugement sur la compétence des rédacteurs, mais testent leur compétence d'engager la discussion et d'accepter la critique. Lors des débats, les jugements personnels, les mises en cause du statut des personnes et des arguments d'autorité sont courants, mais ce sont le plus souvent les arguments formels qui décident de l'issue. Il présente ensuite les mécanismes wikipédiens pour résoudre les conflits qui ne sont pas résolus à l'échelle locale[9].

Lorsque l'issue d'un conflit ne peut être déterminée par un comité, la communauté a recours à une procédure qui fait appel aux votes des contributeurs, mais ceux-ci doivent justifier leur choix. Par la suite, un wikipédien tranche selon les avis exprimés, sans nécessairement se ranger du côté de la majorité. La procédure tient donc de la consultation. « Cette méfiance à l'égard de la procédure électorale est commune à l'ensemble des communautés en ligne ». Cette situation est peut-être la conséquence de plusieurs constats : n'importe qui ou presque peut voter, le nombre de votants est faible comparativement à la taille de la communauté et des contributeurs peuvent agir sous plusieurs pseudonymes (des faux-nez). Cette façon de procéder permet de « reculer le plus loin possible » les sanctions et donc de sanctionner le moins souvent possible[10].

Le fonctionnement de Wikipédia est critiqué par plusieurs internautes. Les nouveaux contributeurs peuvent subir des attaques pour des raisons obscures (ou futiles) à leurs yeux. La communauté est de plus en plus bureaucratisée. La proportion de contributions productives diminue régulièrement. Les contributeurs discutent de plus en plus entre eux sur la façon d'écrire les articles et l'organisation de Wikipédia, tout en créant de moins en moins d'articles originaux. Des wikipédiens à « fort niveau d'éditions » tendent à se rapprocher et deviennent plus solidaires ; ils forment une caste qui impose ses décisions en recourant aux règles. Les administrateurs forment une oligarchie (surnommée la « cabale »). La priorité de la procédure sur le jugement des personnes mène à des échanges pointus où les gens pinaillent parfois[11].

Logo du WikiLove.
Logo du WikiLove.

Le WikiLove se veut un antidote à ces maux. Il invite les contributeurs à toujours considérer que les autres agissent de bonne foi. Il est contre-productif d'être hostile à l'égard des nouveaux, car ils ignorent souvent les règles et le fonctionnement de l'encyclopédie. « Si d'autres font des erreurs, il faut les corriger sans penser qu'elles ont été faites à dessein. » « L’ethos du [wikipédien] valorise une sorte d'autorité douce, de reconnaissance modeste, d'activisme généreux et d'hospitalité forcée. » Cardon mentionne l'expérience qu'un enseignant francophone a vécu au XIXe siècle : ses élèves flamands sont parvenus à produire une critique intelligible en français du Télémaque de Fénélon grâce à une édition bilingue de l'œuvre, alors que lui, l'enseignant, ne comprenait pas le flamand. Le maître veillait sur l'apprentissage des élèves sans les guider. Le sociologue trace ensuite un parallèle avec la communauté wikipédienne. « Pris individuellement, les wikipédiens sont bien moins savants que les savants, mais en s'imposant mutuellement d'être le maître ignorant des autres, c'est-à-dire en demandant constamment aux autres s'ils ont vérifié, sourcé, équilibré, etc. leurs productions, bref en veillant à ce que les autres aient fait l'effort de découvrir, et ceci sans jamais interroger le savoir de ceux qu'ils pressent de chercher, ils font advenir une forme de production de connaissances plus solides que celles des savants. » Pour Cardon, l'intelligence des foules s'explique ainsi. Il conclut que Wikipédia est un « pari incroyablement audacieux : faire une encyclopédie d'ignorants »[12].



Selon Boris Beaude, en un peu plus de dix ans, « Wikipédia a profondément renouvelé la production et la transmission de la connaissance encyclopédique. » Critiquée, puis comparée aux encyclopédies traditionnelles renommées, elle s'est imposée comme un « objet inédit. Au-delà de la vocation encyclopédique de Wikipédia, ce sont de plus en plus l'expertise, la propriété intellectuelle, la gouvernance et la production qui semblent engagés au cœur de ce dispositif. » C'est pourquoi Beaude considère l'encyclopédie en ligne comme « un objet d'une rare richesse », malgré toutes les recherches déjà publiées. « Alors que l’Encyclopædia Britannica insiste sur la légitimité de ses auteurs, Wikipédia insiste sur l'ouverture, l'actualité, l'exhaustivité et la gratuité de ses contenus. » Pour cette raison, il s'agit de deux projets distincts. Le chercheur s'intéresse non seulement au contenu de l'encyclopédique, mais aussi à sa production. Le chercheur envisage donc Wikipédia comme « un lieu de production et de transmission »[13].

Le chercheur rappelle l'adage que Wikipédia fonctionne en pratique, alors qu'en théorie, elle ne devrait pas. Il pense cependant que « de nombreux éléments théoriques, antérieurs » à l'encyclopédie indiquent que le projet était sensé. Il explique que les conditions de production ont changé avant le début du XXIe siècle, ce qui a permis l'émergence du lieu, d'un espace qu'est Wikipédia. Son succès remet en question la façon dont la société dans la vraie vie « organise et appréhende la légitimité, la production, et plus généralement la coexistence. » Il explique que Wikipédia n'a été possible qu'avec la venue de l'Internet, environnement nettement plus vaste mais dit « virtuel » et donc sans existence per se. Cette conception, qui oppose la réalité et le virtuel, est la conséquence du « matérialisme territorial ». Le chercheur explique que « l'espace est toujours confondu avec le territoire », alors que ce dernier est beaucoup plus vaste, tant au sens physique que philosophique. Même si Internet n'occupe aucun espace physique, ce qu'il advient dans cet espace advient réellement[14].

Nombre d'abonnés Internet pour 1 000 habitants. Données de 2009.

Le chercheur mentionne les travaux du géographe Jacques Lévy, qui a étudié Internet en tant que lieu. Pour Beaude, la ville a maximisé l'interaction matérielle. Internet est selon lui l'« espace de maximisation de l'interaction immatérielle le plus puissant dont l'humanité se soit dotée. » Il rappelle que les télécommunications ont évolué, passant des signaux de fumée au pigeons voyageurs et au télégraphe, puis aux technologies subséquentes, toutes conçues pour atteindre l'ubiquité. Internet, moyen de communication très puissant, a profondément restructuré le tissu social. « Wikipédia apparaît ainsi comme un espace dont l'émergence ne fut possible qu'avec la convergence de l'informatique, de la télécommunication, et d'une idéologie [...] »[15].

Dans Wikipédia, la lutte des classes a cédé à la lutte des places. Beaude rappelle les cinq « composantes élémentaires de la spatialité » énoncées par le géographe Michel Lussault. Pour maîtriser l'espace selon ce dernier, il faut « savoir se situer », « savoir se positionner », « savoir quelle est l'échelle la plus appropriée », « savoir séparer » et « savoir passer d'un espace à un autre ». Internet n'abolit pas l'espace, il en crée au contraire, Wikipédia étant « l'une des manifestations les plus remarquables » parce qu'elle « se révèle particulièrement conforme » aux cinq exigences de Lussault[16].

Wikipédia accorde de l'importance à l'anonymat, préfère juger les contributions au lieu des personnes et octroie des droits aux contributeurs selon leurs mérites. Ce sont des pratiques viables puisque les alternatives de Wikipédia, que ce soit Citizendium ou Knol, ont échoué. Le chercheur écrit qu'il faut « prendre au sérieux les moindres détails de cette architecture de la légitimité ». En effet, en préférant effectuer un « contrôle éditorial a posteriori et non a priori selon un processus ouvert et participatif », Wikipédia modifie sensiblement la légitimité de l'action. La légitimité de l'expert, en amont ou a priori, est remplacée par la légitimité du quidam, en aval ou a posteriori. Cette insistance sur le contrôle a posteriori explique sans doute l'importance que Wikipédia porte à l'anonymat, qui serait l'une des conditions essentielles à la « coproduction décentralisée ». Puisqu'elle se réalise entre pairs, la production repose sur l'action « individuelle, élective et décentralisée », qui s'oppose à la production assignée par une hiérarchie. Wikipédia n'est cependant pas un espace de liberté totale que dénonce des non-initiés[17].

Pour Beaude, Wikipédia « s'inscrit dans le prolongement de pensées de l'individu et des réseaux qui lui sont largement antérieurs. » Il remonte au Siècle des Lumières et à l’Encyclopédie de Diderot et d'Alembert. Ce siècle a mis en valeur l'individu, reconnaissant sa qualité, que Wikipédia a repris à son compte. L'encyclopédie n'est donc plus un projet insensé. Le chercheur fait sienne l'une des conclusions des saint-simonistes : « les réseaux, la liberté d'expression et l'efficience organisationnelle » participent à l'affaiblissement de toute forme de totalitarisme. Les réseaux servent de vecteur aux forces vives et entraver leur communication revient à une prise de contrôle. Les ordinateurs, une fois connectés, sont devenus des vecteurs de liberté. « Après le succès de la démocratie, Wikipédia constitue [...] l'une des expériences sociales les plus fascinantes », car les deux font confiance à l'individu. Cependant, elles doivent maintenir une « architecture de l'action et de la confiance particulièrement délicate »[18].

Le succès de l'encyclopédie en fait un enjeu politique. Par exemple, en 2006, devant les plaintes exprimées envers la fiabilité des articles, Jimmy Wales a exigé que la communauté porte attention à la qualité. Cette politique, parmi tant d'autres visant à améliorer le contenu, a sensiblement modifié le slogan initial : « l'encyclopédie à laquelle tout le monde peut participer ». Dans la pratique, il serait plutôt : « l'encyclopédie à laquelle toute personne qui comprend les normes, est disposée à discuter, esquive la barrière des rejets semi-automatiques et souhaite tout de même participer ». Il s'agit de l'un des enjeux de Wikipédia qui voit le nombre de contributeurs actifs régulièrement diminuer, alors que le nombre d'articles continue d'augmenter. Cependant, dans ce dernier cas, l'automatisation grandissante des tâches pourrait en quelque sorte se substituer aux contributions humaines, mais elle influe sur les rapports humains. La communauté s'étant dotée de règles de plus en plus strictes pour lutter contre les vandalismes, l'encyclopédie tend vers une forme d'organisation de plus en plus conventionnelle. À cause de sa très grande popularité, l'ouverture dont elle fait preuve l'expose au danger du professionnalisme. En effet, les professionnels sont à même de maîtriser les normes, les pratiques et la sociabilité pour détourner le dispositif à leur avantage[19].

Logo de Wikipédia.
Logo de Wikipédia.

Dans sa conclusion, Beaude indique que l'évolution de Wikipédia vers un ensemble de règles de plus en plus strictes est le résultat de ses efforts pour réguler les contributions, une caractéristique des « espace les mieux dotés ». Ces règles déplacent le contrôle des contributions vers l'amont, ce qui explique pourquoi les nouveaux contributeurs peinent à trouver leur place. Par ailleurs, face aux assauts qu'elle subit, Wikipédia adapte ses pratiques pour les contrer. Pour les sociologues, l'encyclopédie constitue un terrain, un lieu d'études, dont les pratiques devraient renouveler les théories actuelles[20].



Evelyne Broudoux effectue une revue des études portant sur Wikipédia et affirme que l'encyclopédie « intéresse les chercheurs de nombreux domaines ». Les recherches en technologies de l'information et de la communication (TIC) et dans les sciences humaines et sociales sont cependant les plus abondantes. « Les exemples sont nombreux montrant que l'encyclopédie construit le plus vaste réseau sémantique organisant des connaissances à ce jour. » Pour elle, DBpedia constitue le projet le plus abouti dans ce domaine. Cependant, la production des contenus de l'encyclopédie ne suit pas une logique explicite, les chercheurs sont donc mis au défi de mettre au point des méthodes nouvelles pour analyser les contenus. La publication de tous les contenus, sous une licence libérale, facilite cependant leur travail. Elle rapporte sommairement les résultats de nombreuses études. Par exemple, un chercheur a étudié l'incidence de l'usage d'outils pour filtrer les contributions des nouveaux. Ces outils, lorsqu'ils annulent les contributions, n'informent pas suffisamment bien les nouveaux. Manquant d'expérience, ils ignorent vers qui se tourner pour améliorer leurs compétences. Ils sont donc exclus de la gouvernance de l'encyclopédie puisqu'ils ne peuvent les améliorer. L'« ouverture de l'encyclopédie à la création de contenus tout autant qu'à leur organisation et leur étude ne cesse de susciter l'intérêt des chercheurs qui saisissent l'occasion d'expérimenter, d'observer et de décrire[21]. »



RAW poursuivra son analyse de WOSNI dans une prochaine parution.


Notes et références
  1. Barbe 2015, p. 9-12.
  2. Cardon 2015, p. 15-16.
  3. Cardon 2015, p. 16-18.
  4. Cardon 2015, p. 19.
  5. Cardon 2015, p. 19-23.
  6. Cardon 2015, p. 23-25.
  7. Cardon 2015, p. 25-26.
  8. Cardon 2015, p. 27.
  9. Cardon 2015, p. 27-30.
  10. Cardon 2015, p. 30.
  11. Cardon 2015, p. 30-31.
  12. Cardon 2015, p. 31-34.
  13. Beaude 2015, p. 41-42.
  14. Beaude 2015, p. 42-43.
  15. Beaude 2015, p. 43-44.
  16. Beaude 2015, p. 44-45.
  17. Beaude 2015, p. 45-46.
  18. Beaude 2015, p. 47-48.
  19. Beaude 2015, p. 48-49.
  20. Beaude 2015, p. 49-51.
  21. Broudoux 2015, p. 54-69.
Bibliographie
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Labels de la semaine[modifier le code]

Constamment, la qualité de Wikipédia en français augmente grâce aux efforts de bénévoles passionnés. Ces deux dernières semaines, deux nouveaux articles de qualité (AdQ) et six bons articles (BA) ont enrichi notre wiki.
Le projet compte désormais 1 443 articles de qualité et 2 397 bons articles.
Plusieurs de ces articles labellisés ont été retranscrits par Arctara. Vous pouvez les écouter en cliquant sur le picto suivant : Pictogramme indiquant un article audio.
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Articles de qualité[modifier le code]

Portrait de Henry Fielding.

Le Journal d'un voyage de Londres à Lisbonne est un récit de voyage écrit par Henry Fielding (1707-1754) alors qu'il est mourant et veut finir ses jours au soleil. S'y mêlent les anecdotes du quotidien et nombre de considérations autant politiques que morales sur la société et l'humanité en général. Le ton en est généralement humoristique, mais pointe dans le récit un discret stoïcisme devant les souffrances endurées. L'ironie traverse l'ouvrage de page en page, dirigée contre certains personnages de rencontre, mais surtout contre le narrateur, plus parodique que franchement satirique, toujours comique. Elle s'appuie essentiellement sur les épopées d'Homère et de Virgile, dont les héros, à des degrés divers, représentent le passager souffrant balloté sur les flots en quête d'une nouvelle patrie. Le journal de cette traversée a été publié à titre posthume en janvier 1755, soit une année après la mort de l'auteur

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La bande originale de Bodyguard, sur laquelle figure plusieurs chansons de Whitney Houston, est la plus vendue au monde.

Parmi les albums musicaux vendus à au moins 20 millions d'exemplaires dans le monde, Thriller de Michael Jackson arrive en tête avec des ventes estimées entre 51 et 65 millions d'exemplaires. Il est suivi de Back in Black d'AC/DC, avec plus de 50 millions d'exemplaires, puis de The Dark Side of the Moon de Pink Floyd, avec 45 et 50 millions d'exemplaires. Michael Jackson a cinq albums inclus dans cette liste. Il est suivi de Madonna, avec quatre albums, puis des Beatles, de Céline Dion et des Backstreet Boys, avec chacun trois. 21 d'Adele est quant à lui l'album le plus récent ; il s'est écoulé à 30 millions de copies depuis sa sortie en 2011.

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Bons articles[modifier le code]

Affiche sur le mur d'une maison en « Cisjordanie » (ou « Judée-Samarie »).
Un « combattant » (ou « terroriste ») du Hamas brandit une photo du « prisonnier » (ou de l'« otage ») Guilad Shalit en comparant son sort à celui des « prisonniers » (ou « terroristes ») palestiniens détenus en Israël.

La guerre des mots dans le conflit israélo-palestinien fait référence à la guerre médiatique à laquelle se livrent en particulier sur internet les protagonistes du conflit israélo-palestinien, et par extension le conflit israélo-arabe, ainsi que les militants et sympathisants pro-israéliens et pro-palestiniens. Elle pèse particulièrement depuis la seconde Intifada et le développement de l'internet. La guerre des mots touche également les mondes académique et culturel. Si les enjeux des sujets étudiés rendent les biais inévitables, Steven Glazer estime que l'historiographie des événements du conflit ne vise pas à étudier l'histoire en tant que telle mais à « renforcer les revendications palestiniennes ou sionistes ».

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Le bâtiment Lunier (ex villa Lunier), dans la cité scolaire Augustin-Thierry.

Lien vers des images L’histoire de la cité scolaire Augustin-Thierry commence avec la création, par lettre patente, d'un collège royal à Blois par Henri III en 1581. Ouvert le 1er avril 1587, le premier collège de Blois est d'abord situé en dehors des murailles de la ville. L'établissement est ensuite déplacé à plusieurs reprises. Finalement déplacé, en 1945-1946, au no 13 de l'avenue de Châteaudun, l'établissement est promu au rang de lycée la même année. Il connaît, dès lors, une forte croissance et atteint son apogée à la fin des années 1990, moment où il accueille pas moins de 2 500 élèves. Il devient cité scolaire avec la création d'un Collège d'enseignement général (1963) et d'une Section technique (1964).

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Une cavalière sur son cheval gris marche au pas sur une plage.
Cavalière de loisir en randonnée sur une plage du Finistère, Bretagne.

Lien vers un article audio Un cheval de loisir est destiné à l'équitation de loisir, et notamment à la randonnée pour les particuliers. Il se doit d'être polyvalent et de caractère calme, doté d'un mental à la fois volontaire et courageux. Son éducation passe souvent par une désensibilisation aux stimuli extérieurs et une manipulation précoce des poulains. Les chevaux de loisir représentent presque les deux tiers des chevaux recensés en 2015.

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La Coloni C4B, également nommée Andrea Moda C4B, est la première monoplace de Formule 1 de l'écurie italienne Andrea Moda Formula. Elle fait son unique apparition lors de la manche inaugurale du championnat du monde, en Afrique du Sud, lors de laquelle Andrea Moda Formula est exclue. La C4B est remplacée par la S921 dès le Grand Prix suivant, au Mexique.

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Jacques Plante en 1948.

Lien vers des images Jacques Plante (1929-1986) est un joueur de hockey sur glace canadien. Lors de sa carrière qui s'étend de 1947 à 1975, il évolue au poste de gardien de but remportant six coupes Stanley et sept trophées Vézina. Plante est le premier gardien de la Ligue nationale de hockey (LNH) à porter un masque de gardien de but en match de manière officielle et réglementaire. C'est également l'un des précurseurs dans la LNH à jouer régulièrement le palet hors de sa zone du but pour appuyer ses coéquipiers. Plante est intronisé notamment au Temple de la renommée du hockey en 1978, au Panthéon des sports canadiens en 1981 et au Panthéon des sports du Québec en 1994. Il est choisi comme le gardien de l'équipe historique des Canadiens de Montréal en 1985 et son numéro de maillot est retiré en 1995 par l'équipe.

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Page entièrement enluminé avec une grande scène au-dessus du texte et une petite en-dessous.
Le cardinal de Bourbon recevant l'ouvrage sur la vie de saint Louis et le remettant à une duchesse de Bourbon en bas, f.3r.

Lien vers des images Le Maître du Cardinal de Bourbon désigne par convention un enlumineur actif en France entre 1470 et 1500. Ce maître anonyme doit son nom à un manuscrit évoquant la vie et les miracles de saint Louis enluminé à l'attention de Charles II de Bourbon, archevêque de Lyon. Son style est caractérisé par des encadrements de miniatures imitant l'architecture gothique, des personnages au physique marqué et au visage expressif, le goût des détails notamment vestimentaires et un souci de réalisme parfois sanglant, typique de l'enluminure flamande de son époque. Il utilise d'autre part des mises en scène complexes mêlant plusieurs perspectives dans une même image et compartimentant les miniatures, le tout mis en valeur par des couleurs chatoyantes. Au total, seize livres d'heures et dix autres manuscrits lui sont attribués entièrement ou partiellement.

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Images remarquables de la Wikipédia en anglais[modifier le code]

Chaque semaine, des images répondant à 8 critères de qualité sont mises en lumière sur la Wikipédia en anglais. N'hésitez pas à les insérer dans les articles de la Wikipédia en français, si ce n'est déjà fait.
Des fichiers similaires ont pu être déjà utilisés sur fr.wp, mais certaines de ces images remarquables (les peintures) ont été importées du Google Art Project ou Google Art Institute, et sont de meilleures qualité ; vous pouvez les mettre à jour sur l'encyclopédie.

Les images remarquables présentées ci-dessus ne sont toujours pas utilisées dans l'espace encyclopédique de la Wikipédia en français, à l'instant où nous rédigeons. Combien de temps allez-vous résister ?
49 photographies de qualité ont été sélectionnées ces dernières semaines ; venez vous servir, ici et .
Discuter (les commentaires sont automatiquement inclus ici)

Dans les coulisses de la Wikimedia[modifier le code]

Logo de Revision scoring as a service

Amélioration du contenu — Le projet Revision scoring as a service vise à améliorer le contenu des Wikipédias linguistiques. À l'aide d'un algorithme empruntant des techniques de l'intelligence artificielle, le logiciel donne une note (score) à une modification. Si elle dépasse un certain seuil, le système transmet son appréciation de la modification. Le projet se concentre sur la Wikipédia en anglais, mais est prêt à collaborer avec la communauté de la Wikipédia en français [3].

Wikidata listMagnus Manske a créé un programme en JavaScript permettant de modifier les listes générées à l'aide de {{Wikidata list}}. Il suffit d'ajouter le code suivant à votre common.js :

importScriptURI("//www.wikidata.org/w/index.php?title=User:Magnus_Manske/wd_edit.js&action=raw&ctype=text/javascript");

Cela vous permet d'ajouter des entrées à la liste en survolant une case de celle-ci [4].

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« Le vandalisme de type troll et attaques personnelles a son pic les vendredis et samedis soirs.
Prenons le bon côté des choses : au moins, ils ne sont pas en train de conduire soûls[1].
 »

— Antandrus
Rédigé/traduit par Cantons-de-l'Est, Gtaf, Ickx6 et Simon Villeneuve.
Citations originales
Notes
  1. Le texte de Pierre Lévy, en anglais, qui fait ce parallèle est publié en ligne.
Références
  1. Observations d'Antandrus sur la conduite wikipédienne, Wikipédia en français, 10 août 2014